Chaos: Ramdam chez les Salafistes
Par Dan Devannes
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À propos de ce livre électronique
Ces deux anciens de l’Algérie sortiront-ils indemnes de cette « enquête » ?
Dans ce conte politico-fantastique, Dan dénonce l’islamisation radicale. Ses deux héros nous plongent dans le malaise des cités de banlieue. L’auteur mêle humour, cynisme et violence pour évoquer une réalité dramatique qui nous touche tous.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Dan Devannes a exercé des métiers aussi divers que chaudronnier, illustrateur, décorateur pour le cinéma, barman, magicien professionnel, ce qui lui offre voyages et culture au gré de ses déplacements. De retour en France, il crée avec son épouse catalane un hôtel pour chiens et chats qu’il construit de ses mains dans les plaines du Roussillon. Il est également auteur de plusieurs BD, d’un livre d’art Croquis au cœur de Sitgès et d’un roman Mon chien… ce héros.
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Aperçu du livre
Chaos - Dan Devannes
Éditions Encre Rouge
img1.jpg7 rue du 11 Novembre – 66680 Canohes
Mail : contact.encrerouge@gmail.com
ISBN : 978-2-37789-691-2
Dépôt légal : Décembre 2021
Dan Devannes
Roxane Hochelaga Co
Chaos
Ramdam chez les salafistes
Du même auteur aux Éditions Encre Rouge :
Meurtres à la maison de retraite, 2019.
Embrouilles à Madrid, 2020.
Le titre turc est : Chaos
Selefiler arassinda Ramdame
Traduction de SHILHAHA Qamar. Ce roman est un conte politique. Les auteurs dénoncent les conformismes du temps présent, l’islamisation radicale et l’application de la Charia dans tous les quartiers : de Paris à Grenoble, de Toulouse à Strasbourg, Marseille, et de bien d’autres endroits.
Elle était mon amie, photographe freelance rencontrée à Visa pour l’Image à Perpignan. Elle m’avait suggéré à cette époque d’écrire une histoire d’anticipation avec pour sujet : l’enlèvement d’une femme professeur et d’un étudiant juif homosexuel, bien avant l'assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste en octobre 2020 dans la commune d'Éragny dans le Val d'Oise.
« Si un jour, un groupe d’hommes et de femmes fatigués de voir la France défigurée, traumatisée, « maquée » par ces migrants trafiquants de drogue et de femmes, imposant leurs lois venues des territoires Africains ou Arabes se rebiffe, alors on verra si la France est prête à voiler ses femmes et à prier cinq fois par jour. »
Elle avait tracé les grandes lignes de cette révolte possible. Un roman qui fait froid dans le dos ? Non, quand on voit les photos des journaux ou les images à la télévision, les manifestations anti–blancs, tasse de thé de tous ces bobos de gauche ou d’extrême gauche écolo, qui ne voient que la repentance de la France pour l’Algérie et la négritude.
« Je ne souscris ni à l’idéologie victimaire de l’extrême gauche, ni au racisme de l’extrême droite » disait-elle. Ce roman semble presque trop irréel et bien en dessous de la réalité de la vie de tous les jours pour les musulmans modérés, dont la vie est pourrie et menacée par les trafiquants de drogue, qui alimentent le terrorisme.
Mon amie Roxane Hochelaga était Kurde, combattante Peshmerga, elle a trouvé la mort à Musil (Mossoul seconde ville d'Irak). Son corps n’a jamais été retrouvé.
PAIX À SON ÂME -
CHAPITRE PREMIER.
Ce dimanche matin de juin 1955, il faisait un temps magnifique, une douce chaleur. Une brise légère soufflait sous les robes des filles découvrant leurs jambes. Conrad se préoccupait ce matin-là de voir sous les jupes des filles, comme le chante si bien Souchon aujourd’hui. Son frère et lui étaient un week-end sur deux chez leur père qui demeurait rue Henri Barbusse à la Courneuve. Tous les dimanches, ils l’accompagnaient au café « Les quatre chemins », café, restaurant et surtout PMU pour y faire le tiercé. Leur père y retrouvait ses amis et un certain Saïd pour faire les turfistes du dimanche comme beaucoup de Français à cette époque, qui privilégiaient le PMU aux champs de courses.
Avec leur argent de poche, les frangins achetaient des illustrés au kiosque à journaux, posé sur le trottoir comme un manège, juste en face du café. La brise agitait comme des petits drapeaux les Unes des journaux consacrés aux turfistes comme autant de promesses de bons tuyaux.
Les frangins étaient assis à une table près de la baie vitrée donnant sur le boulevard pour voir passer les filles en sirotant un diabolo menthe. Du haut de ses quatorze ans, Conrad s’imaginait avoir beaucoup de succès, mais son frère Jack, âgé de seize ans, le faisait redescendre de son nuage de séducteur en herbe.
⸺ Elles te regardent en souriant parce que ta tête est comique ! Tu as les cheveux en brosse et malgré cette coupe, tu n’arrives pas à discipliner les deux ou trois épis de ta tignasse.
Il avait raison, seul l’usage d'une quantité immodérée d’un tube de « PENTO » y parvenait et uniquement les jours de grandes occasions : mariage, enterrement, fête de fin d’année, familiale ou scolaire ! En ce qui concerne la fête de fin d’année scolaire, étant rarement appelé pour une remise de prix, la mère de Conrad ne voyait pas l’utilité d’un tel investissement…
Si ! Une fois, j’ai eu droit à un tube et demi de « PENTO ». J’avais obtenu le meilleur résultat de toute l’école pour la vente des timbres, pour la Polio. À ce titre, j’ai eu un énorme dictionnaire, remis par ma maîtresse préférée, celle qui m’envoyait sous le bureau en punition et croyez-le, cher lecteur, cela n’en était pas une, bien au contraire. Elle est responsable de mes premiers émois amoureux. J’aurais pu devenir un champion de géographie, vu le nombre de cartes de France que j’ai laissées dans les draps. Mon attachement, encore aujourd’hui, aux porte- jarretelles date de cette époque. L’Annapurna de l’érotisme… Mais quand j’y repense, elle y trouvait un certain plaisir, pour m’avoir laissé toucher ce petit morceau de cuisses chaudes, entre le dessus du bas et la culotte en soie, où quelques poils dépassaient de chaque côté, ce qui ajoutait à mon bonheur une excitation supplémentaire. C’était autrement plus bandant que ces chattes rasées d’aujourd’hui ; façon ticket de Métro... bien que je connaisse des minous qui sont plus un ticket restaurant ! Attention ! Je ne dis pas tablier de forgeron… mais presque.
Toujours est-il que jamais ma maîtresse ne m'a fait de remontrances. Sans être un élève intelligent, mais pas plus bête qu’un autre, j’avoue avoir passé beaucoup de temps sous ce bureau qui était fermé devant à la vue des autres élèves. Une période magnifique que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Les Frères Musulmans qui maintenant sont dans tous les rouages de l’Administration ne le toléreraient pas et la burqa (de l’Arabe « voile ») n’est pas le vêtement idéal pour exposer ses gras-doubles. Ce que n’avait pas ma jolie maîtresse.
Le bar à cause du PMU était extrêmement bruyant. Les turfistes s’échangeaient leurs tuyaux, persuadés que le leur était meilleur que celui de l’autre. La pince à la main, ils poinçonnaient à tout-va, presque autant que le poinçonneur des Lilas de la station de Métro, chanté avec talent par Serge Gainsbourg. Le carrelage était maculé de confettis mélangés à la sciure de bois. Tout à la lecture de nos illustrés, des cris nous sortirent mon frère et moi de nos chevauchées en compagnie de Roy Rodgers et de Texas Cow-boy. Saïd venait de se faire égorger d’une oreille à l’autre. Il était 12 heures 45.
Occupé au comptoir à choisir les bons chevaux avec son ami, Eugène Talerdain notre père tournait le dos à la rue. Ni l’un ni l’autre ne virent arriver les agresseurs. Mon père fut légèrement blessé au bras dans sa tentative d’arrêter ces lâches assassins.
L’enquête n’apporta rien que tous les Arabes ne connaissaient pas déjà pour le subir tous les jours. Le racket entre les partis politiques qu’étaient le FLN{1} et le MNA{2}, leurs hommes de main qui tuaient tous ceux qui refusaient de cracher au bassinet... Au début de cette guerre fratricide, il y avait quelques récalcitrants au paiement de l’impôt révolutionnaire, vite rentrés dans le rang, soumis par la terreur de l’assassinat.
Debout, mon frère et moi, comme les adultes, regardions Saïd glisser vers le sol soutenu par notre père, le corps agité de soubresauts. Le sang au rythme de son cœur envoyait des giclées sur Eugène, comme une prostate décadente.
Confrontés pour la première fois à la mort en direct, mon frère et moi étions écœurés par la lâcheté de ces gens. À cette époque, la mort on ne la voyait qu’au cinéma, dans les Western, les films de cape et d’épée ou les policiers. Pas de télévision dans la plupart des maisons, par conséquent, nous étions épargnés de toute cette violence.
Le lundi matin, je racontais tout à mon ami Ali, qui avait fait la Communale avec moi, rue de la Guadeloupe qui donnait dans la rue Pajol dans le 18° Arrondissement. Il n’était pas étonné. Son père tenait un café rue d’Aubervilliers, à l’angle de la rue Riquet et son oncle tenait également rue de Flandres un magasin de fruits et légumes. Tous deux étaient soumis à l’impôt révolutionnaire. Ils étaient rackettés soit par le FLN ou le MNA, souvent les deux à la fois. Le prix à payer pour rester en vie.
Nous habitions mon frère et moi, avec maman, dans un très vieil appartement (référence à Charles Aznavour) au 74 rue d’Aubervilliers, qui en fait était une loge de concierge, un immeuble de la vie urbaine. Un vrai luxe à cette époque grâce au deuxième mari de notre mère, qui, en tant que policier, était prioritaire pour obtenir une loge de concierge, comme la plupart des autres policiers.
En ces temps d’insécurité, les syndics d’immeubles aimaient avoir des flics dans les loges, c’était rassurant pour les locataires. Le va-et-vient de collègues venant boire le café ou l’apéro le prouvait. Les voitures de police, les cars ou les vélos des hirondelles qui stationnaient régulièrement devant l’entrée de l’immeuble pouvaient décourager les voleurs et autres démarcheurs. Bien qu’à cette époque, peu d’agressions envers les Français soient à déplorer, la suite prouva le contraire. Il y eut la mort de mon ami Ali, de sa petite sœur et de ses deux parents tués dans l’explosion du petit café, ou les Chibani{3} jouaient aux dominos en sirotant un bon « kawa » ou un thé à la menthe. Puis la mort de notre copain Hubert et de toute sa famille qui habitait à l’étage derrière le café, qui exploitait une petite fabrique de biscottes dans l’arrière-cour. Ils furent les premières victimes des terroristes. Aujourd’hui, on dirait : « victimes collatérales ». À cette époque, ce mot était très peu employé.
Depuis cette nuit-là, la haine des Arabes nous avait envahis, ignorant que le pire était à venir. Pourtant, avec Maurice, Ali, Kennouche, Achmi, la jolie Sarah et son frère Samuel, nous l’aimions notre quartier. Les rues avaient des noms qui nous faisaient voyager : Place du Maroc, rue de Kabylie, rue de Tanger, rue de Crimée... On traversait la rue de Flandre pour rejoindre le Canal de L’Ourcq qui était pour nous, notre Mer du Nord.
Tous ces Chibani, venus travailler en France durant « Les Trente Glorieuses » eux non plus ne reconnaissaient pas leur quartier, notre quartier, celui que nous partagions. La peur s’installait, les Fatmas recommandaient à leurs enfants de ne plus jouer avec les Français ni avec les Juifs, par peur des représailles.
Loin de l’image officielle, c’est à une « guerre de terreur » que s’est livrée le FLN. À son actif, entre 1954 et 1963 : entre 200 et 500 morts. Exactions, assassinats… Engagé dans une « guerre de terreur » contre la France et la population musulmane, le FLN a multiplié les massacres, ignorés par « les biens–pensants » mais confirmés par des notes et rapports « confidentiels », écrivait Arnaud Folch dans le numéro 21 Hors-Série de Valeurs Actuelles.
Les photos effroyables furent publiées en 1957 dans un document officiel intitulé : Aspects véritables de la rébellion Algérienne, édité par le ministère de l’Algérie, alors dirigé par le socialiste Robert Lacoste, sous les ordres du Président du Conseil et successeur de Pierre Mendès France, le radical Maurice Bourgès-Maunoury. Icône de la « négritude » et futur Président de la Côte d'Ivoire, Félix Houphouët-Boigny, ministre d’Etat est numéro deux du gouvernement… Objectif de cette publication : révéler au grand public les atrocités commises par les indépendantistes. Loin, très loin de l’image de « libérateur »… « Nous avons été contraints de répondre par des faits et des documents irréfutables dans leur brutalité et leur horreur, prévient le ministère. Ces documents, nous ne les aurions jamais livrés à la connaissance de l’opinion si les bourreaux n’avaient pas entrepris de se présenter en victimes, si les criminels ne s’étaient pas mués en accusateurs. »
Suivent 154 pages, pour la plupart de photos prises sur les lieux d’exactions perpétrées par le FLN et L’ALN : des centaines de corps ou morceaux de corps, y compris de femmes et d’enfants décapités, écorchés, mutilés, égorgés… Des musulmans le nez et les lèvres découpés quand ils sont considérés comme impies, leurs parties génitales enfoncées dans la bouche lorsqu’ils sont condamnés pour « traîtrise »… Par respect pour les victimes et leurs descendants, nous avons décidé de ne publier aucune photo.
***
L'épisode décrit ci-dessus par le ministère ne parle pas des troufions appelés sous les drapeaux pour faire la guerre en Algérie, qui en quarante-cinq jours se trouvaient expédiés pour certains après un stage pré AFN (Afrique du Nord), brevetés parachutistes et largués en Algérie pour guerroyer contre les félouses{4}
Je passe sur les sévices institués par les officiers et sous-officiers pour endurcir ces pauvres appelés. Je parle de mon régiment, le 1°RPIMA, cantonné à Bayonne où je me suis retrouvé dans les commandos pour avoir oublié de me présenter à la caserne le jour venu. J’avoue que l’armée m’avait viré (rupture de contrat) trop encombrant à Bizerte{5}. Le motif : je désobéissais trop souvent à mon chef de groupe, le Sergent Damalix, plus jeune sergent de France, qui n’était tendre avec personne et encore moins avec moi. Sachant que j’étais là uniquement engagé volontaire (tu parles) par mon beau-père, pour ne pas rejoindre mes potes que l’on appelait « blousons noirs » à la prison de Fresnes, on me reprochait quoi ? De mettre trop d’ardeur à piéger les appartements que récupéraient les Tunisiens lors de l’abandon ou du repli de nos positions, poussés par L’OTAN.
À partir du 17 septembre 1961 sous la conduite du Consul de France Jeannot et cinq officiers désignés par l’Amiral Amman, grand patron de la base de Bizerte, le consul de France donna l’ordre d’évacuation. Au fur et à mesure que nous quittions les lieux, c'était une défaite de plus pour la France. C’est là que j’ai vraiment pris mon pied à mettre en œuvre tout ce que l’on m’avait appris : une grenade accrochée intelligemment à l’intérieur de la réserve d’eau des W.C et boum chaque fois qu’un melon allait pisser ou chier. Il venait de tirer la chasse d’eau, une grenade quadrillée plus le réceptacle en fonte, bonjour les dégâts. À chaque explosion, les fenêtres encore munies de vitres explosaient avec de gros morceaux de barbaque sanguinolents qui tombaient comme des feuilles en automne sur les trottoirs parisiens ou en Province. Il y avait un autre engagé, un Marseillais. Lui, son plaisir, c'était les portes de squares et jardins et avec la même technique.
J’aimais bien également les pieds de lits, autre mode d’emploi sans grenade, juste des petites mines anti-personnelles calées sous un seul pied. Ces abrutis, dès qu’ils récupéraient leur piaule, ils se jetaient sur leur plumard, tellement heureux de notre départ qu’ils ne remarquaient pas que le lit était de guingois et là, re boum ! Et bien pour ces faits, l’Armée choisit de me libérer avant la fin de mon contrat, ce qui n’a pas arrangé mes rapports avec Riton les belles savates. Mon beau-père m’accusa d'avoir fait exprès de me faire virer uniquement pour l’emmerder et pour nuire à sa carrière. Pour ça, il n’avait nullement besoin de ma participation, il le faisait très bien lui-même…
Par conséquent, je ne voyais pas bien la raison de ma présence en Algérie vu que mon frère Jack y était déjà en tant que parachutiste à la compagnie de livraison air à Blida et décoré déjà, pour des faits d’Armes. Notre oncle qui ne s’appelait pas Charly, mais Émile, Milo pour ses hommes, était commandant d’une garnison de Parachutistes. J’estimais qu’il y avait suffisamment de Talerdain en service au Bled et qu'on pouvait se passer de Conrad Talerdain.
Ce n’était pas de l’avis du ministère des Armées qui m’avait logé (trouvé), grâce à un article élogieux sur notre resto. Un midi en plein service, comme le font si bien les services de l’état actuellement pour contrôler les restaurateurs et jeter le doute de la qualité de l’établissement pour les clients présents, on a vu débarquer en cuisine deux gendarmes. La « Grande Muette » avait de la gueule et du ressentiment envers ceux qui ne voulaient pas aller en AFN. On m’avait viré sans solde, qu’ils se démerdent sans moi.
***
Deux pandores de St Tropez débarquent au restaurant « La Googoolina » à la plage des Graniers, pour m’embarquer manu militari, les bracelets aux poignets comme un dangereux malfrat, devant les clients éberlués. On aurait pu leur faire croire, que c’était une nouvelle scène pour un des films des Gendarmes de St. Tropez, mais les Gendarmes de St Tropez, se sont fait connaître seulement en 1964, dans le film de Jean Girault ; mettant en scène De Funès, Galabru etc.
On m’arracha ni plus ni moins un morceau de ma chair. Nous avions créé l'établissement mon associé et moi. Giovanni Gresko était plus âgé que moi et pouvait financer l’établissement car il avait beaucoup de fric après avoir mis à l’amende le fils d’un diplomate Sud-Américain. Giovanni Gresko a prétendu lors de son procès avoir perdu tout l’argent aux courses de chevaux et dans les soirées chaudes, très chaudes ce qui nous a permis de créer ainsi la première paillote après sa sortie de prison avec de l’argent bien mal acquis, que Dieu nous pardonne. Elle se trouvait au bout du chemin caillouteux qui conduisait au cimetière. C'était bien avant le club 55 et tous ceux qui s’y sont greffés depuis, de St.Tropez à Ramatuelle.
Il m’arrivait fréquemment quand je rentrais du marché, d’arrêter ma pétrolette chargée de cageots de légumes de poisson et de viande pour fumer une cigarette, assis tout au bout du cimetière sur le muret de pierre surplombant la mer. À cette époque pas d’obligation pour le transport d’avoir des caisses réfrigérées : de la glace sur le poisson, la viande emballée dans des torchons et