Château de Valère

bourg fortifié suisse comprenant une église
(Redirigé depuis Basilique de Valère)

Le château de Valère est une église fortifiée située sur une colline à Sion, dans le canton du Valais, en Suisse. Elle fait face au château de Tourbillon, sur la colline opposée.

Château de Valère
Image illustrative de l’article Château de Valère
Le château de Valère et le haut de Cry vus depuis Sion.
Début construction Fin du XIe siècle
Fin construction Milieu du XIIIe siècle
Coordonnées 46° 14′ 02″ nord, 7° 21′ 52″ est
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Région historique Valais
Commune Sion
Géolocalisation sur la carte : Suisse
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Château de Valère
Géolocalisation sur la carte : canton du Valais
(Voir situation sur carte : canton du Valais)
Château de Valère
Géolocalisation sur la carte : Sion
(Voir situation sur carte : Sion)
Château de Valère

Le bâtiment principal du château est la basilique Notre-Dame de Valère. Bâti aux XIIe et XIIIe siècles, il était la résidence des chanoines du chapitre de la cathédrale. Ils y habitèrent jusqu'à la Révolution française.

Les anciennes dépendances des chanoines abritent aujourd'hui le Musée d'histoire du Valais[1], fondé à cet endroit en 1883 et entièrement refait depuis 2008. La basilique peut également être visitée et on peut notamment y entendre le plus vieil orgue jouable au monde (1430) lors d'un festival annuel : le Festival international de l'orgue ancien et musique ancienne[2].

Valère obtint le grade de basilique mineure lors de la visite du pape Jean-Paul II en 1984.

Géographie

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Situation

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La basilique de Valère (à droite) et le château de Tourbillon vus depuis Sion.

Le château de Valère se trouve sur la colline de Valère à 615 mètres d'altitude et domine la ville de Sion dans le canton du Valais, en Suisse[3]. L'église du château se situe au sommet de la colline tandis que le bourg fortifié et son enceinte entourent cette dernière. Le relief de la colline de Valère est très accidenté et l'accès au château n'est possible que depuis le nord-est[4].

Faune et flore

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Depuis 1977, le site est inscrit à l’inventaire fédéral des sites et monuments d’importance nationale en raison du nombre important d'espèces protégées présentes sur la colline de Valère[5]. La faune de la colline comprend le lézard vert (Lacerta viridis), la mante religieuse (Mantis religiosa), le flambé (Iphiclides podalirius), l'azuré des cytises (Glaucopsyche alexis), le criquet à ailes bleues (Oedipoda caerulescens), le bruant fou (Emberiza cia), le rougequeue à front blanc (Phoenicurus phoenicurus), le grand Corbeau (Corvus corex) et le faucon crécerelle (Falco tinnunculus). La flore de Valère est quant à elle composée de stipes (Stipa), uvettes (Ephedra distachya), figuiers d'Inde (Opuntia humifusa), bertéroas blanchâtres (Berteroa incana), gagées des rochers (Gagea bohemica), chardons aux ânes (Onopordum acanthium), agripaumes cardiaques (Leonurus cardiaca) et épinards oseilles (Rumex patientia)[6].

4,9 hectares de la colline de Tourbillon font également partie du catalogue des lieux protégés dans la catégorie des prairies et pâturages secs d’importance nationale. Cette zone a été classée en 2017 dans le but de conserver les prairies et pâturages secs de Suisse, dont près de 95 % ont disparu depuis 1900[7].

Histoire

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Avant le château

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Les preuves de la présence d'hommes au Ve millénaire av. J.-C. sur la colline du château de Tourbillon laissent penser que la colline de Valère était également occupée à la même période. Les tessons de céramique, fragments de bracelets et foyers retrouvés sur le site de Valère prouvent que le lieu était occupé au moins temporairement au cours de la préhistoire. L'utilisation continue du site de Valère pendant huit siècles a cependant rendu difficile la lecture de l'évolution du bourg. Certains tessons de céramique rendent probable une utilisation de la colline à l'époque romaine et de nombreuses hypothèses ont laissé entendre que certaines maçonneries du château auraient à l'origine fait partie d'un castrum ou d'un temple romain. Aucune fouille archéologique n'a cependant relevé de constructions antérieures au XIe siècle[8].

Le nom propre « Valère » est d'origine inconnue. Il est parfois associé à Valérie (en latin « Valeriana »), mère du consul romain Titus Campanius Priscus Maximianus, qui a érigé un monument à Sion à la mort de son fils[9],[10],[11].

Construction

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La construction de l'église commence à la fin du XIe siècle et se déroule en plusieurs chantiers. Elle est complétée au milieu du XIIIe siècle. À l'exception de la chapelle latérale nord, l'église n'est dès lors plus modifiée. Les premières habitations sur le site sont probablement faites de bois car elles n'ont laissé aucunes traces. Des habitations en pierre sont quant à elles datées du début du XIIIe siècle. Les différents murs d'enceinte et les quatre tours d'angle sont achevées à la fin du XIIIe siècle. Enfin, le bâtiment au nord du château est construit vers 1300[12].

Valère au Moyen Âge

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Restaurations

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L'ensemble du site de Valère fait l'objet, depuis 1987, d'une campagne de restauration dont la cinquième étape, acceptée par le Parlement valaisan le , débute en 2016[13]. Devenu muet, l'orgue ancien a fait l'objet d'une restauration en 1954 par la manufacture alémanique Kuhn, qui permet de l'utiliser à nouveau. Les panneaux peints du buffet (du peintre fribourgeois Peter Maggenberg vers 1435), le vantail gauche, représentant le mariage mystique de Sainte Catherine, patronne de Sion et du Valais, et le vantail droit, représentant l'apparition du Christ à Marie-Madeleine qui le prend pour un jardinier, ont été restaurés par les soins du Kunstmuseum de Bâle. En 2001-2002, l'ingénieur Jean-Luc Sandoz du groupe CBS-Lifteam expertise l'ensemble des structures bois des bâtiments avec le Sylvatest en vue de sa restauration[14],[15].

Dans le cadre de la troisième campagne de réhabilitation du site, il a bénéficié d'une restauration complète en 2004 par la manufacture Füglister de Sion. C'est également à la même date 2003 que la rose polylobée qui le surplombe, probablement murée au XVe siècle, a été rouverte. À cette occasion, elle a été ornée d'un vitrail du verrier Michel Delanoë[16] et d'une intervention de l'artiste Marie Antoinette Gorret[13].

Probablement construit dès 1430 et certainement achevé en 1437 par un facteur inconnu, l'orgue de Valère est le plus ancien orgue jouable au monde. Il dispose d'un seul clavier de 4 octaves avec 45 touches, et d'un pédalier d'une seule octave (l'octave grave du clavier et celle du pédalier sont "courtes", donc sans les notes do#, ré#, fa# et sol#), et fonctionne soit avec un moteur soit avec un soufflet manuel[17]. Son diapason insolite est de 448,5 Hz, soit bien un quart de ton au-dessus du diapason moderne. Ainsi l'orgue ne peut que difficilement être joué en accompagnement d'autres instruments.

Les jeux les plus anciens sont : la Super Octave 2', la Quinte mineure 1 1/3', le premier rang de la Mixture 1' et la flûte de 4 pieds (Copel 4', le jeu le plus ancien, en bois de noyer, des arbres abattus au XIVe s.). En 1687, Christopher Aebi de Soleure a divisé les jeux et rajouté l'Octave 4', la Quinte Majeure 2 2/3' et le deuxième rang de la Mixture. En 1786, Félix Carlen construit les deux soufflets cunéiformes et les porte-vents, et en 1812 son fils Jean-Baptiste Carlen a ajouté les gros tuyaux de pédale[17].

Galerie

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Notes et références

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  1. « Présentation - Musées cantonaux du Valais », sur valais.ch (consulté le ).
  2. « Home », sur Festival de l'Orgue de Valère (consulté le ).
  3. « Carte de la Suisse - château de Valère », sur map.geo.admin.ch (consulté le )
  4. Elsig 2000, p. 11-12.
  5. Joanna Vanay, « Site monumental et naturel - Musées cantonaux du Valais », sur www.musees-valais.ch (consulté le )
  6. « Valère côté nature », sur musees-valais.ch (consulté le )
  7. Office fédéral de l'environnement OFEV, « Biotopes d’importance nationale », sur www.bafu.admin.ch (consulté le )
  8. Elsig 2000, p. 15.
  9. Solandieu 1912, p. 7.
  10. Donnet et Blondel 1963, p. 238.
  11. Romain Andenmatten, « Le vestibule des inscriptions », Sedvnvm nostrvm,‎ , p. 18 (lire en ligne [PDF])
  12. Elsig 2019, p. 6-7.
  13. a et b http://www.vs.ch/Data/vos/docs/2015/02/2015.03_5e%20%C3%A9tape%20restauration%20Val%C3%A8re_MES_CE.pdf
  14. « Des poutres de 700 ans au Château de Valère: «Le bois, c’est le plus vieux matériau de l’avenir» », sur Des poutres de 700 ans au Château de Valère: «Le bois, c’est le plus vieux matériau de l’avenir» (consulté le )
  15. Afrique Opinion, « SYLVATEST : De Bafoussam à Valère ! », (consulté le )
  16. « Michel Delanoë », sur delanoestudioglas.ch (consulté le ).
  17. a et b L’Orgue de Valère.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Chantal Amman-Doubliez, Ludovic Bender, Karina Queijo et Romaine Syburra-Berteletto, Le bourg capitulaire et l’église de Valère à Sion, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Les monuments d’art et d’histoire de la Suisse », , 460 p. (ISBN 978-3-03797-792-7).
  • André Donnet et Louis Blondel, Châteaux du Valais, Olten, Éditions Walter, , 295 p. (lire en ligne [PDF]).  .
  • Patrick Elsig, Le château de Valère, Sion, Association Sedunum Nostrum, , 110 p. (lire en ligne [PDF]).  
  • Patrick Elsig, Les châteaux de Sion, Berne, Société d'histoire de l'art en Suisse, coll. « Guide d'art et d'histoire de la Suisse / 105 », , 48 p. (ISBN 978-3-03797-582-4).  .
  • André Locher, Châteaux et vestiges de Suisse occidentale, Lausanne, Favre, , 296 p. (ISBN 978-2-8289-1543-8).
  • Werner Meyer, Cantons de Genève, Vaud, Valais, vol. IV, Zurich, Silva, coll. « Châteaux forts de Suisse », , 96 p.
  • Solandieu, Les châteaux valaisans, Lausanne, Léon Martinet, , 149 p. (lire en ligne [PDF]).

Liens externes

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