bailli

bailli

n.m. [ de l'anc. fr. baillir, administrer ]
Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, agent du roi qui était chargé de fonctions administratives et judiciaires.
Maxipoche 2014 © Larousse 2013

BAILLI

(ba-lli, ll mouillées, et non ba-yi ; l'a est bref) s. m.
Officier royal d'épée qui rendait la justice dans un certain ressort, et avait droit de commander la noblesse quand elle était convoquée pour l'arrière-ban.
Officier royal de robe longue qui rendait la justice dans l'étendue d'un certain ressort, et dont les appellations ressortissaient immédiatement au parlement.
Officier de robe qui rendait la justice au nom d'un seigneur.
M. de Rohan fut prié d'ordonner à ses baillis de former un procès bon ou mauvais à l'avocat général [SAINT-SIMON, 21, 245]
Dans l'ordre de Malte, chevalier dont la dignité était au-dessus de celle de commandeur.
En Allemagne et en Suisse, magistrat.

HISTORIQUE

  • XIIe s.
    Li rois qui d'Espaigne ert [était] baillis [, Ronc. p. 21]
    Vous retiendrez la chartre et cist vostre baillif [, Sax. XXIV]
  • XIIIe s.
    Et là où ils trovoient les Frans qui bailli estoient des terres, si les ocioient [VILLEH., CXXXVII]
    Si vos dirons de Henri, le bailli de Costentinoble [ID., CLI]
    Biaus dons soustiennent maint bailli Qui fussent ore mal bailli [, la Rose, 8271]
  • XVIe s.
    Gardiens et baillistres sont tenus faire visiter les lieux dont ils jouissent, afin de les rendre en bon estat [LOYSEL, 185]

ÉTYMOLOGIE

  • Provenç. bailieus. Baillif, qui est l'ancienne forme, est un adjectif pris substantivement, et formé du verbe baillir (le même que bailler), tenir, gouverner.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

    BAILLI. Ajoutez :
    Le premier magistrat civil de chacune des deux îles de Jersey et de Guernesey, nommé par la couronne, président de la cour royale et des états. À Guernesey on écrit ordinairement baillif.
  • Lieutenant-bailli ou lieutenant-baillif, suppléant du bailli, nommé par lui, généralement parmi les membres de la cour royale.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877

bailli

BAILLI. n. m. Officier royal d'épée, au nom duquel la justice se rendait dans l'étendue d'un certain ressort, et qui avait droit de commander la noblesse de son district, lorsqu'elle était convoquée pour l'arrière-ban. Le bailli de Rouen. Le grand bailli de Vermandois. Le grand bailli de Touraine.

Il se disait aussi d'un Officier royal de robe longue qui rendait la justice dans l'étendue d'un certain ressort et dont les appellations ressortissaient immédiatement au parlement. Le bailli de Nogent-sur-Seine. Le bailli d'Amboise.

Il se disait également d'un Officier de robe longue qui rendait la justice au nom d'un seigneur. Le bailli du village. Il fut harangué par le bailli.

Il se disait en outre, dans l'ordre de Malte, d'un Chevalier revêtu d'une dignité qui le mettait au-dessus des commandeurs et qui lui donnait le privilège de porter la grand- croix. Le bailli de la Morée. Le bailli de Suffren.

Dictionnaire de L'Académie française 8th Edition © 1932-5

bailli

Bailli, Dioecetes, dioecetae, Nomarcha. B. Ainsi appelé, parce qu'il a en sa baillie, c'est à dire soubs son gouvernement, et jurisdiction, ceux de son bailliage. Et notez qu'au pais de Langue d'ouy on appelle communéement Bailly celuy qui és pays de Languedoc et adjacens on appelle Seneschal, Combien que audit pays de Langue d'ouy il y ait aussi quelques Seneschaux. Le Languedoc dit Baile en masculin pour le magistrat du village, Et Baile en feminin pour une nourrice, le tout de Baillie, par ce que tant ledit magistrat a en son gouvernement le village, que aussi la nourrice son nourrisson.

Jean Nicot's Thresor de la langue française © 1606

bailli


BAILLI, ou BAILLIF, s. m. [La formation du fém. Baillive, avait fait conserver l'f finale. Comme on ne la prononçait plus, on l'a retranchée. Ba-gli, mouillez les ll; 1re brève.] 1°. Officier Royal d'épée, au nom duquel la Justice se rend dans un certain ressort. = 2°. Il se dit aussi d'un Officier de robe-longue, dont les apellations ressortissent immédiatement au Parlement. 3°. D'un Juge qui rend la Justice au nom d'un Seigneur, comme les Baillis des Pairies, etc. 4°. Dans l'Ordre de Malthe, d'une dignité ou d'un titre au-dessus de celle ou de celui de Commandeur.

Jean-François Féraud's Dictionaire critique de la langue française © 1787-1788
Traductions

bailli

balju

bailli

vokto