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BRET EASTON ELLIS Le seigneur des paranos

’est peu dire que l’écrivain américain Bret Easton Ellis a marqué son époque: en 1985, il sidérait le lectorat américain avec description radicale des turpitudes de la jeunesse dorée californienne livrée à elle-même. En 1991, il crée le scandale avec qui rassemblait l’avidité du capitalisme financier et la violence de l’Amérique en un même personnage de trader assassin. Autant de textes qui semblent aujourd’hui de petites capsules contenant l’atmosphère du temps de leur rédaction. Mais de même qu’aucun alpiniste ne peut passer sa vie accroché aux sommets, aucun écrivain ne peut faire corps ad avec les toutes dernières névroses: là, il ne s’agissait plus de tirer une esthétique de l’esprit compassionnel du nouveau millénaire, mais bien de le critiquer à l’aune du passé. Dès lors, on pouvait se demander si le moteur romanesque qui animait l’auteur, et qui jusqu’ici carburait à l’air du temps, ne s’était pas détraqué pour de bon. D’autant qu’Ellis affirmait à tour d’entretiens qu’écrire de la fiction ne l’intéressait plus, et qu’il se consacrait à la rédaction de scénario, ou à son podcast, composé d’entretiens avec des personnalités du cinéma. Mais en 2020, les auditeurs dudit podcast ont eu droit à une confession curieuse, suivie du premier chapitre d’un nouveau roman,

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