PROLOGUE DE KITAB AT-TAWHID
Publié le 28 Août 2010 par Ibn_Djelaz
Catégories : #Croyance
[Prologue]
Kitab ut-Tawhid
Allah le Très Haut dit :
« Je n’ai créé les Jinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. » [Ceux qui éparpillent, v. 56]
Et Il dit :
« Nous avons envoyé dans cette communauté un Messager, [pour leur dire] : « Adorez Allah et écartez-vous du Taghut »… » [Les Abeilles, v.36]
Il dit :
«Dis : « Venez, je vais réciter ce que votre Seigneur vous a interdit : ne Lui associez rien … » [Les Bestiaux, v. 151]
Allah dit encore :
« Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé… » [Les Femmes, v.36]
Ibn Mas’ud –qu’Allah l’agrée- a dit : « Quiconque voudrait lire le testament de Muhammad –sal Allahou alayhi wa salam- sur le quel il aurait apposé son sceau, qu’il lise la parole d’Allah le Très Haut : « Dis : « Venez, je vais vous réciter ce que votre Seigneur vous a interdit : ne Lui associez rien ; et soyez bienfaisants envers vos père et mère… » [Les Bestiaux, v. 151-153] jusqu'à Sa parole : « « Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc, et ne suivez pas les sentier… » [Le hadith a été rapporté par At-Tirmidhi (3072) dans le livre de l’exégèse du Coran]
Mu’adh Ibn Jabal rapporte : « J’étais derrière le Prophète –sal Allahou alayhi wa salam- sur un âne. Il me dit : « Ô Mu’adh, sais-tu quel est le devoir des serviteurs envers Allah et quel est Son devoir envers eux ? » Je répondis : « Allah et Son Prophète sont plus savants. » Il continua alors : « Le devoir des serviteurs envers Allah est qu’ils L’adorent sans rien Lui associer. Et Son devoir envers eux est qu’Il ne châtie pas ceux qui ne Lui ont rien associé. » Je m’écriais : « Ô Prophète d’Allah, puis-je répandre cette bonne nouvelle parmi les gens ? Il dit « Ne l’annonce pas, car ils risqueraient de ne s’en remmetre qu’à cela. » Rapporté par Al-Bukhari et Muslim dans leur recueil de hadiths authentiques respectif.
Les points à retenir
- Le but de la création des Jinnes et des hommes.
- L’adoration représente le Tawhid car c’est à son sujet que les conflits [entre les prophètes et leurs peuples] ont éclaté.
- Quiconque ne reste pas fidèle au Tawhid n’adore pas Allah correctement. Le sens du verset : « Et vous n’êtes pas adorateurs de ce que j’adore » [Les Infidèles, v.5] apparaît donc.
- Le but de l’envoi des prophètes.
- Le message [du Tawhid] a été envoyé à toutes les communautés.
- La religion des prophètes est unique.
- Le point le plus important : l’adoration d’Allah ne se réalise qu’à condition de renier le Taghut. Le sense du verset : « Donc, quiconque mécroît au taghut tandis qu’il croit en Allah saisit l’anse la plus solide » [La vache, v. 256] apparaît ici.
- Le Taghut englobe tout ce qui est adoré en dehors d’Allah
- L’importance –aux yeux des Salaf- des trois versets clairs sans équivoque de la sourate les Bestiaux (al-An’am), qui contient dix seignements dont le premier est l’interdiction du polythéisme.
10.Les versets sans équivoque de la sourate le Voyage Nocturne (al-Isrâ) qui contiennent dix-huit enseignement, dans lesquels Allah à débuté par Sa parole : « N’assigne point à Allah d’autre divinité ; sinon tu te trouveras méprisé et abandonné » [Le voyage Nocturne, v.22] pour conclure par le verset : « N’assigne donc pas à Allah d’autre divinité, sinon tu seras jeté dans l’Enfer, blâmé et repoussé. » [Les Voyage Nocturne, v.39] Allah –aza wa jal- a attiré notre attention sur l’importance de ces enseignements par Sa parole : « Tout cela fait partie de ce que ton Seigneur t’a révélé de la Sagesse. » [La Voyage Nocturne, v.39]
11.Le verset de la sourate Les Femmes (an-Nissâ) surnommé « le verset des dix droits » qu’Allah le Très Haut a débuté par : « Adorez Allah et ne Lui donnez aucun associé. » [Les Femmes, v. 36]
12.L’évocation du testament du Prophète –sal Allahou alayhi wa salam- à sa mort.
13.La connaissance de notre devoir envers Allah.
14.La connaissance du devoir d’Allah envers Ses serviteurs, à condition qu’ils Lui accordent ce qui Lui revient de droit.
15.La plupart des Conpagnons ne connaissent pas cet enseignement.
16.Il est permis de dissimuler la science pour une sage raison
17.Il est recommandé d’annoncer au musulman une bonne nouvelle qui le rend joyeux.
18.La crainte de ne s’en remmetre qu’à l’immensité de la miséricorde divine.
19.La personne interrogée sur quelque chose qu’elle me sait pas répond : « Allah et Son Prophète sont plus savants. »
20.Il est permis de transmettre la connaissance à certains, pas à d’autres.
21.La modestie du Prophète –sal Allahou alayahi wa salam- du fait qu’il monte sur un âne avec une personne derrière lui.
22.Il est permis qu’une seconde personne monte derrière soi sur une bête.
23.Le mérite de Mu’adh Ibn jabal.
24.L’importance de cet enseignement.
Source : « Le Résumé du Commentaire du Livre de l’Unicité intitulé Le Comble des Souhaits », Imam Mouhammad Ibn ‘Abdel-Wahab,Edition Anas, pp. 15-19
La signification des deux attestations
Q : Cheikh Otheimine a été questionné à propos des deux attestations.
R : Les deux témoignages : le témoignage que nulle divinité sauf Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah sont les clefs de l’Islam. En effet, l’entrée dans l’Islam n’est possible que par le biais de ces deux attestations. Et c’est pour cette raison que le Prophète (que la prière et le salut d'Allah soient sur lui) ordonna à Mou’âdh Ibn Jabal (qu’Allah l’agrée) lorsqu’il l’envoya au Yémen, de commencer son appel par le témoignage que « nulle divinité sauf Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah ».
A) La signification du témoignage « nulle divinité sauf Allah ».
La signification de la première phrase : l’attestation que « nulle divinité sauf Allah » ( Lâ ilâha illa lâhou) est la reconnaissance de l’homme, par la parole et le cœur, que nul n’est adoré sauf Allah.
En arabe le mot « ilâha » a la signification d’adoré « ma’louh ». Et de ce mot on ressort « ta’alouh » qui signifie « adoration ».
Ainsi le sens de ce témoignage est : nul adoré sauf Allah Seul.
De plus, cette phrase se compose d’une négation (An-Nafîy) et d’une affirmation (Al-Ithbât) : la négation se trouve dans « nulle divinité » et l’affirmation dans « sauf Allah ».
Il y a, dans cette phrase, un sous-entendu implicite, qui est la reconnaissance par la langue après la croyance par le cœur que nul ne mérite (en vérité) d’être adoré en dehors d’Allah Seul. Ceci implique, non seulement, un culte pur voué à Allah uniquement, mais aussi, l’annulation de toute adoration vouée à autre que Lui.
Ainsi, par notre sous-entendu implicite qui est « ne mérite » s’éclaircit la réponse à l’ambiguïté prononcée par plusieurs personnes qui est : comment pouvez-vous dire « nulle divinité sauf Allah », alors qu’il existe d’autres divinités qui sont adorées en dehors d’Allah, qu’Allah a nommé divinités ainsi que leurs adorateurs ? En effet, Allah (béni et exalté) a dit :
[…Leurs divinités, qu’ils invoquaient en dehors d’Allah, ne leur ont servi à rien, quand l’ordre (le châtiment) de ton Seigneur fut venu…] (Sourate ‘Hûd’ verset 101).
Et le Très-Haut a dit :
[N’assigne point à Allah d’autres divinités…] (Sourate ‘Le voyage nocturne’ verset 22).
Et le Très-Haut a dit :
[Et n’invoque nulle autre divinité avec Allah…] (Sourate Al-Qassas verset 88).
Comment est-il possible d’affirmer « nulle divinité sauf Allah » tout en sachant que l'adoration est vouée pour autre qu’Allah ?
De plus, comment peut-on affirmer que l'adoration est vouée à autre qu’Allah alors que les Prophètes ont dit à leurs peuples :
[…Adorez Allah. Pour vous, pas de divinité à part Lui…] (Sourate ‘Al-A’râf’ verset 59).
La réponse à cette ambiguïté apparaît lorsque nous sous-entendons « ne mérite en toute vérité d’être adoré » dans notre formulation « Nulle divinité sauf Allah ».
Nous répondons alors : Ces divinités, qui sont adorées en dehors d’Allah, sont de fausses divinités qui ne possèdent rien des droits divins, et la preuve à cela est la Parole d’Allah, le Vrai, -qu’Il soit glorifié :
[Il en est ainsi parce qu’Allah est Lui le Vrai, alors que tout ce qu’ils invoquent en dehors de Lui est le faux, et qu’Allah est le Haut, le Grand.] (Sourate ‘Louqmân’ verset 30).
Et aussi Sa parole (qu’Il soit glorifié) :
[Avez-vous vu (les divinités), Lât et ‘Ouzzâ ainsi que Manât [1], cette troisième autre ? Sera-ce à vous le garçon et à Lui la fille ? Que voilà donc un partage injuste ! Ce ne sont que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres. Allah n’a fait descendre aucune preuve à leur sujet.] (Sourate ‘L’étoile’ verset 19 à 23).
Et aussi Sa parole selon Youssouf :
[Vous n’adorez, en dehors de Lui, que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres. Allah n’a fait descendre aucune preuve à leurs sujets…] (Sourate Yousouf verset 40).
En conclusion, la signification de « Nulle divinité sauf Allah » est « nul ne mérite d’être adoré en vérité sauf Allah ».
Quant aux divinités autres que Lui parmi les messagers, les anges, les saints, les pierres, les arbres, le soleil ou la lune (etc.) ; leur caractère divin prétendu par leurs adorateurs n’est que fausseté et en aucun cas une vérité. La seule divinité digne d’adoration est Allah, Gloire à Lui.
B) La signification du témoignage « Muhammad est le Messager d’Allah »
Ensuite, la signification du témoignage que Muhammad (que la prière et le salut d'Allah soient sur lui) est le Messager d’Allah (Muhammadou-rassoulou-llâh) est la reconnaissance par la parole et la croyance par le cœur que Muhammad Ibn Abdillâh El-Hâchimy El-Qorachy est le Messager d’Allah (que la prière et le salut d'Allah soient sur lui) pour l’ensemble de la création, qu’ils soient djinns ou humains.
Allah le Très-Haut a dit :
[Dis : « Ô hommes ! Je suis, pour vous tous, le Messager d’Allah, à Qui appartient la royauté des cieux et de la terre. Pas de divinité à part Lui. Il donne la vie et Il donne la mort. Croyez donc en Allah, en Son Messager, le Prophète illettré qui croit en Allah et en Ses paroles. Et suivez-le afin que vous soyez bien guidés ».] (Sourate Al-A’râf verset 158).
Et le Très-haut a dit :
[Qu’on exalte la bénédiction de Celui qui a fait descendre le livre de discernement sur Son serviteur, afin qu’il soit un avertisseur à l’univers.] (Sourate ‘Le discernement’ verset 1).
Parmi les exigences de ce témoignage est de ne pas croire que le Messager d’Allah (que la prière et le salut d'Allah soient sur lui) a un droit à la Seigneurie (rouboubîya) [2], à l’organisation de l’univers ou un droit à l’adoration. Ce Messager (que la prière et le salut d'Allah soient sur lui) est, plutôt, un serviteur que l’on ne doit pas adorer et un Messager que l’on ne doit pas démentir. Aussi, parmi ces exigences, nous devons croire qu’il (que la prière et le salut d'Allah soient sur lui) ne possède pour lui-même ou pour autrui aucun bienfait, ni aucune nuisance à part ce qu’Allah aura voulu. Comme Allah dit :
[Dis-(leur) : « Je ne vous dis pas que je détiens les trésors d’Allah, ni que je connais l’Inconnaissable, et je ne vous dis pas que je suis un ange. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé. »…] (Sourate ‘Les bestiaux’ verset 50).
C’est, donc un serviteur, qu’Allah commande, qui suit uniquement, ce qui lui a été ordonné de faire.
Le Très-haut a également dit :
« Dis: "Je ne possède aucun moyen pour vous faire du mal, ni pour vous mettre sur le chemin droit".Dis: "Vraiment, personne ne saura me protéger contre Allah; et jamais je ne trouverai de refuge en dehors de Lui. » (sourate ‘des djinns’ verset 21 et 22)
Le Très-Haut a aussi dit :
[Dis : « Je ne détiens pour moi-même ni profit ni dommage, sauf ce qu’Allah veut. Et si je connaissais l’Inconnaissable, j’aurais eu des biens en abondance, et aucun mal ne m’aurait touché. Je ne suis, pour les gens qui croient, qu’un avertisseur et un annonciateur ».] (Sourate Al-A’râf verset 188).
Voici, donc, le sens du témoignage « nulle divinité excepté Allah, et Muhammad est le Messager d’Allah ».
Et par ce sens, tu sais que ni le prophète (que la prière et le salut d'Allah soient sur lui) ou autre créature ne sont en droit d’être adorés car l’adoration n’est qu’à Allah seul :
« Dis: "En vérité, ma prière, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l'Univers. À Lui nul associé! Et voilà ce qu'il m'a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre. » (sourate ‘les bestiaux’ verset 162 et 163)
et que le droit du prophète (que la prière et le salut d'Allah soient sur lui) de lui donner comme place celle qu’Allah lui a donné, celle de serviteur et de messager d’Allah et que la prière et le salut d'Allah soient sur lui.
Fatwa du cheikh ibn ‘Otheimine tirée de son livre « Les piliers de l’islam »
Question 17 p 47
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[1] Lât est une divinité qui fut adorée à Tâïf, une ville proche de la Mecque et ’Ouzzâ est une divinité qui fut adorée à Nakhla entre la Mecque et Tâîf et enfin, Manât est une divinité qui fut adorée à Sayfoul-Bahr, qui se situait au niveau de Médine sur la Mer Rouge. (NdT) http://www.fatawaislam.com/index.php?option=com_content&task=view&id=419&Itemid=635
[2] La rouboubîya : le pouvoir de créer, de pourvoir à la subsistance des créa- tures, de donner la vie et la mort, de destiner toutes choses…Tout cela doit être attribuer à Allah Seul, et il faut croire qu’Il n’a en cela aucun associé. (NdT)
Tawhid
Shaykh Sâlih Al-Fawzân
L'importance du principe fondamental de l'Unicité (At-Tawhîd) et les conséquences de l'opposition à ce principe:
Certains diront – et la remarque a d'ailleurs été déjà faite - : « Pourquoi attachez-vous toujours une si grande importance au principe fondamental de l'Unicité, pourquoi en parlez-vous de manière si abondante et marquez-vous si peu d'intérêt à la cause des musulmans qui, s'ils ne sont pas tués, sont déplacés de leurs terres ou pourchassés un peu partout dans le monde par les États mécréants à l'époque où nous vivons ?
Nous disons alors – et Allah est Celui Qui Seul accorde la réussite -:
Le principe fondamental de l'Unicité – At-Tawhîd
- représente le socle originel sur lequel s'est établi le dogme musulman pur et authentique. Aussi, accorder un réel intérêt à ce principe c'est attribuer en vérité de l'importance à l'origine même de l'Islam. Si nous examinons le contenu précieux et unique du Noble Coran nous constatons qu'il insiste vivement sur le Tawhîd et l'aborde si fréquemment qu'il est impossible de relever une seule sourate du Noble Coran n'évoquant pas ce principe et ne proscrivant pas fermement toute opposition à son égard.
De l'avis de l' Imam Ibn al Qayyîm, le Noble Coran dans son intégralité parle du Tawhîd dans le sens où le Livre d'une part nous apporte des éléments fondamentaux de connaissance sur Allah, Ses Actes, Ses Noms et Ses Attributs, lesquels éléments représentent le principe dirons-nous théorique de l'Unicité ou plus précisément le principe de l'Unicité des Actes d'Allah – Tawhîd Ar-Rubûbiyyah – et , d'autre part, ordonne au fidèle d'adorer et de vénérer Allah Unique Qui n'a aucun associé, et proscrit fermement toute forme de polythéisme, ce qui représente dirons-nous l'application concrète et ordonnée du Tawhîd ou plus justement l'application du principe de l'Unicité de la dévotion ou de l'adoration - Tawhîd Al-Ulûhiyyah. Le Noble Coran intime aussi l'ordre au fidèle d'obéir à Allah et d'obéir à Son Prophète (salallahu' alayhi wasalam) et proscrit toute forme de désobéissance à leur égard, ce qui représente les droits les plus absolus du Tawhîd et un complément de celui-ci.
Le Coran annonce aussi les bienfaits, bénédictions, de réussites, et victoires qu'Allah Le Tout -Puissant promet aux fidèles respectueux du Tawhîd en ce bas monde et dans l'au-delà et les supplices qui sont dispensés aux polythéistes en ce bas monde et des châtiments qu'ils recevront dans leur séjour éternel au cœur brûlant de l'Enfer. Le Coran énonce donc ce qui est réservé aux fidèles qui respectent et appliquent le principe fondamental de l'Unicité et ce qui est promis aux infidèles négligeant ou abandonnant ce principe. (Voir : Madâridj As-Sâlikîn de l'Imam Ibn Al Qayyîm)
Le Prophète (salallahu' alayhi wasalam) consacra treize années de sa vie, alors qu'il demeurait à la Mecque, à appeler au Tawhîd et à interdire fermement le polythéisme. La plupart des obligations, telles que l'aumône et le jeûne rituels, le pèlerinage, ce qui touche au licite ou l'illicite, et les règles des relations sociales, n'ont été révélés qu'après l'émigration du Prophète (salallahu' alayhi wasalam) à Médine. Si la prière fut prescrite pendant que le Prophète (salallahu' alayhi wasalam) demeurait encore à La Mecque, et cela lors de son Voyage Nocturne et de son Ascension au-delà du septième ciel, ce fut cependant très peu de temps avant la dite émigration pour Médine.
La plupart des Sourates dites mecquoises révélées au Prophète (salallahu' alayhi wasalam) avant cette émigration qui marque le début de l'ère hégirienne, portent sur le Tawhîd, attestant ainsi de son importance et nous permettant de comprendre pourquoi les obligations ne furent révélées qu'après sa prescription. Il fut en effet indispensable que le Tawhîd s'ancre d'abord fermement dans l'esprit des fidèles avant de révéler au musulman ses obligations. D'une part car le dogme musulman doit être établi sur une base solide et d'autre part parce que les actions accomplies ne sont valides que si le Tawhîd est pleinement reconnu et ne doivent d'ailleurs être entreprises que sur la base de ce principe.
Le Coran a bien mis en lumière que les Prophètes ont systématiquement débuté leur prédication par l'appel au Tawhîd et ce avant toute autre exhortation. Le Très-Haut dit : « Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager [pour leur dire]: « Adorez Allah et écartez-vous du Tâghût (les fausses divinités) » (Sourate An-Nahl : 36).
Il dit aussi : « Et Nous n'avons envoyé avant toi aucun Messager à qui Nous n'ayons révélé : point de divinité en dehors de Moi ; adorez-Moi donc » (Sourate Al-Anbiyâ' : 25)
Chaque Prophète dit ainsi à son peuple : « Ô mon peuple ! Adorez Allah; pour vous, pas d'autre divinité que Lui ! » (Sourate Al-'A,râf : 59) Voilà donc la tâche majeure des Prophètes qui ont toujours entrepris la diffusion de leur appel par la proclamation du Tawhîd. Ce principe est aussi ce à quoi les disciples des Prophètes, qu'ils soient prédicateurs ou réformateurs, attachent une importance primordiale, car une prédication ou une exhortation qui ne repose pas sur le Tawhîd est vouée à l'échec, ne peut réaliser ses objectifs ni aboutir à des résultats positifs. Toute prédication conduite en marge de ce principe est une prédication vaine qui ne conduit à aucun résultat tangible. Cette vérité bien connue peut être aisément observée dans la réalité. Par contre, toute prédication axée sur le Tawhîd est, avec la Permission d' Allah, une réussite en puissance, porte des fruits et profite à la société. L'histoire est jalonnée de preuves et d'exemples de cette vérité.
Nous ne négligeons aucunement la cause des musulmans. Bien au contraire, nous y attachons une réelle importance, lui marquons notre soutien indéfectible et tentons, par tous les moyens, de mettre fin aux agressions dont les musulmans sont victimes un peu partout dans le monde. Nous souffrons chaque fois que nous apprenons que des musulmans sont tués, déplacés ou expulsés. Mais cela n'est pas accorder une véritable importance à la cause des musulmans que de se lamenter, de gémir ou de faire pleurer sur leur sort, non plus que de couvrir le monde de discours ou d'ouvrages traitant de leur cause, de clamer haut et fort l'injustice flagrante qui les touche car ces attitudes et ces démarches, si la sincérité de leur intention n'est certes pas à mettre en doute, ne débouchent cependant sur rien de concret. .
L'action prioritaire et primordiale en faveur de la cause des musulmans est en vérité de rechercher les facteurs qui ont provoqué l'émergence de ces tourments infligés aux musulmans et permis à leurs ennemis de les dominer et de les vaincre. Quelle est donc la cause essentielle de la domination des ennemis de l'Islam sur les musulmans ? Quand on observe le monde musulman, on ne trouve de véritable attachement à l'Islam que chez les individus et les communautés auxquels Allah a accordé Sa Miséricorde. La plupart des communautés qui se réclament haut et fort de l'Islam ne sont en réalité musulmanes que de nom. Elles ne réservent au dogme musulman qu'une place floue, légère, incertaine dans leur quotidien. Allah Le Tout- Puissant n'est pas l'unique sujet de leur vénération car elles s'attachent, souvent avec passion, aux dirigeants, aux pieux ancêtres, et rendent des cultes aux défunts. Elles n'accomplissent pas, ou alors de manière fort aléatoire, la prière. Elles ne s'acquittent pas de la Zakât, ni ne jeûnent, ni n'accomplissent les devoirs pourtant fermement prescrits par Allah comme celui de réunir et concentrer les forces des musulmans pour lutter efficacement contre les mécréants. Beaucoup de ceux qui se réclament de l'Islam se retrouvent ainsi dans cette situation : ayant galvaudé et délaissé leur religion, Allah Le Tout- Puissant les a délaissés en retour. Leur laxisme à l'égard du principe fondamental de l'Unicité ainsi que leur chute délibérée dans le polythéisme majeur qu'ils ne s'interdisent point ni ne rejettent constituent les deux causes majeures de leur vulnérabilité face aux ennemis de l'Islam et des tourments que ceux-ci réussissent alors à leur infliger. Celui qui, au sein de ces communautés, ne se rend pas coupable de polythéisme ne le renie cependant point non plus et, pire, ne considère pas que les actes de dévotion illégitimes qu'accomplissent ses compagnons relèvent du polythéisme, comme nous le montrerons plus loin dans cet ouvrage, si telle est la Volonté d'Allah.
Voilà donc exposées les raisons essentielles et surtout véritables qui expliquent pourquoi de nombreuses communautés musulmanes, ou qui se proclament telles, subissent des tourments et sont victimes d'agressions un peu partout dans le monde actuel. Si ces communautés étaient restées attachées à leur religion, en faisant exclusivement reposer le Tawhîd et leur dogme sur le Livre et la Sunna, et si leurs membres avaient tous ensemble cherché protection et refuge auprès d'Allah en restant soudés, vigilants et indéfectiblement unis, les graves désagréments qui leur surviennent auraient été évités. Allah Le Très-Haut dit : « Allah soutient ceux qui soutiennent [Sa Religion]. Allah est Fort et Puissant. Ceux qui, si Nous leur donnons force et suprématie sur terre, accomplissent la prière, acquittent la Zakât, prescrivent le convenable et proscrivent le blâmable. Cependant l'issue finale de toute chose appartient à Allah » (Sourate Al-Hajj : 40 – 41)
Ces deux Versets montrent bien que les musulmans ne peuvent espérer obtenir le Soutien de leur Seigneur qu'en respectant les piliers fondamentaux qu'Allah, qu'Il soit Exalté et Glorifié, rappelle et qui sont l'accomplissement de la prière, l'acquittement de la Zakât , la prescription du convenable et la proscription du blâmable . Or, quelle est donc la place accordée à ces piliers de base dans la réalité des musulmans d'aujourd'hui ? Quelle est la place véritable accordée à la prière chez de nombreux musulmans ? Quelle est la place concédée au dogme véritable et pur chez beaucoup de ceux qui se proclament musulmans ?
Allah dit : « Allah a promis à ceux d'entre vous qui croient et accomplissent de bonnes œuvres qu'Il leur donnerait la succession sur terre comme Il l'a donnée à ceux qui les ont précédés. Il donnerait force et suprématie à leur religion qu'Il a agréée pour eux. Il convertirait leur ancienne peur en sentiment de sécurité - Mais à quelle condition ? : (... ) Ils M'adorent et ne M'associent rien (...) » (Sourate An-Nûr : 55 )
Allah, qu'Il soit Glorifié, montre ainsi que cette offre de succession et cette suprématie ne peuvent être accordées aux hommes que s'ils répondent à la condition qu'Il énonce et qui est que les croyants Le vénèrent, Lui, L'Unique ,et ne Lui accordent aucun associé dans l'adoration. Or cette condition n'est autre que le respect et l'application du principe fondamental de l'Unicité Absolue d' Allah. Cette noble condition ne peut être respectée que par celui qui proclame, et applique le Tawhîd - en adorant Allah L'Unique Qui n'a aucun associé. L'accomplissement de la prière, l'acquittement de la Zakât, le jeûne obligatoire, le pèlerinage et l'ensemble des actes d'obéissances à Allah sont parties intégrantes de l'adoration d'Allah.
Allah Le Tout - Puissant ne dit pas seulement : " Ils M'adorent " ; en effet Il ajoute aussitôt : " Ils ne M'associent rien ", parce que l'adoration n'apporte aucun bénéfice au fidèle si elle est mêlée au polythéisme et surtout parce que, quelle que soit la forme qu'elle prenne et quelque soit son nom d'emprunt, elle compromet gravement l'adoration vouée à Allah. Cette association illégitime est ainsi définie comme la consécration d'une partie de l'adoration et du culte à autre qu'Allah Le Tout - Puissant. L'intégrité du dogme et l'intégrité des actions sont les raisons de la réussite, de la sécurité, du succès et de la suprématie sur terre. Sans cette intégrité, les tourments, les catastrophes, les infortunes et tout ce qui leur est apparenté surviennent à tous ceux qui ne respectent pas la condition rappelée par Allah Le Très-Haut. Les raisons profondes des catastrophes qui s'enchaînent et de la domination agressive des ennemis de l'Islam ne sont autres que l'atteinte portée par les musulmans à cette condition fondamentale posée par leur Seigneur, leur laxisme, leur négligence dans le respect et la pratique de leur dogme et de leur religion et le fait qu'ils se satisfont de l'appellation de « musulman » alors même qu'ils négligent les devoirs et les obligations formelles constitutives de l'Islam dont pourtant ils se réclament .
Source : Leçons du Coran
Traduit par Dar Al-Muslim
Revu par les salafis de l'Est