Atelier d'écriture

A l'époque des élections municipales...

Saint Jean, au printemps

A l'habiter, Saint Jean était un peu triste en hiver mais devenait un village souriant dès qu'arrivait février. Les jardins entourant les villas s'illuminaient, d'abord en rose par les fleurs des camélias, puis en jaune par les gerbes de mimosa. En mars, les bords des rues se couvraient de primevères et de violettes. Mais rien n'égalait en splendeur l'abondante floraison de la glycine centenaire du Clos du Port, dont les grappes pendaient jusque sur le trottoir, formant une large guirlande azurée tendue sur la clôture. Avec le printemps, le village s'animait : les volets des résidences secondaires s'ouvraient, et leurs habitants s'employaient à restaurer les dégâts occasionnés par les intempéries. En arrière des jardins, le ruisseau qui courait rejoindre la mer à la cale avait retrouvé un débit raisonnable, et l'eau qui recouvrait la Bunelle s'était évaporée laissant la place à une vaste pelouse d'un vert éclatant. Aux vacances de printemps, les fenêtres des villas fermées depuis l’automne, s’ouvraient, et les habitants s’occupaient à réparer les dégats occasionnés par les intempéries de l’hiver : ici, repeindre une porte dont le bois avait été mis à nu, là, remplacer un linteau vermoulu, au jardin, aplanir le terrain labouré par les taupes, tailler les branches mortes, élaguer les haies, … etc. , de quoi passer les deux semaines, sans vraiment profiter de la plage.

Christian 

Mars 2014

ESTRAN

De petits jets d'eau

Sous les pas du pêcheur

Coques et palourdes.

Sur les rochers couverts de balanes

Ils pratiquent l'alpinisme

Les bigorneaux.

Sur les flaques d'eau

La lune oblongue au zénith

Taches argentées

Tapis dans les trous,

Ils guettent leurs proies

Les crabes verts.

Fouillant la tangue

Dans les flaques argentées

Les aigrettes garzettes

Elles sont arrivées

Je les entends sans les voir

Les bernaches cravant

La mer enfle

Croupes blanches à sa surface

L'écume des nuits

Saint Jean le Thomas

Quand on descendait du haut de la falaise par l'allée des mimosas, depuis la cabane Vauban, on découvrait Saint Jean-au-bout-de-la-mer, abrité derrière la dune renforcée par des monceaux de pierres en vrac, comme si la mer, lors d'une grande marée, les avait jetées là, pour marquer la limite entre la terre et l'eau, et protéger les villas qui dessinaient derrière une double ligne parallèle à la plage.

Plus loin, on distinguait des points blancs, comme un troupeau de brebis paissant dans l'herbe verte : c'étaient des cabanes de plage installées ici depuis des décennies, modestes résidences secondaires pour les estivants qui venaient chaque année profiter des bienfaits des embruns et de l'air marin.

Au-dessous, la falaise abrupte couverte d'ajoncs dorés qui laissait apparaître par endroits des fragments de schiste brun, semblait plonger dans la mer grise hérissée de vaguelettes.

Tout au fond, vers l'horizon, deux rochers émergeaient de l'eau : Tombelaine, de forme trapézoïdale, et plus loin, le Mont Saint Michel, triangulaire, avec son fameux monastère millénaire, dont la pointe du clocher caressait les nuages bas.

Christian

mars 2014

Sujet l'amitié

Dans ce blog, nous publions quelques textes produits das le cadre de l'Atelier d'Ecriture de l'association VVV (www.vvv50.fr) qui fonctionne à Saint Jean le Thomas (50), chaque mercredi entre 10 h et midi, salle Jacques Auriac.