Attentats d'Agadez et Arlit
Les attentats d'Agadez et Arlit sont deux attaques-suicides commise par le MUJAO contre l'armée nigérienne et le groupe industriel français Areva le . L'attaque est baptisée par les jihadistes opération Abou Zeid, en référence à Abdelhamid Abou Zeid, chef d'AQMI au Mali, tué par l'aviation française le lors de la bataille de Tigharghâr[6]. Ce sont les premiers attentat-suicides de l'histoire du Niger[7].
Date | 23 - |
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Lieu | Agadez et Arlit |
Issue | Attentats-suicides |
Niger France Cameroun |
MUJAO Les Signataires par le sang |
inconnues COS |
11 hommes |
23 morts[3] 16 blessés[1] aucune 1 mort[3] |
10 morts[4] 1 prisonnier[5] |
Batailles
- Tlemss
- 1re Tilwa
- Tabankort
- Ouraren
- Adrar Bouss
- Agadez et Arlit
- Tchibarakaten
- Mangaïzé
- Tazalit
- 1re Bani Bangou
- 2e Tilwa
- Wanzarbé
- Abala
- Midal
- 1re Tongo Tongo
- 1re Ayorou
- 2e Tongo-Tongo
- Baley Beri
- 1re Inates
- 2e Inates
- Sanam
- Chinégodar
- 2e Ayorou
- 2e Bani Bangou
- Taroun
- Torodi
- Adabda
- Intagamey
- Koutougou
- Tabatol
- Takanamat
- Teguey
Coordonnées | 16° 58′ 00″ nord, 7° 59′ 00″ est | |
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Attentat d'Agadez
modifierDéroulement
modifierLa première attaque est commise à Agadez. Le , vers 6 heures, un pick-up piégé conduit par des kamikazes enfonce la barrière de sécurité et explose à l'intérieur du camp militaire d'Agadez, faisant plusieurs morts. Un second véhicule entre alors dans le camp, ses occupants ouvrent le feu sur les soldats[8]. La fusillade dure plusieurs heures mais les jihadistes se réfugient dans un dortoir où ils tuent deux de ses occupants, ils prétendent alors avoir des otages parmi les élèves officiers[4]. Les assaillants placent également des engins explosifs improvisés, certains sont dissimulés sur des cadavres de soldats[9]. Plus tard dans la soirée, un des islamistes est maîtrisé alors qu'il tentait de s'enfuir[5].
Les forces spéciales françaises arrivent en renfort au camp d'Agadez et le lendemain matin elles lancent l'assaut sur la dortoir, située à proximité de la caserne. Les deux jihadistes retranchés dans le bâtiment sont tués[8],[4].
Bilan humain
modifierSelon le premier bilan du ministre nigérien de l'intérieur Abdou Labo, l'explosion et les combats provoquent la mort de 18 soldats, d'un civil et de quatre jihadistes, il y a également 13 blessés, dont 6 graves dans les rangs de l'armée[2]
Dans un second bilan, le ministre nigérien de la défense Mahamadou Karidjo déclare qu'au moins 20 soldats ont été tués et 16 blessés, tandis que les islamistes ont trois morts[1]. Par la suite, un quatrième jihadiste est capturé dans un bâtiment où il prétendait détenir des otages[1],[10]. Le , Mahamadou Karidjo donne un bilan des pertes plus élevé : « À Agadez, il y a eu huit tués du côté des assaillants et nous avons enregistré malheureusement 24 morts. » Il indique également que trois personnes, initialement considérées comme des otages, ont en réalité été tuées rapidement « à bout portant dans la nuque », le premier jour du combat[11].
Au moins deux jihadistes sont tués par les forces spéciales françaises le [8]. Au total, huit islamistes sont tués à Agadez selon le ministre Karidjo Mahamadou, qui précise que tous étaient équipés de ceintures chargées d’explosifs[4].
D'après un élu d'Agadez, trois terroristes, trois otages et une personne touchée par une balle perdue ont été tuées lors de l'assaut final du [11].
Au total, 23 soldats nigériens sont tués dans le camp militaire d'Agadez, ainsi qu'un soldat camerounais en formation au Niger[3].
Dans un communiqué publié le , le groupe des Signataires par le Sang déclare avoir causé des pertes plus élevées et affirme que « 116 militaires nigériens dont un grand nombre d'officiers, ainsi que leur instructeur français, ont été abattus à Agadez »[12].
Attentat d'Arlit
modifierDéroulement
modifierEnviron trente minutes après l'explosion d'Agadez, une seconde attaque est commise près d'Arlit, à 240 km plus au nord, contre une mine d'uranium de la Somaïr, une filiale du groupe industriel français Areva. Les kamikazes se font exploser avec une voiture piégée devant la centrale électrique de l'usine de traitement d'uranium[2].
Bilan humain
modifierDeux kamikazes sont tués à Arlit lors de l'explosion[1],[4].
Dans un premier bilan, Areva évoque 13 employés blessés, tous de nationalité nigérienne, par la suite le groupe industriel indique qu'un homme a succombé à ses blessures et qu'au moins 14 civils sont blessés[1].
En fin de journée, le bilan monte, selon ministre nigérien de l'Intérieur, à 50 blessés, dont 1 civil et 49 agents des forces de défense et de sécurité[2].
Revendication
modifierLe même jour, l'attaque est revendiquée par le MUJAO. Son porte-parole, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, déclare que le groupe a « attaqué la France, et le Niger pour sa coopération avec la France dans la guerre contre la charia »[2]. Le même jour, El-Hassen Ould Khalill, dit Jouleibib, porte-parole des Signataires par le sang déclare que son mouvement a pris part aux attaques conjointement avec le MUJAO, il affirme également que l'opération a été supervisée par Mokhtar Belmokhtar et que « plus d'une dizaine de combattants ont participé à ces attaques »[13].
Selon le gouvernement nigérien, l'attaque jihadiste a été lancée depuis la Libye[14]. À la suite de l'intervention militaire au Mali une importante partie des forces islamistes s'est repliée à l'étranger, principalement en Libye où un camp est établi à Oubari, défendu par environ 400 hommes regroupés sous le nom de « brigade 315 »[15].
Cependant, selon des officiels maliens, les attentats ont été en grande partie planifiés dans le nord du Mali, notamment à Tarkint[16].
Liens externes
modifier- « Niger: retour sur les évènements du jeudi 23 mai, après le double attentat à Arlit et Agadez », RFI
- « Témoignages d’Arlit et d’Agadez, frappées par un double attentat du Mujao », France 24
- « Reportage à Arlit, sur le site d'Areva touché par un attentat », France 24
- « Belmokhtar diffuse les préparatifs de ses attaques en images », Le Figaro
Références
modifier- Abdoulaye Massalatchi, « Les attentats suicide du Mujao au Niger ont fait 21 morts », Le Nouvel Observateur
- L'Obs avec AFP, « NIGER. Double attentat : 24 morts, un terroriste retranché », Le Nouvel Observateur,
- « Niger: Issoufou visite Agadez », BBC,
- « Niger: l’armée française a aidé à la neutralisation des derniers jihadistes à Agadez », RFI,
- « Le Parisien : VIDEOS. Niger : le Mujao revendique un double attentat et menace la France »
- « Le Parisien : Niger : le jihadiste Mokhtar Belmokhtar aurait «supervisé» les attentats »
- Thierry Oberlé, « Le Niger sur la ligne de front djihadiste », Le Figaro,
- « Niger : nos forces spéciales sont intervenues », Europe 1,
- « Le courrier du Sahara : le camp militaire d’Agadez était piégé »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « StarAfrica : Reddition du dernier assaillant retranché dans le camp militaire d ‘ Agadez, après les attentats »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- « AFP : Attentats au Niger: assaut franco-nigérien à Agadez, les derniers islamistes tués »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- AFP, « Revendications du groupe de Belmokhtar », Le Figaro
- Le Monde avec AFP, « Niger : Belmokhtar aurait "supervisé lui-même" les attaques », Le Monde,
- « Attentats au Niger: "les assaillants venaient de Libye", selon Issoufou », Le Nouvel Observateur,
- « Les islamistes battus au Mali se refont une santé en Libye », Ouest-France,
- « Niger: les attentats d’Agadez et d'Arlit ont-ils été planifiés au Mali? », RFI,