« La Grange (acteur) » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
SyntaxTerrorBot (discuter | contributions)
m pose du modèle {{lien incohérent|date=février 2016}} sur les liens vers une année de type ((2000|2005)) avec AWB
SyntaxTerrorBot (discuter | contributions)
m remplacement {{Lien incohérent}} par {{Lien à corriger}} suite au renommage du modèle (le lien à corriger est de forme [2000|2005]) avec AWB
Ligne 1 :
{{Voir homonymes|Lagrange|Varlet}}
[[Image:Charles_Varlet.png|thumb|right|Charles Varlet]]
'''Charles Varlet''', dit '''La Grange''', est un comédien français né sans doute à Montpellier en [[1639|1635]]{{Lien incohérentà corriger|date=février 2016}} et décédé à [[Paris]] le {{1er mars}} [[1692]]. Camarade de scène de [[troupe de Molière|Molière]] et son successeur à la tête de la Troupe du Roi, il créa certains des principaux rôles de ses pièces, en particulier celui de Don Juan, et tint pendant plusieurs décennies un registre de ses comptes, qui constitue un document exceptionnel sur la vie théâtrale de la seconde moitié du XVIIe siècle.
 
== Biographie ==
Ligne 8 :
Fils aîné d'Hector Varlet, maître d'hôtel du maréchal de [[Charles de Schomberg|Schomberg]], et de Marie de La Grange (dont il prendra le patronyme comme nom de théâtre), Charles Varlet est baptisé en l'église Notre-Dame-des-Tables de Montpellier, à l'âge de neuf mois environ, le 9 mars 1636, très probablement tenu sur les fonts par [[Charles de Schomberg]] lui-même. Son frère [[Verneuil (acteur)|Achille]], qui sera comédien sous le nom de Verneuil, est ondoyé le jour même de sa naissance, le 17 décembre 1636, avec pour parrain [[Achille de Harlay de Sancy|Achille de Harlay]], évêque de Saint-Malo. Sa sœur Marie-Justine, née le 14 mai 1638 et ondoyée dans les jours suivants en présence de membres de la maison de Schomberg, sera religieuse chez les [[Ordre de la Visitation|Visitandines]] de la [[rue du Bac]] à Paris. Achille et Marie-Justine seront baptisés à [[Église Saint-Nicolas-des-Champs|Saint-Nicolas-des-Champs]], le 22 février 1642.
 
Le 24 avril 1640, le maréchal de Schomberg et sa femme [[Anne, duchesse d'Halluin|Anne de Halluin]] avaient fait au jeune Charles une donation de 6000 livres en témoignage de «singulière affection», qui fit l'objet d'une insinuation au Châtelet de Paris en janvier 1641. Quand La Grange en donna quittance, le 5 mars 1663, elle avait été augmentée des intérêts et se montait maintenant à 9.444 livres, que le comédien sut faire circuler et fructifier, à coups de prêts et de placements, avec un non moindre talent que celui qu'il exerçait sur les planches. Ainsi fut-il en mesure, en 1686, d'acheter une maison d'une valeur de 40.000 livres.
 
C'est probablement au début de l'année 1641 que les époux Varlet et leurs enfants vinrent s'installer à Paris, si l'on admet qu'Hector Varlet avait suivi son patron, venu reprendre possession de son hôtel parisien. Mmes Jurgens et Maxfield-Miller, à qui l'on doit les renseignements fournis ci-dessus<ref>Voir ''Cent de recherches sur Molière'', p. 707-712{{Lien web|langue = |titre = Cent ans de recherches|url = https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_008004.pdf|site = Archives nationales|date = |consulté le = }}.</ref>, ajoutent ici une précieuse indication: l'hôtel de Schomberg se trouvait [[rue Saint-Honoré]], face à la boutique du tapissier Jean Pocquelin, et il y a de grandes chances pour que celui-ci, sinon son fils aîné, le futur Molière, ait connu le père de Charles Varlet.
Ligne 17 :
 
=== Comédien chez Molière ===
Il devait appartenir depuis peu de temps à l'une des nombreuses troupes de campagne qui servaient de viviers de comédiens aux théâtres parisiens, lorsqu'au cours du relâche de Pâques 1659, il entra dans la «Troupe de Monsieur, frère du Roi», désormais conduite par le seul Molière et qui jouait, en alternance avec les comédiens italiens du roi, sur la scène du [[Petit-Bourbon]]. Quatre autres comédiens y faisaient leur entrée en même temps que lui: Philibert Gassot, sieur [[du Croisy]], et sa femme [[Mademoiselle Du Croisy|Marie Claveau]], Julien Bedeau, dit [[Jodelet]], et son frère François, dit [[L'Espy]], jusqu'alors membres de la troupe du Marais.
 
Joseph Béjart étant mort le 25 mai suivant, La Grange reprit les rôles de Lélie dans L'''[[L'Étourdi ou les Contretemps|Étourdi]],'' et d’Éraste dans Le ''[[Le Dépit amoureux|Dépit amoureux]]'', que le défunt avait tenus depuis la création des deux pièces, à [[Lyon]] en 1655 et à [[Béziers]] à la fin de 1656. Et lorsqu'en septembre, la troupe donna ''[[Le Menteur]]'' de [[Pierre Corneille]], pour la première fois depuis la mort de Béjart, c'est encore au jeune La Grange, ce nouveau venu, honnête, sérieux et de bonne tenue, que fut confié le rôle principal de Dorante.
Ligne 23 :
[…]
 
Il ne fut pas seulement le jeune premier de la troupe, mignon jeune homme à la perruque blonde et au baudrier brodé, incliné avec grâce, parfait amoureux des gens honnêtes. Il fut aussi considéré comme un excellent comédien, comme en témoigne [[Samuel Chappuzeau]], qui écrivit dans son ''Théâtre françois'' (1674) :
 
{{début citation}}Quoique sa taille ne passe guère la médiocre, c’est une taille bien prise, un air libre et dégagé, et sans l’ouïr parler, sa personne plaist beaucoup. Il passe avec justice pour très bon acteur, soit pour le sérieux, soit pour le comique, et il n’y a point de rôle qu’il n’exécute très bien. Comme il a beaucoup de feu, et de cette honneste hardiesse nécessaire à l'orateur, il y a du plaisir à l'écouter quand il vient faire le compliment<ref>{{Lien web|langue = |titre = Le Théâtre françois|url = http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108751n/f324.image.r=.langFR|site = Gallica|date = |consulté le = }}</ref>.{{fin citation}}
 
[[Molière]] le tenait en haute estime, le considérant, sinon comme le meilleur comédien de la troupe, du moins comme l'un des plus capables. C'est en ce sens que la tradition interprète un passage de ''[[L'Impromptu de Versailles]]'' (fin de la scène I), dans lequel [[Molière]], jouant son propre rôle et distribuant les leurs aux autres comédiens, dit simplement à La Grange: « Pour vous, je n’ai rien à vous dire », lui donnant « devant la postérité un brevet de maître en comédie », comme l'écrira [[Henry Lyonnet]] dans son ''Dictionnaire des comédiens français''<ref>{{Lien web|langue = |titre = Dictonnaire des comédiens français|url = http://gallicalabs.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2137871/f276.image.r=La%20Grange|site = Gallica|date = |consulté le = }}</ref>{{,}}<ref>En fait, ce passage n'a probablement pas ce sens, qui aurait été une mauvaise manière faite publiquement aux autres comédiens de la troupe et qui surtout est contredit un peu plus loin (début de la scène III) par le fait que La Grange adopte un mauvais ton de voix pour jouer le rôle d'un marquis ridicule et que Molière est obligé de le reprendre: « Mon Dieu, ce n'est point là le ton d'un Marquis, il faut le prendre un peu plus haut… Recommencez donc ». En fait, si Molière lui dit plus haut qu'il n'a « rien à lui dire », c'est que, une dizaine de répliques auparavant, il avait commencé sa revue des rôles par La Grange, justement, en lui disant: « Vous, prenez bien garde à bien représenter avec moi votre rôle de Marquis » avant d'être interrompu par les protestations d'une comédienne (« Toujours des Marquis! »), qui faisait dériver la conversation; on comprend que reprenant le fil de la distribution des rôles et se retrouvant devant La Grange, il se soit contenté de ces simples mots.</ref>.
 
La confiance de Molière dans ses qualités s'est rapidement traduite de façon concrète. À la date du 14 novembre 1664, La Grange note dans son Registre: « J’ai commencé à annoncer pour [= à la place de] Mons. de Molière ». Autrement dit, il s'est vu confier la charge d’«orateur» de la troupe, qui consistait à haranguer le public pour l'inciter à venir voir les prochains spectacles de la troupe, et à faire le «compliment» — ce qui lui donnait en même temps la responsabilité de faire imprimer les affiches. Pour [[Molière]], c'était la possibilité de ne plus venir au théâtre les jours où il ne jouait pas (à partir de 1663, il cessa de jouer dans les tragédies et dans les comédies d'autres auteurs que lui).
Ligne 98 :
 
{{Portail|théâtre|France du Grand Siècle}}
{{DEFAULTSORT:Lagrange}}
 
{{DEFAULTSORT:Lagrange}}
[[Catégorie:Naissance en 1639]]
[[Catégorie:Naissance à Amiens]]
[[Catégorie:Décès en mars 1692]]
[[Catégorie:Décès à Paris]]
[[Catégorie:Acteur français]]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Grange_(acteur) ».