Forézien

dialecte de l'arpitan

Le Forézien, ou langue Forézienne désigne l'Arpitan (ou Francoprovençal) parlé dans la région du Forez (Sauf au sud vers Saint-Bonnet-le-Chateau ou est parlé le Vivaro-Alpin et vers Noiretable ou la langue parlée est l'Auvergnat). Le forezien est également parlé dans une petite partie de l'est de L'auvergne[1].

Forézien

(en Forézien - Forésien ou Forénâs)

Pays France
Région Forez, Auvergne, Arpitanie
Nombre de locuteurs 5 000 en 1988 - ~100 Aujourd'hui
Typologie syllabique
Classification par famille
Codes de langue
Étendue Majeur partie du Forez du département de la Loire
Linguasphere 51-AAA-jbe
Échantillon
La bise et le soleil d'Esope :

En ORB, parler de Chalmazel :

La bise et le solely se disputâvont, châcun ére sûr qu'il ére le ples fôrt, quand ils ant vu un voyagior que s'avanciêve, envelopâ diens son mantél. Ils sont tombâs d'acôrd qu'o-ce qu'arreverêt le premiér a lui fére quitar son mantél serêt apinchê come le ples fôrt. Alors la bise s'est betar a bofar de tota sa fôrce. Màs mielx el bofâve, mielx le voyagior sarrâve son mantél atôrn de sè, et a la fin, la bise renonciét a lui le fére quitar. Alors, le solely at comenciê a brilyér, et u bout d'un moment, le voyagior, rècharfâ quitâve son mantél. La bise at dû recognetre que le solely ére le ples fôrt de los doux

En graphie de Conflans, parler de Chalmazel :

La bize é le sòlé se disputàvon, chàkün ére sur k'àl ére le plu fôr, kant él an veû ïn vouàyàjère ke s'àvansàveû, anvlòpò djïn son manté. É' son tonbò d'àkôr k'ôch k'àrivereû le preûméye à li fouère kitè son manté sereû apïnchò komà le plu fôr. Alour là bize sè beûtè à bòfè de tòtà sé fôrse, mè mieû é' bofàve, mieû le vouayajère saràve son manté òtour de seû. É' à là fïn là bize renonsà a li le fouère kitè. Alôr, le sòlé à kminsà à briyè é ô bô d'ïn môman, le vouàyàjère réchôfà kitàve son manté. La bize à du rekônutre ke le sòlé ére le plu fôr de lou dou
Carte
Image illustrative de l’article Forézien
Carte des dialectes de l'arpitan. Le forézien est le dialecte le plus occidental du domaine francoprovençal.

Il ne peut cependant pas être considéré comme un dialecte de l'Arpitan, car comme l'ensemble des parlers Francoprovençaux, il est très fragmenté : il est impossible de découper l'arpitan en zones dialectales[2].

On peut distinguer quatre grandes zones de locution du forézien :

  • Les Monts du Forez, le Forézien à proprement parler, région où il s'est le mieux conservé, c'est dans cette région que se trouvent les derniers locuteurs et que la langue Forézienne est encore pratiquée, du a l'isolement et donc un brassage de population moindre.
  • La Plaine, avec une langue "dégradée", francisée (population moins stable, beaucoup de fermiers, apport de la montagne...). La langue s'est perdue dû à l'industrie et au brassage des populations.
  • les Monts du Lyonnais avec une langue influencé par le Lyonnais.
  • Le Roannais ouvert vers le nord, influencé par la langue d'oïl (Bourguignon-morvandiau et Français)[3].

Particularités

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La première guerre mondiale marque l'un des grands reculs de cet idiome. Il est aujourd'hui quasiment éteint et s'exprime sous la forme d'un accent (notable sur les terminaisons en -on et -an) et d'un ensemble d'expressions régionales dont beaucoup sont assimilées au gaga ou parler gaga, termes désignant le patois originaire de Saint-Étienne.
L'arrivée des médias et les brassages de population (travail dans les villes de la vallée du Rhône) de plus en plus importants ne cessent d'amoindrir ce particularisme.
Quelques expressions encore utilisées de nos jours venant de l'arpitan du Forez :

  • Mâtru : petit, enfant.
  • Baronter : tonner.
  • Drève : balais fait de fagots.
  • Goupi (goupil) : renard.
  • Vâutru : gros, enveloppé.
  • Débarouler : tomber en roulant ou dévaler à toute vitesse[4].
  • Babet : pomme de pin, de conifère (cône).
  • Baraban : pissenlit.
  • Bichette ! Beauseigne ! : expression utilisée pour marquer la compassion, la pitié, parfois la commisération. Equivalent de peuchère[5].

Littérature

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La première œuvre publiée en forézien (parler de Saint-Étienne) est Le Ballet de Marcellin Allard (1605).

Tintin en arpitan

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L'association culturelle Aliance Culturèla Arpitana est à l'initiative de la publication par les éditions Casterman d'un album de Tintin en arpitan, dans lequel le capitaine Haddock s'exprime en lyonnais-forézien, plantant de ce fait le château de Moulinsart dans les monts du Lyonnais. Tintin quant à lui parle en arpitan savoyard. L'Afére Pecârd (en hommage au professeur vaudois Auguste Piccard) est paru en 2007[6].

Notes et références

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  1. (en) Linguasphere Observatory, The Linguasphere Register - The indo-european phylosector, Linguasphere Observatory, 1999-2000 (lire en ligne), p. 402
  2. Jean-Baptiste Martin, La langue francoprovençale (découverte et initiation), éditions du poutan, , 202 p. (ISBN 978-2-37553-090-0), p. 9
  3. « Forez - histoire », sur forezhistoire.free.fr (consulté le )
  4. Mathieu Avanzi, « Des régionalismes du parler lyonnais (et alentours) », sur Français de nos régions, (consulté le )
  5. « beauseigne — Wiktionnaire », sur fr.wiktionary.org (consulté le )
  6. Tintin au pays des Arpitans

Annexes

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Bibliographie

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  • Le Forez linguistique (« Études foréziennes », 6), Saint-Étienne, Publications de l'université de Saint-Étienne, 1973, 208 p. (ISBN 2-85145-012-3)

Article connexe

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Liens externes

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