Succès Damné: Thriller
Par Edouard Liegeois
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À propos de ce livre électronique
Jusqu'où Jacob sera t-il prêt à aller pour réaliser ses ambitions littéraires ?
Un visiteur arrive au parloir. Il se présente comme étant un journaliste du nom de monsieur Cole. Hormis son avocat, ce mystérieux inconnu est la première personne à venir voir Jacob en prison. Ce qu’il lui propose, c’est d’enfin raconter sa version des faits. D’enfin expliquer au monde les raisons qui l’ont poussé à commettre le crime qui l’a conduit ici.
Jacob est un jeune scénariste New-Yorkais qui souhaite réaliser son rêve : vivre de ses écrits. Après une nouvelle déception lors d’un entretien avec un producteur, il se rend compte que son travail dans un petit restaurant est bien loin de représenter la vie dont il a toujours rêvé. C’est pourtant dans ce restaurant qu’il va rencontrer la personne qui va changer son existence.
Jusqu’où sera-t-il prêt à aller pour nourrir ses plus profondes envies ? Entre persévérance, amour et fantôme du passé, la route sera sinueuse et semée d’embûches. Sera-t-il capable d’abandonner son désir ou commettra-t-il l’impensable pour le réaliser ?
Découvrez-le sans plus attendre dans ce roman qui vous surprendra jusqu’à la dernière page.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Edouard Liégeois est un auteur belge de 26 ans. Après des études universitaires à Namur puis à Louvain-La-Neuve, il obtient son diplôme de Maître en droit. Passionné par le cinéma et la rédaction, ce jeune juriste se lance dans l’écriture de son premier roman en 2020, un thriller intitulé ‘Succès damné’.
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Aperçu du livre
Succès Damné - Edouard Liegeois
Edouard Liégeois
Succès damné
Thriller
ISBN : 979-10-388-0211-7
Collection : Rouge
ISSN : 2108-6273
Dépôt légal : octobre 2021
© couverture Ex Æquo
© 2020 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de
traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays
Toute modification interdite
Éditions Ex Æquo
6 rue des Sybilles
88370 Plombières LesBains
www.editions-exaequo.com
Chapitre 1
L’homme qui se trouvait en face de moi m’était inconnu. Il me paraissait relativement calme compte tenu des circonstances. Après quelques instants assis, à soutenir son regard, je pris le téléphone qui se trouvait sur ma droite. Une voix rauque à l’autre bout du fil me dit alors :
— Bonjour, monsieur Johnson. Mon nom est Gareth Cole. Je suis reporter pour le New York Times. J’aurais aimé parler avec vous de la raison pour laquelle vous vous trouvez là. Vous n’êtes pas sans savoir que votre affaire a fait grand bruit dans la presse.
— Et qu’est-ce qui peut bien vous faire croire que j’ai la moindre envie de vous raconter quoi que ce soit, monsieur Cole ?
— Vous êtes célèbre, monsieur Johnson. Le monde a entendu parler de vous, de votre film. Les quelques rares personnes qui ne vous connaissaient pas savent maintenant qui vous êtes et pour quelles raisons vous êtes ici.
Il s’interrompit un instant avant de reprendre :
— Vous vous sentez bien ici ? Les gens sont agréables avec vous ? La nourriture est bonne ?
Il marqua un autre instant de silence avant de continuer :
— Vous savez que vous risquez d’être transféré ailleurs, n’est-ce pas ? Dans un endroit bien moins confortable que celui dans lequel vous vous trouvez actuellement. Peut-être qu’un article relatant votre version des faits ferait pencher la balance de l’opinion publique ? Dans les rumeurs les plus folles que j’ai pu entendre, certains disent que vous pourriez être transféré dans une prison fédérale. Est-ce que le nom de Rikers Island vous évoque quelque chose ? Je suppose que oui. Les histoires sur cet établissement et ses conditions de détention en font cauchemarder plus d’un en prison, je me trompe ? Dites-vous bien que la plupart de ces prétendues rumeurs sont vraies.
Il s’arrêta à nouveau.
— De plus, ne devez-vous pas la vérité au monde et aux personnes qui vous ont tant acclamé ? Je vous donne la possibilité de leur offrir votre version des faits parmi toutes celles qui circulent et vous décrivent comme un monstre.
— Je ne dois rien à personne, lui répondis-je.
Hormis mon avocat, cet homme dont je ne savais presque rien était la première personne à me rendre visite.
Une grande vitre sale et griffée me séparait de ce journaliste. Petit à petit, les personnes installées dans les différents parloirs commencèrent à parler plus fort. Le gardien poussa un cri et les gens présents dans la salle se remirent à s’exprimer de manière discrète, comme si seul le chuchotement était autorisé. En réalité, les sons qui sortaient du combiné du téléphone étaient à peine audibles, même lorsque les détenus assis à côté de nous discutaient calmement. De petits panneaux en acier étaient installés entre chaque personne pour accorder un semblant d’intimité. Des chaises grises métalliques étaient fixées au sol. Le dossier trop éloigné du siège ne permettait pas de s’installer confortablement. Certainement, dans le but que les visiteurs ne s’attardent pas aux parloirs.
Je ne savais pas en expliquer les raisons, mais ce monsieur Cole me poussait à lui faire confiance. Je lui dis alors :
— Mon histoire est longue et compliquée.
Le journaliste me répondit :
— J’ai tout mon temps.
— Vous peut-être, mais les visites ont un temps limité.
— Alors je reviendrai jusqu’à ce que vous m’ayez raconté l’entièreté de votre récit.
Bien habillé, l’homme aux cheveux bruns, aux petites lunettes et à la barbe courte devait avoir une quarantaine d’années. Je tournai la tête vers les autres parloirs observant les moindres détails. Sur ma droite, deux hommes discutaient. Ils semblaient heureux de se voir. Probablement deux frères ou deux amis. Encore plus loin se trouvait un homme bien plus âgé que moi. Face à lui, une femme assise le regardait tendrement en appuyant sa main sur la vitre qui les séparait. Les deux avaient des larmes qui coulaient le long de leurs joues. Sur ma gauche, à côté du mur, un jeune garçon parlant à une femme qui devait être sa mère clamait aussi fort qu’il le pouvait qu’il était désolé. À cet instant précis, je m’imaginais libre, dans mon salon, voyant la scène que j’étais en train de vivre dans un bon polar à la télévision. Je serais alors enfoui au fond de mon canapé, captivé et attentif à cet homme dont tout le monde attendait la réponse. Mais cette scène était réelle et j’étais en train de la vivre. Perdu dans mes pensées, le toussotement de mon visiteur me ramena à la dure réalité.
— Je ne saurais même pas par où commencer, lui dis-je.
— Commencez par ce que vous voulez. Le début, la fin, c’est vous qui décidez. Pourquoi ne débuteriez-vous pas par cette soirée de février, il y a quelques mois ?
— Bien.
Je pris une grande inspiration.
Chapitre 2
Je me souviens de ce soir-là comme si c’était hier.
Je me tenais debout, immobile et paralysé devant cette foule dont les regards étaient braqués sur moi et la statuette que je tenais dans ma main droite. Je pris quelques secondes pour réaliser ce que j’étais en train de vivre. Des sourires sur les visages de certains, des airs interrogateurs sur ceux des autres, tous se demandant quel discours j’allais bien pouvoir tenir. Cette assemblée littéralement pendue à mes lèvres attendait en vain que je vienne briser le silence pesant qui régnait jusqu’alors dans la salle. Ma gorge se nouait et mes mains tremblaient, mais j’étais si fier et heureux de me tenir devant eux. Eux qui avaient toujours représenté pour moi des modèles, des icônes et des sources d’inspiration. Je pris enfin la parole :
— Pour beaucoup dans notre domaine, la gloire n’est que relative. Certaines œuvres extraordinaires paraissent, mais n’ont pas l’engouement qu’elles méritent, alors que d’autres rencontrent un succès qui dépasse toutes les attentes. Tout n’est cependant qu’une question de perspective. La plus grande fierté que je peux évoquer avec vous, ce soir, est la reconnaissance par mes pairs, c’est-à-dire vous. Et vous n’imaginez pas ce que cette récompense représente à mes yeux.
Ils n’avaient en effet pas la moindre idée de ce que j’avais dû traverser pour en arriver là. Personne n’aurait pu savoir et personne ne saurait jamais. Ou du moins, c’est ce que j’aurais espéré. Je repris après quelques instants :
— Le film qui me vaut cette récompense ce soir n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il ne représente qu’une infime part de ce que vous connaissez de moi. Nombreux ont été les échecs et les désillusions avant d’arriver aujourd’hui devant vous. Donner une matérialisation à des lignes manuscrites est un projet difficile et complexe qui nécessite un travail d’équipe et bien que je sois celui qui en ai écrit le scénario, c’est aux membres de cette équipe que je voudrais rendre hommage. Ce sont eux qui ont su transformer mes mots en images et qui ont permis de créer ce film dont je suis si fier. Je terminerai par saluer le travail des autres nominés qui est tout aussi remarquable. C’est grâce à vous que le cinéma est aujourd’hui capable d’offrir une telle diversité et une telle qualité au septième art. Merci et bonne soirée à tous.
Je quittai alors la scène sous une pluie d’applaudissements qui continua à résonner dans mes oreilles longtemps après la fin de la cérémonie. Il s’agissait d’un sentiment incroyable, indescriptible. Le plus fort que j’ai pu ressentir de toute ma vie. Je réalisais enfin le rêve après lequel j’avais tant couru. Mais à quel prix ? Avec quelles conséquences ? Avais-je réellement vendu mon âme au diable pour tout ceci ? Certainement, mais qu’importe. Ce qui m’arrivait pour l’instant était tout ce que j’avais toujours souhaité : écrire et parvenir à en vivre. À une exception près, le scénario pour lequel je venais d’être primé n’était pas le mien.
Chapitre 3
Pour comprendre les évènements qui m’ont amené ici, il fallait revenir environ trois ans en arrière. Trois longues années avant cette cérémonie qui m’avait récompensé.
Je courais sous une pluie battante, trempé jusqu’aux os en sachant que je serais de toute façon en retard à mon rendez-vous. Les flaques d’eau jonchaient le trottoir et m’éclaboussaient un peu plus à chaque enjambée. Mes nouvelles chaussures que j’avais oublié d’imperméabiliser étaient trempées. J’aurais dû m’en occuper plus tôt, mais j’avais, une fois de plus, commis l’erreur d’écouter le bulletin météorologique. Un timide soleil derrière une alternance de nuages avait été annoncé. Résultat : je n’avais ni parapluie ni veste et je savais que mes chaussures seraient irrécupérables. Le costume bon marché que j’avais acheté il y a plusieurs années et qui, à l’époque, m’avait coûté le peu d’économies qu’il me restait, avait cette fois-ci intérêt à me porter chance.
Le ciel gris ardoise qui s’étalait à perte de vue n’annonçait pas vraiment d’améliorations. Le bruit des gouttes qui s’écrasaient dans les flaques me rappelait celui que j’avais dû endurer pendant mon enfance. La maison de mes parents dans laquelle j’avais grandi n’offrait pas beaucoup de place. Mes parents avaient donc aménagé une chambre sous les combles où j’avais pour seule et unique source de lumière une fenêtre de toit. Avec les années, le store délavé n’occultait plus du tout la clarté du soleil. C’est dans cette chambre que j’avais passé la majorité des nuits de mon enfance. À chaque fois qu’il pleuvait, les gouttes d’eau qui s’abattaient sur la fenêtre faisaient résonner un bruit qui m’empêchait de trouver le sommeil.
J’arrivai enfin devant l’imposant bâtiment se trouvant dans le centre-ville. Une fois passé la porte, toute l’eau que mes vêtements paraissaient avoir absorbée se déversa dans le grand hall d’entrée, sous l’air dubitatif de l’homme installé derrière les bureaux de l’accueil.
— Je suis désolé, dis-je d’un air maladroit.
Ce dernier levant les yeux vers le ciel me demanda quelque peu agacé :
— Vous avez rendez-vous ?
— Oui, à quinze heures.
Il se décala de son ordinateur et me regarda comme s’il venait seulement de se rendre compte que j’étais là. D’un air méprisant, il reprit :
— Il est quinze heures trente.
Il y avait des journées comme ça, où tous les éléments semblaient s’acharner contre moi. Et ces dernières années, cela arrivait trop souvent.
J’avais toujours considéré qu’il existait deux manières de décrire une scène lorsqu’une personne se prête au jeu de l’écriture. La première consistait à décrire tout ce qui se trouvait dans celle-ci, chaque détail, chaque couleur, chaque spécificité qui entouraient le personnage. La deuxième décrivait les éléments phares d’une scène et tout ce qui n’était pas essentiel à la narration, était volontairement laissé de côté dans le but de laisser libre cours à l’imagination du lecteur. Si je devais me prêter à cet exercice de description, j’opterais pour la première méthode. Je commencerais par analyser son apparence. L’homme derrière le bureau avait des cheveux courts et noirs, brossés sur le côté. L’esquisse d’une barbe naissante. Un pantalon bleu en velours côtelé avec une veste de costume dépareillée. Première fausse note. Ensuite, pour agrémenter le tout, des chaussures noires et des chaussettes marron. Deuxième erreur. Le coup de grâce ? Son horrible nœud papillon à pois. À ses yeux se voyait-il peut-être comme l’auteur d’un style exubérant, mais élégant, le plaçant sur les hautes marches du podium de l’homme moderne et conquérant du vingt-et-unième siècle. La réalité paraissait toute autre. Sur son bureau, la couche de poussière visible à l’œil nu ainsi que les feuilles éparpillées témoignaient visiblement de toute sa maniaquerie de l’ordre et de la propreté. Dans sa corbeille, les papiers de fast-food entassés, révélaient quant à eux le fin gourmet qu’il devait être. Peut-être était-il ce genre de personne à prendre un abonnement à la salle de sport sans jamais y avoir pourtant mis les pieds hormis au moment de l’inscription.
Je lui répondis alors avec assurance :
— Vous annoncerez dans ce cas à monsieur Benonzo qu’il n’a pas pu recevoir le rendez-vous le plus important de sa carrière, car, vous, ne m’aurez pas laissé le voir.
Dix minutes plus tard, je me trouvai