Plus de mots
le lundi 20 mars 2023, 09:10
Bonjour tout le monde !
Bon, cette semaine, vu ce qu'il se passe, je vous avoue que je n'avais pas vraiment envie de vous raconter mes histoires de perruches, qui me semblent bien insignifiantes en regard de ce qui arrive, partout. Contexte : Après des semaines et des semaines de manifestations GIGANTESQUES, rassemblant plus de monde que jamais, portant un refus absolument unanime et massif de la réforme des retraites et totalement ignorées par le pouvoir macronien, les gens, excédés et impuissants, se réunissent spontanément dans tout le pays pour des manifs sauvages. Aujourd'hui est le 5e jour de manifs spontanées ininterrompues, réprimées affreusement brutalement par une police dans l'illégalité la plus totale (nasses pourtant interdites depuis 2021, arrestations arbitraires en masse, violences policière à un niveau jamais atteint encore). Ce qui ne fait que nourrir la colère immense qui gronde dans la population. Vraiment, même pendant les gilets jaunes, on n'avait jamais atteint un tel niveau de colère populaire. Macron passe sa réforme en force, usant de tout ce qui peut lui permettre de contourner la démocratie, contre la volonté de 93% des actifs, pour leur imposer deux ans de travail en plus. Les gens protestent et se font massacrer par une police toujours plus sauvage, ne respectant même pas la loi !
Le pays est à un point de bascule encore jamais atteint jusque là. Et, aujourd'hui même à 15h, la motion de censure transpartisane déposée par le petit groupe LIOT à l'assemblée sera close, et si elle atteint les 287 signatures, le gouvernement peut être renversé... (les mauvaises langues diraient : ouais, super, on va changer Borne par Darmanin, youhou) Bref, on vit une période de grande incertitude, et vous comprendrez qu'au milieu de tout ça, j'avais pas vraiment la tête à faire un strip sur mes oiseaux...
Du coup, à la place, j'ai écris un petit texte, hier, un de mes coups de gueule dont j'aurais fait un édito si Mazette existait encore. Je vous le livre donc.
J’ai plus les mots.
Cela fait des années maintenant, que l’indignation m’anime quotidiennement. Mais la violence et l’injustice des décisions gouvernementales a pris, en ce moment, des proportions tellement dantesques que je n’ai plus les mots.
Le mépris, la condescendance, le déni, l’arrogance, la violence, la terreur, l’autoritarisme, sont autant de qualificatifs qui définissent la macronie. Pendant les Gilets Jaunes, ce mouvement social profond, déjà, la mauvaise foi de l’exécutif me coupait le souffle. Mais, alors, une bonne partie de l’opinion publique gardait des œillères, opinant du chef aux affirmations médiatiques. Ce ne sont que des séditieux, n’est-ce pas ? Des black blocks, des “ultra-gauchiss’”, des branleurs, quelque part, ils méritent de perdre des mains, des bouts de visage, des yeux – et tant pis si, au passage, des personnes totalement étrangères à ces soulèvements se trouvent sur le chemin des balles de LBD de la police, comme ce gamin de 14 ans à Marseille, tant pis si une vieille dame meurt chez elle suite à un jet de lacrymo dans son appartement, tant pis pour toutes les victimes “collatérales” de la sauvagerie policière.
Mais, là, c’est différent. Les œillères tombent en partie. On se rend compte, avec les événements de ces derniers jours, qu’il ne faut pas forcément être muni d’un gilet jaune pour être victime du déferlement de violence de ces types en uniforme. Ça peut tomber sur n’importe qui, n’importe où. Il suffit d’être là, dans ces cortèges de gens qui ne savent plus comment crier leur désaccord avec ce qu’il se passe.
Ça fait longtemps que je tente, à mon petit niveau, d’alerter à propos de cette montée de violence inouïe dans le corps policier. Sous Macron, la police est devenue milice, la protestation est devenue dangereuse, les manifestations sont devenues risquées. L’autoritarisme d’un pouvoir entièrement dédié à la finance, dans un contexte dans lequel cette finance exacerbe les inégalités, jette une grande partie de la population dans la précarité, bousille l’avenir du vivant sur toute la planète, est total, inégalé dans l’histoire. Pourtant, ces gens, ces robocops carapaçonnés qui traînent des femmes par les cheveux, qui mutilent des enfants, qui tapent dans le tas, qui insultent, aboient et tabassent, ce sont des humains eux aussi ?! Ils ont bien des enfants, ils sont, eux aussi, victimes de ce système, ils devront eux aussi travailler de plus en plus vieux pour avoir une chance d’avoir une retraite acceptable, non ? Comment peut-on être aussi déshumanisés, aussi imperméables à la détresse de tout un peuple, au point d’exulter en cassant des gueules, en broyant des os, en massacrant des mâchoires d’inconnus ? Comment peut-on se satisfaire de servir un pouvoir qui, pourtant, ment impunément, en permanence, prend ostensiblement les gens pour des imbéciles, des enfants naïfs ?
Ça m’échappe.
Pourtant, les choses sont claires. Les ministres de Parasite 1er répètent à l’envi que “la réforme des retraites est une mesure juste, indispensable, qu’il faut l’appliquer pour sauver le régime par répartition, pour que nos enfants en aient une (de retraite)”. Pourtant, leur chef lui-même l’avoué : cette réforme n’est là que pour rassurer les marchés financiers (https://www.lemonde.fr/.../reforme-des-retraites-macron...). Et tant pis si elle condamne des milliers de travailleurs à mourir au travail, tant pis si elle prive toute une partie des français de deux précieuses années de leur vie en bonne santé. Tant pis si le pays crie son désaccord de façon absolument unanime, tant pis si on bascule dans la guerre civile.
Le comportement de chacun des membres de Renaissance est un crachat au visage de chacun d’entre nous, attisant sans cesse le feu. Macron refuse de recevoir les syndicats, pourtant tous unis dans cette lutte, ce qui, en soi, est déjà un fait exceptionnel. Après des semaines et des semaines de manifestations pacifiques absolument gigantesques, partout dans le pays, silence. Un silence assourdissant, absurde, révoltant. On a tout essayé pour les prévenir que cette mesure était un baril de poudre menaçant la paix publique, on a tenté de leur dire sur tous les tons, dans toutes les langues. Mais rien, pas la moindre considération. Manifestez sans faire de bruit, les gueux. Faites la grève parce que c’est votre droit, mais surtout, il ne faut pas que ça gène qui que ce soit.
La colère monte, monte, elle gronde partout, soulevant de plus en plus de monde. Et la violence policière explose, en réponse. Parce que c’est bien connu, pour calmer les ardeurs d’une personne désespérée, rien ne vaut un bon coup de matraque dans la gueule !
Ça va dégénérer. Ça ne peut que dégénérer.
Et les éditorialistes des chaines d’infos continuent de soliloquer sur ces français, privilégiés, qui chouinent pour quelques mois de travail supplémentaire, alors que dans le monde, y a pire. Sans comprendre qu’au-delà de quelques mois de boulot imposés à des employés épuisés, c’est tout un système qui apparaît comme sclérosé, c’est la place du travail même dans la société qui est en cause. A une époque où la production effrénée, la croissance à tout prix, est la raison même de la probable future disparition de l’espèce humaine (et, avant elle, de toutes les autres espèces), alors que, justement, nous devrions tout faire pour ralentir le rythme, cesser de surproduire, bétonniser, pour notre propre survie...
Un nouveau rapport du GIEC, fondamental encore une fois, doit sortir ce lundi. Il sera invisibilisé, évidemment. Parce que l’urgence d’une crise vient se superposer aux autres urgences, et qu’il devient difficile de hiérarchiser le chaos dans lequel le pays est plongé.
Cette crise politique est inédite. Jamais l’exécutif n’est resté aussi sourd au désespoir du peuple. Jamais les inégalités n’ont été aussi démesurées, jamais la population française n’a été aussi méprisée, maltraitée. Jamais la France n’a eu aussi peur de sa police, pourtant sensée la protéger.
Si vous voulez mon avis, on n’est pas sortis des ronces...
Mélaka
Commentaires
Des policiers.
Difficultés de recrutement dans la police. Les conditions de travail se sont dégradées là aussi, le financement du matériel aussi . Donc on embauche tout ce qui passe. J'entendais dire qu'une note de 7/20 suffit pour obtenir le concours.
Moins de temps de formation, moins d'entrainement. Donc moins d'entrainement à la gestion des foules, à la gestion de la violence, au désamorçage de la violence. On se retrouve avec des gens armés qui ont peur et à qui on demande du résultat. Ou des gens pas bien stables, pas fait pour ce métier. Ca ne peut que déraper.
Je ne sais même plus s'il y a une logique politique derrière. Ou alors à très court terme: maintenir l'ordre, quoi qu'il en coûte, le moins cher possible. Ou pas : les grenades lacrymo ça n'est pas gratis.
Peut être est-ce aussi l'explication de la politique économique et sociale: on est dans une gestion à à très court terme.
Désolé pour le poncif, mais le débouché sera probablement le parti de la haine.
Je suppose que le président s'en fiche. Une fois son mandat fini, il ira voir ailleurs, peut être même ailleurs qu'en France. Reste les gens de son parti. Sont ils tous aussi aveuglés? Ca s'est vu. Je n'espère pas. Car si c'est le cas, ce ne sera pas seulement un problème pour la France mais aussi pour les autres pays européens. De la même manière que l'élection de Trump a eu des conséquences au delà des USA.
" les éditorialistes des chaines d’infos continuent de soliloquer sur ces français, privilégiés, qui chouinent pour quelques mois de travail supplémentaire"
Beaucoup de média appartiennent à des grands groupes qui ont probablement intérêt à ce que la politique actuelle soit maintenue.
D'où le rachat ces dernières années par des milliardaires de beaucoup de media. Le problème c'est quand on arrive à une situation de monopole de l'information.
Ça c'est un édito♥
Pour répondre à Pinot, il y a cette BD : https://emmaclit.com/2018/05/28/lhi... qui relate l'expérience d'un policier intègre, ça montre comment la police est gérée de l'intérieure. Ca et le pouvoir grandissant du syndicat Alliance, effectivement, on est mal parti. :-(
"Un nouveau rapport du GIEC"
...Qui sera issu des mêmes tarés mondialistes qui cornaquent l'UE et font pression sur la France pour que les retraites passent à 67 ans (oui 64 n'est qu'une étape) et qu'on bouffe des bugs et des villes-prisons 15 minutes. Mais au moins on a évité la foldingue à chats au slip brun qui voulait la retraite à 60 ans et sortir de l'UE à une autre époque. C'est le principal.
Ben moi je dis, tout en déplorant cette situation qui risque effectivement de basculer vers le pire (pour le peuple) ; et en utilisant une expression de djeunz : CHEH !
Le système "triangule" parfaitement comme il sait le faire. Mieux que jamais avec Maxicon. Son message d'hier au 13h a bien mis le feu au poudre comme voulu (le mec a même retiré sa tocante à 80k € devant tout le monde histoire de bien nous cracher à la face). Donc, tout se passe comme prévu et chacun joue son rôle parfaitement. Et il a beau jeu de dire qu'il a été élu légalement avec un programme bien clair qu'il applique désormais. La suite c'est l'immigration et autres. Je sens les éditos qui vont chauffer.
Sans l'alliance de la vraie base populaire de gauche à droite contre l'extrême-centre, ça continuera. Et en te lisant, je me dis : ça continuera ! CHEH donc. Joyeuse chasse "antifasciste" nocturne aux petits jeunes (qui comme chaque fois seront bien des black-blocs fils de notables bourgeois à qui profitent ce chaos qui décrédibilise les vrais manifestants).
https://www.youtube.com/watch?v=9M2...
Pour la suite, très vite, le système pourrait très bien s'appuyer sur les guignolos de gôche de la NUPES pour perdurer, un bon Mélenchon ou équivalent qui appliquera exactement la même politique que depuis 40 ans qui prend le peuple par derrière. Une fois la fesse gauche et une autre fois la droite. Et bien sûr la folle au chats jouera son rôle de repoussoir en disant au dernier moment que les noirs ne sont pas blancs. Et le tour sera joué !
Bref, il n'y a rien à voir de plus que d'habitude. Le théâtre continue. La prochaine fois, quand on vous dira de voter pour tout sauf Maxicon (ou équivalent du système), même si c'est une chèvre à trois pattes qui pue de la gueule, peut-être que vous le ferez. J'en doute, car beaucoup de gens aiment trop les postures, jusqu'au jour où ils sont vraiment tombés dans le caniveau. Donc oui biennnn fait !
J'avais dit il y a un an que je me moquerais mais je n'ai même pas envie tellement cette situation est triste, pitoyable et était certaine... A mon avis, ce n'est pas fini. Encore 4 ans ! OUI 4 ANS ! Et si l'autre démissionne ce sera pour se représenter et être élu une troisième fois (c'est dans les bruits de couloirs) ! tsssss
ps : il y a de grandes chances que ça finissent par un mort et/ou des morts et/ou par un article 16. Les castors qui ont voté pour le poudré méditeront peut-être sur leurs responsabilités réelles et non supposés. Au moins, Méla a-t-elle voté blanc si je me souviens bien...
https://youtu.be/3WERSRsa8Dc
Hé hé ! Surtout à partir de 53s... :D
Bonjour,
je suis moi même déposséder de mots percutants, sortants des "poncifs", tout à déjà été dit, on sait ce qu'il en est. Mais ça ne choque finalement pas la majorité. Peut-être que cela change en ce moment. J'en sais rien. Je flippe pour notre avenir.
Je suis entrain de lire le second tome de la mise en bd d "Une histoire populaire de la France" ( https://www.editions-delcourt.fr/bd... ) c'est décidément très d'actualité notre histoire...
Peut être que la 5eme République n'est pas faite pour fonctionner avec la société actuelle. La 5eme a été faite et voulue par (et pour) De Gaulle pour éviter les problèmes du parlementarisme de la 3eme et de la 4eme, avec un pouvoir exécutif fort.
Ca n'a pas mal marché tant qu'il y avait deux partis majoritaires: un allant de la gauche pure au centre gauche et un allant de la droite pure jusqu'au centre droit. Les autres partis (extrême droite/ gauche, centristes purs) nouaient des alliances au gré des besoins électoraux. Le président élu avait une assemblée qui votait comme lui.
Les deux partis traditionnels ont accumulés les insatisfactions: trop de tendances à satisfaire peut être. Le PS s'est scindé en gauchistes purs et centre gauche. L'ex RPR est en train de vivre progressivement la même chose. Et au milieu est apparu le président actuel, économiquement à droite mais libéral au sens politique américain du terme.
On a peut être eu aussi une évolution sur un deuxième axe. Traditionnellement la gauche défendait le socialisme (au sens large) et l'évolution sociétale, la droite le capitalisme et le conservatisme sociétal. Ces 4 notions sont maintenant dissociées: on trouve des représentants capitalistes libéraux sur la société et des représentant socialistes conservateur sur la société. Peut être finirons nous avec 4 pôles politiques...
Le président est de plus en plus élu par principe du moindre mal. Au premier tour il fait environ 20% et il passe au deuxième... faute de mieux. Mais lors des législatives, les divisions se retrouvent. Le président a donc un grand risque de se retrouver avec une assemblée hostile.
Deux options possibles:
- gouverner malgré l'assemblée... ce qui se passe maintenant. Et ses conséquences.
- gouverner en cherchant des alliances de circonstance dans l'assemblée... il faut croire que plus personne ne sait faire.
En tout cas la méthode du président-monarque ne semble plus possible.
> Ashérat
Film à voir:
L.627 par Bertrand Tavernier sorti en 1992.
Complément de lecture:
"France 2, Complément d'enquête du 6 avril 2023 23h: Manifs : la guerre est déclarée ? "
Disponible en replay.