Charles Perron (cartographe)

cartographe et journaliste suisse

Charles Perron, né le au Petit-Saconnex (faubourg de Genève) et mort le [1], est un cartographe anarchiste suisse, principal dessinateur des cartes de la Nouvelle Géographie universelle d’Élisée Reclus[2]. Il fut membre de l’Association internationale des travailleurs et de la Fédération jurassienne[3].

Charles Perron
Mikhaïl Bakounine (assis) et Charles Perron à Bâle au congrès de l'Association internationale des travailleurs en 1869.
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Charles Perron au travail

Biographie

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Fils d’un peintre sur émail qui lui enseigne son art[4],[5], il reçoit ensuite une formation scolaire aux techniques de la peinture sur émail[5]. À vingt ans, il part en Russie se perfectionner, séjour qui dure cinq ans[4],[5].

À son retour en Suisse, il s’installe à Genève comme peintre sur émail, et complète son activité par de la retouche photographique. Il commence à fréquenter les réfugiés politiques russes[5], les militants socialistes et devient membre de la section locale de l’Association internationale des travailleurs (Première Internationale)[1]. Il participe au premier congrès de la Ligue internationale de la Paix et de la Liberté (septembre 1867)[1].

Il est ensuite délégué de la section genevoise au troisième congrès de l’Internationale à Bruxelles en 1868[4],[1]. Il est cofondateur et collaborateur du journal L'Égalité en 1869 ; il en est le premier directeur[1] et devient une des principales figures suisses de l’internationalisme anti-autoritaire (qui devient l’anarchisme au congrès de Saint-Imier en 1872)[5].

En juin 1871, il réussit à faire passer plusieurs passeports suisses à des communards menacés par la justice française, dont André Léo[1], dont il avait publié les écrits dans L’Égalité[4]. Il participe à la commémoration de la Commune en 1877, qui finit en bagarre avec la police[1].

C’est en 1872 qu’il commence à dessiner des cartes[1]. Il collabore longuement avec Élisée Reclus, d’abord à la rédaction du Travailleur[1], où ils propagent leurs idées sur la pédagogie libertaire (thème qu’il avait déjà développé avec De l’obligation en matière d'instruction)[5]. Puis il dessine la plupart des cartes de la NGU (3000 des 6000 cartes des 19 volumes du monument)[5], mais aussi celles qui illustrent les autres publications de Reclus (articles, livres)[6],[1]. Principal collaborateur du géographe, il est avec lui à l’origine de production de cartes statistiques, thématiques, et géopolitiques[7],[5], qui sont une innovation fondamentale de la cartographie. C’est pour ces cartes qu’il invente une règle à dessiner les grisés[5].

Charles Perron ne peut mener à terme le projet conçu avec Reclus d’un globe terrestre à l’échelle au 1:100000e (soit 127 m de diamètre) pour l’Exposition universelle de 1900. Il invente néanmoins un pantographe pour réaliser les reliefs, et le seul fragment réalisé, celui de la Suisse, remporte une médaille d’or[5].

Lorsque E. Reclus retourne à Paris en 1890, il confie sa "mappothèque" (collection de cartes) à Charles Perron, puis en fait don en 1893 à la Ville de Genève. En 1904, C. Perron devient conservateur de ce dépôt cartographique, puis, en 1907, fonde le musée cartographique, soit 2 ans après la mort de Reclus[8]. Ce musée qu’il destine à une pédagogie populaire de la géographie était situé dans les bâtiments de la Bibliothèque de Genève. Il ferme définitivement en 1929[5].

Publications

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  • De l’obligation en matière d’instruction, Imprimerie Vaney, Genève, 1868.
  • « Exposition de quelques reliefs cartographiques nouveaux et explications à ce sujet », Le Globe, 33, 1894, p. 127.
  • Catalogue descriptif du Musée cartographique, Genève, Imprimerie Romet, 1907, p. 5.
  • Une étude cartographique : les Mappemondes, Paris, La Revue des Idées, 1907
  • De la réfection en fac-similé des anciens monuments de la Géographie et de son utilité pour la création de Musées cartographiques, dans Neuvième Congrès International de Géographie; Compte Rendu des Travaux du Congrès; Tome Deuxième, Genève, Société Générale d'Imprimerie, 1910, p. 20.

Bibliographie

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  • Peter Jud, Elisée Reclus und Charles Perron, Schöpfer der « Nouvelle Géographie Universelle », Zürich, 1987
  • Peter Jud, « Charles Perron », Itinéraire, 14-15, 1998, p. 69.
  • Federico Ferretti, Il mondo senza la mappa : Elisée Reclus e i geografi anarchici, Zero in Condotta, Milano, 2007
  • Federico Ferretti, « Charles Perron, le cartographe de la « juste représentation » du monde », Visions Cartographiques – Le Monde Diplomatique, 2/5/2010, lire en ligne.
  • Alexandre Chollier, Les dimensions du monde. Élisée Reclus ou l'intuition cartographique, Genève, Bibliothèque de Genève, Editions des Cendres, , 118 p. (ISBN 9782867422577)

Notices

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Articles connexes

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Une catégorie est consacrée à ce sujet : Anarchisme en Suisse.

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i et j L'Éphéméride anarchiste : notice 6 décembre », dernière modification le 7 octobre 2010, consulté le 10 octobre 2010
  2. Federico Ferretti, Charles Perron, cartographe de la « juste » représentation du monde, Blog du Monde diplomatique, 5 février 2010
  3. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
  4. a b c et d Contacts de André Léo avec le journal l’Égalité (Michel Bakounine et Charles Perron), publié le 29 juillet 2008, consulté le 10 octobre 2010
  5. a b c d e f g h i j et k Federico Ferretti, « Charles Perron, cartographe de la « juste » représentation du monde », Le Monde diplomatique, publié le 5 février 2010, consulté le 10 octobre 2010 ; également disponible sur Jura libertaire
  6. Béatrice Collignon, « Le monde sans la carte », Le Monde diplomatique, publié le 13 novembre 2007, consulté le 10 octobre 2010
  7. Federico Ferretti, « Élisée Reclus, le géographe qui n’aimait pas les cartes », Le Monde diplomatique, publié le 13 novembre 2007, consulté le 10 octobre 2010
  8. Flávio Borda D’Água, Nicolas Schaetti (éd.), « Représenter le monde, d’après Perron et Reclus : le musée cartographique de Genève (1907-1929) », sur Bibliothèque de Genève Le Blog, (consulté le )

Liens externes

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