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Les conséquences de la non-exécution de la requête
Dans une lettre adressée le 16 août 2012 au président de la Fédération togolaise de football (Ftf) Gabriel Améyi avec ampliation au Ministre des Sports, le premier vice-président de ladite fédération, Hervé Piza exige la révocation dans un bref délai de la Secrétaire Générale, Yvette Délali Klussey pour entre autres raisons, incompétence notoire et insoumission caractérielle à la hiérarchie.
«…j’ai appelé la Secrétaire pour lui signifier qu’elle veut m’opposer au Président. Et que je ne la considère plus comme Secrétaire Générale ». C’est ce qu’on pouvait lire dans la correspondance d’Hervé Piza. Dans cette lettre adressée à son président Gabriel Améyi, le premier vice-président a d’abord révélé les manquements de la Secrétaire Générale dans la gestion d’une Administration Sportive et Financière avant de demander sa révocation. La conséquence immédiate de l’inexécution de cette requête, est que lorsque Gabriel Améyi ne prendra aucune mesure pour régler le problème et s’il arrive qu’il soit absent du territoire, Yvette Klussey se trouvera dans l’incapacité de travailler à la fédération pour la simple raison que celui qui le considère encore comme Secrétaire Générale est absent. Elle ne deviendra que l’ombre d’elle-même et ne pourra plus se faire signer les documents qui nécessitent les paraphes du Bureau Exécutif à moins qu’elle veuille continuer à opérer dans l’illégalité en signant par exemple elle-même les budgets au nom du Bureau Exécutif comme l’a souligné Hervé Piza dans sa lettre. Aussi, s’il doit se fonder sur les statuts de la fédération qui définissent l’ordre de préséance des premiers responsables de l’instance faîtière du football national, le deuxième vice-président, Tino Adjété ne pourra non plus opérer, c’est-à-dire en prenant l’exemple donné, il ne pourra donc pas signer les budgets tant que le premier vice-président est sur le territoire. La preuve, Hervé Piza rapporte dans la lettre que la Secrétaire Générale s’était présentée devant le 2e Vice Président le lundi 06 Août 2012 sur instruction du président pour se faire signer le budget révisé du match amical en préparation (match du 14 août dernier). Tino Adjété aurait rappelé à Yvette Klussey que par ordre de préséance, c’est au premier Vice Président présent sur le territoire de signer ce budget. C’est tout dire.
Cette première conséquence pourra aussi conduire à une autre, c’est-à-dire le blocage de plusieurs activités de la fédération, car Gabriel Améyi souvent hors du pays, signifie que sa Secrétaire GénéraleYvette Délali Klussey ne pourra plus collaborer avec les autres membres du Bureau Exécutif et sera contrainte d’attendre le retour de son mentor, Gabriel Améyi. Alors, la fédération fonctionnera au ralenti.
Il urge donc que des solutions rapides et appropriées soient trouvées à cet imbroglio, car il aura des conséquences désagréables sur le développement du football national.
Voici l’intégralité de la lettre d’Hervé Piza.
Sylvestre Beni
Monsieur le Président,
Suite à la nomination de la Secrétaire Générale, Madame Yvette Délali KLUSSEY, sur votre proposition, des critiques et certaines réserves ont été émises par les observateurs du football togolais. Notre attitude face à cette tempête médiatique a été exemplaire et le Bureau Exécutif lui a donné quitus dans l’optique de l’encadrer et de l’aider à bien accomplir les tâches qui lui sont dévolues.
Après deux ans d’exercice, nos détracteurs semblent avoir raison. Nous constatons que Madame la Secrétaire Générale manque cruellement d’assimiler les règles élémentaires de gestion d’une Administration Sportive et Financière.
En ce qui me concerne, j’ai essayé au mieux chaque fois que les besoins m’y obligent de colmater les brèches laissées par ses défaillances et ses insuffisances afin que les faiblesses de notre Bureau ne fassent grand jour.
Malgré tous ces efforts y compris de certains membres du Bureau Exécutif, la rétention d’informations, les resquillages ont cours et surtout je fais face à l’irrespect de la Secrétaire Générale, qui si rien n’est fait risque de briser la dynamique du Bureau Exécutif. Je vous prierais d’accorder une attention particulière aux faits suivants :
1. Lorsque j’ai été informé de façon banale que vous-même et la Secrétaire Générale étiez allés chercher 33 millions pour les clubs de D2, alors que la veille nous étions ensemble mais que l’information n’a pas été donnée, j’ai fait certaines observations à la Secrétaire Générale en lui recommandant qu’il serait bénéfique au Bureau Exécutif que tous les membres soient au même niveau d’informations. La Secrétaire Générale vous fait un compte rendu dont la teneur n’est difficile à deviner quand vous m’avez appelé en vociférant de ne plus jamais discuter avec elle à votre sujet.
2. Le vendredi 1er Août 2012, alors que vous m’avez mandaté de préparer le match amical de la journée FIFA Sénégal-Togo du 15 Août, l’Agent de match a notifié à la Secrétaire Générale depuis le matin que ce match ne tiendra plus et qu’il était entrain d’arranger un autre match c’est-à-dire le match Burkina – Togo. J’apprends l’information dans l’après midi. Aussitôt j’appelle la Secrétaire Générale pour savoir pourquoi je n’avais pas été informé ? Elle me répond que lorsqu’il y a quelque chose elle informe d’abord le Président et c’est lorsqu’elle n’y arrive pas qu’elle peut m’appeler. Je réponds en ces termes « Yvette, la règle voudrait que lorsqu’il ya quelque chose, en l’absence du Président, que tu m’informes pour que je saisisse le Président. En retour ce qu’il conviendra avec moi, je te dis pour disposition à prendre », elle répondit qu’elle a compris ».
Le 2e sujet de discussion que j’ai eu avec la Secrétaire Générale le même jour concerne le cas du Président d’ASKO FC qui plaignait sur la désignation des arbitres pour le match ASKO- AS TOGO PORT. J’ai cru devoir lui donner des conseils, que pour les cas sérieux elle aurait pu me saisir pour qu’on trouve une solution ensemble. Je lui disais que le Président n’est pas là, pour problème, elle a le devoir de me tenir informer ».
Quelques instants après vous m’avez appelé, et comme dans le cas des 33 millions, vous avez piqué une colère indescriptible et vous m’avez vociféré ceci : « je ne te permets pas de parler comme ça à la Secrétaire, elle m’a appelé tout va bien, Walla m’a appelé à propos de l’arbitre, il sera satisfait. J’ai appelé le ministre tout va bien, il n’y a aucun problème pour le match. Je suis Président ou je ne le suis pas ? Tu es Vice Président, cesse de dire des choses comme ça sur moi. Quand tu m’appelles, je te réponds. Tu veux te mettre en conflit avec moi ? »Je t’ai répondu en ces termes « Monsieur le Président, si je ne suis pas au courant d’une information comment pourrais je vous en parler.
Ayant compris clairement compris votre message, j’ai appelé la Secrétaire pour lui signifier qu’elle veut opposer au Président. Et que je ne la considère plus comme Secrétaire Générale. Je vous ai ensuite rappelé pour vous dire que ma décision de cesser toute collaboration avec la Secrétaire Générale et que je demandais expressément sa révocation.
Le lundi 06 Août 2012, le 2e Vice Président m’a appelé parce que la Secrétaire Générale est venue le voir sur votre instruction afin qu’il signe le budget révisé du match amical en préparation. Il a rappelé à la Secrétaire que par ordre de préséance, c’est au premier Vice Président présent sur le territoire de signer ce budget. Et que si elle avait un problème avec moi, il est plus utile qu’elle vienne me présenter ses excuses en attend que vous rentriez au pays. Nonobstant cela, elle finira par signer le budget au nom du Bureau et le déposer au Ministre des Sports. Malgré cet important rappel, le Jeudi 06 Août 2012, j’ai de nouveau reçu un appel du 2e Vice Président, que la Secrétaire Générale venait de lui dire que le Président lui demande de représenter la fédération à une convocation du nouveau ministre des Sports qui souhaitait rencontrer le CNOT et les responsables de Fédérations, ce qu’il juge contraire au conseil qu’il avait donné à la Secrétaire Générale. Là encore, elle finira par conduire une délégation au Ministre des Sports dans une imposture provocante.
En tout état de cause, le Secrétariat Général qui devrait être la cheville ouvrière de notre fédération fonctionne comme une épicerie et cela ne devrait pas continuer ainsi. Le dysfonctionnement constaté tourne autour des points suivants :
ü Le retard dans la gestion des correspondances nationales et internationales
Plusieurs fois, l’élaboration et le dépôt des budgets pour les matchs des éperviers sont des faits dans le money time, les convocations des éperviers et les PV de certaines commissions ne sont pas envoyés dans le délai requis, les PV de nos réunions de Bureau ne nous ont jamais été transmis, les courriers arrivés qui nécessaires des traitements rapides, trainent eu Secrétaire sans qu’aucun membre du BE n’en soit informé etc.
ü Le refus de se soumettre à l’hiérarchie
L’exemple des recommandations des deux Vices présidents est une illustration parfaite lorsque le Président est empêché ou absent du territoire, madame la Secrétaire Générale refuse de se conformer aux dispositions statuaires et réglementaires. Elle s’arroge le droit de prendre des décisions à la place du Bureau Exécutif, ce qui est un abus de confiance et une imposture.
ü La rétention d’informations
La plupart du temps c’est sur les médias que nous apprendrons des informations concernant des correspondances entre FTF et ses partenaires. Les courriers ne sont pas traités comme dans une administration normale. A l’interne, tous les membres ne sont pas au même degré d’informations ce qui fait qu’en l’absence de réunions la plupart des membres restent inactifs.
ü La gestion des finances de la Ftf
Le rapport financier sur le projet PAF, les financements des partenaires (Projet PAF, Projet Méridien, les projets Goal 2 et Goal 3, la dernière subvention de 50 Millions ou 54 Millions reçus discrètement et distribués en partie aux clubs de D1 sans réunion préalable du Bureau Exécutif, l’ouverture d’ un compte secret à la BTCI au nom de la Fédération, compte sur lequel elle a fait des opérations etc. dont autant de carences dans la gestion des finances de la Fédération.
ü L’incompatibilité d’humeur
Toutes les fois que j’ai eu à faire des observations à madame la Secrétaire Générale à propos des manquements, elle les reçoit mal et travestit mes propos auprès de vous. Ses arrogances et insolences me sont de jour en jour insupportables. Je rappelle qu’elle n’est qu’une employée et comme telle, elle me doit autant de respect que le respect dont vous êtes l’objet de sa part.
Toutes les carences plombent dangereusement le bon fonctionnement de la fédération et empoisonnent l’ambiance et l’harmonie au sein du Bureau Exécutif.
Madame la Secrétaire Générale est l’instigatrice de tension et de méfiance permanente entre vous et même au-delà entre les membres du Bureau exécutif.
Au regard de ce qui précède, d’une part, pour sauvegarder l’harmonie, la dynamique et surtout une parfaite collaboration entre nous et d’autre part, pour remettre le Secrétariat Général sur de bons rails afin qu’il aide le Bureau Exécutif à avoir un rendement bénéfique pour le football togolais, j’exige purement et simplement, dans un bref délai, la révocation de Madame Yvette Délali KLUSSEY du poste de Secrétariat Général de la Ftf.
Le premier Vice président
Hervé Piza
Au cours d’une rencontre avec la presse le16 août 2012, les membres du Collectif « SAUVONS LE TOGO » (Cst) à travers une déclaration liminaire, exige la démission immédiate et sans condition du ministre Gilbert Bawara pour avoir travesti les termes de discussion du 14 août 2012 qui a eu lieu entre une délégation du Cst, son ministère et ceux de la Sécurité et de la Protection civile et des Droits de l’homme, de la consolidation de la démocratie et de la formation civique.
background: none repeat scroll 0% 0% white;">«…Le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales et ses collègues ont attiré l’attention de la délégation du CST sur la nécessité de préserver l’ordre public ainsi que la sécurité des personnes et des biens lors des manifestations sur la voie publique. Les membres du gouvernement ont à cet égard, souligné les risques sérieux de violences et de dégradation des biens et des édifices publics et privés qui sont encourus par l’ensemble des citoyens lors des sit-in et autres manifestations organisées dans des emplacements où sont concentrées les activités commerciales et où le trafic est intense. Il en est ainsi en particulier de la place dite Déckon, de même que des abords, périmètres et autres endroits contigus au marché.…Dans le souci de prémunir l’ensemble des citoyens non concernés par les manifestations contre les risques d’incidents et en vue de leur permettre de vaquer librement à leurs occupations, le ministre de l’Administration Territoriale, des collectivités Locales et ses collègues ont indiqué à la délégation du CST l’interdiction d’organiser dorénavant les manifestations publiques notamment les sit-in dans les endroits précités ». C’est ce qu’on peut retenir du communiqué signé du ministre de l’Administration Territoriale Gilbert Bawara suite à l’entretien qu’il a eu le mardi 14 août 2012 avec une délégation du Cst conduite par Me Ata Messan Zeus Ajavon. Ce dernier était entouré pour la circonstance de ses confrères Raphaël Kpande-Adzare et Jil Benoît Afangbedji. Agbéyomé Kodjo, Tchakoura Bode et Edem Atantsi étaient également de la délégation. Le ministre quant à lui était avec ses collègues Damehane Yark, Doris Wilson de Souza respectivement, Ministre de la Sécurité et de la Protection civile et Ministre des Droits de l’homme, de la consolidation de la démocratie et de la formation civique.
background: none repeat scroll 0% 0% white;">Ce communiqué signé unilatéralement par Gilbert Bawara a provoqué le courroux des membres du Cst qui l’ont clairement signifié à travers une conférence de presse en date du 16 août 2012 : « C’est avec étonnement, consternation et indignation que Le Collectif "SAUVONS LE TOGO" a appris sur les médias publics, le communiqué unilatéral au contenu fallacieux que le ministre Gilbert Bawara a cru devoir publier tendant à faire croire à l’opinion que les deux parties à l’issue de la rencontre se seraient entendues sur l’interdiction de DECKON comme lieu de chute de la marche, dans le seul et unique but malsain de démobiliser les populations et de semer la confusion au sein de l’opinion », pouvait-on lire dans la déclaration liminaire du Cst. Aussi est-il distinctement précisé la démission du Ministre de l’Administration Territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales : « Le CST est d’autant plus choqué que le ministre Gilbert BAWARA présume d’avance que même les manifestations à venir sont d’ores et déjà dangereuses comporteraient des risques avérés de dérapages et de dégradation des biens publics et privés et donc interdites systématiquement. Face à l’outrecuidance du ministre Gilbert Bawara, personnage sans scrupule connu pour ses propos inconvenants, impudents, outranciers et désobligeants à l’endroit du peuple togolais, et son mépris avéré des leaders de l’opposition, dont le retour au Gouvernement a été ressenti comme une provocation par la population et qui vient d’être pris en flagrant délit de mensonge, le Collectif Sauvons le Togo ne peut qu’exprimer son indignation, sa profonde déception et son dégoût. En conséquence et à bon droit, le Collectif Sauvons le Togo exige sa démission immédiate et sans condition du Gouvernement de la République».
background: none repeat scroll 0% 0% white;">Voilà une dérive mensongère du ministre Gilbert BAWARA qui risque de pourrir davantage l’atmosphère politique togolaise et plongera plus le pays dans l’impasse.
background: none repeat scroll 0% 0% white;">
background: none repeat scroll 0% 0% white; text-align: right;">Sylvestre Beni
background: none repeat scroll 0% 0% white; text-align: right;">(Actu Express N°208 du mardi 21 août 2012)
«Nous pouvons jouer les genres musicaux de l’autre côté de l’Occident mais pour se faire comprendre, pour véhiculer des messages de chez nous et faire connaître les richesses de notre culture à nous, il faut que nous le fassions dans les langues de notre terroir».
Elle ressemble à Bella Bellow par sa voix extraordinaire et envoûtante. Ses morceaux donnent de l’espoir aux pauvres, aux déshérités. Elle s’appelle Vicky Bila. Depuis la Suisse où elle vie bientôt 25 années, cette artiste de la chanson fait honneur à la musique togolaise. A travers des concerts fréquemment organisés tant dans son pays d’accueil que dans toute l’Europe, elle a toujours montré la valeur de cette musique dont l’originalité est la composition des chansons en langues traditionnelles. Initiatrice et Présidente de la Fondation "Joyforpeace" basée en Suisse, la compatriote œuvre pour la promotion de la paix à travers la musique. De passage à Lomé où elle vient de marquer la deuxième édition du festival Tinaa Fallye, Vicky Bila nous a accordé une interview dans laquelle elle revient sur son itinéraire et l’audience que Bella Bellow continue d’avoir dans le monde entier. Voici ce qu’elle nous a confié.
A quand remontent vos débuts dans la musique et comment vous y êtes arrivée ?
Ça fait un bail ! Cela fait 35 ans que je suis dans la musique. J’ai commencé à chanter à l’âge de 8 ans. Pour dire que j’ai toujours aimé chanter depuis mon enfance. J’ai vraiment débuté cette carrière dans les chorales, puis dans un orchestre que nous avons créé à Lomé. A l’époque, nos parents avaient des groupes folkloriques dans chaque quartier de Lomé. De là, l’inspiration m’est venue. J’avais déjà la vocation et je chantais beaucoup quand j’étais aux cours primaires, dans la chorale St Pierre et Paul de Nyékonakpoè et là, certaines grandes personnes m’ont remarquée, et elles ont toujours dit que celle-là fera la carrière dans la chanson. Après, Basile Adewusi m’a donné des coups de main pour progresser, de même que Welborn dont j’interprète souvent des morceaux.
Combien d’albums avez-vous réalisés depuis votre entrée dans cette carrière ?
Je suis à mon quatrième album aujourd’hui. Malheureusement, les quatre albums ne sont pas tous sur le marché togolais mais ils sont beaucoup plus présents en Europe où on n’a pas trop le temps de réaliser des opus. Là-bas, les artistes sillonnent plutôt les concerts par ci par là, surtout si on ne vit que de ça, c’est-à-dire que si vous n’avez que la musique pour travail ou profession dans votre vie. Il n’y a vraiment pas le temps pour aller au studio pour enregistrer les chansons, elles sont offertes au grand public tout crues, et font plutôt l’objet des concerts internationaux. Mais de temps en temps, j’essaie d’arranger mes textes.
Mon premier album a été réalisé avec le groupe Kinka qui était de l’afro-pop à l’époque. Et il porte le titre du groupe, c’est-à-dire Kinka, qui a connu beaucoup de succès, surtout en Europe, parce qu’il a fait l’objet d’un bon travail médiatique. Au Togo ou en Afrique aussi, nous l’avons bien fait couler mais seulement, on ne l’avait pas médiatisé comme en Occident. Il n’y avait pas cette opportunité comme aujourd’hui, on se débrouillait pour faire aimer nos chansons au public local. Dans le paysage musical du Togo, on a fait un grand coup, cela a été très magnifique. Après, je suis partie et j’ai sillonné l’Afrique. Le deuxième album s’intitule "Mô la djidji" ce qui veut dire "le chemin est long" réalisé ici par le biais de Dee Kwarel qui l’a produit avec la collaboration de Basile Adewusi, le troisième a pour titre "Imagine", et le quatrième se nomme "Hommage à Soli", ma sœur qui a rejoint très tôt les autres stars dans l’au-delà.
Quels messages véhiculez-vous à travers vos chansons ?
Depuis la nuit des temps, les chansons africaines ou togolaises ont toujours porté sur des messages de paix, d’amour, d’unité, d’espoir, bref de la vie quotidienne, et surtout de l’Evangile, des louanges à Dieu. Chez moi aussi les messages sont identiques. Je console des cœurs meurtris, je compatie à la douleur de mon entourage lorsqu’il est en difficultés, je fais des vœux pour le bien-être de l’humanité.
Vous venez d’interpréter certains des morceaux phares de Bella Bellow à la soirée apothéose du festival international Tinaa Fally 2012. Que représente cette femme pour vous ?
Bella Bellow est un monument incontournable de la musique togolaise, de la musique africaine, de la musique tout court. Une fois je suis allée en Russie pour chanter. J’ai entonné l’une de ces chansons. Tout à coup, dans la foule, des gens commençaient par crier son nom : "Bella Bellow, Bella Bellow, Bella Bellow". Devant cette foule qui s’égosillait à répéter son nom et à même fredonner la chanson, j’étais vraiment étonnée. J’avais la chair de poule. De là, j’ai moi-même touché du doigt ce que disaient les gens à propos de l’audience ou encore la renommée de Bella Bellow au-delà des frontières togolaises et africaines. C’était super. Elle est reconnue jusqu’en Russie et bien au-delà ! Ce que j’ai aussi remarqué, c’est que la plupart des artistes africains sont la pure réincarnation de Bella Bellow. Angélique Kidjo par exemple, ne chante que de Bella Bellow aujourd’hui ! Alors, c’est une artiste sans frontière, une référence en Afrique et ailleurs. C’est une éternelle fierté pour notre cher pays le Togo. Quand vous allez en Europe et vous appelez le nom de Bella Bellow, vous allez remarquer que ce n’est pas seulement au Togo qu’elle a laissé son empreinte. C’est une star immortelle.
Alors moi je me suis baignée dans la musique de Bella Bellow, et des fois je rêve qu’elle me parle, qu’elle me dicte des choses que je n’arrive pas à bien comprendre. Des fois, quand je m’enregistre, j’ai l’impression que c’est elle qui chante, qu’elle est devant moi, et j’ai souvent eu peur.
Je remercie Dieu parce qu’elle m’a tracé la voix. Au-début, je ne voulais pas trop l’imiter, parce que les gens diront que celle-là ne chante que Bella Bellow, mais je n’ai pas pu faire la rupture entre elle et moi. Un jour, sa mère m’a confié que sa fille avait fait un travail inachevé alors il faut que j’essaie pour faire quelque chose comme je peux. Depuis ce jour, je n’ai cessé de l’interpréter avant mes propres chansons quand l’occasion m’est offerte de monter sur scène en Europe et partout ailleurs.
Depuis la Suisse où vous résidez, vous êtes certainement connectée au pays. Quelle lecture faits-vous alors de la musique togolaise ?
La musique togolaise a beaucoup évolué. Quand je regarde la télé et que je vois les artistes togolais chanter, je suis fière de mon pays parce que notre musique a vraiment changé de visage. Maintenant, il y a beaucoup un mélange avec la musique occidentale ou américaine. C’est un grand boulot parce que pour rimer les langues du terroir avec les rythmes étrangers, ce n’est pas très facile ! Et quand nos frères et sœurs le font avec brio, je les félicite. La plupart de ces artistes, n’ayant pas de soutien, prennent le taureau par les cornes pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Ce qui fait de leur carrière, un exploit. Aujourd’hui, le live est prisé au Togo, ce qui n’était pas le cas il y a bien des années. Bref, nous avons enregistré une grande et belle avancée dans la carrière musicale togolaise. Nous sommes sur le bon chemin et notre musique a un avenir très rayonnant.
Peut-on parler aujourd’hui d’une identité de la musique togolaise quand on l’écoute ?
C’est ce qui reste à faire, mais avec des concepts qui naissent aujourd’hui, on peut l’espérer. Mais il faut éviter de ne pas réussir ce côté du travail. Car il y a par exemple des artistes qui se sont spécialisés dans le zouk, dans le RNB, dans le hip-hop, etc., mais attention ! Il y a des gens qui sont originaires de ces genres musicaux ! Alors, notre travail consistera seulement à adapter les genres musicaux à notre identité culturelle ou traditionnelle. C’est très important. Moi je fais du jazz en Europe mais pas dans les langues étrangères. Je le fais en Mina, ce que les gens apprécient énormément. C’est ce qui donne l’originalité à ce que je fais. Nous pouvons jouer les genres musicaux de l’autre côté de l’Occident mais pour se faire comprendre, pour véhiculer des messages de chez nous et faire connaître les richesses de notre culture à nous, il faut que nous le fassions dans les langues de notre terroir.
Dans l’ouvrage intitulé "La chanson togolaise, de la tradition à la modernité" de Basile Adewusi, vous faites partie des artistes togolais présentés comme des icônes. Comment appréciez-vous cette initiative ?
C’est un bon et véritable travail de mémoire d’ailleurs indispensable pour la musique togolaise. Parce qu’on n’a vraiment pas de support pour les artistes de renom qui ont été dans le paysage culturel du Togo. Je lui rends hommage pour ce travail.
Vicky Bila fait autre chose que la musique ? Avez-vous d’autres projets au-delà de votre carrière musicale ?
Je ne fais pas que de la musique. Je travaille de gauche à droite. Quant aux projets outre ceux de la musique, je suis beaucoup plus dans l’humanitaire. Je dirais que presque tous mes cachets sont investis dans les œuvres humanitaires. J’initie de grands concerts en Europe et les fonds récoltés sont envoyés pour aider certaines communautés togolaises. Il y a par exemple, une clinique avec la Fondation "Femme" à Kouma-Dounyo à Kpalimé et un orphelinat à Kara qui s’appelle "Enfants Kara", tenu par des sœurs. Le 6 octobre 2012, j’ai encore un concert en Suisse, toujours pour soutenir ces enfants recueillis dans l’orphelinat.
Réalisée par Kodzo A. Vondoly
L’affaireBertin Agba connaît depuis le 10 août 2012 une nouvelle tournure avec une tentative avortée d’inculpation de Pascal Akoussoulèlou Bodjona. Les rebondissements dans cette affaire risquent de tirer le pays vers un conflit ouvert puisque presque tous lesnatifs de Kouméa où qu’ils se trouvent, se mobilisent pour dire non à l’arbitraire, non à une inculpation fantaisiste et illégale dePascal Bodjona, un fils de Kouméa.
« Si par des malices des mesquins veulent aussi le (Pascal Bodjona) mettre gratuitement en prison comme ils ont planifié le coup et l’ont réussi pour Bertin Agba, eh bien cette fois-ci ils doivent compter avec tout le village de Kouméa, puisqu’ils doivent se préparer pour nous mettre tous en prison… ». C’est en ces termes que s’exprimait un fils de Kouméa, un village du nord Togo, avec un ton plein de colère. En analysant la déclaration de ce jeune étudiant d’une des deux universités publiques du pays et des autres révélations faites dans ce dossier, on comprend tout de suite que c’est quelqu’un qui est dans le secret des dieux et dont la déclaration est l’expression de la tension qui semble montée dans les rangs des natifs de Kouméa depuis que le pouvoir de Faure Gnassingbé veut inculperl’ancien Ministre de l’Administration Territoriale Pascal Bodjona avec la complicité d’une justicetogolaise aux ordres et utilisée à des fins politiques.
D’après nos recoupements, le lundi 13 août 2012, une forte délégation arrivée de Kouméa en plus des ressortissants de ce village à Lomé, ont rendu visite au ministre Bodjona en fin de soirée pour mieux s’imprégner des derniers développements dans cette rocambolesque affaire d’escroquerie internationale dont l’Emirati Abass Youssef serait victime de la part du Directeur Général d’OPS Sécurité, Sow Bertin Agba. De source digne de foi, toute la délégation a réaffirmé à l’ancien ministre sa ferme volonté à le soutenir quelle que soit l’allure que prendra l’affaire et le prix à payer. « Ils se sont dits que plus jamais, ils ne laisseront un des leurs subir ce qui arrive actuellement à Bertin Agba parce qu’ils auraient sous-estimé l’affaire à son début », a indiqué notre source.
Et depuis ce lundi 13 août, les natifs de Kouméa à Lomé ne se lassent de défiler dans la maison du ministre pour non seulement lui remonter le moral mais aussi et surtout s’informer de l’évolution de l’affaire et rendre compte à ceux qui sont au village pour que chacun soit au même degré d’informations.
En y voyant de plus près, cette affaire d’escroquerie tendant à nuire socialement et politiquement à certains Togolais, promet de graves étincelles dans un futur proche.
Sylvestre Beni
Le weekend dernier, le Premier Ministre Arthème Ahoomey-Zunu était dans la préfecture de Kloto. A travers une tournée effectuée dans certaines villes de la préfecture dont sa localité d’origine, Kpélé-Adéta, et qui frise une campagne électorale, le chef du gouvernement a semblé s’attaquer à l’agréable avant le nécessaire.
Reçu en grande pompe dans sa préfecture d’origine, le Premier Ministre Ahoomey-Zunu s’est lancé en campagne déguisée. Habillés en Tee-shirts à l’effigie de l’Union pour la République (Unir), des groupes folkloriques de Kpélé-Adéta l’ont accueilli dans une ambiance festive. Le chef du gouvernement était allé pour dit-il, rendre grâce à Dieu pour son choix à ce poste plus ou moins paradisiaque par le Président de la République, lui qui n’a qu’un laps de temps à passer pour une mission bien déterminée.
Au moment où le climat politique s’est dégradé à la veille des élections dont les conditions d’organisation ne sont nullement acceptées par l’ensemble de la classe politique, Arthème Ahoomey-Zunu appelé en messie flâne dans le grand Kloto pour goûter aux honneurs des populations affamées. Le dialogue qu’il a promis continuer comme prescrit dans sa feuille de route, est toujours au point mort, alors que c’est l’une des conditions favorables à des élections aux contours clairs.
Cette tournée est conçue simplement pour faire dire aux populations de Kloto en général et à celles de Kpélé-Adéta en particulier, que le Chef de l’Etat a confiance en elles, alors, en retour, il faut lui témoigner cette confiance lors des prochaines élections au Togo. La sortie du Premier Ministre est une campagne politiquement enjolivée par cette idée de remerciements au Chef de l’Etat. Comme tous les ministres, Arthème Ahoomey-Zunu a donc démarré sa campagne électorale pour Faure Gnassingbé au détriment de la CPP, le parti où il a évolué dès les premières heures de ses ambitions politiques.
Arthème Ahoomey-Zunu est bien placé pour savoir que l’heure n’est pas au populisme ni à des tournées qui pouvaient se résumer seulement en une messe d’actions de grâce pour sa nomination.
On espère qu’il a bien écouté les doléances de ses frères et sœurs de Kpélé-Adéta et qu’il les satisfera à temps.
Là où le transfuge de l’opposition est le plus attendu, c’est d’amorcer un dialogue franc avec ses anciens compagnons de lutte. C’est à ce seul prix qu’on peut apprécier l’efficacité de l’action de son gouvernement.
Kodzo A. Vondoly(Actu Express N°207 du mardi 14 août 2012)
La rocambolesque affaire Sow Bertin Agba suit son cours à la justice. Et comme nous l’avions annoncé dans notre précédente parution, l’ancien Ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Pascal Akoussoulèlou Bodjona a été bel et bien convoqué par le juge d’instruction le vendredi 10 août 2012. Au cours de son audition, l’ancien ministre s’est rendu compte de l’ampleur du complot ourdi contre sa personne dans l’entourage du Chef de l’Etat Faure Gnassingbé.
Depuis le vendredi dernier, c’est devenu un secret de polichinelle que Pascal Bodjona, ami personnel du Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, est au cœur d’une véritable machination qui risque de lui coûter chère. Malgré la sérénité qui a toujours caractérisé ses propos depuis que les rumeurs circulent qu’il sera mis en cause et grillé dans cette affaire, Pascal Bodjona se sentira aujourd’hui frustré par la manière dont l’audition s’était déroulée.
En effet, convoqué selon les normes judiciaires, l’ancien ministre a été entendu par le juge d’instruction dans l’affaire d’escroquerie internationale dont son frère du même village, Sow Bertin Agba est accusé et écroué à la prison depuis mars 2011. Selon les informations proches de ses conseils, l’audition de Pascal Bodjona avait débuté à 18h et terminé aux alentours de 22h, soit près de quatre heures d’horloge. Les avocats de ce dernier étaient tombés des nuits lorsqu’ils s’étaient rendus compte que leur client allait être auditionné en tant qu’inculpé, c’est-à-dire comme personne présumée coupable dans ce dossier alors que depuis le début de cette affaire, l’ancien Ministre était cité comme un témoin. Face à l’exigence des avocats de Pascal Bodjona à être bien situés sur ce point avant toute discussion, les choses ont pris une autre tournure. Ils s’étaient rendus compte que le juge d’instruction allait inculper leur client, la fiche verte de l’inculpation étant préétablie. Malgré les pressions exercées sur les magistrats présents, le juge d’instruction a finalement déchiré la fiche verte. La vigilance du conseil de Pascal Bodjona a déjoué la manœuvre.
Après son audition, le juge d’instruction n’a trouvé aucune preuve pour l’inculper.
Ce qui est encore révélateur d’une machination dans ce dossier, Pascal Bodjona n’a jamais été cité parmi les inculpés par l’Emirati Abass Youssef.
Après ce premier épisode dans lequel Pascal Bodjona semble sortir la tête haute, il est loin de croire que la partie sera terminée de si tôt, car selon des sources concordantes, des tractations sont en cours pour revenir à la charge.
Pourquoi cet acharnement contre Pascal Bodjona ? Se demande-t-on lorsqu’il est établi aujourd’hui que ce dernier n’est pas visé par la plainte d’Abass Youssef. Ce qui est certain, c’est que Faure Gnassingbé risque de se faire éclabousser par cette affaire scandaleuse d’autant plus qu’il avait lui-même reçu Abass Youssef dans son palais en tant qu’homme d’affaires ayant des projets ambitieux pour le Togo, comme il a été montré à la Télévision togolaise.
Selon l’un des avocats de l’ancien ministre, Me Eloge Taboulsma, on est loin de dire si oui ou non, la poursuite judiciaire lancée contre Pascal Bodjona est suspendue. Il pourra y avoir des rebondissements comme il l’a précisé hier.
Comme une véritable épopée, cette affaire met en scène l’entourage de Faure Gnassingbé où les plus forts broieront les plus faibles et après, ils passeront eux-mêmes à la barre. On attend la suite pour voir plus clair dans ce scénario à mille actes aux contours flous.
Kodzo A. Vondoly(Actu Express N°207 du mardi 14 août 2012)
«L’annuaire des artistes du Togo est une idée qui m’est venue en 2006 au moment où j’étais arrivé à la fin de mon mandat en qualité de Secrétaire Général de l’Union nationale des artistes musiciens du Togo (Unam-Togo) aux côtés de feue Julie Akofa Akoussah qui était la Présidente. (…) j’ai remarqué qu’il y a un vide dans la documentation sur le plan culturel au Togo, d’où la nécessité d’avoir un répertoire digne de ce nom auquel le grand public peut recourir aux fins de mieux connaître les acteurs de ce secteur…»
Nicolas Tcheou alias Nicolson est togolais de nationalité. Acteur de cinéma, METANOE du Togo, il est également présent dans les filmes "Bouaka" qui passent sur la Chaine du futur (Lcf). Musicien chanteur, il est Administrateur du Bureau togolais du droit d’auteur (Butodra), écrivain poète et co-animateur de l’émission "Amoureux de la poésie" qui passe tous les dimanches à 18h30 sur Radio Victoire Fm. Président du Regroupement pour l’épanouissement de la culture togolaise (RECTO), ce citoyen infatigable a occupé plusieurs responsabilités dans les sphères de promotion de la culture togolaise. Membre du bureau national de l’Union nationale des artistes musiciens du Togo (Unam) où il était Secrétaire Général jusqu’en 2005, Nicolas Tcheou vient de réaliser un grand ouvrage, un annuaire des artistes et des organisations culturelles au Togo. Pour mieux découvrir cet ouvrage qui sera présenté dans les jours à venir, il nous a accordé cette interview dans laquelle il décortique mieux le projet qui a débuté depuis 2006.
Vous êtes initiateur d’un annuaire des artistes du Togo. Qu’est-ce qui a motivé ce projet passionnant ?
L’annuaire des artistes du Togo est une idée qui m’est venue en 2006 au moment où j’étais arrivé à la fin de mon mandat en qualité de Secrétaire Général de l’Union nationale des artistes musiciens du Togo (Unam-Togo) aux côtés de feue Julie Akofa Akoussah qui était la Présidente. Au fait, j’ai remarqué qu’il y a un vide dans la documentation sur le plan culturel au Togo, d’où la nécessité d’avoir un répertoire digne de ce nom auquel le grand public peut recourir aux fins de mieux connaître les acteurs de ce secteur et de les appeler pour diverses manifestations grâce à leurs adresses.
Comment se présente cet annuaire, et quelle catégorie d’artistes peut-on y trouver ? Quelle est son importance dans la promotion des artistes que vous avez recensés ?
Cet annuaire qui sort dans les semaines à venir, est présenté comme tout document listant les acteurs et promoteurs d’un secteur donné. Vous y trouverez plusieurs rubriques à savoir l’hommage aux artistes décédés, les remerciements aux acteurs qui font des efforts pour promouvoir la culture et des artistes qui font entendre le nom du Togo ailleurs.
Quant à la promotion des artistes, cet annuaire permettra aux uns et aux autres de connaître la chaîne de la culture togolaise. Non seulement il permettra aux artistes d’être plus proches de leurs fans, mais aussi et surtout il sera un canal de découverte des artistes inconnus du grand public. Avec ce document, il sera très facile, d’abord de savoir qui sont artistes au Togo, leurs domaines d’intervention, ensuite de les joindre pour toutes fins utiles. Pour des manifestations culturelles, les organisateurs peuvent facilement entrer en contact avec les artistes.
Pour quelle catégorie d’artistes cet annuaire est conçu ?
Cet annuaire comporte les noms et adresses de tous les artistes au Togo, c’est-à-dire les chanteurs, les musiciens, les écrivains, les artistes plasticiens sans oublier les organisations ou groupes œuvrant pour la promotion de la culture togolaise. Tout cela est regroupé dans un livre qui est publié à Lomé.
D’où vous vient le financement pour la publication de cet annuaire ?
Ce n’est pas si facile avec ces genres de projets. Imaginez un projet qui a pris près de cinq années avant d’être réalisé, le chemin a été très long, à cause du manque de moyens. Mais je me réjouis de l’issue car plusieurs organisations, institutions et personnalités ont apporté leurs modestes contributions. C’est donc le lieu d’adresser mes vifs remerciements d’abord au Ministère des Arts et de la Culture, au Bureau togolais des droits d’auteur (Butodra), ensuite à l’UNAM, à l’Association Gospel Togo (AGT), au Regroupement pour l’épanouissement de la culture togolaise (RECTO), au Cénacle, aux associations comme le Réseau des structures de promotion de cinéma au Togo (RESPROCI), au CAPO, au Centre culturel DENYIGBA, au GRAPP, au Hafiz Pictures, etc. C’est un grand devoir pour moi d’exprimer mes vives reconnaissances à PAIKAD MUSIC PRODUCTION et son studio d’enregistrement KADUM, sans oublier son responsable, Francis Komlanvi Akumbia DUMAHASI alias AKK Francisco.
En tant qu’Administrateur du Butodra, quelle lecture faites-vous de la culture togolaise minée par la piraterie ou la contrefaçon qui rendent caduques les efforts des artistes ?Belle question, mais pertinente. La question de la contrefaçon affecte sérieusement les œuvres de l’esprit au Togo. Elle tue les artistes et sape leurs efforts comme vous venez de le dire. Mais je reste confiant dans un avenir radieux de la culture togolaise. Au même moment, je mets en garde toux ceux qui seront tentés de contrefaire le travail que j’ai fait, car la loi nous autorise à les traduire en justice lorsque nous les surprenons.
Où est-ce que l’annuaire des artistes du Togo sera disponible ?
Tout d’abord, nous allons procéder à la présentation officielle de l’annuaire devant les médias et tous les partenaires qui ont soutenu sa publication. Après cette cérémonie dont nous tiendrons le public informé très prochainement, l’annuaire peut être acheté auprès du RECTO à contacter au 90357264 ou au 92334222. Nous sommes aussi prêts à répondre à ceux qui nous écrirons par notre mail : recto_togo@yahoo.fr
Réalisée par Kodzo A. Vondoly
(Actu Express N°207 du mardi 14 août 2012)
Concurrence déloyale au sommet de l’Etat :
Après "Riz c’est mon Faure", le riz "Président Faure Essozimna Gnassingbé Unir " sur le marché
Dans la période de l’élection présidentielle de 2010, des commerçants hauts perchés promus par le régime en place, ont créé une manière de dilapider les deniers publics au profit du Chef de l’Etat en faisant déverser sur le marché, le "Riz c’est mon Faure". A la veille des élections législatives, c’est le riz "Président Faure Essozimna Gnassingbé Unir" qui va être mis à profit pour battre campagne pour le Président de la République. Alors, on comprend que Faure Gnassingbé est décidé à défier les Togolais en menant une concurrence rude et déloyale aux pauvres commerçants spécialisés dans le commerce du riz, qui est devenu une chasse gardée pour certains de son entourage.
Un riz de campagne électorale est déjà sur le marché : «Président Faure Essozimna Gnassingbé Unir», c’est la nouvelle trouvaille du pouvoir à l’approche des élections législatives. C’est l’œuvre d’un quarteron d’amis (es) du Chef de l’Etat qui verse sur le marché des sacs de riz qui, si on n’y prend garde créera une concurrence déloyale. Pourquoi Faure Gnassingbé laisse encore ses amis déverser sur le marché, du riz à son effigie ? C’est la question que l’on se pose mais décidément, on a l’impression que depuis son arrivée au pouvoir en 2005, ses actes sont en déphasage avec son discours. Il dit quelque chose et fait son contraire : « C’est une minorité qui s’accapare des biens du pays », déclarait-il dans son discours du 26 avril 2012. Si le Chef de l’Etat s’est montré touché par la réalité selon laquelle les richesses du Togo sont pillées par une minorité autour de lui tandis que la majorité des Togolais gît dans la pauvreté ambiante et corrosive, il ne l’est pas devant l’acte que posent présentement ses amis et proches.
En mars 2010 en introduisant le riz, c’est mon Faure, vendu à vil prix, les initiateurs ont causé du tort aux commerçants, contraints d’écouler à perte leurs stocks. Le même phénomène risque de se produire avec le riz «Président Faure Essozimna Gnassingbé Unir».
La question qui revient sur toutes les lèvres, est de savoir l’origine de ses fonds affectés à l’importation de ce riz.
Selon certaines indiscrétions, c’est toute une fortune qui serait injectée dans la commande de ce riz en plus d’autres produits et gadgets à l’effigie de Faure Gnassingbé, avec la contribution de la Direction Générale de Impôts et d’autres sociétés d’Etat. Déjà, des posters géants réalisés à des milliards de nos francs et qui jonchent la Nationale N°1 et les villes de l’intérieur, sont le signe d’un gaspillage avéré puisqu’après contestation des médias vis-à-vis de la Haute autorité de l’audio-visuel et de la communication (Haac), la plupart de ces posters ont été enlevés, notamment à Lomé, ceux de l’intérieur étant leurs places.
Il n’est plus à démontrer que la commande de ce riz servira encore à l’achat de conscience des pauvres populations comme ce fut le cas en 2010. Selon des témoins, ces sacs de riz ont été déjà distribués aux populations du Nord du pays, lors de la grande messe des Evala. Une enveloppe de 30.000 F cfa leur serait également octroyée pour déblayer le terrain avant les prochaines élections législatives.
Il est temps que le Président de la République fasse cesser cette pratique peu orthodoxe qui met à mal le commerce dans lequel ses amis et proches font la pluie et le beau temps sur le marché. Faure aura tout à gagner en rompant avec les vieilles méthodes de son feu père Etienne Gnassingbé Eyadema à qui les caciques du pouvoir réalisaient des gadgets de tous genres à coup de milliards lors des élections, juste pour gagner sa confiance.
Kodzo A. Vondoly
Après sa tournée européenne, Fulbert Attisso a présenté son nouveau livre, "Le Togo sous la dynastie des Gnassingbé" à la presse nationale. C’était au cours d’une conférence animée le mardi 25 juillet 2012 à Brother home à Lomé en présence des représentants de certains partis politiques. C’était aussi une occasion pour le confrère de se prononcer sur la situation politique actuelle au Togo.
Devant un parterre de journalistes, Fulbert Attisso était seul à partager le contenu de son nouveau livre. Selon lui, deux raisons fondamentales sous-tendent la rédaction de cet ouvrage. D’abord, le souci de présenter à la Communauté internationale, le visage réel du pouvoir togolais toujours incarné par la famille Gnassingbé. «La première motivation, c’est que je suis de ceux qui pensent que le Togo n’est pas une île perdue quelque part, qu’il est dans le concert des nations. Donc c’est important que la communauté internationale connaisse exactement ce qui se passe au Togo. J’ai l’impression que cette communauté internationale a souvent été abusée par le régime qui entretient beaucoup de lobby à coup d’argent. Il s’agit pour moi de publier ce bouquin pour informer la communauté internationale sur la réelle situation de notre pays. La deuxième chose toujours dans la première motivation, c’est pour informer les Togolais de la diaspora car ils ne sont pas toujours informés avec la profondeur et les détails qu’il faut, sur ce qui se passe au Togo», a-t-il déclaré. Ensuite la volonté de faire une analyse critique sur la gestion du Togo par Faure Essozimna Gnassingbé depuis son arrivée au pouvoir dans le sang des centaines de Togolais en 2005, ce qui l’a amené à faire un bilan à mi-parcours du mandat du Chef de l’Etat. «La deuxième motivation, c’était d’analyser le régime de Faure Gnassingbé. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis 2005, c’est le premier livre qui est publié sur son style de gouvernance, la façon dont il gère le pays. Je n’ai pas la prétention de dire que des écrits ne sont pas sortis sur lui, mais un livre sorti dans une maison d’édition de référence comme l’Harmattan, c’est le premier…J’ai dit que quand Faure Gnassingbé arrivait au pouvoir en 2005, il a édité une formule : "lui mon père c’est lui, moi c’est moi". Mais sept ans après, nous constatons qu’il n’y a pas de rupture. Au niveau de la démocratisation, rien n’a été fait. La preuve, toutes les institutions sont sous la coupe réglée du régime. Les richesses du pays sont entre les mains d’une minorité, lui-même l’a dit, et j’estime que tout est fait aujourd’hui pour qu’avec la création de l’Unir, Faure puisse remplier en 2015. Alors, mon livre est une mine d’informations qui exposent clairement la façon dont le Togo est dirigé depuis 2005», a poursuivi Fulbert Attisso qui n’a pas mâché ses mots pour qualifier la déliquescence dans laquelle se trouve le Togo pourtant présenté à l’extérieur comme un pays émergent et démocratique.
Dans cet ouvrage, plusieurs sujets sont abordés outre la succession familiale à la tête du Togo que certains confondent jusqu’aujourd’hui avec l’alternance qui est plutôt la succession à la tête d’un pays des partis ou courants politiques. L’auteur a notamment parlé de ses déboires avec le pouvoir en 2010 lors de l’élection présidentielle, qui l’ont conduit en prison avec d’autres amis de lutte sans oublier la situation politique telle qu’elle se présente aujourd’hui dans le pays. Ce dernier point a justement conduit le confrère à se prononcer sur l’actualité politique principalement dominée par les mouvements populaires déclenchés par le Collectif "sauvons le Togo" (Cst) et la démission du gouvernement Gilbert Fossoun Houngbo. Il apporte son grain au moulin : «Ce que je propose d’abord comme solution, c’est d’amplifier et de bien organiser la contestation populaire qui a cours dans notre pays, de manière à ce que le pouvoir soit poussé jusque dans son dernier retranchement et qu’il puisse accepter qu’on retourne à la Constitution que le peuple s’est librement donnée en 1992. Parce que pour moi, la panoplie de problèmes que le Togo connait aujourd’hui, des problèmes qui sont d’ordre politique, à savoir la limitation du mandat, le régime politique, le pouvoir du Premier Ministre, le mode de scrutin, peut être réglée avec cette Constitution». Quant aux mouvements de revendication du Cst, le journaliste écrivain dit que «pour moi, la dynamique populaire que le Cst a enclenché aujourd’hui, il s’agit de faire en sorte qu’elle puisse pousser le pouvoir à bout pour obtenir de grandes avancées comme celles que je viens de citer».
Fulbert Attisso trouve inutiles, les discussions enclenchées par ci par là dans le pays. Selon lui, il n’est plus question d’aller au dialogue avec le pouvoir de Faure Gnassingbé : «Pour moi, il n’est pas question d’aller discuter avec ce régime. Les discussions successives qu’on a eues avec lui et qui ont débouché sur des accords, n’ont rien donné».
Paru aux Editions Harmattan en France en cette année 2012, "Le Togo sous la dynastie des Gnassingbé" est déjà dans les librairies à Lomé au prix de 22 euros environ, soit quinze mille francs Cfa. Il a déjà fait l’objet d’une série de conférences que l’auteur a animées en Europe, notamment en France, en Belgique, en Allemagne et en Suisse.
Kodzo A. Vondoly
Agboti Yawo Mawunam, artiste de la chanson
«J’ai fui le Togo. J’ai fui mon propre pays, le pays qui m’a vu naître et que j’aime, tout simplement parce que je devais fuir. Mais pas pour les raisons qu’on évoque de gauche à droite. Je dis au peuple togolais aujourd’hui que j’ai fui ce pays pour des choses que les gens disaient sur ma personne et qui m’ont fait peur. Qu’es-ce que j’ai fait de mal ?»
Agboti Yawo Mawunam. Ce nom très connu des Togolais, est celui d’un artiste dont le succès a fait cas d’école au Togo dans les années 92 avec la chanson "Ablodé gbadja" au bout des lèvres du grand public jusqu’aujourd’hui. Après vingt ans d’exil, Agboti Yawo est de retour au Togo et vient de lancer un nouvel et 15ème album intitulé "Mega vivi nume nam o". A travers une interview qu’il nous a accordée à bâton rompu, l’artiste de la chanson révèle les vraies raisons de son départ du Togo et regrette d’avoir gaspillé toute sa fortune en fuyant le pays. Il crée encore l’ambiance à gogo à ses fans qui découvriront sur le nouvel album, quelques unes de ses vieilles chansons dont "A toi ma mère", "Justice" et "Ablodé gbadja" tous retravaillés.
Vous venez de sortir un nouvel album. Pouvez-vous nous en parler ?
Je viens de sortir un album. Et la simple raison, c’est que cela fait un bon moment que les gens n’ont plus entendu parler de moi ni écouter de nouvelles choses venant d’Agboti. C’est ainsi que je suis rentré au studio pour réaliser mon nouvel album intitulé "Mega vivi nume nam o" qui veut dire : "Sois franc avec moi, ne me trompe pas". C’est pour conseiller les foyers où règne la division et menacé par le divorce. Normalement, il comporte huit titres, mais j’ai sorti sept, car le huitième, un remix d’"Ablodé gbadja" est un single spécial que je suis en train de retravailler. C’est mon come back. J’avais au total douze albums sur le marché avant de partir. Lors de mon escale au Ghana, j’ai fait deux autres albums à savoir "Sogo Party" et "Re-Sogo Party". Ce qui fait quatorze. Donc aujourd’hui, j’ai quinze albums sur le marché.
Pourquoi retravailler "Ablodé gbadja" qui est resté populaire depuis 20 ans déjà ?
Avec tout ce qui se passe encore au Togo, j’ai décidé d’enlever ce morceau de l’album pour le retravailler. Si ceux qui ont choisi de faire de la politique leur métier, ne vont jamais s’entendre sur le minimum, nous les artistes nous ne pouvons pas nous taire. Alors, comme l’atmosphère politique de mon pays ne correspond pas à ce que j’imagine, je vais refaire ce morceau qui sera spécial en prenant en compte le mal qui gangrène notre société. Moi je le connais très bien. Il a un nom en Ewé mais je ne veux pas le dire ici car vous l’écouterez dans la nouvelle forme d’Ablodé gbadja. Le jour où la chanson sortira, même le Chef de l’Etat reconnaîtra que j’ai dit la vérité.
Sur le nouvel album, on retrouve les morceaux comme "A toi ma mère" et "Justice" qui ont fait leur temps dans ce pays. Qu’est-ce explique ce retour au passé ?
Ces deux morceaux m’ont fait connaitre sur le plan international. Alors si je les fais venir encore, c’est parce que j’ai eu beaucoup de succès avec. Et après vingt cinq années, il faut faire revivre ces paroles à mes fans. Le disque est déjà sur le marché, notamment chez Etablissements M’bolo à Lomé. A mon retour, j’ai changé de méthode parce que vous les jeunes, vous avez innové d’autres manières de faire le travail sur la scène musicale au Togo. Et avec mon expérience, j’ai vu que c’est bon. Alors, bientôt, je choisirai une date pour présenter l’album à la presse puis annoncer un concert dédicace.
Dans le morceau "Justice" par exemple, vous aviez réclamé la libération de Nelson Mandela, et aujourd’hui, il n’est plus en prison. Alors, vous le gardez intact ou vous l’avez retouché ?
Un bon artiste doit vivre avec le temps ! J’ai bel et bien retouché ces deux chansons. Ils ne sont plus en slow mais en reggae. J’ai surtout retouché le morceau "Justice". Monsieur Nelson Mandela est libéré. Dieu a exhaussé ma prière ! Donc il est très important de ne plus garder cette chanson comme telle. Cette fois-ci, j’ai dit : «N’ayons jamais peur de chanter la liberté. Personne n’a le droit de confisquer notre liberté». Ils ont confisqué la liberté de Mandela. Le jour était venu pour qu’il soit libéré. C’est vrai, hier, c’était : «Libérez Mandela, Nelson Mandela. Supprimez l’apartheid…» Aujourd’hui, ce refrain devient : «Nelson Mandela, tu as gagné. La justice a eu raison de la haine. Mandela, tu es un héro». L’apartheid sévit toujours mais je l’ai chanté d’une autre manière.
Selon des rumeurs, Agboti Yawo a fui le Togo parce qu’il était persécuté par le pouvoir en place pour la chanson "Ablodé gbadja". Dites-nous ce qu’il en est réellement.
(Sourire). J’ai fui le Togo. J’ai fui mon propre pays, le pays qui m’a vu naître et que j’aime, tout simplement parce que je devais fuir. Mais pas pour les raisons qu’on évoque de gauche à droite. Je dis au peuple togolais aujourd’hui que j’ai fui ce pays pour des choses que les gens disaient sur ma personne et qui m’ont fait peur. Je suis un réconciliateur ! J’ai composé une chanson qui appelle au rassemblement, parce qu’il fut un moment où les Togolais devaient se retrouver ensemble pour laver le linge sale en famille, comme l’adage le dit si bien ; et c’était la Conférence Nationale Souveraine. L’initiative m’a beaucoup plu. Mais ils ont rassemblé toutes les couches sociales et politiques sans nous, les acteurs culturels ou artistiques, qui sommes des messagers du peuple. Ce que je n’avais pas du tout apprécié. Après, je m’étais dit qu’il faut considérer les conclusions qui sortiront de cette assise historique comme un apport à la construction du pays. Alors à cette conférence, qu’est-ce que je vois, nos parents, ceux qui sont les guides de ce pays, je veux dire les hommes politiques, qui se lançaient des mots orduriers indignes de leurs rangs, qui s’insultaient. Et moi Agboti, je me suis dis je vais vous montrer que les artistes peuvent eux aussi apporter leur contribution à l’édification de cette nation. C’est ce qui m’avait poussé à composer la chanson "Ablodé gbadja" qui est interprétée à tort et à travers.
Et que disait-on de vous et qui vous a fait prendre la poudre d’escampette ?
"Ablodé gbadja" a été traduit autrement. De gauche à droite à Lomé, j’entendais les gens dire qu’on a molesté Agboti Yawo, on l’a jeté en prison pour sa chanson qui divise le Nord et le Sud, on l’a tué, on lui a fait ceci, on lui a fait cela. Comme ces rumeurs persistaient, j’ai décidé de fuir. Et c’est comme ça j’ai quitté le pays. Je suis revenu, mais toute ma fortune est complètement détruite. Je n’ai plus rien. J’ai gaspillé ma fortune à cause de cette chanson alors que je cherchais le bien pour ce pays. Alors je me dis qu’il serait mieux de me spécialiser dans les chansons romantiques comme au début, pour éviter de devenir ce que je suis aujourd’hui, malgré mon succès indiscutable. J’ai été mal compris. Lorsque je dis par exemple dans cette chanson que «Esia mega hé fou lélé kplé adjré wôwô vè o, esia méga hé mama dé mia doméo, enu nényo, eyé djimé miélé lo, tôtrô yéyé va lowo, novinyé ablodé gbadja… Togoviwo dji né djô mi… Ablodé gbadja… Eva bé mia katan mia sô lo… Agblodé gbadja…» ce qui veut dire «Que cela n’amène pas des haines et des querelles entre nous. Que cela n’amène pas des divisions entre nous. Que les choses soient meilleures, c’est notre souhait. Mes frères et sœurs, indépendance…», est-ce un crime ? Mon enfant, où est le mal dans ces paroles ? "Ablodé gbadja, c’est une proposition que j’ai faite à la nation pour que tous les Togolais soient jugés sur le même pied d’égalité ! Mais elle m’a apporté de la pure malchance !
Regrettez-vous donc d’avoir composé cette chanson, vu ce qu’elle vous a fait endurer ? N’est-ce pas une récupération d’"Ablodé gbadja" ?
Non ! Je suis patriote et je ne peux pas faire le contraire. Je ne la regrette pas. Je ne retire donc pas mes mots. Je retravaille cette chanson simplement pour répondre aux nouvelles donnes de la vie de notre nation.
C’est une récupération ! Les politiciens l’ont récupérée et l’ont ainsi instrumentalisée. C’est ce qui a fait croire à ceux qui ne comprenaient pas Ewé, que peut-être, je parlais mal des Kabyès. Alors que les Kabyès et Ewé, nous sommes un et nous devons travailler ensemble pour le bien-être de ce pays ! Donc il ne faut pas qu’il ait la division. J’ai bien pesé les paroles avant d’aller au studio avant de les sortir. Je n’ai pas parlé du Nord et du Sud. Je hais la division et j’ai chanté pour appeler tous les Togolais à s’accepter, à ne pas se déchirer, à vivre ensemble, qu’ils soient Kotokoli, Kabyè, Ewé, Tchamba, Mina, Losso, Moba, ou Akposso. Nous formons une seule frontière et ce n’est pas moi qui vais chercher à la cisailler ! Et c’est comme ça que cette chanson est devenue mon malheur.
Réalisée par Kodzo A. Vondoly