lice
1. lice
n.f. [ du frq. listja, barrière ]2. lice
n.f. [ lat. lyciscus, chien-loup ]3. lice
n.f. 2. lisse.LICE1
(li-s') s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. Devant les lices commence li hustins [, Garin, dans DU CANGE, liciae]
- XIIIe s. Il fermerent tout l'ost de mout bones lices, de bons mairiens et bonnes barres [VILLEH., LXXV]Et toutes voies crestien hourderent et firent fosses et boines liches par deviers la berrie [campagne] [, Chr. de Rains, 90]
- XIVe s. Pour la reparation de touz leurs molins, lices et chaucies [DU CANGE, licia.]En un manoir.... accoustumé est.... que les gens du païs s'y assemblent le jour de la nostre dame de la mi-aoust, pour faire lices, caroles, dances et plusieurs autres esbatemens [ID., ib.]Jehan de Dinant vist passer de son hostel le dit Jehan Ternue, et le poursui jusques aux lices de l'eglise nostre dame de Reins [ID., ib.]
- XVe s. Trop à doubter sont notre malefice, Ce que la char est trop habandonnée à touz deliz sans avoir frain ne lice [E. DESCH., Poésies mss. f° 299]
- XVIe s. Es lices et lieux ordonnez à piquer chevaulx [AMYOT, Philop. 14]Courir en lice à qui gaigneroit le prix de la course double [ID., Démétr. 23]Et luy imputa l'on ou qu'il fuyoit la lice, ou que hors de saison il se vouloit monstrer à des estrangers [ID., ib. 21]Desmenans joye sans bornes et sans lyce [MAROT, V, 355]J'en treuve, qui se mettent inconsideréement et furieusement en lice, et s'alentissent en la course [MONT., IV, 168]....Et percer les planchers de quelques chambres sur la muraille, où il s'estoit retiré des soldats, entr'autres deux qui crioient secours vers les basses lisses [D'AUB., Hist. II, 441]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, lices, ensemble de poteaux formant une clôture continue ; provenç. laissa, layssa, lissa ; esp. liza ; ital. lizza, liccia ; bas-latin, licia, pieu, liciae, défense mise autour d'un camp, d'une ville. Origine incertaine. Du Cange le tire du latin licium, trame, à cause que les pieux sont rangés comme les fils dans une trame ; étymologie que Diez rejette parce que le sens n'est pas satisfaisant. Diez conjecture le moyen haut allemand letze, rempart, mais il remarque lui-même que le changement de l'e en i n'est pas facile. On a indiqué le bas-breton les, lice, mais on ne sait si les n'est pas un emprunt fait aux langues romanes ; d'après la Villemarqué, Contes bretons, t. II, p. 287, lis ! lis ! est encore en Bretagne le signal du combat au bâton qui se livre pendant la nuit des morts. Scheler remarquant qu'en anglais lice se dit list, propose de regarder lisse comme la bonne orthographe, et d'admettre que lisse est pour liste dans son sens primitif de barrière, clôture. Tout considéré, l'opinion de du Cange reste la meilleure et très probable.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. LICE. Ajoutez :
LICE2
(li-s') s. f.REMARQUE
- On écrit aussi lisse ; mais l'orthographe lice est préférable, vu l'étymologie.
HISTORIQUE
- XIVe s. Ordonner les lits et les chambres, tendre les tapis de haulte lice et toutes choses de broderie [, Ménagier, I, 6]
- XVe s. Ung mestier de bois en lysse, garnis de petiz bastonnez et de petiz pellotons de soye [, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 355]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. licium, trame.
LICE3
(li-s') s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. Pute mauvese, vil lisse abandonée [, Bataille d'Aleschans, V. 3041]
- XIIIe s. Bien furent trente compaignon, Que chien, que lisses, que gaignon [, Ren. 10801]Les eux [yeux] ot gros comme une lische, Des oreilles ressembloit bische [, ib. 22713]D'une leisse vus veil [je vous veux] conter, Qui preste estoit à chaeler [faire ses petits] [MARIE DE FRANCE, t. II, p. 86]Li vilains dit que hastive lisse fait filz aveugles [BRUN. LATINI, Trésor, p. 365]
- XIVe s. Il est acoustumé que nul taneur ne puet [peut] ne ne doit taner nul cuir de chien ou de lisse [DU CANGE, letissa.]
- XVIe s. Il lui fut advis qu'une lyce asprement courroucée abbayoit contre lui [AMYOT, Cimon, 33]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, lèhe : namur. liche ; Ardennes, niche ; picard, liche ; provenç. leissa. Deux étymologies se disputent ce mot. La première lui donne une origine latine : lycisca ou lycisce, nom d'une chienne dans Virgile (lyciscus, chien-loup, diminutif du terme grec qui signifie loup) ; Diez l'admet, observant toutefois qu'il faut prendre lycisce ; lycisca aurait donné en provençal leisca, et en picard lique. La seconde lui attribue une origine germanique : souabe, lätsch ; bavar. leusch, lusch ; Grandgagnage soutient cette opinion, qui paraît la moins probable.
lice
Il se disait, par extension, de cet Espace lui-même. Entrer dans la lice, en lice. Cette dernière phrase signifie figurément Prendre part à un débat, intervenir dans une discussion, dans une contestation publique, soit de vive voix, soit par écrit. Il n'a point osé entrer en lice dans un débat d'une telle importance. Il n'a pas craint d'entrer en lice contre un si redoutable adversaire.
Il se dit aussi parfois des Lieux où se passent les discussions.
lice
lice
lice
Lice, Curriculum equestre palis ac tela septum. Le lieu à faire tournois à cheval, ainsi appelé, par ce qu'il est remparé de palis et traversins d'un costé et d'autre de la toile, lequel equippage s'appelle proprement Lices.
Une lice et lieu pour faire courir les chevaux et bailler carriere, Hippodromus hippodromi, Catadromus.
Entrer en la lice, Descendere in campum.
Fuir la lice, et ne vouloir point combatre, Declinare certamen et detrectare, Pedem nolle conferre, Catadromum detrectare, Catadromi septum medium fugitare.
Saillir hors la lice, Transferre se de curriculo.
Lices, f. penac. En pluriel, par ce qu'il y a lice de çà lice de là, et les deux jousteurs courent chacun par sa lice.
Lices closes, quand elles sont entourées de parquet, et barriere pour empescher que nuls n'y entrent autres que ceux qui ont à tournoyer, ou combattre. Jean le Maire livr. 1. chap. 40. des Illustrations, et consequemment entrer és lices closes, tous les Princes et Chevaliers qui devoyent combatre.
Lice, pour chienne et putain, voyez Lyce.
¶ Lice, en cas de navires, c'est une piece de bois arrondie par le dehors qui est au dessus et sur le bord de la planche des meurtrieres, qui est sur le plat bord du chasteau de devant, laquelle lice est de la mesme longueur de ladite planche, et sert pour renforcer icelle planche, voyez Polaine.
¶ Chose de plus grande estoffe, et de plus haute lice, Res augustioris fastigij. Bud.
Tapis de haute lice, Fortasse a Licio, Supremi licij tapetes. Bud. in philolog.
lice
LICE, s. f. Ce mot a trois significations, qui n'ont aucun raport l'une avec l'aûtre. I. Lieu préparé pour les tournois, les combats à la barrière, etc. "Entrer dans la lice, ou en lice. Ils se disent tous deux dans le propre; le 2d seul se dit au figuré. "Le beau sexe y entre en lice avec les savans. Hist. du Japon. = II. Sorte de fabrique de tapisserie. On l'apèle de haute-lice, quand le fond sur lequel les tapissiers travaillent est tendu de haut en bâs, et de basse-lice, quand il est couché tout plat. "Tapisserie de haute-lice, de basse-lice, et absolument, une haute-lice, une basse-lice. = III. Femelle d'un chien de chasse.