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== Biographie ==
=== Origines, enfance et premiers mariages ===
Esther Pauline Blanche Lachmann est née de parents [[Histoire des Juifs en Pologne|juifs polonais]] de la région Ouest de l'[[Empire russe]], appelée [[Zonezone de Résidencerésidence]] des [[Histoire des Juifs en Russie|Juifs]]<ref>À l'époque, la majeure partie de la Pologne fait partie de l'Empire russe et de la « [[Zonezone de Résidence]] » des [[Histoirerésidence des Juifs en Russie|Juifs]].</ref>. Son père, Martin Lachmann est [[Tisserand (métier)|tisserand]] ; il a épousé Anna Amalia Klein vers 1815.
 
Le {{Date|11 août 1836}}<ref>Parisis ([[Émile Blavet]]) : ''La vie parisienne ; la ville et le théâtre'' ; préface de [[François Coppée]], Paris, L. Boulanger, 1885, p. 46-47.</ref>, on la marie à Antoine François Hyacinthe Villoing, [[tailleur]] français né vers 1810 et installé en [[Empire russe|Russie]]. Un fils, Antoine Villoing, naît en 1837. Maismais dès l’année suivante, rebutée par une vie qu’elle trouve ennuyeuse, elle s’enfuit avec un inconnu, dans une longue traversée dde l'[[Europe]] qui la conduit jusqu’à [[Paris]].
 
=== Vie mondaine à Paris et à Londres ===
[[Fichier:Henri Herz LCCN2003665000.jpg|vignette|upright=0.8|Henri Herz en 1849.]]
Installée près de l’l'[[église Notre-Dame-de-Lorette de Paris|église Notre-Dame-de-Lorette]] (quartier des [[Lorette (femme)|lorettes]]), elle s’introduits'introduit dans le milieu de la [[prostitution]] où, sur le conseil d’uned'une de ses collègues, elle adopte le pseudonyme de Thérèse.
 
Vers 1840, elle rencontre le riche [[pianiste]] [[Henri Herz]], qui tombe éperdument amoureux d'elle et qui lui fait connaître plusieurs autres artistes : les compositeurs [[Franz Liszt]] et [[Richard Wagner]], les écrivains [[Théophile Gautier]] et [[Émile de Girardin]]. On suppose qu'un mariage – {{incise|illégitime puisque l'épouse était déjà mariée en Russie à Antoine Villoing –}} eut lieu à [[Londres]]. De cette union naît vers 1841, une fille prénommée Henriette, aussitôt confiée aux parents de Herz<ref>''[[Historia (revue)|Historia]]'', janvier 1984, n°446, p. 76.</ref>. L'enfant meurt prématurément en 1859.
 
Dès cette époque, Thérèse s'affirme comme l'une des femmes les plus élégantes de Paris.
 
En 1848, Herz part donner des concerts aux [[États-Unis]]. Restée en France, elle dilapide la fortune de son compagnon : la famille de ce dernier la chasse. Elle va tenter de refaire sa vie à [[Histoire de Londres|Londres]]. Au [[Royal Opera House|Covent Garden]], elle rencontre Lord Édouard Stanley, qui s'éprend d'elle et la comble de présents.
[[Fichier:Paivadress.jpg|vignette|upright=0.8|La PaivaPaïva, en 1860, portrait par [[Marie-Alexandre Alophe]].]]
 
D’autresD'autres riches amants succèdent à Stanley. Fin 1848, elle regagne Paris où elle entretient une liaison avec le [[Agénor de Gramont (1819-1880)|duc de Gramont]]. Son premier mari, Villoing, quitte la Russie pour la reconquérir mais elle le repousse ; désespéré, il meurt à Paris en 1849.
 
Le {{Date|5 juin 1851}}, la veuve Villoing, séparée de Herz, épouse un riche Portugais, le marquis Albino Francisco de Araújo de Païva, qui lui offre un hôtel au 28, [[place Saint-Georges (Paris)|place Saint-Georges]], construit en 1840 par l’architecte Édouard Renaud, où elle réside jusqu’enjusqu'en 1852.
 
<gallery caption="Hôtel particulier place saint-Georges à Paris">
Fichier:Une Soireé Chez La Païva by Monticelli.jpg|Toile représentant ''Une soirée chez la Païva'', peinte par [[Adolphe Joseph Thomas Monticelli]].
Fichier:Hôtel la Païva St-Georges2.jpg|Premier hôtel de la Païva (hôtel de Bernis) au 28 place Saint-Georges en 2009.
Fichier:Hotel de la Paiva.JPG|Détail de la façade : statues de l'Abondance et de la Tempérance.
</gallery>
 
Le lendemain du mariage elle déclare à son mari que {{citation|chacun ayant obtenu ce qu'il voulait, il convient d'en rester là}}. Le couple se sépare et le marquis de Païva retourne au [[Portugal]] mais elle continue de porter le titre présumé de son époux en tant que « {{citation|marquise de Païva, qui sonne bien »}}. Païva est le nom d'un [[Castelo de Paiva|château du Portugal]] sur le [[Douro]], n'ayant jamais appartenu à Araújo, fils d’un [[roturier]], Albino Gonçalves de Araújo marchand colonial portugais et son épouse, Mariana Vicência de PaivaPaïva. Il est possible que le titre trompeur d’Araújo de Païva provienne d'une supposition populaire affirmant qu'il se serait lié au vicomte de PaivaPaïva, ambassadeur du Portugal à Paris dans les [[années 1850]], véritable détenteur du [[titre de noblesse]] lié au château homonyme.
[[Fichier:Esther Lachmann (La Païva).jpg|vignette|upright=0.8|La Païva dans les années 1860.]]
[[Fichier:DSC08713-1.jpg|vignette|upright=0.8|Guido Henckel von Donnersmarck (1830-1916), en 1871.]]
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En 1852, Thérèse devient la maîtresse d'un richissime [[Royaume de Prusse|prussien]], un cousin du chancelier allemand [[Otto von Bismarck]], le comte [[Guido Henckel von Donnersmarck|Guido de Donnersmarck]], originaire de [[Silésie]]. Entre 1856 et 1865, il lui fait construire, au 25 [[avenue des Champs-Élysées]], le somptueux [[hôtel de la Païva]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Odile Nouvel-Kammerer|directeur1=oui|titre=L'Extraordinaire Hôtel de la Païva|lieu=Paris|éditeur=Les Arts Décoratifs|année=2015|pages totales=192|isbn=978-2-916914-57-2}}</ref>. Son coût exorbitant (dix millions de francs-or) défraie la chronique.
 
L'architecte [[Pierre Manguin]] choisit le style, alors en vogue, de la [[Renaissance italienne]] ; on y admire encore un grand escalier en [[onyx (minéral)|onyx]] jaune d'[[Algérie]], une salle de bains de [[style mauresque]], de somptueuses cheminées par [[Ferdinand Barbedienne|Barbedienne]], des sculptures de [[Jules Dalou]] ou d'[[Albert-Ernest Carrier-Belleuse]] et des peintures de [[Paul Baudry]]<ref>[http://www.lepoint.fr/villes/les-heureux-maitres-de-la-paiva-20-09-2012-1512999_27.php Les heureux maitres de la Païva], sur le site lepoint.fr, consulté le 9 octobre 2014.</ref>. Le bâtiment abrite le ''[[Travellers Club'' (Paris)|Travellers Club]].
 
{{Article détaillé|Hôtel de la Païva}}
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[[Fichier:La paiva photos 3.jpg|vignette|upright=0.8|La Païva, années 1870.]]
 
Un spectaculaire lit « en forme de conque en acajou de Cuba, la partie supérieure ornée d'une sirène, flanqué de cygnes reposant sur des ondes » (vers 1860- 1800) lui ayant appartenu et qui est vendu à Paris le {{date|30 octobre 1946}} et exposé à Turin en 1992, figura à une vente aux enchères publiques Artcurial à Paris le {{date|19 décembre 2006}}<ref>Reprod. coul. page 19 du n°641/septembre 2006 de ''Connaissance des Arts''.</ref>.
 
En 1857, Donnersmarck lui offre aussi le [[château de Pontchartrain]], où elle séjourne en villégiature<ref>Viel-Castel, Horace de : Mémoires sur le règne de Napoléon III (1851-1864). [4] ; préface par L. Léouzon Le Duc, éditeur : chez tous les libraires (Paris), édition : 1883-1884, p. 68.</ref>.
 
Son fils Antoine Villoing, étudiant en médecine, meurt à {{nobr|25 ans}} en 1862 ; elle a pourvu à son éducation sans l'avoir jamais revu.
 
Son mariage avec le marquis de Païva est annulé le {{date|16 août 1871}} ; ce dernier revient en France mais, ruiné, il se suicide le {{Date de décès|9 novembre 1872}}<ref>''Historia'', janvier 1984, n° 446, page 76.</ref>.
 
Le {{date|28 octobre 1871}}, dans une église [[Luthéranisme|luthérienne]] de Paris, elle épouse son amant Donnersmarck, bientôt nommé gouverneur de la [[District de Lorraine|Lorraine annexée]]. Elle est utile à son nouveau mari : sa connaissance des milieux parisiens fortunés facilite le remboursement anticipé, par la France, de l'indemnité de guerre de cinq milliards de francs-or exigée par [[Otto von Bismarck|Bismarck]] après la guerre de 1870<ref>{{Ouvrage|prénom1=Alfred|nom1=Colling|lien auteur1=[[Alfred Colling]]|titre=[[La Prodigieuse Histoire de la Bourse]]|lieu=Paris|éditeur=Société d'éditions économiques et financières|année=1949|passage=286}}.</ref>.
 
=== Exil en Allemagne ===
Après la [[guerre franco-allemande de 1870]], elle se mêle de politique. Cherchant à s'entremettre dans les négociations avec la [[Royaume de Prusse|Prusse]], elle reçoit [[Léon Gambetta]] à [[château de Pontchartrain|Pontchartrain]]<ref>Revue catholique des institutions et du droit Éditeur : [s.n.?], Paris, publication en série imprimée (Français), 1872, p. 266.</ref> mais le gouvernement français la soupçonne d'[[renseignement|espionnage]] et, devenue indésirable en 1877, elle doit quitter la France. Elle se retire en [[Silésie]] avec son époux, dans le [[château de Neudeck]], (à [[Świerklaniec]] en [[Pologne]]).
 
Elle y meurt le {{Date|21| janvier| 1884}}, âgée de soixante-cinq ans. Une légende prétend que son mari, tout d'abord inconsolable, a fait embaumer son corps dans un cercueil de verre, conservé dans les combles du château mais que sa seconde épouse aurait exigé que la dépouille soit inhumée.
 
== Bijoux ==
Aux termes d'une transaction secrète, elle possédait un collier de {{unité|600000|francs}} ayant fait partie de la collection de l'[[Eugénie de Montijo|impératrice Eugénie]]<ref>Gabrielle Houbre, Courtisanes sous surveillance in ''Dans les secrets de la police''.</ref>.
 
Le {{Date|17| mai| 2007}}, [[Sotheby's]] vend à [[Genève]], pour {{nombre|3.5}} et {{nombre|5|millions}} de [[franc suisse|francs suisses]] (soit {{nombre|2}} et {{nombre|3|millions}} d'euros), deux [[diamant]]s jaunes dits ''Donnersmark'' lui ayant appartenu : l'un en forme de poire (''pear shaped''), pesant {{nombre|82.48}} [[Carat (gemmologie)|carat]]s ; l'autre en forme de coussin (''cushion shaped''), de {{nombre|102.54}} carats<ref>[http://www.evous.fr/L-ascension-d-une-courtisane-au-XIXe-siecle-la-marquise-de-la-Paiva,1169619.html L’ascension d’une courtisane au XIXe siècle : la marquise de la Païva], sur le site evous.fr, consulté le 9 octobre 2014.</ref>{{,}}<ref>{{en}}[http://www.royal-magazin.de/german/henkel/donnersmarck-yellow-diamonds.htm The Donnersmarck Diamonds], sur le site royal-magazin.de, consulté le 25 janvier 2015.</ref>.
 
== Citations à son propos ==
* Son hôtel était surnommé ''{{citation|Chez la Païva, qui paye y va''}} (Païva)<ref>[http://moniquetdany.typepad.fr/moniquetdany/2007/12/la-pava-qui-pay.html "Chez La Païva, qui paye y va..."], sur le site moniquetdany.typepad.fr, consulté le 9 octobre 2014.</ref>.
* Sur son [[Hôtel de la Païva|hôtel]] à peine achevé, [[Alexandre Dumas fils]] aurait dit : {{Citation|C'est presque fini, il ne manque que le trottoir}}<ref>Émission ''[[La Marche de l'Histoire]]'', 3 janvier 2013, [[Radio France]].</ref>.
* De même, les [[Frères Goncourt]] ont indiqué dans leur ''Journal'', en date du vendredi {{Date|24 mai 1867}}, à la suite de leur venue à l'hôtel de la Païva<ref> {{Lien web | url = http://www.freres-goncourt.fr/paiva/journalg.htm | titre = Journal des Frères Goncourt extrait | auteur = Les Frères Goncourt | site = freres-goncourt.fr | date = 24 mai 1867 | consulté le = 9 octobre 2014 }}.</ref>, que c'était {{citation|le Louvre du cul}}<ref>{{Lien web | url = http://www.leparisien.fr/espace-premium/culture-loisirs/la-paiva-couteuse-mais-endurante-19-08-2014-4072027.php | titre = La Païva, coûteuse mais endurante | site = leparisien.fr | date = 19 août 2014 | consulté le = 9 octobre 2014 }}.</ref>.
 
== Documentaire ==
Esther Lachmann fait partie des figures féminines traitées dans le cadre de l'émission ''[[Secrets d'histoireHistoire]]'', intitulée ''[[Saison 8 (2014) de Secrets d'Histoirehistoire#Les reines de Paris|Les reines de Paris]]''<ref>{{Article |langue= |auteur1=Éric Mandel |titre=Païva, Liane de Pougy... La revanche des belles de nuit |périodique=Le Journal du Dimanche |date=17 août 2014 |issn= |lire en ligne=https://www.lejdd.fr/Medias/Television/Paiva-Liane-de-Pougy-La-revanche-des-belles-de-nuit-680638 |pages= }}</ref>.
 
Un épisode de ''[[Sous les jupons de l'Histoire]]'' lui est consacré sur [[Chérie 25]] le {{date|12 mai 2023}}.
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