Château de Marcillé-Robert

château fort à Marcillé-Robert (Ille-et-Vilaine)

Le château de Marcillé-Robert est un château-fort à l'état de ruines situé à Marcillé-Robert, en Ille-et-Vilaine. Il est situé sur les Marches de Bretagne. C’était une châtellenie relevant de la baronnie de Vitré et possédant un droit de haute justice[1].

Château de Marcillé-Robert
Présentation
Type
Fondation
Entre XIe siècle et XIIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Robert III de Vitré (XIIe siècle)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

Il était dépourvu de donjon, mais constitué de cinq hautes tours, dont la plus haute mesure actuellement 11 m de haut.

Le château est possédé par la Communauté de communes de la Roche-aux-Fées depuis 2012[2].

Historique

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L’importance stratégique et économique du site est déjà perçu à l’époque gallo-romaine[3].

 
Le château de Marcillé-Robert vu du côté Ouest.

Dès le début du XIe siècle, est attestée à Marcillé une motte castrale où est actif Riwallon le Viaire, puissant seigneur breton et plus vieil ancêtre connu de la famille de Vitré[4]. Le site est finalement délaissé par son petit-fils, Robert Ier, lorsque celui-ci, en guerre contre Briant Ier de Châteaubriant en et , décide de déplacer le cœur de ses possessions vers Vitré[5].

Marcillé reprend de l'importance dans la seconde moitié du XIIe siècle, lorsqu'est vraisemblablement édifié l'actuel château en pierre par Robert III de Vitré. Celui-ci réinvestit ainsi le bourg tandis que ses terres s'étendent considérablement vers le sud. La construction de la nouvelle forteresse se fait sur un promontoire rocheux dominant la Seiche, à environ trois cent mètres de la motte primitive qui, elle, se retrouve recouverte par l'étang[6]. C'est, semble-t-il, à cette occasion qu'est adjoint au nom du village le prénom du bâtisseur du château, Robert[4].

Il est délaissé par les seigneurs au profit du château de Vitré. À la mort de Philippa de Vitré, le domaine échoit par alliance à la maison de Laval. Guy IX de Laval s'accommode avec sa belle-mère Jeanne de Brienne[7] qui fait assigner son douaire sur la baronnie de Vitré et les dépendances du château de Marcillé, qu'elle choisit comme résidence.

Par héritage, la seigneurie de Marcillé passe de la famille de Vitré, à la famille de Laval, puis aux ducs de la Trémoille, qui la conserveront jusqu’à la Révolution française. On comptait au château trois portes : l’une d’elles s'appelait la porte Morel. L’absence de bouche d’artillerie semble prouver que le château n'avait pas été adapté aux progrès de l’armement.

Les archives du château de Vitré, concernant la châtellenie de Marcillé[8], font souvent mention de Jean Meschinot parmi la suite du comte de Laval, Guy XIV de Laval se rendant de son château de Vitré à Châteaubriant ou à Nantes. En 1471, Jean Meschinot obtient du comte la charge de capitaine du château de Marcillé pour son fils Jean.

En 1470 et 1471, par exemple E. L. de Kerdaniel[9] mentionne pas moins de huit ou dix de ces grandes dînées et couchées de la maison de Laval à Marcillé.

Le château est fortifié au XVe siècle. En 1488, l’armée de Louis II de la Trémoille occupe sans difficulté ni combat le château. En 1595, sur ordonnance royale, il est incendié et démantelé. On lit sur les registres de l'état civil de cette commune, en 1593 : Le chasteau de cette seigneurie, par commandement de Fay d'Aumont, maréchal de France, comte de Châteaubourg, gouverneur de l'armée du roy en Bretagne, A la requête de madame de Laval, fut démoli ce jour et quinxaine d'.

En 1799, les tours et masures du donjon sont vendues comme biens nationaux.

Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [10] et sa restauration devrait être achevée en 2025[réf. nécessaire].

Notes et références

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  1. Paul Banéat, Le Département d'Ille-et-Vilaine, Éditions Librairie moderne J. Larcher, Rennes, 1928, Réédition Éditions régionales de l'Ouest, Mayenne, 1994, 4 tomes, (ISBN 2-85554-067-4), tome 2, p.339.
  2. Arrêté portant inscription au titre des monuments historiques du château à Marcillé-Robert (Ille-et-Vilaine), Rennes,
  3. « Marcillé-Robert. Le plus vieux château d’Europe », Journal Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a et b Daniel Pichot, Valérie Lagier et Gwenolé Allain, Vitré, Histoire et Patrimoine d'une Ville, Somogy Éditions d'Art, Vitré, avril 2009, 296 p. (ISBN 978-2-7572-0207-4).
  5. Michel Brand'Honneur Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes (XIe – XIIe siècles) PUR Rennes (2001) (ISBN 2 86847 5612) p. 93-133
  6. Michel Brand'Honneur, « Seigneurs et réseaux de chevaliers du nord-est du Rennais sous Henri II Plantagenêt » dans Civilisation Médiévale, vol. 11, 2001, p. 165-184.
  7. Épouse de Guy VIII de Laval.
  8. C'était selon A. de la Borderie : un relais très commode parce que le comte trouvait là toute une administration relevant de lui : le capitaine du château, le châtelain ou receveur de la seigneurie, le sénéchal, l'alloué, le procureur de la juridiction, etc., etc., tous empressés à exécuter ses ordres, préparer ses logements et rendre ce passage agréable.
  9. Edouard L. de Kerdaniel, Un Soldat-Poète du XVe Siècle, Jouve, 1920, [1].
  10. « Château », notice no PA35000079, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Bibliographie

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  • Paul Banéat, Le Département d'Ille-et-Vilaine, Éditions Librairie moderne J. Larcher, Rennes, 1928, Réédition Éditions régionales de l'Ouest, Mayenne, 1994, 4 tomes, (ISBN 2-85554-067-4), tome 2, pp.336-341.
  • Michel Brand'Honneur, Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes - Habitat à motte et société chevaleresque (XIe – XIIe siècles), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2001, Collection Histoire, 317p., (ISBN 2-86847-561-2).

Voir aussi

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