Étienne Perier (1644-1726)

armateur et officier français

Étienne Perier ou Étienne de Perier, né le 29 mars 1644 au Havre et mort le 30 novembre 1726 dans la même ville, est un armateur, marchand, capitaine de vaisseau et de port.

Étienne Perier
Étienne de Perier
Étienne Perier (1644-1726)

Nom de naissance Étienne Perier
Naissance
Le Havre
Décès (à 82 ans)
Le Havre
Origine Drapeau de la Normandie Normandie
Allégeance Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade capitaine de vaisseau
Capitaine de port
Années de service soit 72 ans
Commandement Le Dromadaire (1677-1678)
Conflits Guerre de Hollande
Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Faits d'armes Bataille de Solebay
Bataille du Texel (1673)
Prise de Cayenne
Bataille de Tabago
Bombardement de Dunkerque
Distinctions Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis Chevalier ribbon Chevalier de Saint-Louis
Famille de Perier
Signature de Étienne Perier

Emblème

Biographie

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Famille

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Étienne Perier est issu de la famille de Perier. Né au Havre le , il est fils de Jean Perier (1596-1647), capitaine de navires au commerce[1], et d'Anne Le Dentu (1613-1645)[2]. Son grand-père paternel est David Perier († 1644), maître de heux au Havre[3].

Marié le à Brest avec Marie de Launay († 1693), fille de Michel de Launay, marchand de vin, et de Marguerite Le Run, il est père de[4]:

Carrière

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Premières armes

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Perier commence à servir en 1654, comme volontaire sur des vaisseaux armés de la Compagnie des Indes[1].

Armateur et marchand au Havre[1], il entre au service de la marine de guerre en 1665, alors que Colbert cherche à recruter des cadres. Placé sous les ordres de François Panetié, il est chargé de protéger le cabotage des corsaires ennemis. Ce dernier se voit confier l'Hirondelle, frégate de 26 canons et 200 hommes d'équipage. Jusqu'en 1677, il fait toutes les campagnes de l'époque sous les ordres de Panetié.

Guerre de Hollande

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Bataille de Solebay, le 7 juin 1672.

Il est à la bataille de Solebay, le , au sein de la flotte combinée franco-anglaise placée sous les ordres de Jacques Stuart et d'Abraham Duquesne. Il se trouve sur l'Heureux, 50 canons.

Le , sur l'Alcyon, il croise au large de Yarmouth, pour y protéger les navires de pêche français.

 
La bataille du Texel, le 21 août 1673.

Le , à bord du Précieux, il est à la bataille du Texel au sein de la flotte franco-anglaise conduite par le Prince Rupert et le comte d'Estrées. Il passe ensuite sur l'Invincible.

En 1675, son capitaine, Panetié, est chargé de lutter contre les corsaires hollandais au large de Dunkerque : Perier assiste à la capture de l'un d'eux, qui est coulé étant jugé irrécupérable[5]. Cette même année, il compte déjà parmi les corsaires réputés qui se signalent dans la lutte à outrance contre la marine hollandaise.

De 1676 à 1678, il prend part à la campagne de Jean II d'Estrées dans les Antilles. Le vice-amiral est chargé de rétablir la situation dans les Antilles, contre les Hollandais. Avec dix vaisseaux, deux frégates et trois barques longues, il est chargé de reprendre Cayenne, de ruiner Surinam et, avec l'appoint des contingents des Antilles, d'attaquerTobago et Curaçao [6].

 
Attaque du fort Saint-Michel en 1676.

Lieutenant sur la Fée, il prend part le 21 décembre 1676 aux combats de terre lors de la prise de Cayenne, en Guyane[7].

Après la prise de la ville, la Fée est envoyée avec une barque longue pour entrer dans l'Approuague et y ruiner les établissements hollandais. Mais la Fée n'y peut entrer à cause du fond et de la crainte de toucher. Le sieur Bourdet, qui la commande, joint à la barque longue sa chaloupe armée de 30 à 40 hommes, aux ordres de Perier son lieutenant. Perier remonte le fleuve en chaloupe, en pleine nuit. Une galiote hollandaise de 80 à 100 tonneaux, servant de magasin, qui se trouve aussi dans le fleuve, tire quelques coups de canon de loin. Mais cette dernière fuyant en remontant le cours d'eau, son équipage trouve le temps de décharger une partie des biens à bord, avant de prendre la fuite dans un canot. Perier se rend maître de la galiote. Mais il ne parvient pas à retrouver l'emplacement de la colonie hollandaise, la nuit étant profonde, et personne ne connaissant ni ce fleuve, ni ses rives[7].

En 1677, après 12 ans de service en commun, il est soustrait aux ordres de François Panetié, et se voit remettre le commandement de la flûte le Dromadaire, de 36 canons et de 60 hommes d'équipage.

Le 19 janvier 1677, l'escadre est à la Martinique. D'Estrées y convoque les volontaires de la Guadeloupe, Saint-Christophe, et de la Tortue pour livrer à son adversaire une bataille décisive, Binckes, qui est à Tobago[6].

Il prend part à la bataille de Tabago le 3 mars 1677. Cette même année, il est fait lieutenant de frégate au Havre[1].

 
Plan du naufrage des îles d'Aves le 11 mai 1678.

La campagne se termine tragiquement par le naufrage total de l'escadre sur l'île d'Aves, le 11 mai 1678. Perier commande alors la flûte le Dromadaire, qui s'échoue le lendemain du 12 mai[8].

Guerre de la Ligue d'Augsbourg

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En 1689, au début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, il se rend maître de plusieurs vaisseaux ennemis à l'abordage[1]. Il est blessé alors qu'il fait « sauter en l'air » un garde-côte anglais de 40 canons[1]. En récompense, il est nommé lieutenant de vaisseau[4].

En 1692 à Dunkerque, Perier obtient le commandement de quatre barques longues pour renforcer le convoi des flottes. Chargé d'inspecter les côtes d'Angleterre par Tourville[1], il prend à l'abordage un navire hollandais de 36 canons[1]. C'est à Dunkerque qu'il rencontre Jean Bart, dont il devient le « grand ami »[9].

En 1694, il commande une batterie de la marine à Dieppe[1].

Renvoyé à Dunkerque la même année, il sert avec distinction pendant la tentative de bombardement[10],[11], par les Anglais et les Hollandais[1].

En 1695, il est envoyé en expédition dans le Nord et sur les côtes d'Écosse[1].

Durant ces deux guerres, il obtient divers commandements de frégates et de vaisseaux, tant à la prise de Cayenne et de l'île de Tobago, que dans les expéditions faites aux Antilles, aux Indes et au Siam. Dans ces campagnes, il essuie 22 combats et reçoit 2 blessures.

Capitaine de vaisseau en 1703[1], il devient capitaine du port du Havre[12]en 1711[13] et chevalier de Saint-Louis en 1712[14],[15].

En octobre 1726, Perier sollicite des lettres patentes d’anoblissement. Elles lui sont expédiées par Louis XV depuis Fontainebleau. Celles-ci font état de « ses longs et importants services » et de sa carrière longue « de plus de cinquante années en qualité de volontaire, de lieutenant de frégate, de vaisseau et de capitaine de vaisseau »[16],[17],[18]. Ayant pris part à 22 combats, il a été blessé deux fois[14].

Mort le 30 novembre 1726 au Havre à l'âge de 82 ans, Perier est inhumé le 2 décembre en l'église Saint-François. Son acte d’inhumation précise : « Messire Estienne Perier, écuyer, chevalier de l'ordre militaire de St Louis, capitaine des vaisseaux du roi et du port du Havre de Grace »[19].

 
Copie de la première page des lettres patentes accordées à Étienne de Perier (1644-1726) par Louis XV en 1726.

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k et l Philippe Haudrère, Les flottes des Compagnies des Indes: 1600-1857, Service historique de la marine, (lire en ligne), p. 89-94.
  2. Michel Vergé-Franceschi, Les officiers généraux de la marine royale, 1715-1774: Annexes, Librairie de l'Inde, 1990, page 192.
  3. Arnaud Clément, « La noblesse française », sur academia.edu (consulté en ), p. 313.
  4. a et b Raymond de Bertrand, « Notice historique sur Antoine Alexis Perier de Salvert, chef d'escadre natif de Dunkerque », Mémoires de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts,‎ , p. 230-231 (lire en ligne)
  5. Villiers 2000, p. 180
  6. a et b Charles de La Roncière, Histoire de la marine française, (lire en ligne), p. 646 et suivantes
  7. a et b Eugène Sue, Histoire de la marine française, volume 3, (lire en ligne), p. 413
  8. Charles de La Roncière, Histoire de la Marine française : La Guerre de Trente Ans, Colbert, t. 5, Paris, Plon, , 822 p. (lire en ligne), p. 665
  9. Alain Cabantous, Gens de mer à Dunkerque aux XVIIe et XVIIIe siècles, (lire en ligne), p. 26
  10. Jean-Claude Castex, Combats franco-anglais de la Guerre de Trente Ans et de la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1627-1697) (lire en ligne), p. 371
  11. Marquis de Quincy, Histoire militaire du règne de Louis Le Grand, tome III, (lire en ligne), p. 84 et 85
  12. Philippe Barrey, Inventaire sommaire des archives municipales du Havre antérieures à 1790, Le Havre, René Randolet, , 458 p. (lire en ligne), p. 107
  13. Khalil Saadani, La Louisiane française dans l'impasse: 1731-1743, Harmattan,, (lire en ligne), p. 32.
  14. a et b Jean François Louis d'Hozier, L'impôt du sang, tome 3, partie 1, Paris, Joseph Techener, (lire en ligne), p. 92
  15. Louis Trabouillet, État de la France, Paris, Claude Robustel, (lire en ligne), p. 562
  16. Philippe Haudrère, Les flottes des Compagnies des Indes: 1600-1857, Service historique de la marine, (lire en ligne), p. 93.
  17. Patrice Ract Madoux, « Roger Nimier », L'intermédiaire des chercheurs et curieux (numéros 508 à 518),‎ (lire en ligne)
  18. Bibliothèque nationale, Manuscrits, "Nouveau d'Hozier" n° 262, cote 5990, article "de PERIER" : Copie anonyme des lettres d'anoblissement accordée en octobre 1726 à « Etienne de Perier » : «Louis, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous présents et à venir, salut. Le privilège de la noblesse a toujours ésté regardé par les Roys nos prédécésseurs comme la plus précieuse marque de leur estime, et la plus digne récompense qu'ils pussent accorder à ceux de leurs sujets qui s'estoient distinguez dans les différents Estats qu'ils avoient embrassez. Nous sommes persuadez qu'il n'est point en effet, de moyen plus capable d'exciter à la vertu et qui puisse marquer davantage la distinction que méritent ceux de nos sujets qui se dévouent au service de l'Estat, qu'en les honorant de prérogations qui se perpétuent dans leurs descendants et qui soient aussi durables que doivent l'estre le souvenir de leurs talents et de leurs bonnes qualitez. Le zèle et la sage conduite qui ont distingué notre cher et bien amé, le Sieur Estienne de Perier, pendant plus de cinquante années qu'il a servi sur nos vaisseaux en qualité de volontaire, de lieutenant de frégate, de lieutenant et de capitaine de vaisseau, et les preuves qu'il a données de sa valeur et de son courage dans toutes les occasions qu'il a eues de les signaler, nous l'ont fait juger digne des témoignages de notre satisfaction. Le dit sieur de Perier commença de servir en 1654, en qualité de volontaire sur les vaisseaux que commandait son père, pour le commerce du Levant et entra en l'année 1665 au service du feu Roy, de glorieuse mémoire, notre très honoré seigneur et bisayeul, sous les ordres du sieur de Pannetier, qu'il suivit dans toutes les campagnes que firent nos escadres et armées navalles jusqu’en l’année 1677 qu’il fût fait lieutenant de frégate. Après avoir servi en cette qualité pendant 12 années, il fut fait lieutenant de vaisseau en 1689 et capitaine de vaisseau en 1703 et fût en l’année 1712, honoré de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis, et pendant le long intervalle de temps qu’il a été employé en qualité de lieutenant de frégatte, de lieutenant et de capitaine de vaisseau, il a eu divers commandements de frégattes et de vaisseaux, tant à la prise de Cahienne et de l’isle de Tabacq, que pour d’autres expéditions militaires et pour les voyages qu’il a fait aux isles de l’Amérique dans le Nord, aux Indes occidentales et à Siam. Pendant les services qu’il rendit au sieur de Pannetier, il essuya vingt-deux combats et fût blessé deux fois. Il se rendit maître en l’année 1689 de plusieurs vaisseaux ennemis à l’abordage, et fit sauter en l’air un garde-côte anglais de quarante canons et fût blessé en cette occasion. En considération des services rendus pendant plus de 50 années sur les vaisseaux du Roy, en qualité de lieutenant, capitaine, commandant et autres et de ceux actuellement rendus par les Sieurs Estienne et Antoine Alexis de Perier de Salvert, ses enfants, le premier en qualité de garde de la Marine depuis 1704 et aujourd'hui dans la place de Gouverneur général de la Louisiane et l'autre en qualité de garde de la Marine depuis ladite année 1704 et depuis l'année 1721 en celle d'enseigne de vaisseau. »
  19. « Acte d'inhumation d'Étienne de Perier (30 novembre 1726) », sur Archives départementales de Seine-Maritime (consulté en )

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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