Amar Ouzegane
Amar Ouzegane, né le à Alger et mort le à Alger, est un militant communiste puis nationaliste et homme politique algérien.
Amar Ouzegane | |
Fonctions | |
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Ministre du Tourisme | |
– (6 mois et 25 jours) |
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Ministre de l'Agriculture | |
– (2 ans, 2 mois et 5 jours) |
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Membre de l'Assemblée constituante | |
– (2 ans) |
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Circonscription | Wilaya de Médéa |
Législature | Assemblée constituante algérienne de 1962-1964 |
Groupe politique | FLN |
Député français | |
– (7 mois et 4 jours) |
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Élection | 21 octobre 1945 |
Circonscription | Alger |
Groupe politique | COM |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Alger |
Date de décès | (à 70 ans) |
Lieu de décès | Alger |
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Jeunesse
modifierAmar Ouzegane est né en 1910 à Alger dans une famille pauvre venant d'Azazga dont le père est cuisinier. Il passe son enfance dans la Casbah, fréquente l'école française et l'école coranique. Il est employé aux PTT à l'âge de 14 ans après que son père ait perdu son travail. Il intègre le monde du syndicalisme au sein de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU) avant de rejoindre les Jeunesses communistes en 1930[1].
Parti communiste français
modifierAprès être promu dirigeant de la région d'Alger pour le Parti communiste français (PCF). Il est licencié des PTT[1] après avoir été délégué au VIIe congrès mondial du Komintern à Moscou en 1935[2]. Il entre au comité central du PCF en janvier 1936 lors du congrès de Villeurbanne[1].
Il fait partie des premiers dirigeants du Parti communiste algérien (PCA) à sa création et intègre son Bureau politique la même année ; il devient permanent du parti[1].
En 1937, il est élu conseiller municipal d'Alger ; il en est exclu en 1939[1] après avoir refusé de condamner le pacte germano-soviétique[3]. Entré en clandestinité suite à l'interdiction du PCA, il est arrêté et interné au camp de Djeniene Bourezg de 1940 à avril 1943[1].
En 1943, il devient le premier dirigeant du PCA puis il est élu député PCF d'Alger aux élections constituantes de 1945[1]. Il obtient 82 285 des 235 829 suffrages exprimés, soit 34,9 % des voix et obtient ainsi l'un des quatre sièges à pourvoir dans le collège des musulmans non-citoyens. Il est élu Secrétaire de l'Assemblée. Ses interventions portent sur des demandes d'amnistie pour les prisonniers politiques, d'égalité des rémunérations et des pensions. Il demande que la langue arabe soit une langue officielle à côté de la langue française en Algérie[4]. Dans cette assemblée, il se prononce pour la formule d'« Union française », plus précisément d’« union librement consentie »[3]. Il est battu aux élections constituantes de juin 1946 et aux élections législatives françaises de novembre 1946[4].
Amar Ouzegane défend donc dans un premier temps la souveraineté française sur l'Algérie et se montre très critique envers les nationalistes algériens (Amis du manifeste et de la liberté - AML - de Ferhat Abbas et Parti du peuple algérien - PPA - de Messali Hadj). Après l'évolution du PCA en 1946, qui prône l'intégration au mouvement national algérien, il est considéré comme responsable des prises de positions antérieures du PCA et en est exclu le . Les attendus de l'exclusion, parus dans le journal Liberté du 29 janvier 1948, sont rédigés ainsi : « il a été, de 1943 à juillet 1946, le principal responsable d’une politique qui a gêné considérablement le rassemblement de tous les mouvements nationaux progressistes d’Algérie contre le colonialisme ». Il affirmera plus tard avoir toujours été partisan de l'indépendance de l'Algérie[1],[3],[5].
Guerre d'Algérie
modifierAprès s'être rapproché l'Association des oulémas, du Mouvement national algérien (MNA)[4], il entre au FLN en 1955 et devient un important conseiller politique de la zone autonome d'Alger[2]. Il est parmi les leaders de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et conseiller au Comité de coordination et d'exécution (CCE)[6].
Il participe à l'Appel pour une Trêve Civile initié par Albert Camus. Il participe en août 1956 à la rédaction de la plate-forme du Congrès de la Soummam (qui critique forment le PCA) et à l'organisation de la grève générale de janvier 1957. Il est arrêté le 6 janvier 1958 à Kouba, où il s'était réfugié après le démantèlement de la zone autonome d'Alger et l'arrestation de Yacef Saâdi. Il est condamné à huit ans de prison par le Tribunal militaire d'Alger pour « association de malfaiteurs et atteinte à la Sûreté de l’État ». Transféré à la prison de Fresnes suite à l'aggravation de son diabète, il y restera jusqu'en avril 1962[1],[3],[6].
Dans son livre rédigé en prison et publié en 1962, le Meilleur Combat,, il tente de concilier socialisme et islam[7] ; il y affirme qu’il était légitime de couper le nez des gens qui fumaient pendant le ramadan, parce que le respect du ramadan était une dimension du patriotisme[8].
Après l'indépendance
modifierÀ l'indépendance, il est membre du Comité central du Front de libération nationale (FLN)[1] et est député de Médéa à l'Assemblée constituante de 1962-1964[2]. Il est nommé ministre de l'Agriculture et de la Réforme agraire le [9]. Cette réforme agraire, « improvisée et désorganisée » se solde par un échec : « des centaines de tracteurs cassés et des sols mal exploités dont le rendement déçoit. »[10]. Il est promu ministre d'État le puis ministre du Tourisme du [11] au .
Il est mis à l'écart de l'appareil politique après le coup d'État de Houari Boumédiène en juin 1965. Il se retire un temps en Suisse et revient souvent se faire soigner en France. A la fin des années 1970, il bénéficie d'une villa à Hydra en reconnaissance de son parcours au sein de l'État. Il meurt à Alger en 1981[1],[3].
Presse militante
modifierVendeur à la criée de L'Écho d'Alger dans sa jeunesse, il devient rédacteur en chef de l'hebdomadaire communiste Luttes sociales, puis il collabore au journal indépendantiste Jeune musulman, fondé par Ahmed Taleb Ibrahimi avant de devenir à l'indépendance, du 1er septembre 1964 au 21 août 1965, le directeur de Révolution africaine[1],[2].
Famille
modifierOmar Ouzegane se marie en 1945 et est père de trois enfants[3]. Il est l'oncle de la militante Fettouma Ouzegane (mère de Ali Fawzi Rebaine) dont le père Saïd est arrêté et incarcéré en même temps que son frère Amar en 1940[12]. Il est l'oncle de Malika Ouzegane[13], co-fondatrice de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme.
Décorations
modifier- Ahid de l'ordre du Mérite national d'Algérie.
Bibliographie
modifier- Le meilleur combat, Julliard, 1962, 309 p.
Notes et références
modifier- Tramor Quemeneur (dir.), Ouanassa Siari Tengour (dir.) et Sylvie Thénault (dir.), Dictionnaire de la guerre d'Algérie, Paris, éditions Bouquins, , 1424 p., 20 × 13,4 cm (ISBN 978-2-38292-306-1, EAN 9782382923061, présentation en ligne)), pages 900-901 (auteur : Pierre-Jean Le Foll-Luciani).
- Amar Ouzegane de A à Z, site djazairess.com, publié dans El Watan le 17 août 2018.
- https://maitron.fr/spip.php?article157307, notice OUZEGANE Amar -Dictionnaire Algérie - par René Gallissot], version mise en ligne le 3 mars 2014, dernière modification le 12 août 2015.
- Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française), site www2.assemblée-nationale.fr, consulté le 23 novembre 2024.
- Ruscio, A.(2007), Les communistes et les massacres du Constantinois (mai-juin 1945), Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no 94(2)
- AMAR OUZEGANE ancien député communiste d'Alger rallié au F.L.N. a été arrêté, site lemonde.fr, 15 janvier 1958.
- M. AMAR OUZEGANE EST ÉVINCÉ de la direction de " Révolution africaine ", site lemonde.fr, 23 août 1965.
- Amar Ouzeguane, Le meilleur combat, Julliard, , p.263
- « Décrets N° 62-1 du 27 septembre 1962 portant nomination des membres de gouvernement », Journal officiel de l'Algérie, , p. 13 (lire en ligne, consulté le )
- Le regard d’une archiviste, elwatan.com, 22 mars 2016
- « Décrets N° 63-373 du 18 septembre 1963 portant nomination des membres de gouvernement », Journal officiel de l'Algérie, , p. 979 (lire en ligne, consulté le )
- [https://www.lexpressiondz.com/index.php/nationale/une-revolutionnaire-jusquau-bout-de-lame-64154 FETTOUMA OUZEGANE Une révolutionnaire jusqu’au bout de l’âme], lexpressiondz.com, 2 avril 2009.
- « Refav » une histoire à l’aube de l’indépendance (interview de Christian Phéline), site jeune-indépendant.net, 30 novembre 2023.
- Achour Cheurfi, La classe politique algérienne de 1900 à nos jours : dictionnaire biographique, 2001, Casbah éditions (ISBN 9961-64-292-9)
Liens externes
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- Ressources relatives à la vie publique :