Dazincourt
Joseph-Jean-Baptiste Albouy, dit Dazincourt est un acteur français né à Marseille le et mort à Paris le .
Sociétaire de la Comédie-Française |
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Nom de naissance |
Joseph-Jean-Baptiste Albouy |
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Dazincourt |
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Biographie
modifierÉlevé chez les oratoriens, Dazincourt entre au service du maréchal de Richelieu en 1766 et s'essaie à la comédie de société. Ayant décidé d'en faire sa profession, il quitte Paris en secret et se rend à Bruxelles pour suivre les conseils de D'Hannetaire, alors au sommet de sa réputation.
Après avoir joué au Théâtre de la Monnaie de 1771 à 1776, Dazincourt retourne à Paris et débute à la Comédie-Française le dans le rôle de Crispin des Folies amoureuses de Jean-François Regnard. Il devient sociétaire de ce théâtre en 1778 et le restera jusqu'à sa mort.
Le Mercure de France de décembre 1776 commente ainsi ses débuts : « Cet acteur a un talent formé, un jeu raisonné, beaucoup d'intelligence, de finesse & de vérité. Il est bon comédien, sans être farceur, & plaisant sans être outré ».
Dans la nuit du , il fut arrêté, avec 12 autres acteurs du Théâtre-Français restés fidèles à la monarchie, en tant que « suspect », et enfermé à la prison des Madelonnettes, pour avoir joué une représentation théâtrale jugée séditieuse : Paméla[1].
Le plus grand rôle de Dazincourt aura été sans conteste celui de Figaro dans Le Mariage de Figaro et dans Le Barbier de Séville.
Il meurt le à Paris, rue de Richelieu[2]. Il est inhumé au cimetière de Montmartre (division 19). L'épitaphe de sa tombe fut rédigée par son amie dévouée et légataire universelle, la comédienne Eulalie Desbrosses[3].
L'année de sa mort paraissent ses Mémoires publiés par Henri-Alexis Cahaisse (Paris: Favre, "Aux filles de mémoire", 1809).
Théâtre
modifierCarrière à la Comédie-Française
modifier- Entrée en 1776
- Nommé 172e sociétaire en 1778
- 1776 : Les Folies amoureuses de Jean-François Regnard : Crispin
- 1777 : L'Égoïsme de Jean-François Cailhava de L'Estandoux : Clermont
- 1777 : Eugénie de Beaumarchais : Drink
- 1777 : La Comtesse d'Escarbagnas de Molière : Jeannot
- 1777 : Le Barbier de Séville de Beaumarchais : La Jeunesse
- 1777 : Le Misanthrope de Molière : Dubois
- 1777 : Tartuffe de Molière : M. Loyal
- 1778 : L'Impatient d'Étienne-François de Lantier : Lisidore
- 1778 : Le Chevalier français à Londres de Claude-Joseph Dorat : Brinon
- 1778 : Le Chevalier français à Turin de Claude-Joseph Dorat : un exempt
- 1779 : Laurette d'après Jean-François Marmontel : Lafleur
- 1779 : Le Droit du seigneur de Voltaire : Champagne
- 1779 : Roséide ou l'Intrigant de Claude-Joseph Dorat : Duval
- 1779 : George Dandin de Molière : Colin
- 1779 : Les Plaideurs de Jean Racine : Dandin
- 1780 : La Réduction de Paris de Desfontaines-Lavallée : Brigard
- 1781 : La Discipline militaire du Nord d'Adrien-Chrétien Friedel : Falmouth
- 1781 : Le Chirurgien de village de Simon-Chauvot : Carillon
- 1781 : Le Jaloux sans amour de Barthélemy Imbert : Frontin
- 1781 : Le Rendez-vous du mari de Pierre-Nicolas André de Murville : Lafleur
- 1781 : Le Mariage forcé de Molière : Marphurius
- 1782 : Henriette ou la Fille déserteur de Mademoiselle Raucourt : sergent
- 1782 : L'Écueil des mœurs de Charles Palissot de Montenoy : l'abbé Flutet
- 1782 : L'Inauguration du Théâtre-Français de Barthélemy Imbert : un auteur comique
- 1782 : Le Flatteur d'Étienne-François de Lantier : Dubois
- 1782 : Le Satirique de Charles Palissot de Montenoy : Pasquin
- 1782 : Les Amants espagnols de Jean Siméon Beaugeard de Marseille : Gusman
- 1782 : Les Journalistes anglais de Jean-François Cailhava de L'Estandoux : Frank
- 1782 : La Comtesse d'Escarbagnas de Molière : Criquet
- 1783 : Le Déjeuner interrompu de Marie-Émilie de Montanclos : Frontin
- 1783 : Les Deux Amis ou le Négociant de Lyon de Beaumarchais : André
- 1783 : Les Marins ou le Médiateur maladroit de Desforges : Basile
- 1783 : Les Plaideurs de Jean Racine : L'Intimé
- 1784 : L'Avare cru bienfaisant de Jean-Louis Brousse-Desfaucherets : Jérôme
- 1784 : Le Mariage de Figaro de Beaumarchais : Figaro
- 1784 : Corneille aux Champs-Élysées de Honoré Jean Riouffe
- 1784 : Le Jaloux de Marc-Antoine-Jacques Rochon de Chabannes : Pasquin
- 1785 : L'Oncle et les tantes d'Adrien-Nicolas de La Salle : Pasquin
- 1785 : L'Épreuve délicate de Philippe-Antoine Grouvelle : Germain
- 1785 : L'Hôtellerie d'Antoine Bret : Armand
- 1786 : Le Chevalier sans peur et sans reproche de Jacques-Marie Boutet de Monvel : Arthur et le charbonnier chantant
- 1786 : Le Mariage secret de Jean-Louis Brousse-Desfaucherets : Williams
- 1786 : Le Portrait de Jean-Louis Brousse-Desfaucherets : Picard
- 1786 : L'Inconstant de Jean-François Collin d'Harleville : Crispin
- 1786 : La Physicienne de Pierre Latour de La Montagne : M. Poignardin
- 1786 : Les Coquettes rivales d'Étienne-François de Lantier : Dubois
- 1786 : Le Barbier de Séville de Beaumarchais : L'Éveillé, puis Figaro
- 1787 : Les Rivaux de Barthélemy Imbert : Fag
- 1788 : L'Entrevue d'Étienne Vigée : Frontin
- 1788 : La Belle-mère d'Étienne Vigée : Dumont
- 1788 : La Jeune épouse de Michel de Cubières-Palmezeaux : Germon
- 1788 : La Ressemblance de Nicolas-Julien Forgeot : Lazarille
- 1788 : Le Faux noble de Michel Paul Guy de Chabanon : Davon
- 1788 : Les Réputations de François-Georges Mareschal de Bièvre : premier journaliste
- 1788 : L'Inconséquent d'Étienne-François de Lantier : Dubois
- 1788 : L'Optimiste de Jean-François Collin d'Harleville : un postillon
- 1789 : Auguste et Théodore d'Ernest de Manteufel : Phlips[4]
- 1789 : Le Bourgeois gentilhomme de Molière : Covielle
- 1789 : La Fausse apparence de Barthélemy Imbert : Dupré
- 1789 : Le Présomptueux de Fabre d'Églantine : Germon
- 1789 : Raymond V, comte de Toulouse de Michel-Jean Sedaine : Gavaudan
- 1790 : Le Philinte de Molière ou la Suite du Misanthrope de Fabre d'Églantine : Dubois
- 1790 : Le Réveil d'Épiménide à Paris de Flins des Oliviers : Gorgi et l'abbé
- 1790 : Le Souper magique de Pierre-Nicolas André-Murville : le Masque de fer
- 1790 : Les Dangers de l'opinion de Jean-Louis Laya : Picard
- 1790 : Les Trois noces de Nicolas Dezède : le bailli
- 1791 : La Liberté conquise de Harny de Guerville : Germain
- 1791 : Le Mari directeur de Flins des Oliviers : Séraphin
- 1791 : Les Victimes cloitrées de Jacques-Marie Boutet de Monvel : Picard
- 1791 : Monsieur de Crac dans son petit castel de Jean-François Collin d'Harleville : Verdac
- 1791 : Dorval ou le Fou par amour de Joseph-Alexandre de Ségur : Dumont
- 1792 : La Matinée d'une jolie femme d'Étienne Vigée : François
- 1792 : Le Faux insouciant de Louis-Jean Simonet de Maisonneuve : M. Thomas
- 1792 : Le Vieux célibataire de Jean-François Collin d'Harleville : Georges
- 1793 : L'Ami des lois de Jean-Louis Laya : M. Plaude
- 1793 : L'Épreuve de Marivaux : Frontin
- 1793 : Le Conteur ou les Deux postes de Louis-Benoît Picard : Dupré
- 1793 : Les Fausses Confidences de Marivaux : Dubois
- 1793 : Les Femmes de Charles-Albert Demoustier : Dubois
- 1793 : Paméla ou La Vertu récompensée de Nicolas François de Neufchâteau d'après Samuel Richardson : M. Longman
- 1799 : L'Abbé de L'Épée de Jean-Nicolas Bouilly : Dominique
- 1799 : L'Amour et la raison de Charles Pigault-Lebrun : Dumont
- 1799 : La Mère coupable de Beaumarchais : Figaro
- 1799 : La Dupe de soi-même de François Roger d'après Carlo Goldoni : Dubois
- 1799 : Les Projets de mariage d'Alexandre Duval : Pedro
- 1799 : Les Statuaires d'Athènes d'Antoine-François Rigaud : Dace
- 1799 : Les Tuteurs vengés d'Alexandre Duval : Dubois
- 1799 : Mathilde de Jacques-Marie Boutet de Monvel : Philippe
- 1800 : L'Heureuse erreur de Joseph Patrat : André
- 1800 : La Femme jalouse de Desforges : Blaizot
- 1800 : Les Deux poètes d'Antoine-François Rigaud : Jacquinet
- 1800 : Le Mariage supposé de Jean-Baptiste Lourdet de Santerre : Hubert
- 1800 : Les Mœurs du jour ou l'École des jeunes femmes de Jean-François Collin d'Harleville : François
- 1801 : L'Aimable vieillard d'Étienne Guillaume François de Favières et Auguste Creuzé de Lesser : Dumont
- 1801 : Le Confident par hasard de Louis-François Faur : Firmin
- 1802 : Édouard en Écosse d'Alexandre Duval : Tom
- 1802 : Juliette et Belcourt de Vincent Lombard de Langres : Firmin
- 1802 : Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux : Pasquin
- 1803 : Le Veuf amoureux de Jean-François Collin d'Harleville : Valentin
- 1803 : Les Trois Sultanes ou Soliman II de Charles-Simon Favart : Osmin
- 1803 : Melpomène et Thalie de René de Chazet : Momus
- 1804 : Guillaume le Conquérant d'Alexandre Duval : un pêcheur
- 1804 : La Leçon conjugale de Charles-Augustin Sewrin et René de Chazet : Trenck
- 1805 : Le Tyran domestique d'Alexandre Duval : Picard
- 1806 : Le Politique en défaut de Charles-Augustin Sewrin et René de Chazet : Joseph
- 1807 : Le Parleur contrarié de Launay-Vasary : Frontin
- 1807 : Les Projets d'enlèvement de Théodore Pain : Lafleur
- 1808 : L'Assemblée de famille de François-Louis Riboutté : Fabrice
- 1808 : L'Homme aux convenances d'Étienne de Jouy : Dubois
Écrits de Dazincourt
modifier- Lettre des Comédiens Français à M. le président de l'Assemblée nationale, [s. l.], [s. n.], [1789], 3 p. (lire en ligne). — La lettre est datée du 24 décembre 1789 et signée : « Dazincourt, secrétaire. » Contient aussi un décret de l'Assemblée nationale concernant le corps électoral.
- Adresse des auteurs dramatiques à l'Assemblée nationale, prononcée par M. de La Harpe [et] Pétition des auteurs dramatiques à l'Assemblée nationale, [Paris], [s. n.], [1790], 46 p. — Document signé par de nombreux pétitionnaires, dont Dazincourt. Cette pétition a donné lieu à l'écrit suivant :
- Observations pour les Comédiens Français sur la pétition adressée par les auteurs dramatiques à l'Assemblée nationale, [Paris], Prault, , 36 p. (lire en ligne). — Signées : Molé, Dazincourt et Fleury. Concerne les privilèges des sociétaires et leurs droits sur les pièces anciennes et nouvelles.
- Notice historique sur Préville... lue au Lycée le 19 nivôse an VIII, Paris, Imprimerie de Ballard, an viii [1800], 27 p. (lire en ligne).
Bibliographie
modifier- Anonyme, Notice historique sur J. Albouis [sic] Dazincourt, comédien ordinaire de Sa Majesté, professeur de déclamation au Conservatoire de musique et de déclamation, directeur des spectacles particuliers de Sa Majesté, Paris, [s. n.], , 25 p.
- Henri-Alexis Cahaisse, Mémoires de Joseph-Jean-Baptiste Albouy-Dazincourt, comédien sociétaire du Théâtre français..., par H. A. K*** S., Paris, Favre, , VIII-199 p. (lire en ligne). — Il ne s'agit pas de mémoires mais d'une biographie attribuée à Cahaisse par Barbier. Réédition : Mémoires de Préville et de Dazincourt, revus, corrigés et augmentés d'une notice sur ces deux comédiens par M. Ourry, Paris, Baudouin frères, coll. « Collection des mémoires sur l'art dramatique » (no 13), , 384 p. (lire en ligne).
- Guillaume Debure, Catalogue des livres de feu M. Dazincourt... : la vente se fera le lundi 8 mai..., Paris, Imprimerie de Testu, , 26 p. (lire en ligne).
- Émile Deschanel, « Une aventure de Dazincourt », La Sylphide : revue parisienne, vol. 1, , p. 233-234 (lire en ligne).
- Julien Louis Geoffroy, « Dazincourt », dans Cours de littérature dramatique..., t. 4, Paris, P. Blanchard, (lire en ligne), p. 516-520.
- Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière, « Épître dédicatoire aux mânes de Jh Albouis d'Azincourt [sic] », Almanach des gourmands..., 1810 (7e année), p. V-X (lire en ligne).
- Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière, « Lettre [sur Dazincourt] d'un vieux routier de comédie aux auteurs du journal », Le Censeur dramatique, ou Journal des principaux théâtres de Paris et des départemens..., vol. 3, , p. 177-186 (lire en ligne). — La lettre n'est pas signée ; la réponse est de Grimod de La Reynière.
- Pierre-David Lemazurier, « Dazincourt », dans Galerie historique des acteurs du Théâtre français depuis 1600 jusqu'à nos jours, t. 1er, Paris, J. Chaumerot, (lire en ligne), p. 214-225.
- Edmond-Denis de Manne, « Joseph-Jean-Baptiste Albouy dit Dazincourt : 1777-1809 [sic] », dans Galerie historique des comédiens de la troupe de Talma..., Lyon, N. Scheuring, (lire en ligne), p. 13-26.
- Thomas Sauvage, Premier début de Dazincourt : comédie-vaudeville en 1 acte, Paris, Mifliez, coll. « Répertoire dramatique des auteurs contemporains » (no 1, 37), , 10 p. (lire en ligne). — Première représentation : Paris, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, 15 novembre 1837.
Notes et références
modifier- Nicolas François de Neufchâteau fit jouer, sur la scène du théâtre de la Nation, le , une comédie en vers : Paméla ou la Vertu récompensée, tirée du roman de Samuel Richardson, imitée de Goldoni. Le jour de la neuvième représentation, comme le rideau allait se lever, un officier de police vint au nom du Comité de salut public interdire la pièce à cause de ces deux vers jugés subversifs :
« Ah ! les persécuteurs sont les seuls condamnables.
Et les plus tolérants sont les seuls raisonnables. »- - l'acteur Fleury
- - l'actrice Louise Contat
- - l'acteur Dazincourt
- - François Molé
- - Charlotte Vanhove
- - l'acteur Saint-Prix
- - l'acteur Saint-Fal.
- Acte de décès de Joseph Jean Baptiste Albouy Dazincourt, Actes de l'état-civil reconstitué de Paris (25/03/1809-28/03/1809), Archives de Paris, 50 p. (lire en ligne), p. 45
- Pierre Piétresson de Saint-Aubin, Promenades aux cimetières de Paris, aux sépultures royales de Saint-Denis et aux catacombes, Paris, C. L. F. Panckoucke, , 341 p. (lire en ligne), p. 25v
- Distribution sur Les Archives du spectacle.net
Source
modifier- Base documentaire La Grange sur le de la Comédie-Française (pièces et rôles joués)
Liens externes
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- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :