anoblir
anoblir
v.t.anoblir
(anɔbliʀ)verbe transitif
anoblir
Participe passé: anobli
Gérondif: anoblissant
Indicatif présent |
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j'anoblis |
tu anoblis |
il/elle anoblit |
nous anoblissons |
vous anoblissez |
ils/elles anoblissent |
ANOBLIR
(a-no-blir) v. a.SYNONYME
- ANOBLIR, ENNOBLIR. Anoblir signifie donner, conférer la noblesse ; ennoblir signifie donner de l'éclat, de la considération, de l'importance. Cette distinction est toute récente : bien qu'arbitraire en soi, elle est actuellement reçue, et il faut la suivre. Les écrivains du XVIe siècle ne la connaissent pas, comme le montre l'historique. Elle n'est pas plus connue de ceux des deux derniers siècles, comme le montrent les exemples suivants : L'amour n'anoblit-il pas tous les sentiments ? [J. J. ROUSS., Hél. V, 13]L'idée de faiblesse que les hommes attachent à la vertu tombe dès qu'elle est anoblie de vos mœurs [des Grands] [MASS., Petit car. Grands.]Des passions qui suivaient toujours les lois de la raison et qui anoblissaient tous leurs objets [FLÉCH., Serm. t. I, p. 191]
HISTORIQUE
- XVIe s. Les difficultez anoblissent, aiguisent et rehaussent la vertu [MONT., I, 70]Ceulx qui ont anobli leur vie par renommée [ID., I, 73]Les lois prennent leur autorité de la possession et de l'usage ; il est dangereux de les ramener à leur naissance ; elles grossissent et s'anoblissent en roulant, comme nos rivieres [ID., II, 349]Il s'est anobly par ses valeureux exploicts [AMYOT, Marius et Pyrrh. 4]Escussons et blasons de leurs premiers ayeux, Que la guerre annoblit par faits victorieux [RONS., 700]
ÉTYMOLOGIE
- Ad, à, et nobilis, noble ; d'où l'orthographe annoblir, qui se prononçant comme ennoblir, les a confondus longtemps.
anoblir
Fig., En ce pays, le ventre anoblit, se dit à propos d'un Pays où la noblesse peut se transmettre par les femmes, et où l'on est réputé noble, pourvu qu'on soit né d'une mère noble.
Le participe passé ANOBLI s'emploie aussi comme nom, avec le sens de Celui qui a été fait noble depuis peu de temps. Les anoblis, les nouveaux anoblis sont quelquefois plus fiers que les anciens nobles.
anoblir
Anoblir, Natalibus restituere, B. Nobilitari.
anoblir
ANOBLIR, v. a. [A-nobli, tout bref.] Rendre noble, faire noble. "Le Roi l'a anobli: il y a des charges qui anoblissent. — Dans cette dernière phrâse, il est employé neutralement, sans être v. neutre. On sous-entend, ceux qui les achètent.
Rem. Anoblir se dit au propre: ennoblir au figuré, pour signifier rendre plus considérable, plus illustre: Ennoblir son style, plutôt qu'anoblir, qu' a employé d'Ablancourt. "Les Sciences et les beaux Arts ennoblissent une Langue. — La Touche remarque (en 1730) que l'Acad. n'avait mis qu'ennoblir, qu'elle expliquait par rendre plus noble, plus illustre; mais cela ne signifie pas faire noble. doner des Lettres de noblesse. — Dans la dern. Édit. l'Acad. met anoblir au propre, et ennoblir au figuré. — Le Rich. Port. met anoblir pour les deux. Cela n'est pas si bien.