Gudulisation
le lundi 20 septembre 2021, 10:09
Ça fait six ans que ma maman est morte.
Elle était le pilier central de notre famille, le repère indéfectible, le phare dans la tempête, bref, elle était ce qui tenait en place une bonne partie de notre structure familiale, en plus d'être une sorte de modèle inatteignable pour moi.
Depuis qu'elle est partie, j'ai moi-même beaucoup changé. Je me suis mise à faire des trucs que je n'aurais jamais pensé faire avant. Comme si mon inconscient me poussait à prendre la place vacante de la Maman, rassurante, stable.
Je consommais beaucoup, je ne fabriquais pas. Quand j'avais un truc à recoudre, je le lui amenais ! Je ne voyais pas les événements à travers un filtre politique, ou très peu. Professionnellement, elle a décollé à la quarantaine, mais je l'ai connue écrivant tout le temps, tout le temps. La bande-son de mon enfance ? le tac-tac-tac de la machine à écrire, puis de la machine électronique, puis celui des claviers de ses macintosh. Elle a écrit pas loin de 300 bouquins (dont une grande majorité de bouquins jeunesse).
J'aurais tellement voulu pouvoir partager tout ça avec elle...
Hé oui, après m'être tournée vers le tricot, le crochet, après m'être carrément politisée, maintenant, je me suis mis en tête d'écrire.
J'ai entamé un roman, oh, je ne suis pas près de l'avoir terminé hein ! C'est la première fois que je fais ça, et c'est un travail de longue haleine. Mais quel pied, quel pied !! Je n'avais pas ressenti un tel plaisir à raconter des histoires depuis bien longtemps. Le dessin m'a toujours beaucoup apporté, mais il freine les velleités narratives pures, à cause de son aspect technique. Combien de fois ai-je eu envie de raconter un truc, mais ai-je râlé à cause de mes difficultés graphiques, de perspectives, de placement des personnages, de décors ?! Je n'ai pas vraiment de méthode, je n'ai jamais étudié le dessin, j'ai toujours travaillé à l'instinct, et je suis impatiente. Avec l'écriture, tout coule tout seul, tout s'enchaîne, on avance vite, quitte à reprendre le texte par la suite. Je voulais écrire quelque chose qui ait des implications politiques, qui dise des trucs, alors je me suis attaquée à une histoire qui se passe dans le contexte de l'Afghanistan sous contrôle taliban ! Du coup je bouffe du documentaire à tout va et je m'énerve toute seule devant mon écran. Ouais, je sais, j'aurais pu choisir un contexte plus proche de ce que je connais, mais, hein, bon ! J'ai pas choisi le sujet le plus facile pour un premier roman...
Là j'ai gribouillé une idée de couv mais rien ne dit que ce sera ça au final, j'admet que c'est pas très très original.
Alors je sais pas si cette nouvelle lubie donnera quelque chose, je ne sais pas non plus vraiment si j'arriverai, une fois fini, à faire éditer ce bouquin, mais toujours est-il que quand un besoin créatif se fait sentir, il faut lui obéir.
D'ailleurs, j'en profite : Par hasard, est-ce que parmi les lecteurs qui fréquentent ce blog, il y a des avocats, ou des personnes qui s'y connaissent en droit, qui ont une expérience au niveau du déroulé d'un procès ? Car j'ai écris une longue scène de tribunal et n'ayant jamais vécu ce genre de chose, j'aimerais bien la faire lire à quelqu'un qui pourrait me dire si c'est crédible ou si je suis complètement à côté de la plaque. Pareil, si ça dit à certains ou certaines d'entre vous de lire le manuscrit en avant-première, pas juste pour le plaisir mais pour le critiquer, pour m'aider à l'améliorer ou pour pointer d'éventuelles incohérences, je suis preneuse. Je n'en suis pour l'instant qu'à environ un tiers du livre, mais à la vitesse où ça va je devrais le terminer relativement vite :)
Voilà voilà, bisous, tchao !
Commentaires
Vu comment tes éditos Mazette sont savoureux, j'ai hâte de lire ce premier roman. Et je me porte volontiers volontaire pour relire les premières versions de ce manuscrit !
Bonjour, je ne m'exprime pas "en public", mais je pourrai relire, par exemple pour "pointer d'éventuelles incohérences"; si cela peut vous intéresser, contactez-moi à l'adresse indiquée -- quand vous voudrez.
G.
Ton idée de couv est très bien, je l'aime beaucoup. Par contre, en général les éditeurs refusent les illustrations des auteurs pour les confier plutôt à leurs designers maison (et même certains éditeurs veulent des couvs sans rien dessus, à part le titre et le nom de l'auteur). Rivière Blanche et Philippe Ward avaient accepté les dessins d'Édika pour les Solitudes de Gudule, mais c'est une maison particulièrement à la coule pour ce genre de choses. J'espère que tu pourras imposer ton projet, il y a toujours moyen, bien sûr.
Bonne route pour ton roman, je suis ravi pour toi, ma Méla, et j'ai hâte de lire ça ♥.
Bonjour
Je ne suis pas sure d'être assez bonne lectrice pour repérer des incohérences par contre je suis assez douée en orthographe et grammaire. Et volontaire pour aider !
Merci à ceux et celles qui se sont désignés, en fait, j'ai trouvé une ex avocate (de ma propre famille en plus !! que n'avais-je pas pensé à elle !!) pour m'aider avec mon passage en tribunal, et pas mal de gens se sont aussi proposés sur fb.. Quand je l'aurais terminé, je recontacterai certaines personnes pour la beta-lecture :p
Beau projet :)
Bonjour,
Je suis juriste mais pas de prétoire, tu trouveras sûrement quelqu'un de plus calé pour t'aider (pi je suis belge en plus, on fait pas tout pareil). Simplement, je voulais te dire que les audiences sont publiques. Peu de gens en prennent la peine mais il est possible d'aller se rendre compte en personne de la façon dont la justice est rendue.
Si tu te renseignes auprès du greffe d'un tribunal proche de chez toi, tu peux aller voir tel ou tel type de procédure. C'est une bonne expérience pour chasser quelques fantasmes et s'imprégner de l'aspect très quotidien de la justice.
Il y a aussi, particulièrement en France, d'excellent.e.s chroniqueuses et chroniqueurs du judiciaire qui racontent et décryptent des audiences autant civiles que pénales (il y a aussi le livre de Maître Mô vient de sortir si tu connais ce grand monsieur-là).
J'ajoute que je suis très touchée par le lien que tu continues d'entretenir avec ta maman et la manière dont tu nous la racontes. Merci pour cela.
Bien à toi
Ce dessin est tellement émouvant, bien sûr que Gudule serait fière si elle voyait tout cela. Et quelque part, j'espère qu'elle le sait et qu'elle est fière <3
Pareil, ça sera un plaisir de te lire et si en plus ça peut te rendre service...
Il y a 6 ans je te lisais déjà depuis un bon moment, je me souviens que la perte de ta maman m'avait touché.
Je continue à suivre vos pérégrinations lors de ce petit "rdv du lundi", que je savoure d'autant plus qu'on est dans une démarche similaire sur moults points (cela fait 3 ans qu'on vit en yourte, entourés de chèvres, poulettes et pieds de tomates).
Tout cela pour dire que si ton deuil m'avait déjà fortement touché à l'époque, je peux maintenant pleinement le comprendre, ayant vécu la même chose début de ce mois ci.
Comment c'est après 6 ans? Parce qu'après 20 jours...
Je te conseille le blog de Maitre Eolas qui est une mine d’informations juridiques :)
Merci beaucoup pour vos conseils et votre bienveillance !
J'ai de la chance d'avoir une communauté de lecteurtrices comme vous <3
Matthis > Oh lala, je suis vraiment désolée de l'apprendre... Ben écoute, après 20 jours oui c'est hyper douloureux, comme une plaie ouverte, au bout de 6 ans c'est beaucoup plus paisible mais ça reste comme une vague à l'âme, une nostalgie, je sais pas trop comment dire.. La douleur est beaucoup plus sourde et supportable. Les trois premières années, chaque soir, je lui parlais, je lui racontais ma journée. Depuis deux trois ans, ça s'est espacé, je lui rend visite-dans-ma-tête quelque chose comme une fois par semaine, ou dans les moments de disponibilité de pensée (genre parfois quand je prends mon bain), et la tristesse est toujours là mais clairement, on s'habitue. Je pense que la tristesse restera toujours mais en sourdine, quoi...
Courage !! C'est vraiment pas des moments faciles...
Pour faire une petite réponse à Mathis (et aussi pour toi Mélanie) vu que mon domaine se situe dans le funéraire, un deuil passe par plusieurs phases.
Les plus connues sont celles décrite par la la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross :
-Déni
-Colère
-Marchandage
-Dépression
-Acceptation
On ne retrouve pas celles-ci que dans le décès d'un proche mais aussi, par exemple, lors d'une séparation avec son conjoint.
Mais dans la perte d'un proche, je préfère les phases selon Christophe Fauré, un autre psychiatre.
Il y a en premier, selon lui, la phase du choc et de la sidération :
L'annonce du décès est alors insoutenable et se met en place un mécanisme inconscient de protection psychique qui vise à anesthésier partiellement nos émotions. On est dans une sorte de fonctionnement automatique où l'on est capable d'appeler les proches et organiser des obsèques avec un étrange et déroutant détachement.
En deuxième, la phase de fuite et de recherche :
Elle dure de six à quinze mois après le décès. Il y a une certaine agitation intérieure, une sorte de reflet, vain, de sortir au plus vite de notre peine. On a besoin de se reconnecter à la personne disparue via des photos, objets, etc.
Toutes nos pensées, nos actes, nos paroles sont tournés vers elle. C'est une forme viscéral de préserver le lien avec elle. C'est aussi une phase d'assimilation qui ne doit pas dépassé ce temps.
La troisième est la phase de déstructuration :
C'est le moment, douloureux, où l'on prend conscience de l'irrémédiable et l'impossible retour de la personne aimée. Durant cette période, , on a l'impression de faire marche arrière car on se sent plus mal que durant les premiers mois. Mais cela est normal et il est essentiel de le savoir et le comprendre.
Et la dernière phase est la phase de restructuration :
Après quelques années, de petits changements se font sentir en soi : c'est le temps d'une lente reconstruction qui se décline sous trois axes :
*Une redéfinition de notre relation au monde et à autrui : On apprend à trouver une autre place dans la relation avec les gens. On se sent différent des autres mais la relation au monde est plus paisible.
*Une redéfinition de la relation avec la personne disparue : le lien c'est pacifié, il devient profond et intime avec la certitude qu'il demeurera à tout jamais.
*Une redéfinition de notre lien à nous même : on n'est plus la même personne après le vécu du deuil. On peut-être parfois plus fermé, dans le repli voire l'amertume ou plus ouvert, tourné vers ce qui compte vraiment et de vérité avec soi-même.
Ça, c'est ce qu'on appelle un deuil normal. Parce qu'il existe aussi :
-Le deuil compliqué (ou non résolu ou inachevé) :
Il s'étire dans le temps au-delà de la phase d'assimilation (soit environ 15 mois, plus ou moins) et s'installe dans la durée en détraquant régulièrement le quotidien du survivant : Souvenirs brutalement intrusifs, poussés de chagrin intenses aux dates anniversaires ou à l'évocation de la mémoire, dans des endroits, avec des objets. Ce n'est pas la petite nostalgie qui met une larme à l’œil, c'est vraiment de grooossses crises ! Ou à l'inverse une grosse froideur apparente, une banalisation qui cache en fait une douleur sourde et un déni profond (on appelle ça deuil absent ou retardé).
A terme, le deuil compliqué entrave le retour à la vie quotidienne et peut engendrer un état dépressif majeure qui impact la vie sociale, professionnelles et familiales.
-Le deuil pathologique :
Le deuil pathologique diffère du deuil compliqué car il installe la personne dans une dépression violente. On constate de l'anxiété à grande échelle, des signes de stress post-traumatique, du délire, des hallucinations où apparaissent le défunt voire un comportement bipolaire.
Parfois, des troubles physiologiques apparaissent comme :
des ulcères, des addictions à la drogue et/ou l'alcool, des comportements à risques et des tentatives de suicides.
Ces deux derniers deuils ont souvent les origines suivantes :
-Un lien très fort, fusionnel voire de dépendance avec la personne car l'équilibre trouvé est rompu par la mort.
-De rapports passionnels et conflictuels, de non-dits, d'un contentieux datant qui n'ont jamais été réglé et la mort annule cette possibilité de communication et celui qui reste demeure avec ses questions, ses rancœurs, etc.
-Les conditions de la mort principalement si elles sont violentes : suicide, meurtre ou accident) et encore plus si l(on a été le témoin. La culpabilité s'installe faisant un véritable supplice au quotidien, culpabilité qui peut engendrer des dégâts quand on a l'impression d'avoir abandonné le défunt, de s'en être mal occupé ou quand il y a plusieurs deuils répétés.
-Il y a aussi la personnalité du vivant, sa manière d'aborder le monde, sa logique de vie, peut-être ses antécédents. Quelqu’un qui souffre de déprime, de dépression qui est fragile psychologiquement, autiste, bipolaire, surdoué, etc. Sont des fragilités qui seront décuplées dans ces circonstances douloureuses, circonstance qui peut même révéler de manière dramatique une affection sous-jacente jusqu'alors endormie.
Voilà, C'est un petit pavé mais qui reste succinct par rapport à ce que je pourrais encore écrire sur le sujet.
Si cela peut aider et répondre à des questionnements, j'en suis content.
Merci Arnaud ! Voilà qui est bien détaillé et devrait effectivement aider une personne vivant un deuil à se repérer. Je réalise d'ailleurs que j'ai de la chance, mon deuil a été simple et j'ai franchi l'étape de l'acceptation (même s'il m'arrive encore d'avoir une soudaine montée de larme quand je me retrouve confrontée à un peu d'elle de manière inattendue, genre l'autre fois j'ai lancé un podcast qui parlait d'elle et d'un coup y a eu sa voix, ça m'a fait chialer soudainement et ma propre réaction m'a surprise...)
@Mattis
Du vécu.
Sur le coup, anesthésié par les démarches à faire, anesthésié par les actions, par l'urgence.
Parfois des moments de vide quand on a une pause où les émotions nous noient. Des moments où on s'énervent sur des proches pour un rien.
La meilleure chose à faire, une fois les tâches désagréables accomplies sera que tu te trouves une activité, quelque chose qui t'occupe à fond, qui ne te laisse pas trop le temps de penser, sans pour autant que ce soit des responsabilités.
Accorde toi le temps de penser à autre chose qu'au défunt. Tu as fais tout ce que tu pouvais pour lui.
Et n'hésite pas à consulter un médecin si malgré cela ça fait trop mal. S'il te propose des médicaments, des soins psy, cela peut aider. Accepte sans gêne. Le deuil, nous n'y sommes pas préparés (1). La balance du cerveau peut en être perturbée. Les médicaments peuvent permettre de continuer à tenir jusqu'à ce que la douleur soit supportable, comme des béquilles te permettent de marcher le temps qu'une jambe cassée soit réparée.
Penser au deuil c'est bien, se noyer dedans c'est mauvais.
D'ici un an ou deux, ça devrait être supportable.
Mais le défunt nous manquera toujours jusqu'à notre propre mort. Même si la douleur sera moins intense, les réminiscences douloureuses moins fréquentes.
Des années plus tard, on n'y pense moins, mais il y a des moments où un truc nous rappelle des passions du défunt, on se dit: "tiens, il faudrait que j'en parle à..." et on réalise que l'être est défunt et que ce n'est plus possible. Et ça fait très mal. Mais on cicatrise, entends que la douleur passe plus vite, qu'on accepte le fait de la mort. Les dates anniversaires sont dures aussi. Il vaut mieux les passer avec des proches au courant de la situation.
Je peux aussi te conseiller quand le moment du deuil sera passé de te souvenir des moments joyeux passés avec le défunt. De ses traits de caractère. De ses défauts comme de ses qualités. D'en parler avec tes proches. Ca aide.
Dans ma famille, on dit parfois d'un de nos défunt: "qu'est-ce qu'il aurait pensé de nous s'il nous voyait maintenant".
Je raconte à mes filles comment était leur grand mère. Ce qu'elle avait vécu dans son métier quand le féminisme n'existait pas. Ses qualités. Ses défauts amusants. Les fois où elle a grondé papa parce que papa a fait une grosse bêtise. Elles sont émerveillées et amusées par ces histoires. D'une certaine manière, j'offre à ma mère une éternité dans les récits.
Nous mourrons tous, un jour ou un autre. Ce qui reste de nous, ce sont des histoires. Je suis heureux de me dire que même mort mes petits enfants entendront parler de moi, des propos que je tenais sur le blog de Mel ;-), de mes bêtises et de mes qualités. J'espère que mes copains à ma mise en bière diront deux trois bêtises sur moi, riant et pleurant à la fois, et boiront un coup à mon honneur. Qu'ils diront que je n'étais pas parfait mais que je n'étais pas complètement pourri non plus. Que j'ai fait ce que j'ai pu avec ce que je pouvais.
PS:
Je suis pour les monuments funéraires, croyant ou pas. Ou n'importe quoi qui peut jouer ce rôle (un arbre, une photo, etc.). Ca permet de s'aider à penser au défunt à avoir un lieu pour lui. Un lieu qui lui est dédié. Où on s'autorise à penser à lui, à tomber l'armure, à lui dire ce qu'on aurait voulu lui dire. A lui dire qu'on a des difficultés ou au contraire qu'on s'en sort bien et qu'on aurait bien aimé qu'il le sache de son vivant.
(1) personne n'y est préparé...
Disons que ceux qui ont vécu des guerres sont un peu plus blindées mais c'est un mécanisme de survie. Et parfois ça dégénère en stress post traumatique. Ou ça rend fou...
@Arnaud:
Source?
Si Elisabeth Kübler-Ross est la psychiatre qui a définit en 1969 les 5 étapes du deuil, Christophe Fauré est un psychiatre français sur lequel je n'ai pas trouvé beaucoup de référence hors de France et qui semble très porté sur sa propre publicité. Mais peut être as tu des sources plus fiables?
Ce qui me rend sceptique:
Ayant moi même été sujet à des "Souvenirs brutalement intrusifs, poussés de chagrin intenses aux dates anniversaires ou à l'évocation de la mémoire, dans des endroits, avec des objets", je n'ai pas pour autant été "entrav[é dans ] le retour à la vie quotidienne" ni n'ai subit "un état dépressif majeure qui impact la vie sociale, professionnelles et familiale". Les souvenirs intrusifs arrivent et passent, comme des souvenirs désagréables normaux, par exemple.
@Melaka
"Voilà qui est bien détaillé et devrait effectivement aider une personne vivant un deuil à se repérer."
J'aurais tendance comme source médicale, faute de pouvoir faire appel à un professionnel, à me baser sur le DSM-V ou le manuel Mercks.
Et honnêtement, je préfère avoir affaire à un médecin, à commencer par le médecin généraliste de la famille dont la formation générale lui permet d'aider sur tous les plans et s'il sent que cela le dépasse, d'orienter le patient vers un spécialiste. Primum non nocere: D'abord ne pas nuire.
Pour info, les étapes ont été observées pour toute forme de "deuil" au sens large: le vol d'un objet ou la perte d'un emploi déclenche les étapes par exemple.
Mélaka,
Quelle nouvelle, c'est super!! J'aurai grand plaisir à te lire et avec plaisir pour une relecture si besoin.
@Youpi : Mes sources ? Principalement de mes cours de sciences humaines en thanatopraxie.
Après, je pourrais aussi te citer les phases de deuils selon Freud, Janine Pillot, Isabelle Delisle, Michel Hanus, Ginette Rimbaud ou ceux de Linderman et Wachsberger. Le sujet est assez vaste mais j'ai préféré Fauré qui me semble assez complet.
Et j'ai donné un exemple disant que le deuil n'est pas l'apanage de la mort.
Je ne me considère pas comme un médecin ou autre, j'ai juste donné des exemples pouvant être généraliste lors de la perte d'un proche pour en connaitre un peu les ficelles et comprendre les phases.
Au vu de ce que tu as écris, ton deuil c'est bien passé (si je puis dire). Un deuil normal en somme. Chacun peut en donner exemple. Moi-même, j'ai des poussées de mélancolie à certaines dates, en voyant des photo ou par des souvenir. Mais on ne peut pas appeler ça de l'intrusif. C'est normal et dans la psyché humaine.
Comme je l'ai mentionné, c'est lorsque cela empêche un retour à la vie normale qu'on peut le qualifier de non résolu ou pathologique.
Sinon, si le sujet t’intéresse, il y a dans la collection "Que sais-je ?" le titre "le deuil" qui est une bonne introduction.
Je peux même te parler des rites de passages, du rituel funèbre voire un peu de sociologie de la mort en occident et du début du 'grand mensonge".
Le propos et les commentaires associés à ton texte sont aussi riches et profond que celle que tu célèbres...
En faire la lecture est une belle manière de célébrer la vie (à plus forte raison que je suis en pause, au coeur de l'EHPAD où je travaille et qu'ici, le deuil est un pensionnaire à part entière de nos quotidiens de soignants )
Ton deuil a été paradoxal puisqu'il était tenté du soulagement de ne plus la voir décliner et souffrir et ton sublime album "sous les bouclettes" en rend bien compte.
C'est bien que tu te lance dans l'écriture d'un roman, je pense que ce média se mariera fort bien à ta jolie prose !