doyen
doyen, enne
[ dwajɛ̃, ɛn] n. [ lat. decanus, chef de dix hommes ]doyen
(dwajɛ̃) masculindoyenne
(dwajɛn) fémininnom
DOYEN
(do-iin ; plusieurs disent doi-iin) s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Li evesques de Lundres i ala dreit clamer ; Ses deiens est, ço dit : par dreit la deit porter [la croix] ; Des mains la li voleit par vive force oster [, Th. le mart. 38]
- XIIIe s. Et qui veut, il puet appeler de degré en degré, si come du dien à l'evesque, et de l'evesque à l'arcevesque [BEAUMANOIR, LXI, 65]Lors je ramentu le legat comment le dien de Malrut nous avoit fait trois processions en la mer par trois samedis, et le tiers samedi nous arrivames en Cypre [JOINV., 218]
- XIVe s. Comme en icellui mestier de boucherie soit accoustumé chascun an eslire un certain officier appellé le doyen du dit mestier [DU CANGE, decanus 7]
- XVe s. Jacques la Jaschere, qui avoit esté souverain doyen des mestiers [MONSTRELET, t. II, f° 152, dans LACURNE]
- XVIe s. Sergens ou doyens de justice ne peuvent estre gardes ni achepteurs de gages par eux pris par execution, directement ou autrement [, Nouv. coutum. génér. t. II, p. 1093]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. dega, degua ; catal. deg ; espagn. decano ; portug. deão ; ital. decano ; du latin decanus, doyen, proprement supérieur de dix, de decem, dix.
doyen
Il est plus particulièrement un Titre de dignité ecclésiastique. Le doyen d'un chapitre. Doyen d'une collégiale. Le doyen de Notre-Dame. Curé doyen, Curé d'un chef-lieu de canton.
C'est également le Titre de la première dignité dans les facultés d'une université. Doyen de la Faculté des Lettres, de la Faculté de Médecine, etc.
Il signifie encore Le plus ancien en âge. Si vous n'avez que soixante ans, je suis votre doyen. On dit aussi en ce sens Doyen d'âge, mais seulement dans les assemblées ou compagnies délibérantes. Il présidait l'assemblée, comme doyen d'âge. Le doyen, la doyenne de la Comédie-Française.
doyen
Un Doyen, Decanus.
doyen
DOYEN, s. m. DOYÉNÉ, s. m. [doa-ien; en n'a pas le son d'an. Doa-ié-né: 2e et 3e é fer. — On écrit comunément doyenné avec 2 n: mais cette ortographe est contraire à la prononciation. En écrivant de cette manière, il faudroit prononcer do-ia-né, comme on prononce ennuyer (anuié); la 1re n se liant avec l'e qui précède, pour changer cet e en a, et la 2de avec l'é ou l'u, qui suit. L'usage ordinaire a introduit la même faûte dans ennemi, où, par la même raison, on ne doit mettre qu'une n et un acc. aigu sur l'é, énemi. Voy. ce mot.] Doyen, est 1°. Le plus ancien en réception dans une compagnie. Le Doyen du Parlement, des Cardinaux, ou du Sacré Collège. Doyen de l'Académie Française, etc. = 2°. Il se prend quelquefois pour le plus ancien selon l'âge; mais il ne se dit que dans le style familier et badin. "Je vous croyois plus vieux. Je vous croyois mon doyen, et je suis le vôtre. = 3°. Titre de dignité dans plusieurs Chapitres, et dans les Facultés des Universités. "Le Doyen de Notre-Dame. "Le Doyen de la Faculté de Théologie, ou de Médecine, etc.
DOYÉNÉ, ne se dit que dans le 3e sens de Doyen, et seulement dans les Chapitres. La dignité de Doyen, et en quelques endroits, la maison du Doyen.