embrasser
embrasser
v.t. [ de bras ]s'embrasser
v.pr.embrasser
Participe passé: embrassé
Gérondif: embrassant
Indicatif présent |
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j'embrasse |
tu embrasses |
il/elle embrasse |
nous embrassons |
vous embrassez |
ils/elles embrassent |
EMBRASSER
(an-bra-sé) v. a.PROVERBE
- Qui trop embrasse mal étreint, se dit de celui qui, entreprenant beaucoup, réussit mal à chaque chose.
REMARQUE
- 1. Racine a dit : Et qu'affectant l'honneur de céder le dernier, L'un ni l'autre ne veut s'embrasser le premier [RAC., Théb. IV, sc. dern.]Le second vers est incorrect ; on s'embrasse l'un l'autre, mais on n'est pas le premier à s'embrasser l'un l'autre.
- 2. On lit parfois dans les auteurs contemporains : il lui embrasse la main. C'est mal parler ; il faut dire : il lui baise la main. Embrasser c'est non appliquer la bouche, mais serrer dans les bras.
HISTORIQUE
- XIe s. Contre son piz puis si [il] l'ad embracet [, Ch. de Rol. CLIX]De son destrier le col il enbraçat [, ib. CCL]
- XIIe s. Parmi les flans [il] le courut enbracier [, Ronc. p. 97]Ne sunt pas fil Jesu, ainz sunt tuit forslignié ; N'erent una [ne seront cette année], s'il poent, pur Deu crucifié ; Mult enviz perdereient ço qu'il unt enbracié [, Th. le mart. 127]E maistre Edwart Grim l'aveit forment saisi, Embracié par dessus, quant l'orent envaï [, ib. 149]
- XIIIe s. Sa fille [elle] a embracie, si la baise en la chere [, Berte, XI]Et li troi serjan l'ont par les flans embracié [saisi] [, ib. XX]
- XIVe s. L'utilité de sa curvation [de l'humérus] fu que il peust miex [mieux] embrachier les choses [H. DE MONDEVILLE, f° 20, verso.]
- XVe s. Si [le varlet] embrassa l'escuyer qui estoit travaillé de longuement combattre et le tourna et l'abattit sous lui à la lutte [FROISS., II, III, 9]Tant embrasse-on que chet la prise [VILLON, Ball.]Le roy Gadiffer brocha premier, picquant des esperons son cheval, qui print à embrasser la terre comme un fouldre [, Perceforest, t. II, f° 46]
- XVIe s. Si vous avez prins garde au bransle de mes quatre saisons, elles embrassent l'enfance, l'adolescence, la virilité et la vieillesse [MONT., I, 86]Si nous embrassons la vertu d'un desir trop aspre et violent [ID., I, 223]Nous embrassons tout, mais nous n'estreignons que du vent [ID., I, 230]Si les princes et la cour du parlement de Paris veulent sans feintise embrasser l'œuvre de la reconcillation, petit à petit elle se parfera [LANOUE, 36]Faillir à embrasser l'occasion de faire un grand exploit [AMYOT, Pér. et Fab. comp. 7]Il atendit le plus qu'il peut les ailes de sa gendarmerie pour embrasser le plus de païs [ID., Marcell. 8]
ÉTYMOLOGIE
- En 1, et bras ; bourguig. ambrassié ; provenç. embrassar ; anc. esp. embrazar ; ital. imbracciare.
embrasser
On dit, par analogie, Le lierre embrasse cet ormeau. Cette rivière se sépare en deux et embrasse une grande étendue de terrain.
Il signifie aussi Contenir quelque chose dans toute son étendue. L'ancien empire germanique embrassait une grande partie de l'Europe.
Il signifie aussi figurément dans cette acception Saisir par le regard, par la pensée quelque chose dans toute son étendue. D'un coup d'oeil, il embrassa tout l'horizon. Son vaste génie embrassait toutes les connaissances de son temps.
En termes de Manège, Embrasser bien son cheval, Le serrer avec les cuisses pour être plus ferme.
Prov. et fig., Qui trop embrasse mal étreint, Qui entreprend trop de choses à la fois ne réussit à rien.
Figurément, il signifie aussi S'attacher à quelque chose par choix, par préférence. Embrasser un état, une profession. Embrasser la cause, la querelle de quelqu'un. Embrasser la vie religieuse.
Par extension, il signifie Serrer quelqu'un entre ses bras et lui donner un baiser ou tout simplement Lui donner un baiser. Embrasser ses parents, ses enfants. Je vous embrasse, je vous embrasse de tout coeur, Formule finale d'une lettre.
embrasser
Embrasser ou pour mieux escrire embracer. Il vient de Bras, Brachiis amplecti, quasi Imbrachiare, Amplecti, Amplexari, Amplexus dare, Tenere aliquem complexu, In complexum alicuius venire. Embrasser aussi est mettre au bras l'escu, rondelle, ou targe, au 2. livre et autres infinis endroits d'Amad. lequel se retirant mit pied à terre, abandonnant son cheval, puis embrassa son escu et mit la main à l'espée, ainsi dit parce que les chevaliers portoyent leur escu pendant à une large courroye tendant de l'espaule droite sur le flanc gauche: et quand ils venoyent au combat mesmes de l'espée, ils l'embrassoyent, c'est à dire, Ils le mettoyent au bras gauche, passant le bras tout à travers les tenons et courroyes de l'escu.
Il l'embrassa par le fauls du corps, ou par le corps, Medium complexus est, Liu. lib. 23.
Il l'a empoigné ou troussé par le fauls du corps, ou l'a prins au corps, qu'on dit corser un homme, Medium comprehendit.
Se laisser embrasser, Complexum accipere.
Embrasser une aide, et ne la laisser aller, Arripere auxilium et opem ad rem aliquam.
Embrasser tout entour, Circumplecti, C'est ce que Nicot a par circonlocution dit aussi en ses cantiques, O combien lors d'encombriers dangereux, Dont j'eusse esté pour jamais mal heureux, De moy ton serf il te pleut destourner, Tendant tes bras pour tout m'environner.
Tenir et embrasser une opinion, Comprehensam animo sententiam aliquam habere.
Nous reduisons les choses en leurs fins et limites, et embrassons leur nature, mis hors les choses qui ne leur appartiennent en rien, Singulas res diffinimus, circumscripte complectimur.
Qui tient embrassé, Complexus.
embrasser
embrasser
küssen, umarmen, umspannenkiss, embrace, hugkussen, omarmen, omhelzen, zoenenהתחבק (התפעל), התרפק (התפעל), חבק (פ'), חיבק (פיעל), לפת (פ'), נישק (פיעל), נשק (פ'), הִתְחַבֵּק, חִבֵּק, חָבַק, לָפַת, נִשֵּׁק, נָשַׁקsoenbesarkysseφιλώ, να αγκαλιάστεĉirkaŭbraki, kisibesar, abrasar, abrazar, besucar, besuquearsuudellacsókolmemeluk, menciumkyssabaciare, abbracciare, spaziare包含, キスする얼싸안기 위하여, 키스하다basiarekyssecałować, pocałowaćbeijarsărutaцеловать, обнятьkyssa, pussa, pussasцілувати, цілуватися吻, 拥抱, 接吻يُقَبِّلُlíbat (se)poljubitiจูบöpmekhôn (ɑ̃bʀase)verbe transitif