« Urartu » : différence entre les versions

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Après la campagne de [[Sargon II]] et la perte de ses vassaux méridionaux par l'Urartu, les sources [[assyrie]]nnes sont quasiment muettes sur leur voisin méridional. Ce phénomène a pu être interprété comme un signe du déclin de l'Urartu après la défaite de 714 av. J.-C., combinée à la progression des [[Cimmériens]] qui s'étendent vers l'[[Anatolie]] orientale puis l'arrivée des [[Scythes]]. Pourtant, les Assyriens n'ont pas atteint le cœur du royaume du nord, qui est bien resté en place et a conservé le contrôle sur une large partie de ses territoires. Le successeur de Rusa {{Ier}}, [[Argishti II]] (c. 714-685 av. J.-C.), fait ainsi construire la forteresse d'[[Altintepe]] en Anatolie orientale près d'[[Erzincan]], extension orientale maximale connue de l'Urartu. Le règne de [[Rusa II]] (c. 685-645 av. J.-C.) est marqué par la réalisation de grandes citadelles à Rusahinili/[[Toprakkale (Urartu)|Toprakkale]] près de Van, et à [[Teishebani]]/Karmir Blur dans le vallée de l'[[Araxe]] après l'abandon d'[[Erebouni]], et aussi à Rusa-i.<small>URU.TUR</small>/[[Bastam (Azerbaijan-e-gharbi)|Bastam]] dans l'actuel [[Azerbaïdjan occidental|Azerbaïdjan occidental iranien]]. Cette période paraît donc voir un regain de la puissance urartéenne, voire son apogée selon P. Zimansky, si l'on s'en tient aux réalisations matérielles de ses rois<ref>{{en}} P. Zimansky, « An Urartian Ozymandias », dans ''The Biblical Archaeologist'' 58/2, p. 94-100</ref>. Il est néanmoins possible que cette impression de « renaissance » cache un affaiblissement des structures du royaume<ref>{{en}} A. T. Smith, « The Making of an Urartian Landscape in Southern Transcaucasia: A Study of Political Architectonics », dans ''American Journal of Archaeology'' 103/1, 1999, p. 70</ref>. En l'absence d'inscriptions de ces rois évoquant des faits militaires, l'évolution politique de l'Urartu à cette période est inconnue.
 
Les évènements de la seconde moitié du {{-s|VII|e}} sont très mal connus. Quelques textes d'Urartu ou d'Assyrie indiquent que Rusa II a dû avoir plusieurs successeurs : Erimena et Rusa III autour du milieu du siècle, et des Sarduri III et IV dans la seconde moitié, l'ordre étant incertain<ref>{{harvsp|id=PIO|Piotrovski|1969|p=197-199}}</ref>{{,}}<ref name=dates>{{harvsp|id=SAL2|Salvini|1997|p=321}}. {{harvsp|id=BUR|Burney|2007|p=93}}</ref>. Rusa II et un Sarduri (le III ?) envoient des messagers au roi [[Assurbanipal]] d'Assyrie en 654 et 639 av. J.-C., interprétés par ce dernier comme un signe de leur soumission. Ce sont les dernières traces assurées de l'existence du royaume d'Urartu par des sources extérieures. Entre 612 et 609 av. J.-C., le royaume assyrien est détruit par les [[Babylonie]]ns et les [[Mèdes]]. Le roi des premiers, [[Nabopolassar]] (626-605 av. J.-C.), mène plusieursune expéditionsexpédition vers l'Urartu (appelé ''Urashtu'' dans les chroniques), sur lesquelleslaquelle rien de plus n'est connu. La fin du royaume d'Urartu est couramment datée des années suivantes. Il apparaît peut-être sous le nom Ararat dans le ''[[Livre de Jérémie]]'' qui concerne le début du {{-s|VI|e}}, puis au siècle suivant dans des textes des règnes des rois perses achéménides [[Darius Ier|Darius I{{er}}]] (522-486 av. J.-C.) et [[Darius II]] (423-404 av. J.-C.), parmi des territoires qui leur sont soumis. Il est probable que Urartu soit alors synonyme d'[[Arménie]]. En tout cas ce sont les dernières attestations du nom Urartu, définitivement remplacé par Arménie par la suite<ref>{{harvsp|id=PIO|Piotrovski|1969|p=199-202}}. R. B. Wartke, « Le royaume d'Ourartou : sources et légendes », dans {{harvsp|id=ARL|Splendeurs Arménie Antique|2007|p=97-99}}.</ref>.
 
Le royaume d'Urartu a donc disparu entre le début et le milieu du {{-s|VI|e}}, à une date et dans des conditions qui échappent à la documentation disponible, ce qui laisse plusieurs possibilités. On sait que les [[Scythes]] pillent la région avant de peut-être dominer les [[Mèdes]], qui prennent ensuite plus de poids dans le nord-ouest [[iran]]ien qu'ils soumettent. L'un comme l'autre sont donc considérés comme des candidats plausibles pour la destruction définitive du royaume urartéen. Les citadelles urartéennes disparaissent toutes dans des destructions à cette période, mais la cause de ces évènements reste incertaine. Si l'Urartu existe encore vers 590-585 av. J.-C., alors c'est plutôt au roi mède [[Cyaxare]] qu'il faut attribuer sa chute, quand il dirige ses troupes vers l'[[Anatolie]] où il affronte le roi [[Alyatte]] de [[Lydie]]<ref>{{harvsp|id=HUOT|Huot|2004|p=132-133}}. {{harvsp|id=BUR|Burney|2007|p=94-96}}</ref>. Une dernière proposition, sceptique sur la réalité de l'expansion des Mèdes en Anatolie, propose de situer la chute de l'Urartu vers le milieu du {{-s|VI|e}} sous les coups des [[Perses]] de [[Cyrus II]] (559-529 av. J.-C.) qui partent à leur tour affronter les Lydiens vers 547<ref>{{en}} R. Rollinger, « The Median 'Empire', the End of Urartu, and Cyrus' Campaign in 547 », dans ''Proceedings of the First International Conference on Ancient Cultural Relations between Iran and West Asia'', Teheran, 2004 {{lien web|url=http://www.achemenet.com/ressources/souspresse/annonces/Rollinger-Iran.pdf|titre=En ligne sur Achemenet.com.}}</ref>. Quoi qu'il en soit, les [[Arméniens]] sont progressivement devenus l'ethnie dominante dans la région couverte par l'ancien royaume urartéen, phénomène achevé au moment de l'empire perse. Quand [[Xénophon]] s'aventure dans ces contrées avec l'expédition des [[Dix Mille]] vers 400 av. J.-C., il ne sait rien de l'ancien rival des [[Assyrie]]ns qui a sombré dans l'oubli<ref>{{en}} P. Zimansky, « Xenophon and the Urartian legacy », dans P. Briant (dir.), ''Dans les pas des Dix-Mille : peuples et pays du Proche-Orient vus par un Grec'', Toulouse, 1995, p. 255-268</ref>. Plusieurs anciennes citadelles urartéennes sont réoccupées, notamment Erebuni où l'administration perse construit un ''[[apadana]]'' (bâtiment d'audience hypostyle) et deux temples du feu, ainsi qu'Armavir et Van, occupés durant les premiers temps de la [[dynastie orontide]], arménienne, qui succède à la domination perse<ref>J. Khatchatrian, « L'Arménie sous le règne des Orontides », dans {{harvsp|id=ARL|Splendeurs Arménie Antique|2007|p=153-154 et 156}}.</ref>.
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