Gustave Mesny
Gustave Marie Maurice Mesny, né au Puy le , est un général de division français fait prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale et assassiné le 19 janvier 1945 dans les environs de Nossen, victime d'un crime de guerre.
Gustave Marie Maurice Mesny | |
Naissance | Le Puy |
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Décès | (à 58 ans) Nossen |
Allégeance | France |
Grade | Général de division |
Commandement | 5e DINA |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Faits d'armes | Bataille de la poche de Lille |
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Biographie
modifierGustave Mesny est fait chevalier de la Légion d'honneur le 3 août 1916, puis officier le 25 décembre 1929 et enfin commandeur le 20 février 1941.
Gustave Marie Maurice Mesny est membre du commandement de la onzième région militaire jusqu'en 1939, puis il commande en 1940 la 5e DINA. Son unité est encerclée dans la poche de Lille et combat avec le groupement du général Molinié jusqu'au à Haubourdin. Fait prisonnier, Gustave Mesny est interné à la forteresse de Königstein. Gustave Mesny participe à l'évasion du général Giraud en 1942.
Le , le général allemand Fritz von Brodowski, alors qu'il est fait prisonnier de guerre par les Français, est tué par balle dans des conditions qui restent inexpliquées. Le 8 et , les médias suisses et britanniques annoncent que le général de la Wehrmacht, qui d'après les mêmes journalistes aurait participé au massacre d'Oradour-sur-Glane, a été fusillé. Le commandement allemand en conclut, sans autre forme de procès, que le général est mort par revanche pour Oradour. En retour, il demande à Hitler de venger la mort de Fritz von Brodowski.
Hitler ordonne au Generalfeldmarschall Wilhelm Keitel de lui communiquer une liste des généraux français emprisonnés à Königstein. Le Führer désigne alors pour servir de vengeance le général Mortemart de Boisse[1]. L'affaire relève alors de trois administrations : l'Office central de la sûreté du Reich (Reichssicherheitshauptamt, RSHA), le ministère des Affaires étrangères (en allemand : Auswärtiges Amt) et le chef de l'administration des prisonniers de guerre (Kriegsgefangenenwesen, KGW). Les détails sont planifiés par le chef d'état-major Gottlob Berger et le colonel Friedrich Meurer, inspecteur général affecté aux prisonniers de guerre. Le grand nombre d'administrations impliquées n'assurant plus le secret autour de l'exécution du général Mortemart de Boisse, Friedrich Meurer choisit alors Gustave Mesny. L'aide que celui-ci avait apportée au général Giraud dans la préparation de son évasion semble avoir été la principale raison de ce choix. C'est en tout cas ce que pensait le général Giraud qui écrit dans Mes Évasions (Julliard, 1946,p. 97) : « Mon cher Mesny paya de sa vie l'aide qu'il m'avait apportée. Il a été abattu par les Boches un mois avant la délivrance de Königstein »[2].
L'exécution est réalisée le 19 par deux SS, portant pour l'occasion des uniformes de la Wehrmacht. Gustave Mesny et d'autres généraux sont officiellement transférés au château de Colditz. Par une panne automobile fictive, Gustave Mesny est séparé du reste du groupe, et tué d'une balle dans la nuque, dans les environs de Nossen[3],[4].
On sait que le général ne souhaite pas s'évader en janvier 1945 parce que la fin de la guerre est proche et qu'il craint que son fils déporté politique en Allemagne ne paie de sa vie l'évasion de son père (Témoignage écrit du général Louis Buisson - détenu avec Mesny - du 29 avril 1945 pour le Tribunal de Nuremberg [5]).
Louis Mesny, le fils aîné du général, membre du réseau Ajax, est mort en déportation en , abattu d'une rafale de mitraillette quelques jours avant l'arrivée des Américains[réf. souhaitée].
Gustave Mesny est inhumé parmi les soldats morts pour la France dans la nécropole nationale d'Haubourdin, sa tombe, no 107, est voisine de celle de Pierre Dame (no 108).
Voir aussi
modifierNotes et références
modifier- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Gustave Marie Maurice Mesny » (voir la liste des auteurs).
- « Biography of Brigadier-General René-Jacques Mortemart de Boisse (1887 – 1977), France », sur generals.dk (consulté le ).
- « Mes Évasions • [Guerre de 39‑45, première évasion] », sur penelope.uchicago.edu (consulté le ).
- (de) Sebastian Weitkamp, « Kopfschuss in der Dämmerung », sur einestages.spiegel.de (consulté le ).
- Robert M. W. Kempner, « Murder by Government », Journal of Criminal Law and Criminology (1931-1951), vol. 38, no 3, , p. 235–238 (ISSN 0885-2731, DOI 10.2307/1138297, lire en ligne, consulté le )
- IMT Nuremberg Archives, « French report on the assassination of general Mesny » [PDF], sur stacks.stanford.edu, (consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (de) Sebastian Weitkamp et Timm C. Richter (dir.), Krieg und Verbrechen, Munich, Martin Meidenbauer Verlag, (ISBN 3-89975-080-2, lire en ligne), « "Mord mit reiner Weste" Die Ermordung des Generals Maurice Mesny im Januar 1945 », p. 31 – 40
- (de) Sebastian Weitkamp, Braune Diplomaten Horst Wagner und Eberhard von Thadden als Funktionäre der „Endlösung“, Bonn, J.H.W. Dietz, , 491 p. (ISBN 978-3-8012-4178-0)
Liens externes
modifier- Ressource relative à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Fiche sur generals.dk
- Fiche sur le site du Ministère de la Défense.
- (de) Sebastian Weitkamp, « Kopfschuss in der Dämmerung », einestages, (lire en ligne, consulté le )
- (de) Werner Dolph, « Auf der Flucht erschossen », Die Zeit, no 33, (lire en ligne)
- (de) « Sur le site de l'institut pour l'histoire contemporaine » (consulté le )