« Amiodarone » : différence entre les versions

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→‎Effets secondaires : en fait, pneumopathie rare à la poso usuelle
 
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| DCI =
| nomIUPAC =
| synonymes = Cordarone® (France)
| CAS = {{CAS|1|9|5|1|2|5|3}}
| EINECS = {{EINECS|2|1|7|7|7|2|1}}
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L'amiodarone possède par ailleurs une activité antagoniste alpha et bêta-adrénergique non compétitive. Enfin, son activité de vasodilatation des [[artère coronaire|artères coronaires]] a conduit à son utilisation comme médicament antiangoreux.
 
Les effets sur l'électrophysiologie cardiaque de l'amiodarone différentdiffèreraient toutefois selon la voie utilisée, orale ou intraveineuse<ref>Wellens HJ, Brugada P, Abdollah H et al. [http://circ.ahajournals.org/content/69/1/120 ''A comparison of the electrophysiologic effects of intravenous and oral amiodarone in the same patient''], Circulation, 1984;69:120–124</ref>.
 
== Pharmacocinétique ==
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== Efficacité ==
 
Il est utilisé dans le traitement des [[troubles du rythme cardiaque]], qu'ils soient ventriculaire ou supra-ventriculaire. L'amiodarone est alors le meilleur antiaryhtmique endu termespoint dde vue de l'efficacité<ref name="van Erven 2010"/>. Son emploi est essentiellement limité par ses effets secondaires à long terme, ce qui en fait un traitement de seconde intention. Il a cependant l'avantage d'être peu dépresseur du muscle cardiaque (contrairement à d'autres antiaryhtmiques) et reste l'antiarythmique de choix en cas d'[[insuffisance cardiaque]].
 
Il est ainsi utilisé pour réduire une [[fibrillation atriale]]<ref name="Khan 2003"/>.
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L'amiodarone peut induire d'autres effets secondaires extra-cardiaques, surtout s'il est utilisé à fortes doses ou pendant une durée prolongée :
 
* [[Pneumopathiepneumopathie interstitielle]] : il s'agit d'un des effets indésirables les plus fréquents (jusqu'àenviron 105 % des sujets traités<ref>Schwaiblmair M, erghaus T, Haeckel T, Wagner T, von Scheidt W, [https://link.springer.com/article/10.1007/s00392-010-0181-3 ''Amiodarone-induced pulmonary toxicity: an under-recognized and severe adverse effect?''], Clin Res Cardiol, 2010;99:693–700</ref>) et les plus graves de l'amiodarone. L'évolution rapide vers la fibrose pulmonaire et une évolution fatale sont possibles. L'arrêt du traitement par l'amiodarone est indispensable, éventuellement associé à un traitement par [[corticoïde]]s. Le diagnostic est porté soit par [[tomodensitométrie|scanner]]<ref name="Siniakowicz 2001"/> soit par [[lavage broncho-alvéolaire]]. Cette complication dépend de la dose quotidienne administrée<ref>Dusman RE, Stanton MS, Miles WM et al. [https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/01.CIR.82.1.51 ''Clinical features of amiodarone-induced pulmonary toxicity''], Circulation, 1990;82:51–9</ref> et ne dépasse pas 2% à 200 mg par jour<ref>Tsaban G, Ostrovsky D, Alnsasra H et al. [https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/01.CIR.82.1.51 ''Amiodarone and pulmonary toxicity in atrial fibrillation: a nationwide Israeli study''], European Heart Journal, 2024;45:379–388</ref>.
 
* Dysthyroïdiedysthyroïdie : le traitement par l'amiodarone réduit la conversion périphérique de la [[thyroxine]] (T4) en tri-iodothyronine (T3) et augmente la formation de reverse-T3. La concentration plasmatique de T4 est donc augmentée, alors que celle de T3 est diminuée. La concentration plasmatique de TSH peut augmenter modérément au début du traitement, mais se normalise spontanément en moins de trois mois. Ces modifications ne s'accompagnent d'aucune manifestation clinique et leur constatation ne doit donc entraîner aucune modification du traitement. Par contre, l'amiodarone entraîne parfois une [[hypothyroïdie]] (fréquent) ou une [[hyperthyroïdie]] (plus rare). Certains auteurs décrivent deux types d'hyperthyroïdies dues à l'amiodarone, l'une ayant une composante inflammatoire, l'autre est non inflammatoire et attribuée à un excès d'iode, le diagnostic différentiel est difficile. L'hyperthyroïdie due à l'amiodarone peut être irréversible et nécessiter une thyroïdectomie totale suivie d'un traitement de substitution à vie en hormones thyroïdiennes. Le traitement de l'hyperthyroïdie due à l'amiodarone peut être initié avec des [[corticoïde]]s, du [[perchlorate de potassium]]<ref>Godley A. F & Stanbury JB. (1954). ''Preliminary experience in the treatment of hyperthyroidism with potassium perchlorate''. The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 14(1), 70-78 ([http://press.endocrine.org/doi/abs/10.1210/jcem-14-1-70 résumé])</ref>{{,}}<ref>Reichert LJ & De Rooy HA(1989) ''Treatment of amiodarone induced hyperthyroidism with potassium perchlorate and methimazole during amiodarone treatment''. BMJ: British Medical Journal, 298(6687), 1547 ([https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1836819/ résumé]).</ref>, et des ''antithyroïdiens'' de synthèse. En pratique, une surveillance annuelle du taux de la [[Thyréostimuline|TSH]] sanguine doit être faite. L'arrêt de l'amiodarone est de règle en cas d'hyperthyroïdie. Le médicament peut être poursuivi sans problème en cas d'hypothyroïdie avec éventuellement un traitement substitutif par hormones thyroïdiennes. ;
 
* Toxicitétoxicité hépatique : une augmentation modérée des [[transaminase]]s sériques est fréquente (15 à 20 % des sujets traités), généralement asymptomatique et transitoire. La régression des anomalies, souvent spontanée malgré la poursuite du traitement, est habituelle après son arrêt. La persistance d'anomalies peut en revanche présenter un risque. Dans certains cas, une évolution vers la fibrose et la [[cirrhose]] a été rapportée. Dans les cas où une biopsie hépatique a été effectuée, les lésions étaient proches de celles dues à une consommation excessive d'alcool (hépatite pseudoalcoolique) et associées à une accumulation de phospholipides dans les lysosomes des hépatocytes. ;
 
* Troublestroubles oculaires : il s'agit de dépôts cornéens brun-jaunâtre localisés dans l'aire sous pupillaire. Ils sont quasi constants chez l'adulte, mais sont habituellement asymptomatiques<ref name="Mantyjarvi 1998"/>. Leur constatation lors d'un examen ophtalmologique ne nécessite donc pas de modification du traitement par l'amiodarone. Ces dépôts sont complètement réversibles après l'arrêt du traitement. Par ailleurs, quelques cas de névrites optiques ont été rapportés. ;
 
* [[Photosensibilisationphotosensibilisation]] et pigmentation cutanée : l'atteinte est très fréquente, imposant une protection contre l'exposition solaire. ;
 
* [[Cancercancer]] : sa prise est corrélée avec un risque accru de cancer<ref>Su VY, Hu YW, Chou KT et al. ''Amiodarone and the risk of cancer: a nationwide population-based study'', Cancer, 2013;119:1699–1705</ref>, sans évidence cependant d'un lien de causalité. ;
 
*Perturbationperturbation du métabolisme lipidique : il entraîne une augmentation du taux de [[cholestérol]] total, et ce de manière non liée à la thyroïde<ref>Lakhdar AA, Farish E, Hillis WS, Dunn FG, ''Long‐term amiodarone therapy raises serum cholesterol'', Eur J Clin Pharmacol, 1991;40:477–80</ref>. Il diminue, en particulier, l'expression du [[LDLR|récepteur au LDL]], perturbant l'élimination du [[lipoprotéine de basse densité|LDL]]<ref>Hudig F, Bakker O, Wiersinga WM, [https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0026049598902773 ''Amiodarone decreases gene expression of low‐density lipoprotein receptor at both the mRNA and the protein level''], Metabolism, 1998;47:1052–7</ref>. Par ailleurs, l'amiodarone pourrait bloquer la transformation du [[desmostérol]] en cholestérol, ce qui pourrait jouer un rôle dans sa toxicité hépatique<ref>Simonen P, Lehtonen J, Lampi A‐M, Piironen V, Stenman U‐H, Kupari M, Gylling H, [https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/joim.12682 ''Desmosterol accumulation in users of amiodarone'', J Intern Med, 2018;283:93–101]</ref>.
 
== Divers ==
L'amiodarone fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'[[Organisation mondiale de la santé]] (liste mise à jour en {{date-|avril 2013}})<ref name="OMS 2013"/>.
 
== Notes et références ==
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}}
 
== LienLiens externeexternes ==
* {{compendium}}
{{Liens}}
 
 
{{Portail|Pharmacie|Médecine|Chimie}}
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[[Catégorie:Bloqueur des canaux potassiques]]
[[Catégorie:Médicament essentiel listé par l'OMS]]
[[Catégorie:Hépatotoxine]]
[[Catégorie:Inhibiteur du CYP3A4]]
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