Alix et le chasseur
le lundi 12 février 2018, 14:25
Un dimanche, il fait beau, mes enfants sont de véritables piles électriques et ne tiennent pas en place. Malgré les rumeurs de chiens au loin, on décide d'aller se balader dans la petite forêt qui jouxte notre hameau, pensant qu'à priori, aucun chasseur ne viendrait si près d'une zone habitée. Nous partons donc, le long de la route, suivis comme de bien entendu par une de nos chattes, Zia, dont le trajet se ponctue de miaulements inquiets. Nous nous éloignons de la route, dangereuse pour Zia, pour entrer dans le petit bois. Pas tranquilles, nous réalisons que nous sommes entourés de bruits de chasse, émis depuis une bonne distance tout de même. Alors on parle très fort, on chante à tue-tête, en espérant que le barouf ainsi créé dissuaderait d'éventuels chasseurs de se diriger vers nous.
Mais les bruits se rapprochent.. Des aboiements furieux par ici, un son de cor de l'autre côté, notre stress grandit : Et si Zia se faisait flinguer, là, devant nos yeux ? Le grelot du collier d'un chien résonne soudain, tout proche, dans une montée d'adrénaline je saute sur mon chat (qui n'est pas d'accord) et nous faisons demi-tour, vite vite. On tombe sur un chasseur et son chien. On dit bonjour parce qu'on est polis, et Alix s'approche du type. Je flippe un instant à l'idée de ce qu'il va lui sortir (à la maison on n'est pas toujours tendres hein, quand on parle d'eux), mais il a cette petite phrase, absolument parfaite :
Puis on est rentrés, dépités. Notre balade en ce beau dimanche ensoleillé aura duré à peine dix minutes...
Il faut interdire la chasse le dimanche. C'est complètement inacceptable qu'une poignée de types armés s'octroie la totalité de la campagne, la moitié de l'année, tous les jours où il n'y a pas école. Les mecs ont déjà le mercredi et le samedi pour assouvir leurs pulsions morbides, est-ce trop demander de laisser UNE journée par semaine aux familles pour que les enfants se dérouillent les pattes ?? Une journée sans hurlements de chiens, sans bruits de fusils, une journée pendant laquelle on peut mettre le nez en forêt sans se sentir en totale insecurité ?
Commentaires
juste pour info, ils ne s'octroient pas la totalité de la campagne ils ont le droit de chasser sur des terrains privés sur lesquels ils sont soit propriétaire soit locataire de chasse, hors souvent les gens se promènent sur des territoires privés.....
Allez en forêt domaniale, normalement il n'y a pas de chasse le dimanche.
Certes oui, si on prend la voiture pendant un quart d'heure, on peut aller jusqu'à la forêt domaniale de Sivens, à la maison de la forêt, là où il y a des jeux pour enfants en deliquescence totale et où, quand on y joue, c'est EGALEMENT entourés de bruits de chasse, certes plus lointains. Sinon, y a aussi régulièrement des faits divers où on retrouve des gens flingués dans leur propre jardin... Non mais tout va bien hein. C'est pas grave : c'est un loisir.
Après tout, si on ne voulait pas entendre de chasseur, on n'avait qu'à pas habiter à la campagne, n'est-ce pas.
(et accessoirement là où Rémi Fraisse s'est fait tuer en octobre 2014)
Quant à cette histoire de terrains privés... J'ai un bois. Pas très grand, hein, il doit faire 6000 m2, il est au milieu d'autres bois appartenant à d'autres gens. Si on décidait d'y aller, on serait tout autant en danger : les chasseurs n'ont pas une carte GPS avec indiquées dessus les parcelles où ils ont le droit d'aller. Ils chassent autant dans mon bois que dans les autres. La notion de sécurité est très floue.
Cette phrase est sublime, bravo Alix <3
Cela dit, ce n'est pas que pour la chatte que j'aurais eu peur !
Je ne suis pas fondamentalement anti chasse, parce qu'en absence de grands prédateurs naturels il faut bien que les populations de cervidés ou sangliers soient régulées pour ne pas ravager les forêts, mais je ne comprend pas comment on peut y prendre du plaisir et effectivement quand on se balade en forêt ça fait flipper. Ces personnes ont quand même des armes létales en main, avec une grande portée, et il suffit d'un très faible pourcentage d'abruti parmi eux pour détruire des vies humaines et plonger des familles dans la souffrance.
L'idéal, à mes yeux, serait que la chasse soit un métier (une partie des gardes forestiers par exemple), qu'elle soit pratiquée sur les heures de travail en semaine et par des gens spécialement formés pour savoir quels animaux tuer pour que les hardes soient gérées au mieux, qu'ils laissent leurs armes au boulot dans des casiers sécurisés en dehors de leurs heures de travail, et puis que la viande soit offerte à des associations humanitaires ou vendue à bas prix dans des magasins solidaires.
Marie-Eve > Tout à fait d'accord avec toi. On ne laisse pas une si grande responsabilité à des gens au hasard, même avec un permis associé. C'est trop dangereux. Si c'est un mal nécessaire comme le disent les chasseurs, et que "il faut bien que quelqu'un s'en charge", alors, bien sûr, ça doit être confié à des professionnels qui feront ça de manière professionnelle. On ne demande pas à n'importe qui de venir faire le bourreau en abattoir, il faut être formé pour tuer "proprement" (notez les guillemets).
Après, je ne suis pas si sure que l'arrêt de la chasse du jour au lendemain aurait des conséquences néfastes comme tous les chasseurs l'affirment. Il me semble qu'en Suisse, la chasse est interdite depuis un bail, et je ne crois pas qu'il y ait de problèmes particuliers liés à la recrudescence d'animaux.
A savoir que la chasse avec silencieux vient d'être autorisée... Bientôt, on ne les entendra plus. Rassurant !
Lorsque je vivais en campagne et qu'on faisait des balades à vélo le dimanche avec mes parents sur des routes de campagne très fréquentées, je me souviens quon se faisait limite engueuler de se balader sur LEUR terrain de chasse car c'était dangereux.
Juste pour info, ils s'octroient la totalité de la campagne. Ça ne les dérange pas de pénétrer sur les 6 hectares de terrain d'une de mes amies, et sur la propriété de ma sœur en bousillant les clôtures. La notion de propriété privée est pour eux très floue, sauf pour ce qui concerne la leur, bien entendu.
Dans certains coins ils ont résolu le problème: y'a pu que les chasseurs qui ont le droit de sortir le dimanche, les autres sont priés de rester planqués !
http://www.bienpublic.com/edition-t...
La réponse d'Alix est excellente. Qu'a répondu le chasseur ? La conversation s'est-elle engagée ? Il y a beaucoup d'ignorance et défiance entre les chasseurs et les promeneurs. Ici comme ailleurs le dialogue est important. Avec le numéro des chasseurs voisins dans la poche vous saurez sans doute vers où vous promener, même près de chez vous ! Un chasseur ne chasse pas au hasard !
sur ma commune, la chasse, c'est le jeudi et pas le mercredi.
Les battues, le week-end, surtout le dimanche, c'est moins fréquent car il y a trop de monde sur les chemins mais aussi hors des chemins et les trailers et les vététistes ne se gênent pas pour rentrer dans les propriétés privées, donc, ça clashe.
Aaaahh ! C'est comme chez moi ! Mais as-tu déjà eu à retirer des balles de ton mur ? Moi oui. J'habite en zone semi-urbaine, à une dizaine de kilomètres d'une très grande ville et non la campagne spécialement profonde. J'ai un terrain tout en longueur, qui donne sur les champs. Et depuis octobre, je vis avec les volets des baies vitrées fermés TOUS LES F***** jours que Dieu fait (ou Allah, ou Yahvé, ou Zeus, soyons pas bégueule) parce que les chasseurs chassent TOUS LES JOURS !!! du lundi au dimanche. Même le jour de Noël. Vous avez déjà fêté Noël les volets fermés vous ? C'est long. Les voisins ne font plus sortir ni les enfants, ni les chiens, ni les chats, et je n'ose même plus aller m'occuper de mon potager. Et il y a une école pas loin... Et ceux qui tirent d'un champ à l'autre avec une route (pas un obscur chemin piéton, une route, une vraie, avec de l'asphalte, des bandes pour dépasser, tout ça...) au milieu ? Alors soit on a près de chez nous les chasseurs des Inconnus - les bons comme les mauvais, soit on n'a pas de bol... En tous cas, franchement, la réponse d'Alix est tellement chouette ! Et que veux-tu dire à cela ? Poli, sans manque de respect, et avec un compliment ! La grande classe ! Qu'a répondu le chasseur ?
"C'est un pic, c'est un cap! Que dis-je, c'est un cap? C'est une péninsule!"^^
Dommage en effet, la vie sauvage est toujours plus appréciable quand elle reste sauvage et en vie.
Pour rassurer Anne, le silencieux sert avant tout à diminuer le bruit pour le tireur, mais cela reste un bruit bien audible. Ce n'est pas le "pop" qu'on voit dans les films.
"Quant à cette histoire de terrains privés... J'ai un bois. Pas très grand, hein, il doit faire 6000 m2, il est au milieu d'autres bois appartenant à d'autres gens. Si on décidait d'y aller, on serait tout autant en danger : les chasseurs n'ont pas une carte GPS avec indiquées dessus les parcelles où ils ont le droit d'aller. Ils chassent autant dans mon bois que dans les autres. La notion de sécurité est très floue"
Ah, je te dirais bien d'utiliser des mines antipersonnel, mais ça pourrait bousiller les chevreuils, ce serait dommage...
Faut savoir qu'à Tchernobyl, dans la "zone interdite", la nature se porte mieux qu'avant l'explosion. Comme quoi l'Humain est plus dangereux que les radiations.
Bon, peut-être que grillage + panneaux "terrain piégé" + un ou deux "punji stick" ça aiderait. Faut voir avec la loi...
Sinon il y a le poivre et le piment que les chiens de chasse n'aiment pas renifler.
Oui, je suis antichasse (bien que carnivore), je n'en vois pas l'intérêt. Et les "accidents de chasse" sont à mes yeux des meurtres déguisés.
Merci Youpi pour tes conseils eclairés (le coup du poivre, ça pourra peut-être servir un jour, va savoir), mais hélas, tout en étant une fervente anti-chasse moi-même, je ne pourrais pas faire ce genre de chose ; ce serait comme une déclaration de guerre tacite, et j'ai plein d'animaux moi, je ne veux pas déclarer la guerre aux chasseurs !! Je sais trop bien que ça retombe toujours, TOUJOURS sur la tronche de celui qui n'a pas le fusil ><
J'ai le même soucis et en me renseignant je me suis rendu compte que la chasse était autorisée sur l'ensemble des terrains privés (hors agglomération) par défaut!
Il faut faire des démarches (différentes suivant les communes) pour signifier son opposition puis matérialiser par des panneaux l’interdiction!! je trouve ça hallucinant surtout quand je vois les chasseurs par chez moi qui a 9h on déjà de packs de bière jusqu'au genoux...
Bref nous mettre en danger est normal et il faut faire des démarches pour pouvoir vivre un peu...
Lahabiel raconte un énorme n'importe quoi ! Un pur, gros, grossier mensonge.
Il est même assez grave de laisser se propager ce genre de fake news.
Les chasseurs ne se contentent absolument pas de terrains privés qui seraient à eux, puisque c'est exactement le contraire. Ils chassent sur :
-- tous les terrains communaux (pas privés du tout, mais qu'ils occupent et rendent dangereux de septembre à février),
-- les terrains privés d'autrui sauf lorsqu'ils sont clôturés et marquent explicitement qu'ils refusent la chasse (cas difficile et rare).
Il faut même savoir que jusqu'en 1999, la "loi Verdeille" interdisait à un privé d'interdire la chasse sur son terrain (!!!) sauf si le terrain était énorme (de mémoire, au moins 20 hectares d'un seul tenant). Donc seuls les gros propriétaires pouvaient empêcher les chasseurs de venir sur leur terrain. Tous les autres étaient obligés de laisser passer les chasseurs.
Depuis que la Cour européenne des droits de l'Homme a invalidé la "loi Verdeille", il n'y a pas de taille minimum pour s'opposer à la chasse (sauf dans le cadre spécifique de "l'opposition territoriale" pour laquelle il faut toujours 20 hectares ou parfois 60 ou 100 hectares dans certains départements), mais cela impose :
-- de notifier son opposition de conscience avant l'échéance de renouvellement quinquennal de l'Association de Chasse (donc connaître les dates, anticiper, envoyer des courriers recommandés, etc.),
-- de ne pas y chasser soi-même (l'opposition de conscience ne peut pas servir de faux-prétexte pour créer une chasse privée),
-- de le matérialiser très visiblement par des panneaux, clôtures, etc.
Autrement dit, à part quelques militants anti-chasse obstinés qui arrivent à aller jusqu'au bout des procédures, pratiquement personne en France n'arrive à interdire l'accès des chasseurs à ses terrains. Prétendre le contraire est un gros mensonge.
Et la réalité pratique, pragmatique, concrète, indiscutable de tout ça, c'est qu'en période de chasse TOUTE LA CAMPAGNE est dangereuse et devient, de fait, interdite aux promeneurs.
Pour info, il y a même une commune qui a récemment eu le culot d'interdire l'accès des chemins communaux aux promeneurs... sous prétexte de les protéger d'éventuels accidents de chasse ! On finit par en arriver à une privatisation (et un accaparement) de fait de la campagne par les chasseurs.
C'est intolérable et c'est une pure honte dans un pays qui se prétend démocratique.
----------
Pour compléter, les chasseurs s'approchent très souvent des hameaux et maisons, il ne faut pas croire qu'un bois près d'un hameau soit un sanctuaire. Règlementairement, il est totalement interdit de chasser à moins de 150 mètres d'une maison... mais je constate tous les week-ends chez moi que ce n'est pas respecté.
(Si mon commentaire précédent a fini par être validé, ceci est un ajout. Sinon, ceci est un teaser - car je réessaierai alors d'envoyer l'autre).
Il vient de me revenir, grâce au commentaire de Julien dont je n'avais pas ouvert le lien, que la commune qui a eu le culot ahurissant d'interdire les forêts aux promeneurs pour les réserver aux chasseurs n'est autre d'Is-sur-Tille, en Côte-d'Or. Je me souviens maintenant que j'en avais envoyé l'info à Boulet ;-).
Et le témoignage de Mel impose réaction ! La situation décrite est illégale :
-- les chasseurs n'ont pas le droit de tirer en direction d'une maison (même si l'animal est loin devant la maison et le chasseur encore plus loin),
-- il est de toute façon rigoureusement interdit de chasser à moins de 150 mètres d'une maison,
-- il est totalement interdit (et considéré comme une infraction très grave) de tirer à travers une route ou un chemin, d'un champ à un autre. En bordure d'une route, les chasseurs doivent impérativement avoir leur fusil cassé (ouvert, impossible de tirer même par accident) et en bandoulière. Ils n'ont le droit de l'armer qu'en s'éloignant de la route et en lui tournant le dos.
Bref, vous signalez ici plusieurs infractions graves et même très graves. Toute la question est : comment les faire constater et faire poursuivre les criminels ? Comme le dit Mélaka, s'attaquer aux chasseurs de son village revient à faire prendre un risque à ses animaux domestiques (et même parfois à soi-même).
La première chose à tenter est d'alerter le président de l'association de chasse (ACCA) ou de la société de chasse (si elle est au statut loi 1901). Normalement, le président tient au respect de la loi, car il sait qu'il est responsable en cas d'accident. Ça peut permettre une conciliation : l'avertir poliment, lui demander de reprendre ses troupes en main. En général, il leur passe une soufflante et ça se calme.
Si rien ne change, une main courante au commissariat (toujours utile de toute façon pour avoir une trace en cas d'incident ultérieur). Et de toute façon, s'adjoindre le soutien d'une association de protection de l'environnement (qui saura, si besoin, envoyer vers une association de lutte contre la chasse si elle ne souhaite pas elle-même se mouiller).
Merci pour ce post et cette illustration qui fait écho à ce qu'on vit tous les weekend à côté de chez nous !
Pas moyen de se promener tranquilles, les enfants sont terrorisés, et puis évidemment que ces bvjerbkvrflvi de chasseurs s'octroient également le droit de chasser dans la forêt domaniale d'à côté et où nous ne pouvons donc pas mettre les pieds de peur de prendre du plomb aux fesses.
Bref, ras le bol de ces chasseurs !
Et bravo à Alix d'avoir répondu aussi finement !
À ceux qui se posaient la question de la suite du dialogue, dans la realité, ça s'est passé à peu près comme ça :
Alix, s'approchant du chasseur
-" tu vas pas tuer mon chat hein ?
- oh non petit bonhomme, on ne tire pas les chats nous. (avec l'accent tarnais)
(avisant le chien) - il est joli ton chien, dommage qu'il tue les animaux que j'aime !
- Ah mais hé, on les tue pas tous hé, l'autre fois on a vu une laie, elle était pleine, on l'a laissée tranquille hein, tu vois, on n'est pas des barbares.."
Comme j'avais mon chat qui se débattait dans mes bras on n'a pas beaucoup plus insité, on lui a dit au revoir et on est partis.
Pour Jacques C : Aaaaaah, j'aime tes commentaires, toujours passionnants et documentés :) Merci ! Mais perso, je ne prendrai pas le risque d'une main courante, parce que les gendarmes et les chasseurs sont les MÊMES PERSONNES et que tout se sait, en campagne. Je pense qu'ils ont déjà saisi que je n'étais pas "pro-chasse", mais en tant que "pas du crû" je préfère la jouer profil bas.... Trop peur de problèmes éventuels découlant de ça...
Quant à clôturer mon bois... Je ne sais même pas moi-même précisément où il commence et où il se termine :D
Encore un petit peu de patience : la chasse se termine le 28 février. On va pouvoir se re-promener dans la forêt <3
@Mélaka:
"Je sais trop bien que ça retombe toujours, TOUJOURS sur la tronche de celui qui n'a pas le fusil ><"
C'est pas faux.
Dans un coin où vit la famille, en province, ça ne s'est calmé que lorsque la ville s'est agrandie et que le rapport promeneur/chasseur s'est inversé. Donc que le maire a compris qui votait. Et les gendarmes aussi.
En attendant, étant gosses, à la moindre apparition d'un Nemrod on faisait un boucan pas possible, on faisait péter des pétards, manière de prévenir le gibier qu'il y a avait un con dans les parages et qu'il fallait rester planquer. Faute de pétard, tu peux essayer les cris de rapaces: ca marche aussi :D. Je ne dis pas non plus qu'on ai pas envoyé un ou deux pétard fusée dans leur direction mais je ne recommande pas. Quoi que... un accident de chasse sur un gosse, c'est la taule directe.
A défaut, il y a des astuces.
Le poivre et l'huile au piment (1l d'huile + 200g de piment "extra fort" en poudre) ça marche pas mal et ça se suspecte pas trop.
Tu peux aussi volontairement faire proliférer les taillis, les ronces, disposer des branches sur le chemin empruntés par certains.
Je me demande aussi si disposer des gilets fluos à droite à gauche (genre ceux employés par les nemrods) ça ne perturberait pas tes collègues...
Il y a aussi les appareils à ultra-sons qui protègent des chiens. Je me demande si avec les technologies modernes on ne peut pas en trouver qui durent une semaine ou deux sur piles. Indétectables par les nemrods.
Il me semble que ton ancienne collègue Cha faisait partie d'une association anti-chasse. Si tu peux discretos l'envoyer en mission du coté de chez vous... (quoi que dans le cas de Cha, je ne sais pas si le mot "discretos" est adapté ;-) ).
En plus du coté de barrage de Sivens, avec le cas Rémi Fraisse, m'étonnerait que les gendarmes soient partant pour une deuxième "bavure"...
PS: bravo pour la réponse de ton gosse.
PPS: +1 pour la protection du chat. Dans certains coins, les chats sont considérés comme "nuisibles" et tirables
Bon, lu le commentaire de Jacques C, ta réponse, etc. C'est vrai que je suis disert car c'est un sujet qui me tiens à coeur. Quand gamin, tu as vu des types à fusil se pointer en limite de ton terrain clôturé, quand tu as entendu des histoires de garde chasse tabassés devant leur famille, ça rend pas sympathique.
Je dois admettre que le chasseur que vous avez était loin d'être aussi violent que ceux qu'on avait par chez moi. Tirer sur une corneille, un truc imbouffable, c'était la mode. Laisser pourrir des proies sur place (car flinguées pour le fun), ça se faisait. Et je parle pas de la picole...
D'accord avec Jacques C, en dehors de mes méthodes de "guérilla" (qui enveniment la situation!), le plus efficace dans ton contexte, c'est de parler au " président de l'association de chasse (ACCA) ou de la société de chasse (si elle est au statut loi 1901)". Ca permet d'engager le dialogue sur des bases claires et saines. Et de faire passer le mot à qui de droit. Et même si tu n'es pas du pays, je pense que ça les ferait ch...er que Puycelsis soit désigné comme "la zone de non droit de France" par une dessinatrice de renom.
Pour les limites de ton bois, si ça t'intéresse, tu dois pouvoir les retrouver par internet dans le cadastre.
Le site https://www.geoportail.gouv.fr/ permet de superposer les cartes (routières, photographie aériennes) avec les parcelles cadastrales.
Pour déterminer exactement les bords de ton bois... là il me semble que tu dois demander un bornage ce qui peut coûter dans les 1500€... Avantage : il y a pose de bornes officielles, ça laisse des traces dans la documentation notariales.
Pour trouver où est ta parcelle si tu ne sais pas son numéro... faudra faire appel au notaire.
Ceci dit, je pense que ça pourrait vous être utile de retourner dans votre bois. Par exemple pour le bois de chauffage ou pour réaliser des objets. Pour les champignons. J'ai toujours rêvé d'en avoir un. ;-)
Ce site aussi a l'air pas mal : https://www.maforet.fr/fr/nos_dossi...
@ Mélaka et Youpi :
Les conseils de mon deuxième commentaire s'adressaient plutôt à Mel (commentaire n°14 de lundi 12 février à 19h52), car elle est clairement dans une situation dangereuse. Pour elle, c'est quasiment une question de légitime défense, voire de vie ou de mort (j'exagère un peu, mais quand on reçoit des impacts de balle sur le mur de la maison, il y a réellement danger de mort).
Et donc, dans la situation désespérée de Mel, causer au président de l'association ou société de chasse pour faire savoir poliment qu'il y a des abus (car parfois ça suffit pour les faire cesser), puis déposer une main courante s'il l'envoie paître ou ne fait rien changer, ça se défend.
En revanche, je ne conseillerais à Mélaka et Reno ni l'un ni l'autre. En l'absence d'abus, rien à "négocier" et rien à "dénoncer" (et, comme le dit Mélaka, inutile de se faire connaître comme réfractaire à la toute-puissance des chasseurs, autant rester discrets). La situation décrite par Mélaka est hélas la situation ordinaire à la campagne, tant que la loi la permet. Rien d'autre à faire que parler fortement en marchant, porter des vêtements voyants (blouson ou bonnet de couleur vive)... et tout simplement éviter de se promener entre septembre et février. C'est scandaleux, c'est insupportable, mais nous avons hélas la loi contre nous (pour l'instant, nom d'une pipe !, pour l'instant).
NB : Tout comme un autre commentateur, je suis sidéré des bouteilles de bière et autre saloperies laissées par les chasseurs. D'une part ça en dit long sur leur alcoolémie, d'autre part ça en dit long sur leur incivisme et leur mépris total de l'environnement. Qu'ils n'aillent pas prétendre qu'ils "aiment la nature" en laissant moult bouteilles vides et emballages divers dans les bas-côtés et les chemins. De gros porcs.
oui enfin on est quand même bien content de manger des sangliers et autres succulents gibiers , donc des chasseurs il en faut aussi , faut pas non plus tomber dans le militantisme naïf
Herbert Le renard > personnellement je n'ai jamais mangé de gibier et ça ne me manque pas du tout. C'est vrai qu'il FAUT des chasseurs sinon tu te rends compte, tu serais obligé de te contenter de viande d'élevage ?! Pauv' choupinou.
Youpi > Y a le coup des croquettes pour les chiens des chasses à courre, aussi. C'est hyper pacifique, ça fait plaisir aux clébards, et vu qu'ils sont affamés plusieurs jours avant la chasse pour avoir le plus de hargne possible à la recherche de l'animal, disposer des tas de croquettes sur leurs chemin fout une merde pas possible à leur organisation !
- @Melaka : je vais encore logorrher... Coupe si tu veux.-
@Herbert le Renard.
mode troll :
Personnellement la viande humaine j'ai toujours voulu savoir quel goût ça avait. Parait que c'est délicieux. Mais même quand la victime est consentante (contrairement à la chasse), il parait que c'est interdit :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Armin...
@Melaka
Ah le coup des croquettes, j'y aurai pas pensé. :D
Bon, heureusement la chasse à courre y en a pas chez moi (sinon je virerai berzerk!), ce truc est une infamie doublée d'une stupidité, sans même l'excuse d'être un moyen pertinent de "régulation" (si on veut "réguler", suffit d'utiliser poisons, etc. Ou de réintroduire un super-prédateur. Ca marche beaucoup mieux). Et tellement nobliau que le sans-culotte en moi a des envies de guillotine...
https://upload.wikimedia.org/wikipe...
Pour les équipage de chasse à courre qui veulent se reconvertir, il y a maintenant la mode des chasses genre "chasse au leurre":
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chass...
J'avais entendu parler d'une version très intéressante et sportive pour les chiens courants (et leur maître!):
Il faut trois personnes: le "chasseur", son chien (de type chien courant), et un coureur. Le coureur va partir d'un point donné, puis faire tout un itinéraire (genre forêt, passage dans un roncier(!), franchissement de cloture, etc). Il enregistre avec son gps l'itinéraire. On donne ensuite des vêtements imbibés de l'odeur du coureur au chien courant. Son objectif va être de retrouver l'itinéraire exact du coureur. On peut varier en utilisant un autre chien comme "coureur", etc. J'ai pas retrouvé l'article mais le type qui en parlait avait l'air passionné. Ca faisait vraiment travailler son chien, y compris sur des odeurs pas facile à détecter, sur des itinéraires difficiles, etc. Le chien s'éclatait et le maître aussi... et se maintenait en forme!
Pour les amateurs de la chasse à l’affût ou de la chasse à l'approche, je conseille de remplacer le fusil par un bon appareil photo avec zoom. Ca vaut dans les même prix. Ca nécessite les mêmes compétences (silence, repérage, etc.). Et ça permet de faire des photos à couper le souffle.
Un peu pareil par ici, ça chasse énormément... donc le dimanche, on fait attention... J'ai entendu dire en plus qu'on essayait d'attirer de nouveaux chasseurs (les jeunes générations sont, semble-t-il, moins intéressées, et la plupart des femmes s'en fichent) en faisant des promos sur les permis de chasse, je ne sais pas si c'est vrai, mais si ça l'est ça fout la pétoche. Encore plus d'abrutis armés jusqu'aux dents et inconscients dans les campagnes, chouette. Justement ça nous manquait.
Mel, je suis ahurie de lire que tu as des impacts de balles sur ta maison!! Je ne pensais pas qu'ils étaient c*** à ce point-là!
@Marie:
C'est hélas vrai:
http://www.acpg35.com/permis-chasse...
Ferait mieux d'offrir le permis de conduire. Ca ce serait utile!
Bon sang que de commentaires, on se croirait revenus à la grande époque des blogs ! uhuh
Blague à part je suis aussi hallucinée que vous sur les conditions de vie de Mel. Honnêtement, à ta place Mel, je ne sais pas si je déposerais plainte sur plainte, ou si j'envisagerais sérieusement de changer de région... C'est pas une vie quoi !!
Pour le permis de chasse à 0€, je suis outrée. "Pour ne pas passer à côté dune passion" qu'ils disent ! Déjà, j'avais entendu dire que certaines écoles accueillaient des chasseurs pour tenter d'intéresser les enfants... Je ne sais pas à quel niveau ils ont réussi leur coup de ce côté-là, mais c'est chaud pour eux, tous les enfants ont vu Bambi et à priori, n'aiment pas trop les chasseurs qui massacrent les lapins mignons, non ? Sauf si eux-mêmes d'une famille de chasseurs... En tout cas si j'apprend qu'ils sont passés dans l'école de mes enfants, je risque fort d'aller péter un scandale !
J'avoue que ce que raconte Mel, c'est vraiment chaud ! Autant on a tous déjà croisé des groupes de chasseurs complétement débiles (sans vouloir généraliser), autant dans son cas, ces types sont vraiment fou dangereux...
Après, si je peux me permettre, je pense que l'on peut nuancer. Je pense qu'on a quelques cas extrêmes qui sont ici présentés, en particulier le cas de Mel. Sinon, je ne pense pas que tous les chasseurs de tous les villages tirent en direction des maisons ou, dans une dimension moins grave, je ne pense pas que l'ensemble d'entre eux jettent leurs déchets dans la nature, etc. Je pense même que beaucoup d'entre eux sont aussi des parents et ne tiennent pas absolument à ce que leur village deviennent un dépotoir ou une zone de non droit.
Pour tout vous dire, ce n'est pas mon genre de défendre les chasseurs, ça ne me rassure jamais tellement non plus quand ils sont de sortie dans mon village, d'autant que je sais pertinemment que certains d'entre eux y vont bourré (mais ce n'est pas une généralité).
En fait, au-delà de la question de la chasse (est-ce bien ou mal ?), je pense que ce qui se joue dans l’histoire contée par Mélaka et dans beaucoup de commentaire (Mel à part parce que là c'est complétement ouf) c’est une confrontation d’usages par les habitants de l’espace rural. On a finalement un conflit d’usage entre une pratique relativement ancienne qu’est la chasse face à l’essor de nouveaux usages récréatifs des campagnes (plutôt d’origine urbaine urbaine au final).
Pour mieux contextualiser, depuis 1850, les campagnes françaises perdent des habitants, liés à l’augmentation de la productivité des exploitations agricoles (et donc la diminution de besoin en main-d’œuvre dans les campagnes) et à la « Révolution industrielle » (et donc l’augmentation du besoin en main-d’œuvre ouvrière dans les villes). C’est l’« exode rural »
Cette baisse connaît une dernière étape après à la Seconde Guerre Mondiale, avec une nouvelle phase de modernisation (et donc d’intensification) de l’agriculture impulsée par une politique étatique volontariste. Résultat : en 1955, la France avait 6,4 millions d’agriculteurs (environs 27 % de la population active), elle en a moins d’un million aujourd’hui (environs 3,5 % de la population active).
Cependant, depuis les années 80, l’exode rural a pris fin et les campagnes françaises (une partie du moins) se repeuple. Mais d’où vient ce regain de population ? Il s’agit en fait d’une migration des populations citadines vers les zones rurales, certains en mal de nature, d’autres fuyant les loyers en augmentation dans les zones urbaines, etc. Toujours est-il que ceux-ci arrivent avec leurs valeurs et leurs visions de l’espace rural et de la nature, qui diffèrent avec celles des « autochtones ».
Ce sont les « néo-ruraux » (dont une partie habite les campagnes depuis les années 80, donc plus si « néo » que ça) qui portent un nouveau regard sur un espace rural qu’ils pratiquent différemment.
Une partie importante de ces « néo-ruraux » ne travaillent pas dans les villages où ils habitent (bien que certains d’entre eux effectuent un mouvement de « retour à la terre » post-mai 68 avec la création de communauté à visée utopique , autarcique, etc.). Cela est lié au développement de l’usage de la voiture, permettant des déplacements aller-retour entre un domicile rural et un lieu de travail urbain. Plus tard, le développement d’internet et des outils numériques permettent également à de nombreuses personnes de travailler chez soi, à la campagne.
Ces néo-ruraux participent à une recomposition des catégories des populations rurales (moins d'agriculteurs, d'ouvriers, etc.) et font face aux « anciens », des familles vivant depuis plus longtemps dans les villages, travaillant s’ils le peuvent encore sur place ou à proximité (ce qui devient de plus en plus difficile, notamment avec la fermeture de la majorité des usines en espace rural). Ces « gens du terroir », « du cru » (ou autre dénomination) ont alors déjà des usages de l’espace rural. Ceux-ci ont notamment une vision souvent moins bucolique et plus utilitariste de leur environnement que les nouveaux arrivants. Ainsi, par exemple, leurs pratiques sont moins dans la promenade en forêt ou la contemplation des paysages, mais plutôt dans la pratique des affouages et pratique de la chasse, qui constituent une forme de relation à la nature, d’observation de la flore et faune sauvage et de prélèvements dans celles-ci.
Si les bûcherons du dimanche et les pêcheurs occasionnels sont moins le sujet de plaintes, les chasseurs entrent directement en confrontation avec de nouvelles pratiques des campagnes et notamment des forêts, et en premier lieu la randonnée ou la promenade. En effet, le risque de prendre une balle perdue ou d’être attaqué par un chien de chasse est toujours déplaisant.
Le problème est alors finalement de trouver un partage entre anciennes et nouvelles pratiques. D’une part, les chasseurs doivent bien se rendre à l’évidence que l’accès aux espaces ruraux s’est démocratiser, qu'ils doivent le partager et arrêter de penser qu'ils ont tous les droits sur ces territoires et que ses habitants aspirent à de nouvelles pratiques. D’autre part, les nouveaux habitants ne peuvent pas arriver avec leurs gros sabots, imposer leur vision de la campagne et des rapports à entretenir avec l’environnement, en bannissant une pratique traditionnellement ancrée dans un territoire.
Sinon, on reste dans un débat stérile qui dure depuis prêt de 40 ans : Pour ou contre la chasse et les chasseurs, ce qui est forcément clivant.
Dans ce débat pour ou contre la chasse, on a paradoxalement deux éthiques de la nature qui s’oppose avec pourtant la même idée fantasmée d’une nature « sauvage ».
D’un côté, les chasseurs qui théâtralise une forme de confrontation à cette nature sauvage, qu’il s’agit de dominer, pour la gloire (et non plus pour se nourrir, car on parle bien de chasse de loisir et non pas de nécessité comme il peut encore en exister dans le monde)
De l’autre côté, les « défenseurs de la nature » qui crient au barbarisme en fermant les yeux sur l’implacable férocité des comportements zoologiques naturels et en faisant appel à la raison de l’homme qui a conscience de son acte (contrairement à la bête sauvage), plaçant alors toujours l’humain au-dessus de l’animal et de la « nature » qu’il se devrait de protéger.
Dans les deux cas, l’humain n’est pas inclus dans cette nature et ne trouve pas d’harmonie, il en est soit un maître incontesté, soit un perturbateur qui doit cesser ses activités forcément dégradantes...
Bref je m'arrête là, désolé pour ces commentaires ultra-long, je me suis un peu lâché...
Mélaka, j'en profite pour te dire que j'aime beaucoup ton travail et que je te remercie pour ce blog !
@ Toine :
Il y a du vrai dans tes propos... mais aussi beaucoup de clichés faux. Ce que tu dis est partiellement vrai, mais largement dépassé d'une part, et très caricatural d'autre part.
Par exemple, je suis un "rural profond", certainement pas "néo"... et pourtant je suis totalement du côté de l'opposition à la chasse de loisir.
La catégorisation entre "agriculteurs chasseurs" et "néo-ruraux non-chasseurs" est typiquement une construction politique. Partiellement vraie à une époque (surtout dans le fait que la plupart des agriculteurs pratiquaient occasionnellement la chasse), mais fausse aujourd'hui. Elle permet de simplifier l'analyse, mais elle la trahit en fin de compte. Non, la majorité des chasseurs ne sont pas des agriculteurs, et non, la chasse actuelle n'est pas l'héritière d'une tradition rurale.
La tradition rurale en matière de chasse, c'était la chasse à l'affût, seul ou avec un chien, et très occasionnelle : les paysans ou les ouvriers ruraux chassaient quelques fois dans l'année, pas plus.
La chasse actuelle est une construction de l'après-guerre. Elle n'est qu'un loisir (elle n'a strictement plus aucun rapport avec la chasse occasionnelle des agriculteurs du XIXe siècle, qui avait un but alimentaire, et encore moins de rapport avec la chasse alimentaire des peuples de cueilleurs-chasseurs). Elle est pratiquée :
-- d'une part par de très riches bourgeois, souvent urbains voire parisiens, dans toutes les régions cynégétiques majeures du pourtour du Bassin parisien (cf. la Sologne),
-- d'autre part par les classes moyennes, rurales certes (ou de petites villes), mais dans une mystique reconstruite après-guerre et dans un but de loisir prédateur systématique. Cette pratique se traduit par la chasse en groupe (les battues), souvent accompagnée d'alcool.
Cette nouvelle chasse n'a pas plus de légitimité "traditionnelle" ou "rurale" que la promenade.
D'un autre côté, il y a toujours eu un usage rural de la nature "hors la chasse". Un grand nombre de ruraux (et je parle bien des ruraux "de souche", comme on dit) qui n'ont jamais chassé et qui vont en forêt pour se promener, cueillir les champignons, ramasser les châtaignes, etc.
La catégorisation entre "vrais ruraux de souches" qui seraient chasseurs et "néo-ruraux" qui utiliseraient la nature autrement est une construction politique trèèèès douteuse, très nocive, très manipulatrice.
Quant à ta phrase "les 'défenseurs de la nature' qui crient au barbarisme en fermant les yeux sur l’implacable férocité des comportements zoologiques naturels et en faisant appel à la raison de l’homme qui a conscience de son acte (contrairement à la bête sauvage), plaçant alors toujours l’humain au-dessus de l’animal et de la 'nature' qu’il se devrait de protéger.", c'est quand même un bien mauvais poncif. C'est typiquement la manière dont les anti-écolos urbains parlent des écolos pour essayer de les discréditer. Je ne dis pas que c'est ton but ;-), loin de là, je sais que tu es de bonne foi et que tu essaies d'être mesuré. Mais tu t'es vraiment laissé contaminer par ce cliché lourdingue. Il y a de quoi : beaucoup de politiciens mais aussi de journalistes et donc de médias propagent cette caricature.
Non seulement les écolos en général n'idéalisent pas la nature et ne prétendent pas non plus être au-dessus d'elle, mais en particulier les ruraux non-chasseurs n'ont aucune ressemblance avec ce schéma.
Là où tes analyses sont justes, c'est qu'elles traduisent bien le discours tenu par les chasseurs : ils affirment qu'on les oblige à renoncer à leurs traditions et à partager ce qui est d'abord à eux. Mais ce n'est pas une tradition et ce n'est pas à eux : ce discours (et le compromis qui en serait la conclusion logique) est faux. Des compromis sont bien sûr à construire, mais pas en partant de ces mythes, pas en surévaluant la place et la légitimité de la chasse.
En étant un peu sérieux, c'est plutôt le fait d'accorder un ou deux jours de chasse par semaine qui serait déjà un gros cadeau fait à un loisir malsain * et fortement producteur de troubles de voisinage (car très envahissant et aux effets totalitaires). Un jour ou deux. OK, faisons-leur ce cadeau, soyons généreux. Mais on est aujourd'hui à 7 jours sur 7 dans certains départements (et 6 jours sur 7 dont tout le week-end dans quelques départements ayant maintenu le principe du "jour de non-chasse"), ce qui est inacceptable.
* Comme je l'avais expliqué sur une autre note de Mélaka, le fait de prendre du plaisir à tuer est forcément malsain. OK pour accepter que certains y soient addicts, mais il n'est biologiquement et anthropologiquement pas acceptable de nier cet aspect malsain, car cela est du même ordre que de dire qu'un fantasme peut être assouvi. Non. On doit savoir qu'un fantasme est malsain (sinon ce n'est plus un fantasme mais un crime), on doit savoir que tuer pour le plaisir est malsain.
Et ils ont le vent en poupe... https://www.francetvinfo.fr/replay-...
À tel point qu'ils se croient tout permis ? http://www.paris-normandie.fr/actua...
Malgré leur permis gratuit, leur nombre est en train de diminuer, heureusement. Parfois je me dis que c'est vraiment dommage qu'ils n'aient pas de prédateurs, eux. Mais je réalise que ce genre de réflexion m'abaisse à leur niveau. Des ennemis de la vie, voilà ce qu'ils sont, ces flingueurs. Pardon pour la violence de mes propos, je les déteste, malgré toutes les excuses qu'ils pourront se trouver pour justifier leurs tueries.
Qu'on se souvienne de ça : https://www.francebleu.fr/infos/fai...
de ça : https://www.francetvinfo.fr/faits-d...
ou de ça : http://www.lemonde.fr/m-actu/articl...
Mon rêve est d'avoir une maison en campagne, quitter la ville... J'en ai les moyens financiers, mais je suis effrayée par cette incroyable toute puissance des chasseurs.
Je suis profondément anti-chasse, et je ne peux pas m'imaginer devoir entendre des coups de fusil à longueur de journée, devoir imaginer la peur des animaux traqués, et voir des chasseurs roder près des maisons puisqu'ils le font.
Et croiser sans arrêt leur chemin dès qu'on se balade, et devoir supporter leur regard *kestufoulà on chasse nous* alors qu'on est sur des chemins communaux...
Je ne pourrais jamais dire à quel point je les déteste. Comme le dit Jacques, comment respecter des gens dont le loisir est de TRAQUER et TUER ??
J'ai lu dans les commentaire qu'on pourrait faire des chasseurs professionnels. Non, on pourrait plutôt créer une profession qui pucerait les animaux et en rendrait stérile certains, pour réguler une éventuelle prolifération (prolifération dont je doute : en tuant tous les animaux sans détailler, les chasseurs perturbent un équilibre qui se rétablirait peut-être sans les chasseurs).
Bref, pour moi, les seuls nuisibles, ce sont les chasseurs.
Bonjour, je pense que c'est mon premier commentaire ici en plusieurs années que je viens me divertir !
Je tenais à partager une petite information, qui peut animer des repas de belles-familles (la mienne est globalement pro-chasse de droite) :
savez-vous que lors de la dernière décenie, en France, il y a plus de morts par accidents de chasse que par le terrorisme ?
Et devinez contre quoi on prend des mesures ?
L'avantage c'est qu'ils se tuent entre eux....
Source : https://www.lemonde.fr/les-decodeur...
Clare > Comment pourrait on pucer et stériliser des populations entières d'animaux sauvages ? Il faut que la nature reste la nature, ça me fait déjà un peu drôle de voir des piafs qui se trimballent une bague à la patte alors qu'il ne s'agit que de les étudier et pas de les contrôler, alors imaginer des puces et des stérilisations massives de hardes de cervidés c'est terriblement interventionniste. Pour moi, en terme de respect des règles la nature, de la sélection naturelle et de la dérive génétique, c'est même pire que la chasse.
Je suis anti armes à feu, déjà
Même une araignée je ne l'a tue pas!
Alors imagine ce que je pense d'un chasseur, je ne leur adresse pas la parole,ou plus quand j'apprend que le gars que j'estimé bien est un fait.... un chasseur!
Mon désarrois de voir quelqu'un piéger la bête, profiter de son innocence de sa naïveté, et ensuite entendre retentir le coup de feu
Mon désarrois quand je lit qu'un promeneur c'est fait fumé.....
je suis con , mais c'est comme ça