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dimanche 6 avril 2025

Pat Price


Les talents offensifs de Pat Price ne prirent pas de temps à attirer l’attention. Le défenseur des Blades de Saskatoon de la Ligue de l’ouest fut même comparé à nul autre que Bobby Orr.

Lors de la Coupe Memorial de 1974 à Calgary, il s’y rendit avec son entourage, même si son équipe n’y participait pas. Il prit alors une chambre d’hôtel où son agent venait lui faire part des différentes offres qu’il recevait.

Dans la Ligue Nationale, le premier choix appartenait aux nouveaux Capitals de Washington. Dans l’Association mondiale (AMH), ce sont les Blazers de Vancouver qui avaient ce privilège. Propriété du richissime Jim Pattison, ceux-ci recherchaient un moyen de damner le pion aux Canucks, misérables depuis le début de leur existence en 1970.

La surenchère monta à un niveau inespéré pour Price. Son but était clairement de jouer dans la Ligue nationale, mais si une équipe de l’AMH pouvait le convaincre, c’était celle de sa province natale. Et elle a mis toute la gomme. On lui offrit pratiquement tous les biens qu’il voulait et on conclut finalement pour un contrat de 5 ans de 1,3 million $ (énorme à l’époque), un boni à la signature de 250 000$ (1,6 million $ en dollars d’aujourd’hui) et l’utilisation d’une Ferrari. Comme il s’agissait de plus d’argent qu’il n’avait gagné dans toute sa vie, le père de Price crut que le chèque visé du boni à la signature de son fils avait une erreur, car il croyait qu’il y avait un zéro de trop. Price voulut inviter tout le monde à souper pour fêter le tout, mais personne ne voulait encaisser son chèque…

Les Blazers choisirent ainsi Price au repêchage. Les Capitals passèrent donc leur tour et choisirent plutôt Greg Joly pour débuter leur existence, avec des résultats qui seront mitigés. La suite pour Price ne fut pas non plus à la hauteur des énormes attentes à son endroit.

D’abord, un mois et demi après la signature de son contrat, il eut des problèmes de voiture. Alors qu’il roulait à 140 km/h sous la pluie, il fit une sortie de route et emboutit sa Ferrari. Heureusement, il ne fut pas blessé, mais on la remplaça toutefois par une Monte Carlo.

Avant le début de la saison, Price fut invité à se joindre à l’équipe d’étoiles de l’AMH qui allait disputer l’équivalent du circuit maudit de la série du siècle. Sa participation fit toutefois aussi une sortie de route. À l’hôtel, Gerry Cheevers attendait un appel au sujet de l’état de santé de son beau-père. Comme il n’était pas aux alentours lorsque le téléphone sonna finalement, Price se précipita pour prendre l’appel mais du haut de ses souliers plateformes, il chuta. Il en résulta une foulure de la cheville et il rata ainsi la série.

Une fois finalement sur la glace, Price eut de la difficulté à faire la transition du style ouvert où il dominait dans le junior vers un style plus serré et robuste de l’AMH. De plus, il ne s’entendait pas vraiment avec son entraîneur de la vieille garde, Joe Crozier. Le vétéran Andy Bathgate voulut servir d’intermédiaire entre les deux, mais il arriva à Price de faire preuve d’arrogance envers cette légende pour qui il éprouvait pourtant du respect.

Lorsque l’équipe eut des problèmes, le climat se détériora. Quand Price se retrouvait en difficulté, ses coéquipiers, peu inspirés par son attitude et son salaire élevé, avaient peu tendance à venir à son aide.

En bout de ligne, Price termina sa saison avec 5 buts et 29 passes, ce qui n’était pas mauvais, mais insuffisant pour justifier son salaire. Voulant jouer dans la LNH, il s’entendit alors avec les Blazers (qui déménagèrent à Calgary pour devenir les Cowboys) pour rompre son contrat.

Maintenant libre, Price fut un choix de premier tour des Islanders en 1975, où ses anciens coéquipiers avec Saskatoon, Dave Lewis et Bob Bourne, eurent de bons mots à son sujet.

Sous les ordres d’Al Arbour, Price s’éloigna de son rôle purement offensif, où Denis Potvin remplissait ce rôle de toute façon, pour devenir un défenseur plus complet. La jeune équipe montra une progression certaine, mais sans parvenir à se rendre jusqu’au bout. Lors des séries de 1979, Price joua toutefois peu et exigea un échange.

Son souhait fut exaucé lorsque les Islanders le laissèrent sans protection lors du repêchage d’expansion et qu’il fut choisi par les Oilers. Une fois en Alberta, il se mit à pratiquer un style plus robuste. Il obtint également son plus haut total de buts avec 11. Pendant ce temps, à New York, les Islanders remportèrent la première de leur quatre Coupes consécutives.

Sa saison suivante fut partagée entre Edmonton et Pittsburgh, alors qu’il fut échangé contre Pat Hughes. Sa récolte de 42 points fut alors son sommet en carrière. En 1981-82, ce fut son total de minutes de punition qui atteignit son sommet, avec 322.

L’année suivante, il fut l’un des joueurs qui se brouilla avec l’entraîneur Eddie Johnston et fut alors soumis au ballotage. Ayant besoin de renfort suite aux blessures de Jean Hamel et Mario Marois, les Nordiques le réclamèrent en retour de 2500$.

La présence de Price à Québec fut toutefois l’objet d’un faux-départ. Après quatre parties dans l’uniforme fleudelysé, il fut victime d’un mal sérieux et mystérieux pour lequel différents diagnostiques furent émis. La conclusion fut finalement une grave infection virale au cerveau. Si celle-ci lui fit finalement manquer deux mois d’activité, elle aurait aussi pu lui coûter la vie.

Ce ne fut toutefois que partie remise. Par la suite, Price rendit de fiers services aux Nordiques. Ayant déjà des connaissances en français à son arrivée, il s’intégra bien à la vie dans la Vieille capitale, qu’il apprécia beaucoup. Pendant son séjour, il incita ses coéquipiers à apprendre la langue de Molière et l’équipe à les soutenir dans leurs efforts. Il investit également dans une entreprise locale de déménagement. Ce fut finalement à Québec qu’il joua le plus de matchs dans sa carrière professionnelle, avec 255, où il fut au cœur de la rivalité Québec - Montréal.

L’aventure québécoise de Price prit fin en mars 1987, lorsqu’il fut échangé aux Rangers en retour de Lane Lambert, qui deviendra plus tard l’entraîneur-chef que Patrick Roy a remplacé derrière le banc des Islanders l’an dernier.

Price termina la saison à New York, avant d’être à nouveau échangé, aux North Stars cette fois, contre Willi Plett.

Il joua ses 14 derniers matchs dans la Ligue nationale avec le Minnesota avant de prendre sa retraite. En 726 matchs, sa fiche est de 43-218-261, en plus d’avoir amassé 1456 minutes de pénalité.

S’il avait déjà envisagé de s’établir en permanence à Québec, il décida finalement de retourner dans sa Colombie-Britannique natale, où il opéra pendant dix ans une entreprise dans le domaine du bois avec son frère.

Il conduisit également des remorqueurs, en plus de travailler en restauration et pour un club de golf.

Sources :

Willes, Ed, The Rebel League, the short and unruly life of the World Hockey Association, McClelland & Stewart, 2004, p.141 à 146,

″Pat Price n’a pas le temps de s’ennuyer″ d’Alain Bouchard, 3 janvier 1983, Le Soleil, page B1,

″Pat Price… acte II″ d’Alain Bouchard, 15 mars 1983, Le Soleil, page C1,

″Pat Price réclame plus de français″, PC, 19 août 1986, La Tribune, page D2,

″I’m one of the fortunate few who have realized their dreams″ de Emanuel Sequeira et Will Johnson, Black Press, July 29, 2014, Nelson Star (nelsonstar.com),

″Le sang bleu à jamais″ de Jean-François Tardif, 24 août 2015, Le Soleil, page 38,

″Canucks at 50: Vancouver Blazers tries, but failed to capture the hockey market″ de Ed Willes, December 10, 2019, The Vancouver Province (theprovince.com),

banqueducanada.ca, hockeydraftcentral.com, hockey-reference.com.

vendredi 4 avril 2025

Les grands voyageurs #16 - Dave McLlwain

 


 

Le trophée O'Brien

Lors de la saison 1977-78, le défenseur Dennis O'Brien marqua l'histoire en devenant le premier joueur à disputer au moins un match pour 4 équipes différentes durant la même saison. Cela lui aura valu, 40 ans plus tard, de voir un trophée à son nom à La Vie Est Une Puck pour le joueur qui a joué pour le plus d'équipes durant la saison.

Mais lors du brainstorm pour la création de ce trophée, on pensait d'abord nommer ce trophée en l'honneur de celui qui répéta l'exploit en 1991-92, nul autre que Dave McLlwain. On s'est finalement rabattu sur O'Brien, le OG, mais aujourd'hui on tient quand même à faire une place à McLlwain en lui accordant finalement une bio. 

David Allan McLlwain et né le 9 juin 1967 à Seaforth en Ontario, même ville d'origine que plusieurs joueurs de renom comme Cooney Weiland et Ryan O'Reilly. 

Joueur de centre de 6'-0" et 185 livres, McLlwain débuta son stage junior en 1984-85 avec les Rangers de Kitchener mais fut échangé aux Centennials de North Bay la saison suivante, saison qui résulta sur sa sélection tardive en 9e ronde (174e au total) par les Penguins de Pittsburgh au repêchage de 1986.

Il termina ensuite la saison 1986-87 avec 119 points, au deuxième rang de la OHL. Il participa également aux championnat junior de 1987, ce fameux tournoi qui vit la Russie et le Canada être disqualifiés suite à une bagarre générale.  


Il débuta ensuite son parcours professionnel en 1987-88, parvenant à se tailler un poste avec les Penguins, à l'exception de 9 matchs dans la IHL avec les Lumberjacks de Muskegon. Il récolta 19 points dont 11 buts en 66 matchs pour cette saison recrue.

Il sembla régresser la saison suivante et ne joua que 24 matchs à Pittsburgh (3 points) et il passa la majorité de la saison à Muskegon, les aidant à remporter la coupe Turner. 

Ce fut sa dernière saison à Pittsburgh car durant l'été 89, il fit partie d'une transaction de 6 joueurs entre les Penguins et les Jets de Winnipeg. En compagnie de Randy Cunneyworth et le gardien Rick Tabbaracci, McLlwain prit le chemin du Manitoba. En retour, les Penguins mirent la main sur Jim Kyte, Randy Gilhen et Andrew McBain.

McLlwain répondit parfaitement à cet échange, récoltant des sommets en carrière de 25 buts et 51 points en 1989-90. Cela sembla toutefois être bien éphémère alors qu'il régressa à seulement 25 points en 1990-91.

Vint ensuite sa fameuse saison à 4 équipes en 1991-92.

Après seulement 3 matchs en début de saison avec les Jets, il passa aux Sabres de Buffalo dans un échange impliquant 5 joueurs et un choix au repêchage qui devint Yuri Khmylev chez les Sabres. Mais seulement 2 semaines plus tard, il fit partie d'un autre échange encore plus gros, celui de Pierre Turgeon/Pat LaFontaine entre les Sabres et Islanders de New York. McLlwain, Turgeon, Benoit Hogue et Uwe Krupp devinrent alors des Islanders, tandis que Lafontaine, Randy Hillier et Randy Wood devinrent des Sabres.

Il joua donc pour les Islanders pour les 54 matchs suivants, amassant 23 points. Mais lors de la date limite des transaction au printemps 1992, il passa aux Maple Leafs de Toronto en compagnie de Ken Baumgartner. En retour, les Islanders mirent la main sur Claude Loiselle et Daniel Marois.

Donc si vous étiez parmi ces nombreux collectionneurs de cartes autour de 1992, vous deviez avoir pas mal de versions de Dave McLlwain:




Après autant de mouvement, il put au moins réaliser un rêve d'enfance de pouvoir jouer à Toronto devant les siens. Il fut «récompensé» en 1992-93 en jouant la saison entière avec les Leafs, amassant 18 points en 66 matchs.

Mais ce fut encore une fois très bref dans la ville reine alors qu'il signa avec les Sénateurs d'Ottawa durant l'été 1993, et connaitra sa deuxième meilleure récolte en carrière en 93-94 avec 43 points. Après une demie-saison moyenne en 1995, les Sénateurs s'en débarrassèrent, tout d'abord en le prêtant dans la IHL aux Lumberjacks de Cleveland. 

Parenthèse ici pour parler des Sens, qui faisaient alors véritablement honneur à leur jeune réputation de club broche à foin, puisqu'au même moment, le club versait plus de 2,5 millions en salaire à des joueurs qui n'étaient même plus dans la LNH... 

Je recopie ici un texte du Soleil du 8 décembre 1995:

«Les infortunés Sénateurs d’Ottawa ont retourné hier aux mineures les vétérans Dave Archibald et Scott Levins. Puisqu’Archibald recevra quand même son salaire de 400 000 $ à l’île-du-Prince-Édouard, les Sénateurs devront désormais verser quelque 2.5 millions à des joueurs qui ne sont pas dans la LNH. L’équipe verse environ 19 millions en salaires. Pat Elynuik (850 000$), Brad Shaw (550 000$), Chris Dahlquist (550 000$), Dave McLlwain (450 000$), Darrin Madeley (300 000$) et Sylvain Turgeon (150 000$) appartiennent tous aux Sénateurs même si aucun d’eux ne joue à Ottawa. Ils écoulent tous leurs contrats garantis dans la LIH. Les Sénateurs doivent également honorer les contrats de l’ancien entraineur Rick Bowness et de son adjoint Alain Vigneault, ainsi que celui de l’ex-directeur général Mel Bridgman.


 

Mais McLlwain était loin d'être fini car il amassa 75 points dont 30 buts en 60 matchs dans la IHL. Il évoluait avec le même club qu'il avait auparavant porté les couleurs, les Lumberjacks, qui étaient toutefois déménagés à Cleveland. Les Lumberjacks demeuraient toujours le club-école des Penguins et c'est en quelque sorte ce qui dicta la suite des choses. Les Sénateurs trouvèrent finalement preneur pour les services de McLlwain en mars 1996 lorsqu'il retourna aux Penguins en retour d'un choix de 8e ronde.

Après avoir fait ce court retour avec les Penguins, il retourna avec les Lumberjacks en 1996-97. Il parvint toutefois à revenir dans la LNH pour 4 matchs en fin de saison avec un autre ancien club, les Islanders. Ce furent ses derniers matchs dans la LNH.

Il mit ensuite le cap sur la ligue allemande en 1997-98 avec le Landshut EV. S'en suivit par après 2 saisons avec le HC Berne dans la ligue Suisse.

En 2000-01, il retourna dans la ligue allemande avec les Sharks de Cologne. Il y connaitra alors ses années les plus stables, jouant avec le club jusqu'à sa retraite en 2009.

Il termina deux fois en tête des pointeurs de la DEL, soit en 2005-06 et 2006-07. Il fut élu capitaine des Sharks pour ses trois dernières saisons et demeure à ce jour le 2e meilleur pointeur de l'histoire de l'équipe.

L'équipe lui a rendu honneur lors de sa retraite et à ce qu'on peut entendre ici, il avait même appris un peu d'Allemand...


En 501 matchs dans la LNH, il amassa 100 buts et 107 passes pour 207 points.

Il fallut ensuite attendre jusqu'en 2014-15 pour revoir un joueur faire 4 équipes en une saison lorsque Mark Arcobello réédita l'exploit, suivi quelques années plus tard de Jussi Jokinen en 2017-18.

lundi 31 mars 2025

Que sont-ils devenus? Canadiens circa 2017


 

 


L'autre jour, je me suis dis que ça faisait longtemps que j'avais pas joué à NHL et j'avais donc un craving.

Cependant, ça me tentait pas d'acheter la plus récente version parce que ça coûte 80+ fucking dollars et que comme d'habitude j'aurais sûrement été déçu. Je voulais pas encore rejouer à NHL 94 ou encore mon deuxième préféré, NHL12. Alors je me suis dis, pourquoi pas en prendre une random, pas trop récente, pas trop vieille, et j'ai donc choisi de prendre NHL 17...

Après une semaine à ajuster/reprogrammer le jeu dans les settings pour en déterrer quelque chose de semi-jouable, je me suis attardé à retracer le parcours de quelques anciens joueurs du CH qu'on a quelque peu oublié suite à leur départ du club.

En voici donc quelques-uns triés sur le volet, histoire de prendre des nouvelles de nos anciens chums.

Sven Andrighetto


L'ailier suisse et ancienne vedette des Huskies de Rouyn-Noranda avait été repêché par le CH en 3e ronde en 2013. Après quelques saisons moyennes partagées avec le club et les IceCaps de St.John's (remember the IceCaps?) et quelques flashs ici et là, Sven Andrighetto avait été échangé à l'Avalanche en mars 2017 contre Andreas Martinsen, un autre joueur que je garde de côté pour en reparler plus tard...

Je me rappelle qu'on avait grandement contesté cette transaction, surtout suite à la fin de saison qu'il avait connu avec l'Avalanche en 2017, où il avait obtenu 16 points en 19 matchs. Ouch. Pendant ce temps, Martinsen avait un gros 0 point en 9 matchs. Mais la suite des choses a toutefois fait oublier ce mauvais échange de Marc Bergevin...

Andrighetto semblait ensuite bien parti la saison suivante avec 12 points en 16 matchs. Mais il subit une blessure à la jambe qui lui fit rater 28 matchs et qui aura grandement nui à son développement par la suite. Incapable de reprendre le beat, il fut réduit à un rôle secondaire, voire tertiaire avec Colorado. 

Après une autre saison encore parsemée de blessures et désormais sur le 4e trio, quand il n'était pas benché, le club opta de ne pas le re-signer. Il quitta alors pour la KHL en 2019-20 avec le Avangard Omsk. Mais après une seule saison en Russie, il revint en Suisse avec les Lions de Zurich, où il joue encore et où il remporta le championnat de la ligue suisse en 2024. Il mena également la ligue pour les buts en 2020-21.


Alexei Emelin (et Ilya Kovalchuk)

Il me semble qu'on a rapidement oublié le costaud défenseur Alexei Emelin après son départ du club. Choix de 3e ronde en 2004 (ça fait si longtemps que ça?), il était longtemps demeuré en Russie avant de finalement rejoindre le CH pour la saison 2011-12. 

Après six saisons de bons services rendu à l'organisation, il fut laissé sans protection au repêchage d'expansion de 2017 et il fut donc sélectionné par les Golden Knights. Allez, avouez que vous aviez oublié ça. Mais il ne joua jamais à Vegas, étant échangé quelques jours plus tard aux Predators de Nashville. 

Après une seule saison sans histoire à Nashville (où il avait retrouvé P.K. Subban), Emelin retourna dans sa patrie, pour jouer lui aussi avec le Avangard Omsk. Il retrouva à Omsk un autre ancien du CH, David Desharnais, en 2018-19, ainsi que Andrighetto la saison suivante. 

En 2020-21, il fut rejoint par un autre ancien du CH, soit Ilya Kovalchuk, avec qui, comme vous pouvez le voir sur la photo, il fut nommé co-capitaine. Ils menèrent ensemble le club à la coupe Gagarine cette saison-là.

Après une autre saison à Omsk, Emelin termina sa carrière en 2022-23 avec une dernière saison dans la KHL partagée avec le Dynamo de Minsk et le Spartak de Moscou.




Ah oui et c'était Bob Hartley le coach d'Avangard.

Jiri Sekac
 

Toujours en continuant avec le Avangard Omsk, on dirait que ce club adorait les anciens du CH car en plus de Emelin, Kovalchuk, Andrighetto et Desharnais, j'ai aussi retrouvé la trace d'Alexander Perezhogin et Mathieu Garon durant ces années-là... Et aussi nul autre que le tchèque Jiri Sekac.

Vous rappelez-vous à quel point tout le monde était bandé sur Jiri Sekac? Il semblait être la perle rare qui s'était faufilé à travers les mailles après avoir été ignoré au repêchage. Le CH parvint à le signer en premier en 2014 et alléluia le sauveur était là. 

Mais finalement pas tant que ça. On dit souvent que le repêchage est une science inexacte. Mais parfois elle est assez exacte alors que Sekac fut un pas pire flop avec seulement 16 points en 50 matchs avec le CH en 2014-15. Il ne termina même pas cette première saison avec le club, étant échangé aux Ducks en février en retour de Devante Smyth-Pelly. Les Ducks l'échangèrent eux aussi rapidement la saison suivante, passant aux Blackhawks qui eux ne furent pas plus patients et l'envoyèrent finir la saison en Arizona, a.k.a. la sibérie des Blackhawks, et c'en était ainsi terminée de l'expérience Sekac à travers la LNH.

Il mit donc lui aussi le cap sur la KHL en 2016-17 avec le Ak-Bars Kazan. Il mena le club pour les points en 2017-18, et remporta la coupe Gagarine. Il passa ensuite au CSKA Moscou en 2019-20 et ensuite le Avangard Omsk en 2020-21, gagnant ainsi une 2e coupe dans la ligue russe. Il mit ensuite le cap sur la Suisse en 2021-22 avec le Lausane HC où il joua trois saisons. Et il est nouvellement membre du HC Lugano depuis cette saison.

Charles Hudon


Le p'tit gars d'Alma avait presque réussi à percer la LNH en 2017-18 avec une saison de 10 buts et 30 points. Malheureusement, ça n'avait pas cliqué lors des saisons suivantes. 

Après une saison en Suisse, il signa avec le Lighting en 2021, et l'année suivante avec l'Avalanche où il parvint à revenir dans la LNH pour un simple 9 matchs sans obtenir de points. 

Depuis ce temps il se débrouille bien dans la Ligue américaine, obtenant une cinquantaine de points annuellement. Il est présentement membre du Reign d'Ontario, le club-école des Kings.

 

Dustin Tokarski

 
En voici un qui s'accroche et qui, contre toute attente, parvient toujours à revenir dans la LNH, avec un parcours qui sera éventuellement digne d'être dans ma série des «Grands Voyageurs»

Après avoir sauvé les meubles en 2013-14 en gardant les Canadiens dans le coup suite à une blessure à Carey Price, Dustin Tokarski est passé dans l'organisation des Ducks d'Anaheim en janvier 2016, en retour de Max Friberg. 

Si ça vous tente de savoir ce qui advient de Max Friberg et bien il joue toujours, évoluant à Frolunda dans la ligue suédoise.

Tokarski ne joua qu'un seul match à Anaheim. Il fut ensuite balloté dans l'organisation des Flyers, des Rangers et finalement des Sabres où il avait pu finalement revenir comme second dans la LNH avec une saison de 13 matchs en 2020-21 et ensuite un sommet en carrière de 29 matchs la saison suivante. Il signa ensuite un an dans l'organisation des Penguins, effectua un retour avec les Sabres l'an passé et est présentement membre des Hurricanes où il a présentement 6 matchs au compteur cette saison comme adjoint occasionnel. Il a même obtenu un blanchissage le 10 janvier.

Donc bien content pour ce bon vieux Dustin.

 

Mark Barberio
 

Le défenseur montréalais, qui fut membre de la brigade défensive du CH pendant 2 demi-saisons, s'est lui aussi beaucoup promené depuis le temps. 

Il avait tout d'abord été perdu au ballotage au profit de l'Avalanche (un autre) en février 2017. Il a passé trois saisons dans l'organisation du Colorado mais ne joua que très peu de matchs, étant soit blessé ou laissé de côté plus souvent qu'autrement.

Il mit donc lui aussi le cap sur la Suisse avec le HC Lausanne en 2020-21, même club que Charles Hudon au même moment. Il fut même nommé comme nouveau capitaine du club. Il représenta également le Canada aux Olympiques de 2022. Cependant, les choses ne se passèrent pas très bien avec le HC Lausanne et il fut libéré au milieu de sa deuxième saison, qu'il termina dans la KHL avec le Ak Bars Kazan. Il est présentement membre du Severstal Cherepovets.


Keith Kinkaid


Et pour finir, vous vous souvenez de cet adjoint de Carey Price en 2019-20? Celui qui chialait parce qu'il jouait pas assez derrière Price, qui s'est vu renvoyé dans la AHL et qui chialait ensuite qu'il ne jouait pas assez derrière Cayden Primeau? Cela lui avait d'ailleurs valu notre fameux trophée Czerkawski à l'époque

On a d'ailleurs jamais eu d'accusé de réception là-dessus...

Et bien cette saison, Kinkaid joue assez... avec les Ghost Pirates de Savannah dans la ECHL. 

Lors de la fin acrimonieuse entre lui et le CH en 2020, il s'était retrouvé à être prêté aux Checkers de Charlotte. Il passa ensuite dans l'organisation des Rangers, des Bruins et de l'Avalanche. Ne jouant exclusivement qu'un seul match par saison avec eux à partir de la saison 21-22. Pour vrai, il a joué un match avec les Rangers en 21-22, un match avec les Bruins et un match avec l'Avalanche en 22-23.

Il resigna un contrat d'un an avec les Devils en 2023-24 mais ne vit aucune action dans la LNH, et plutôt que d'évoluer avec le club-école, il joua avec les Wolves de Chicago, un club indépendant sans affiliation dans la LNH. Drôle de signature...

Cette saison, après un essai infructueux au camp des Islanders, il se trouva du boulot avec les Checkers de Charlotte qui le prêtèrent plutôt aux fameux Ghost Pirates de Savannah dans la ECHL... Le gars est-il si désagréable pour avoir autant tendance à être prêté de la sorte? Je comprends pas. Les Ghost Pirates ne sont même pas le club ECHL des Devils. 

Sa fiche à Savannah est présentement de 8-17-3. 

C'était donc ce qui advient de quelques ex-membres du CH de l'ère 2015-16-17-18 etc... On pourrait aussi surnommer cette période la «Middle Bergevin»?

Si vous aimez ça ou qu'il y a un joueur que vous aimeriez dont je parle, faites-le moi savoir.

vendredi 28 mars 2025

Histoires de coupes: 1995

 




Chaque édition de champions qui se retrouve inscrite annuellement sur le trophée comporte son lot d'histoire et de petits détails fascinants. Il y a bien sûr des joueurs vedettes que l'on reconnait inévitablement, mais moi, ce que je préfère, ce sont évidemment les joueurs no-names ou ceux que je ne me souvenais pas qu'ils avaient joué avec l'équipe ou même qu'ils avaient gagné la coupe. Parfois aussi, ce sont les membres du staff qui me fascinent. 

Donc, au cours du texte, je porte mon choix sur un ou deux joueurs qui détonnent du lot par leur présence.

Aujourd'hui, après une pause de quelques mois, revoici la suite avec les Devils de 1995.

Chapitres précédents: 1990, 1991, 1992, 1993, 1994


 

Joueurs: Neal Broten, Jim Dowd, Brian Rolston, Bobby Holik, Sergei Brylin, Bob Carpenter, Randy McKay, Mike Peluso, Bill Guerin, John MacLean (A), Tom Chorske, Danton Cole, Claude Lemieux, Valeri Zelepukin, Stéphane Richer, Scott Stevens (C), Ken Daneyko, Tommy Albelin, Chris McAlpine, Bruce Driver (A), Scott Niedermayer, Kevin Dean, Shawn Chambers, Martin Brodeur, Chris Terreri

Staff: John J. McMullen (Owner/Chairman/Governor), Peter McMullen (Vice President), Lou Lamoriello (President/General Manager), Jacques Lemaire (Head Coach), Jacques Caron (Goaltender Coach), Dennis Gendron (Asst. Coach), Larry Robinson (Asst. Coach), Robbie Ftorek (AHL Coach), Alex Abasto (Asst. Equipment Manager), Bob Huddleston (Massage Therapist), Dave Nichols (Equipment Manager), Ted Schuch (Medical Trainer), Mike Vasalani (Strength-Conditioning Coach), David Conte (Director of Scouting), Milt Fisher (Scout), Claude Carrie (Scout), Dan Labraaten (Scout), Marcel Pronovost (Scout)

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D'abord pour les quelques faits divers cocasses et/ou semi-intéressants de cette finale, et bien il s'agissait de la première fois depuis 1980 (New York vs. Philadelphie) que la finale se disputa entièrement dans le même fuseau horaire. Heille on peut pas dire que je ne vous apprends jamais rien...

Il s'agissait également de la première de 9 finales consécutives à ne pas avoir une équipe canadienne dans les finalistes, ce qui demeure le record à ce jour, qui fut toutefois égalé par l'écart entre la présence en finale des Canucks en 2011 et celle du Canadien en 2021. Avant cet écart 1995-2004 (Flames vs. Lightning), le maximum avait été de seulement deux saisons et ce depuis la création du trophée en 1893.

Aussi comme la saison 1994-1995 avait dû être écourtée à seulement 1995 à cause du lock-out, la victoire des Devils fut retardée jusqu'au 24 juin 1995, ce qui était alors la date la plus tardive jamais vue jusque-là. Lors de l'autre finale affectée par un lock-out, celle de 2013, on assista également à une remise le jour de la St-Jean, encore le 24 juin, 2013 cette fois-ci. 

Ce record de date fut ensuite anéanti à jamais (on l'espère crissement) lors des séries compliquées covidiennes de 2020 alors qu'on dut attendre jusqu'au 28 SEPTEMBRE! Je sais, ça fait pas si longtemps mais on dirait que j'en reviendrai jamais de ça... Le lendemain, les joueurs commençaient leur entrainement d'été et le surlendemain c'était le camp d'entrainement...

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Mais bon, assez parlé de ces années de marde. 

Pour ce qui est des joueurs inscrits sur la coupe de 1995 des Devils, il y a plusieurs noms ici qui nous surprennent par le fait qu'on ignorait ou oubliait que le joueur ait remporté la coupe Stanley ou même qu'il avait joué avec les Devils tout court. Ou encore qu'il était encore avec l'équipe à ce moment. C'est le cas des Jim Dowd, Tom Chorske, Brian Rolston ou encore d'un Chris McAlpine. Un gros WTF d'ailleurs pour ce dernier alors que dans ma tête il avait seulement joué pour les Blues. Mais en fait non, il avait été repêché par New Jersey en 1990 et y a seulement joué durant cette saison écourtée de 1995, pour 24 matchs en saison et aucun en séries... Il se qualifiait toutefois pour être gravé car la limite normale de 41 matchs avait été abaissée.

Il y a aussi ces bons vieux cas de joueurs vétérans qui en méritaient finalement une comme Neal Broten, Bruce Driver, John MacLean, Shawn Chambers et Bob Carpenter. Stéphane Richer en méritait bien une deuxième. Bill Guerin, encore tout jeune, devra ensuite attendre en 2009 avec Pittsburgh pour en remporter une deuxième.

Mais donc qui choisir comme véritable joueur «LVEUP-WTF-quessé qu'il fait là lui»? 

Et bien dans ce cas-là, je prends souvent le plus no-name du lot, et ici il s'agit de nul autre que Kevin Dean.

Who the fuck is Kevin Dean?

Et bien l'actuel assistant-entraineur des Blackhawks est un cas super intéressant qui me réjouit beaucoup car lorsque je choisis d'écrire comme ici sans retenue avant de checker de quoi je parle avant de choisir d'en parler, et bien parfois j'ai pas grand chose à dire sur le joueur.

Mais ici non. Joueur de défense, Dean avait d'abord été un choix de 5e ronde des Devils en 1987. Il joua ensuite 4 années dans la NCAA avant de débuter son parcours dans les filiales des Devils. Ce n'est que durant cette saison écourtée de 1995 qu'il parvint finalement à jouer dans la LNH avec le grand club, jouant 17 matchs en saison et 3 en séries. 

Et comme la saison 1995 avait dû voir sa finale être repoussée jusqu'à la fin juin, il n'en était pas le cas dans les mineures, alors que la finale de la ligue américaine fut remportée le 26 mai 1995. Cette finale mettait aux prises les River Rats d'Albany contre les Canadiens de Fredericton et fut remportée par les River Rats, qui étaient alors le club-école des Devils. 

Donc les Devils et leur club-école ont remporté le trophée le championnat de leur ligue respective la même saison, ce qui représentait la troisième fois, et à ce jour la dernière, qu'on assistait à un tel exploit pour une organisation. La première fois avait eu lieu en 1975-76 lorsque les Canadiens remportèrent la coupe Stanley et leur club-école, les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse, remportèrent la coupe Calder. L'organisation répéta ensuite l'exploit la saison suivante, soit en 1976-77.

En plus de Kevin Dean, quelques autres joueurs comme Sergei Brylin et Chris MacAlpine avaient aussi joué avec les River Rats et les Devils durant la saison. Mais Dean est le seul du lot à avoir joué des matchs en séries pour Albany. Il avait alors joué 8 des 14 matchs du parcours des River Rats. Il m'est impossible de vérifier s'il a joué durant la finale contre Fredericton mais s'il a été ensuite choisi en renfort par les Devils quelques semaines plus tard, j'ose imaginer que oui.



J'ignore cependant quels sont les critères pour avoir officiellement fait partie d'une équipe championne de la coupe Calder, mais selon ce que j'ai pu voir, seulement les joueurs ayant joué en séries semblent être considérés. Un joueur comme Sergei Brylin avait joué 67 matchs en saison avec les River Rats mais fut rappelé en fin de saison. Il ne joua aucun match en séries avec Albany et ne semble pas faire partie de la liste de l'équipe championne.

Cela ferait donc de Kevin Dean un des seuls joueurs de l'histoire à avoir remporté la coupe Calder et la coupe Stanley la même saison.  J'ai vérifié avec les deux éditions de Montréal/Nouvelle-Écosse de 76 et 77 et les seuls autres joueurs à avoir gagné les deux coupes comme Dean sont Pierre Mondou et Mike Polich qui avaient tous les deux passé l'entièreté de la saison 76-77 en Nouvelle-Écosse avant de rejoindre le CH comme renforts en finale suite à leur coupe Calder, les deux championnats étant décalés de quelques semaines.

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Ensuite du côté du staff, on a plusieurs des acteurs qui ont avaient forgé cette équipe championne qui quelque 10 ans plus tôt était la risée de la ligue après deux déménagements (Kansas City et Colorado) et la fameuse déclaration «Mickey Mouse» de Wayne Gretzky. On parle ici surtout de Lou Lamoriello mais aussi le propriétaire John McMullen qui avait grandement travaillé à faire partir la franchise du Colorado. 

On retrouve également le coach Jacques Lemaire et son ancien coéquipier comme assistant, Larry Robinson. On retrouve également une première dans cette série car c'est la première fois que je vois l'inclusion du coach du club-école, ici Robbie Ftorek. Ce dernier avait probablement mérité sa place dû à la conquête des River Rats discutée plus tôt. 

Mais ici je porte mon choix sur le vénérable Marcel Pronovost, dont j'ignorais totalement qu'il avait, après une longue carrière qui le mena au temple de la renommée, été à l'emploi des Devils comme recruteur. Mais avant ça il avait tenté sa chance comme entraineur à divers niveaux, notamment comme entraineur des Sabres pendant deux saisons et aussi brièvement des Red Wings. 

C'est en 1990 qu'il devint recruteur au New Jersey, et apparemment qu'il aurait grandement aidé ses patrons à choisir Martin Brodeur au repêchage de 1990. Il demeurera en poste jusqu'à sa mort en 2015.


C'était donc la finale de 1995 et ses noms gravés sur la coupe. Contrairement aux Devils, qui ont incompréhensiblement raté les séries l'année suivante, on se revoit en 1996.