Tarja Halonen

présidente de la république de Finlande de 2000 à 2012
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Tarja Kaarina Halonen, née le à Helsinki, est une femme d'État finlandaise.

Tarja Halonen
Illustration.
Tarja Halonen, en 2010.
Fonctions
11e présidente de la République de Finlande
Élection 6 février 2000
Réélection 29 janvier 2006
Premier ministre Paavo Lipponen
Anneli Jäätteenmäki
Matti Vanhanen
Mari Kiviniemi
Jyrki Katainen
Prédécesseur Martti Ahtisaari
Successeur Sauli Niinistö
Ministre des Affaires étrangères
Premier ministre Paavo Lipponen
Prédécesseur Paavo Rantanen
Successeur Erkki Tuomioja
Ministre de la Justice
Premier ministre Harri Holkeri
Prédécesseur Matti Louekoski
Successeur Hannele Pokka
Ministre des Services sociaux, de l'Alcoolisme et de l'Égalité des sexes
Premier ministre Harri Holkeri
Prédécesseur Matti Puhakka
(Affaires sociales)
Successeur Tuulikki Hämäläinen
Biographie
Lieu de naissance Drapeau de la Finlande Helsinki (Finlande)
Nationalité finlandaise
Parti politique Parti social-démocrate
Conjoint Kari Pekkonen (divorcés)
Pentti Arajärvi (depuis 2000)
Profession Avocate
Résidence Mäntyniemi, Helsinki

Signature de Tarja Halonen

[[Fichier:| 110px|Tarja Halonen]]
Présidents de la République de Finlande

Diplômée de droit à l'université d'Helsinki, Tarja Halonen adhéra au Parti social-démocrate et travailla comme juriste à l'organisation centrale des syndicats finnois jusqu'en 1979, date à laquelle elle fut élue députée, à l'Eduskunta.

Halonen fut membre de l'Eduskunta, le Parlement finlandais, durant six mandats, de 1979 à 2000. Elle y représenta la circonscription d'Helsinki, la capitale du pays. De 1977 à 1996, elle fut par ailleurs membre du Conseil municipal d'Helsinki. C'est en 1999 que Tarja Halonen déclara sa candidature à l'élection présidentielle, qui se tenait moins d'un an plus tard, en février 2000, après la décision du président sortant, Martti Ahtisaari, de ne pas solliciter à nouveau les suffrages des Finlandais pour un second mandat. Désignée candidate du Parti social-démocrate, elle est élue présidente de la Finlande le , au second tour de scrutin, face à l'ancien Premier ministre Esko Aho, alors candidat du Parti du Centre. Elle prêta serment le .

Très populaire depuis son entrée en fonction, Tarja Halonen, qui s'est déclarée candidate, en 2005, à un second mandat présidentiel, fut réélue au second tour de l'élection présidentielle de 2006 face au candidat du Parti de la coalition nationale, l'ancien ministre conservateur Sauli Niinistö. En 2004, au cours d'un show télévisé diffusé sur la télévision finlandaise, et basé sur l'émission de la BBC, 100 Greatest Britons, elle occupa la cinquième place du classement des « plus grands finlandais ».

En 2009, le magazine Forbes, du fait de sa politique étrangère de soutien aux Droits de l'Homme et de sa popularité auprès de ses concitoyens, la classa parmi les plus puissantes femmes du monde[1].

Biographie

Jeunesse

Tarja Halonen est née le , dans le district de Kallio, un quartier ouvrier au centre d'Helsinki. Sa mère, Lyyli Elina Loimola, était ensemblière et son père, Vieno Olavi Halonen, travaillait comme soudeur. Les parents de Halonen se marièrent au début de la Seconde guerre mondiale. Quand leur fille naquit, Vieno Halonen était sur le front et Lyyli Halonen travaillait dans une usine de chaussures. Après la guerre, le couple divorça et en 1950, Lyyli Halonen épousa Thure Forss, un électricien très actif au sein du monde ouvrier.

La mère et le beau-père d'Halonen exercèrent une profonde influence sur sa vision du monde. Halonen déclara plus tard que sa mère était une vraie survivante, toujours extrêmement active et qui appréciait les personnes bonnes, honnêtes, modestes et travailleuses. Quand elle entra en politique, Halonen déclara qu'elle respectait aussi ses qualités.

En 1950, elle entama des études à l'école élémentaire de Kallio, poursuivit ses études au Gymnasium de Kallio et termina en 1962. Elle commença des études d'histoire de l'art à l'université d'Helsinki en 1962 mais en 1963, elle opta pour le droit et obtint un master en droit en 1968 avec une spécialisation en droit pénal.

Elle travailla comme juriste dans la société de surveillance de crédit Luotonvalvonta oy en 1967, avant même d'obtenir son diplôme. Après avoir travaillé là quelques années, elle rejoignit l'Union nationale des étudiants universitaires de Finlande en tant que secrétaire aux affaires sociales et secrétaire générale. Son travail à l'Union alimenta son intérêt pour la politique et en 1970, elle obtint un poste à l'organisation centrale des syndicats finlandais et devint ainsi la première femme à travailler comme juriste auprès du syndicat.

La carrière politique : des syndicats aux ministères

Une syndicaliste active

En 1971 elle rejoignit le Parti social-démocrate qui entretenait des relations étroites avec les syndicats pour qui elle travailla de 1970 à 1974.

Au début des années 1970, elle est élue pour représenter l'organisation centrale des syndicats finlandais au sein d'un comité qui appelait à la reconnaissance de la République démocratique allemande. Plus tard elle devint vice-président du comité qui faisait pression sur le président de l'époque Urho Kekkonen. Durant les élections présidentielles auxquelles Halonen prit part, cette prise de position fut critiquée par ses rivaux. Turun Sanomat. Elle riposta que ce comité était composé de membres de différents partis politiques, en ce y compris des partis conservateurs. En 1973, la Finlande reconnut la République démocratique d'Allemagne et la République fédérale d'Allemagne.

Les premières élections

En 1974, le Premier ministre Kalevi Sorsa engagea Halonen comme secrétaire parlementaire. Elle fit ainsi plus ample connaissance avec la politique finlandaise. Sa carrière progressa rapidement, du fait qu'elle occupa plusieurs foncions publiques. Sorsa déclara plus tard qu'il avait voulu une secrétaire parlementaire qui avait des connexions avec les syndicats et possédait des compétences en jurisprudence.

De par son travail au Parlement, Halonen fut encore plus intéressée dans la politique et elle décida de participer aux élections municipales de 1976. Elle fut élue au conseil de la ville d'Helsinki, position qu'elle occupa pendant 5 mandats consécutifs de 1977 à 1996. À côté de cela, en 1979, elle fut élue au parlement de Finlande comme représentante de la région d'Helsinki. Elle remplit cinq mandats complets et le début d'un sixième mandat jusqu'à son inauguration en tant que présidente en 2000. Au parlement, son premier poste formel fut la présidence du comité social (1984 à 1987).

Au sein du gouvernement

En 1987, Tarja Halonen fut nommée ministre des Affaires sociales et de la Santé par le Premier ministre Harri Holkeri, une fonction ministérielle qu'elle conserva jusqu'en 1990. De plus, elle occupa la fonction de ministre de la Coopération nordique de 1989 à 1991, parvenant à se faire connaître dans les pays voisins de la Finlande. La même année, elle fut nommée présidente de la Fondation internationale de solidarité (International Solidarity Foundation), un poste qu'elle occupa jusqu'en 2000.

De 1990 à 1991, elle fut ministre de la Justice, et de 1995 jusqu'à son élection à la présidence, en 2000, elle fut ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement du social-démocrate Paavo Lipponen. Son influence au sein du gouvernement et de la classe politique est alors grandissante, faisant d'elle l'un des probables successeurs du président Martti Ahtisaari à la fonction présidentielle, dans l'hypothèse dans laquelle celui-ci viendrait à ne pas concourir pour un second mandat.

La succession de Martti Ahtisaari

Halonen annonça, en 1999, sa décision de se présenter à l'élection présidentielle de 2000. Pour ce faire, elle doit s'assurer de remporter les primaires du Parti social-démocrate, seul moyen de rassembler le plus grand nombre d'électeurs sur son nom.

Halonen fut en concurrence avec Pertti Paasio, un parlementaire européen et ancien président de parti et Jacob Söderman, un médiateur européen. Le président sortant, Martti Ahtisaari refusa de participer aux primaires et annonça qu'il ne se représenterait pas pour un second mandat. La ministre des Affaires étrangères reporta les primaires, avec 7800 voix sur un total de 12800 votes.

Halonen fut une candidate surprise, car peu représentative des valeurs traditionnelles : elle faisait partie de l'aile gauche du parti, vivait en concubinage, était une mère célibataire et avait quitté l'Église évangélique-luthérienne de Finlande, la religion nationale. Bien qu'Halonen occupait une position peu favorable dans les sondages d'intentions de votes pour l'élection présidentielle, elle obtient 40 % des voix au premier tour de scrutin, se plaçant devant un ancien Premier ministre, Esko Aho, le candidat du Parti du Centre, qui obtint, quant à lui, 34,4% des voix.

Aucun des deux candidats n'ayant obtenu 50% des voix, un second tour fut organisé comme le prévoyait la loi finlandaise. Au second tour, Halonen, avec 51,6 %, est élue présidente de la République de Finlande, battant ainsi l'ancien chef du gouvernement, Esko Aho, que plusieurs sondages donnaient pourtant vainqueur.

Le 1er mars 2000, Tarja Halonen inaugure son premier mandat présidentiel de six ans, en prêtant serment devant les membres de l'Eduskunta.

La présidence de la République de Finlande

Le premier mandat

En 2001, Halonen déclara qu'elle était inquiète de la réaction russe si l'OTAN acceptait la candidature des pays baltes. Le présidente lettone Vaira Vike-Freiberga demanda ce qu'elle voulait dire et si elle était activement opposée à l'entrée des pays baltes dans l'OTAN.

Dans le scandale de l'Irakgate, le conseiller de Tarja Halonen, Martti Manninen, avait fourni des documents confidentiels au leader du Parti du Centre, Anneli Jäätteenmäki, devenue depuis peu Premier ministre. Ces révélations conduisirent à la démission de Jäätteenmäki, qui était la première femme à cette fonction.

La présidente Halonen s'est opposée à l'usage de mines terrestres dans la doctrine militaire finlandaise.

Halonen défendit les armes à sous-munitions et ne signa pas le traité qui aurait empêché la Finlande d'utiliser ce type d'armement.

La campagne de 2006

Le , au cours d'une conférence de presse, la présidente Halonen annonça, dans une grande salle de Mäntyniemi, sa résidence officielle, son intention de briguer un deuxième mandat. Officiellement elle répondait à la demande de la délégation du SPD qui lui avait rendu visite deux jours plus tôt. En plus du support de son parti, elle reçut le soutien du leader de l'alliance de gauche Suvi-Anne Siimes.

L'organisation centrale des syndicats finlandais soutint ouvertement sa réélection. Des fonds de cette organisation furent utilisés pour lancer la campagne de la présidente sortante. Dans des brochures, Niinistö, un ancien ministre considéré comme un rival sérieux pour Halonen, est présenté comme « une horreur pour les travailleurs », tandis que Halonen était considéré comme « le rêve du travailleur ». Halonen approuva publiquement ces publications.

Le 19 novembre, le parti SPD tint son conseil et choisit à l'unanimité son candidat à l'élection présidentielle. Peu après, le Conseil du parti de l'Alliance de Gauche accorda son soutien officiel à Halonen.

Halonen obtint 46% des voix lors du premier tour de scrutin. L'ancien ministre Sauli Niinistö, le candidat conservateur du Parti de Coalition nationale, était deuxième avec 24%. Ils s'affrontèrent au second tour le 29 janvier 2006 et Halonen fut réélue avec 51,8% des voix. « Il y a six ans, j'étais la première présidente de la Finlande, cette fois, je suis la première présidente réélue », s'exclama la présidente réélue, le soir de sa victoire devant ses partisans[2],[3].

Le second mandat

En septembre 2008, Halonen dit que les Estoniens souffraient de stress post-soviétique, ce qui fut perçut comme une insulte. Le président estonien Toomas Hendrik Ilves déclara que l'Estonie n'a jamais condamné et ne condamnera jamais la politique étrangère d'un autre pays de l'Union européenne. Elle ne jugera jamais de l'état psychiatrique d'un autre pays. En 2009, Halonen refusa de s'excuser pour l'attitude de la Finlande lors de l'indépendance de l'Estonie, en 1991.

En 2011, alors que la Loi lui interdit de briguer un troisième mandat, Tarja Halonen annonça qu'elle avait l'intention de respecter cette règle et qu'elle allait quitter la vie politique, une fois son mandat terminé.

Ses opinions politiques

Dès le début de sa carrière politique, Halonen représenta l'extrême gauche du parti social démocrate. En 1973, elle s'opposa publiquement au traité de libre-échange de la communauté économique européenne et signa avec 500 autres social-démocrates ou socialistes éminents une pétition dans ce sens. Comme employée de l'organisation centrale des syndicats finlandais, Halonen prôna la reconnaissance de la république démocratique d'Allemagne. Elle fut fidèle à la politique étrangère de l'ancien président Kekkonen, qui était fondée sur la neutralité finlandaise et les bonnes relations avec l'Union soviétique.

Durant sa carrière politique, Halonen s'est décrite comme un supporter de la solidarité internationale. Elle se décrit comme une pacifiste modérée, en ce sans qu'elle n'est pas en faveur du désarmement unilatéral. Elle défendit vigoureusement le rôle du président en tant que commandant en chef des armées. Elle s'opposa à l'adhésion à l'OTAN. Son opinion ferme sur ses matières a influé sur la politique étrangère de la Finlande, et ce en coopération avec son ministre des Affaires étrangères, Erkki Tuomioja.

Halonen marqua publiquement son soutien à l'engagement politique de l'organisation centrale des syndicats finlandais.

Vie personnelle

 
Tarja Halonen et son époux Pentti Arajärvi, à Saint-Pétersbourg.

La présidente Halonen s'intéresse à l'histoire de l'art, au théâtre et à la natation. Depuis 2005, elle a deux chats. Elle sait parler le finnois, le suédois et l'anglais et étudie l'estonien[4].

De son union avec Kari Pekkonen, dont elle est divorcée, Tarja Halonen est la mère d'une fille, Anna.

Le , cinq mois après avoir été investie de ses fonctions de présidente de la Finlande, Tarja Halonen épousa Pentti Arajärvi, après une relation de plus de quinze années, lors d'une cérémonie civile organisée dans la résidence présidentielle de Mäntyniemi, dans laquelle le couple présidentiel avait décidé de vivre, préférant cette grande demeure moderne au palais présidentiel. Sa fille Anna et le fils d'Arajärvi furent leurs témoins.

Dans les années 1960, elle abandonna l'Église évangélique-luthérienne de Finlande auxquelles la majorité des Finlandais appartient. Elle voulait ainsi protester contre sa politique de taxation à l'égard de ses membres et sa position contre les prêtres femmes. Aujourd'hui l'église accepte les femmes comme prêtres et Halonen déclara qu'elle n'avait pas de raison de ne pas revenir au sein de l'Église mais s'abstenait de le faire pour ne pas donner un signal qui pourrait être mal interprété.

En 1980 et 1981, Halonen fut présidente du SETA (Seksuaalinen Tasavertaisuus RY, Sexual Equality), la principale organisation finlandaise en faveur des droits LGTB. Quand elle devint ministre de la Justice en 1990, la SETA eut l'espoir qu'elle soutiendrait les droits homosexuels. En 2003, eut lieu un incident très médiatisé : Tony Halme, un parlementaire, insinua que Tarja Halonen était lesbienne. Dans une interview radio, Halme dit qu'il avait grandi dans les rues et déclara que « nous avons une présidente lesbienne et je suis parlementaire. Tout semble possible ». Bien qu'Halme parlait de mobilité sociale, cela fut inteprété comme une insulte dans la plupart des médias. Halonen ne fit aucun commentaire. Halme s'excusa plus tard en disant qu'il y avait eu un malentendu.

Selon sa biographie autorisée publiée en 2005, Halonen est très critique envers des membres de la fonction publique qui sont gays ou lesbiennes, ne s'affichent pas en tant que tels et ne font pas campagne pour l'égalité sexuelle. Elle les accuse de profiter des avancées dues au travail d'autres personnes sans y contribuer eux-mêmes.

Fonctions politiques

Honneurs

Prix et décoration

Dégrés académiques honoraires

Lien externe

Références

Annexe

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