fourreau
fourreau
n.m. [ du germ. fodr ]fourreau
(fuʀo)nom masculin pluriel fourreaux
FOURREAU
(fou-rô) s. m.HISTORIQUE
- XIe s. Contre deus deies [à deux doigts près] l'ad du furrer jetée [son épée] [, Ch. de Rol. XXXIII]
- XIIe s. Cil bastart jugleor qui vont par ces vilax [villes], à [avec] ces grosses vieles as depennez forriax, Chantent de Guiteclin.... [, Sax. II]
- XIIIe s. Et salirent sus, et traisent les espées des fuerres, et se ferirent grans cols [coups] sour les heaumes et sour les escus [, Chr. de Rains]Nus mestre du mestier desus dit ne puet faire fourrel, ne cofiniau, ne autre estui, s'il n'a double fonz desous et desus [, Liv. des mét. 165]S'il veut porter arc et sajetes, port [qu'il porte] l'arc destendu et les sajetes en le [la] main ou en forrel [BEAUMANOIR, LVIII, 13]
- XVe s. À ces mots dit messire Pierre de Craon en tirant son espée hors du fuerre : à mort, à mort Cliçon ! si vous faut mourir [FROISS., III, IV, 28]
ÉTYMOLOGIE
- Diminutif de l'ancien français fuere (conservé dans le parler génevois : une fourre, un fourreau) qui signifiait fourreau ; ital. fódero ; espagn. et portug. forro. Fuere et les autres formes romanes viennent du germanique : gothique et anc. haut allem. fôdr, fourreau, gaîne ; suéd. foder ; allem. mod. Futter, gaîne, enveloppe extérieure. Mais le français donnait aussi à fuerre, feurre, foare, le sens de paille ou fourrage, qui a la même origine (voy. FEURRE).
fourreau
Faux fourreau, Sorte de fourreau dont on couvre le véritable fourreau d'une épée, d'un pistolet, etc., pour le garantir de la poussière ou de la pluie.
Fig., Tirer l'épée du fourreau, Commencer les hostilités. Remettre l'épée au fourreau, Faire la paix.
Prov. et fig., L'épée, la lame use le fourreau. Une trop grande activité d'esprit nuit à la santé.
Il a des emplois techniques où il désigne des Choses rappelant la forme du fourreau. Il désigne notamment Certaines robes d'enfant ou de femme, de forme étroite; l'Enveloppe des épis quand ils commencent à se former, etc.
fourreau
Fourreau, m. acut. Est en general ce reduit fait de cuyr, dans lequel on estuye quelque chose, Theca. Il est particularisé és fourreaux d'espée et autres armes de fer offensives, qu'on estuye et couvre pour crainte de la roüille. Ainsi dit on, le fourreau de harquebouse, pistole, espieu, halebarde et semblables armes. Il vient de fourrer, qui signifie mettre dedans quelque chose creuse pour cacher ou garder. Ainsi par abusion l'on appelle le fourreau d'un cheval, toute cette bourse de peau espaisse, dans laquelle il retire et tient caché son membre. Dont partent ces manieres de parler, Nettoyer, laver, estuver le fourreau d'un cheval. Le cheval a tiré du fourreau, J'ay dit, particularisé, parce que ce mot Gaine, approprié aux couteaux: et estuy, qui est commun à peignes, oultils de Chirurgien, et autres choses, sont especes de fourreau ayants noms à part de leur genre.
fourreau
FOURREAU, s. m. [Fou-ro: r forte; 2e dout. au singul. lon. au plur. fourreaux.] Gaine, étui, envelope. Fourreau d'épée, de pistolet, de chaise, etc. On dit proverbialement, coucher dans son fourreau, tout habillé. = L'épée use le fourreau: un esprit trop vif nuit à la santé, et souvent abrège la vie. = Fourreau, peau qui couvre le membre d'un cheval. "Ce cheval a mal au fourreau. = Faux-fourreau, se qui se met sur le véritable fourreau de l'épée, pour le garantir de la pluie.