LES NOUVEAUX MYSTÈRES DU SYSTÈME SOLAIRE
1 Mercure ne serait pas à la bonne place
Mercure, première planète du Système solaire : voilà ce que tout le monde apprend à l’école. Mais depuis que la sonde spatiale Messenger est allée l’étudier il y a dix ans, la composition chimique de l’astre pose de sacrées colles aux astrophysiciens.
À tel point qu’ils se demandent si Mercure est bien apparue là où elle se trouve aujourd’hui !
Il faut savoir qu’au sein du nuage de gaz et de particules où se forment les planètes, les éléments chimiques ne réagissent pas tous pareil à la chaleur. Les «volatils» ne supportent pas les hautes températures et s’évaporent très vite, contrairement aux «réfractaires», plus résistants. Pour cette raison, les chercheurs considèrent que le rapport entre l’abondance en potassium (volatil) et en thorium (réfractaire) d’une planète est un bon indice de la température à laquelle elle s’est formée.
BLACKBOULÉE PRÈS DU SOLEIL PAR UN CARAMBOLAGE COSMIQUE?
Sur ordinateur, les scientifiques tentent ainsi de simuler la formation de toutes les planètes du Système solaire. Longtemps, ils ont été persuadés qu’en raison de sa proximité avec notre étoile (moins de la moitié de la distance Terre-Soleil), Mercure avait sans doute connu une formation très chaude et énergétique, de quoi vaporiser une bonne partie de ses éléments volatils. Ils s’attendaient donc à ce que le rapport potassium-thorium mesuré par Messenger soit riquiqui… Sauf que ce fut tout le contraire! Mercure présente un niveau comparable à celui de Mars, située quatre fois plus loin du Soleil. D’où l’idée qu’elle aurait pu se former dans la même région avant qu’un événement inconnu (une collision avec un astre?) ne la catapulte au premier rang. L’autre hypothèse serait que ces éléments volatils aient été déposés plus tard par des # comètes# (zoom p. 51) passant dans les environs. Mais elle ne marche plus si la quantité de ces éléments est trop importante.
Or, pour l’instant, impossible de le dire car les données disponibles ne sont pas suffisamment précises. La sonde , qui arrivera dans les environs de