Jean Bureau
Jean Bureau, né à Semoine vers 1390 et mort à Paris le [1], seigneur de Montglat (ou Montglas), de La Houssaye-en-Brie (1450), de Fontenay-en-France, de Thieux et Noisy-le-Sec, de Marle et la Malmaison, est un Grand maître de l'artillerie du roi Charles VII qui, en utilisant massivement l'artillerie pour la première fois en Occident, a remporté la victoire contre les Anglais à la bataille de Castillon, mettant ainsi un terme à la guerre de Cent Ans.
Maire de Bordeaux | |
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Maire de Bordeaux | |
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Prévôt des marchands de Paris | |
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Maire de La Rochelle | |
Trésorier général de France | |
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Grand maître de l'artillerie de France | |
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Naissance | |
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Allégeance | |
Activités |
Chef militaire, homme politique, administrateur |
Père |
Simon l'Ainé Bureau (d) |
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Annette (d) |
Fratrie | |
Enfant |
Isabelle Bureau (d) |
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Biographie
modifierOrigines et jeunesse
modifierDeuxième fils de Simon Bureau et de son épouse Hélène, bourgeois de Paris, Jean Bureau est né à Semoine en Champagne[réf. nécessaire]. Il est le frère de Gaspard Bureau. Il fait ses études de droit à Paris. Il est commissaire au Châtelet lorsque Paris est occupée par les Anglais sous la tutelle du duc de Bedford.
Guerre de Cent Ans
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En 1453, pendant la seconde campagne de Guyenne, les troupes anglaises placées sous les ordres du général John Talbot subissent une lourde défaite à Castillon-la-Bataille devant les troupes françaises commandées par Jean de Bueil où les frères Bureau dirigeaient l'artillerie[2]. Cette bataille marque la fin de la domination anglaise en Aquitaine et, plus généralement, de la Guerre de Cent Ans.
À l'occasion de son sacre en 1461, Louis XI le fait chevalier et membre du Conseil du roi. Louis XI loge dans la maison des Porcherons de Jean Bureau, dans le nord-ouest de Paris, après son entrée solennelle dans la capitale[réf. nécessaire]. Le , le roi le nomme l'un des deux maîtres de clercs ordinaires de la Chambre des comptes, après le président[3]. Il est commissionnaire lors du procès de Jacques Cœur. Il meurt à Paris le .
Famille et descendance
modifierLe , il épouse Jeanne Germaine Hesselin[4], dame d'honneur de la Reine Marie d'Anjou, fille de Jacques Hesselin, valet de chambre du Roi, et veuve en premières noces de Guillaume de Sailly. De cette union naissent trois fils et deux filles[4] :
- Jean Bureau dit L’Aîné
- Pierre III Bureau
- Simon Bureau
- Philippa Bureau
- Isabau (Isabelle) Bureau : elle épouse en 1463 un des fils de Jacques Cœur, Geoffroy.
Postérité
modifierEn 1888, l'Union patriotique de la Gironde fait construire un monument à la gloire de Jean Bureau sur le site de la bataille de Castillon[5].
Témoignages
modifier- Louis-Napoléon Bonaparte, dans Études sur le passé et l’avenir de l’artillerie, t. II, 1851 :
« En France, la guerre de l’Indépendance contre les Anglais avait réveillé le génie guerrier de la nation, et, non-seulement l’héroïque Jeanne d’Arc s’occupait elle-même de diriger l’artillerie[6] ; mais deux hommes éminents sortis du peuple, les frères Bureau, apportèrent tous leurs soins à perfectionner les bouches à feu et à la conduite des sièges. Ils commencèrent à employer, quoiqu'en petit nombre, les boulets de fer au lieu des boulets de pierre, et alors, un projectile du même poids occupant un plus petit volume, on put lui donner une plus grande quantité de mouvement, parce que la pièce, ayant un moindre calibre, offrit plus de résistance à l’explosion de la poudre[7].
Ce boulet plus dur ne se brisa plus et put pénétrer dans la maçonnerie ; il y eut avantage à augmenter sa vitesse en diminuant sa masse ; les bombardes devinrent moins lourdes, quoique leur effet fût rendu plus dangereux[7].
Au lieu d’élever des bastilles tout autour de la ville, les assiégeants établirent, devant les grandes forteresses, un parc entouré d’un retranchement situé dans une position centrale, hors de la portée du canon. De ce point, ils conduisirent un ou deux boyaux de tranchée vers les pointes où ils placèrent leurs batteries[7]... Nous sommes arrivés au moment où les tranchées furent employées comme moyen d’approche concurremment avec les couverts en bois[8]... Aux frères Bureau revient l’honneur d’avoir les premiers fait l’emploi le plus judicieux de l’artillerie à feu dans les sièges. De sorte que les obstacles tombèrent devant eux, les murailles frappées ne résistaient plus à leurs boulets et volaient en éclats. Les villes que défendaient les Anglais et qu’ils avaient mis des mois entiers à assiéger, lors de leur invasion, furent enlevées en peu de semaines. Ils avaient employé quatre mois à assiéger Harfleur, en 1440; huit mois à assiéger Rouen, en 1418; dix mois à s’emparer de Cherbourg, en 1418, tandis qu’en 1450, toute la conquête de la Normandie, qui obligea à entreprendre soixante sièges, fut accomplie par Charles VII en un an et six jours[9].
« L’influence morale exercée par la grosse artillerie est devenue si grande qu’il suffit de son apparition pour faire rendre les villes[9].
«... Disons-le donc, en l’honneur de l’arme, c’est autant aux progrès de l’artillerie qu’à l’héroïsme de Jeanne d’Arc, que la France est redevable d’avoir pu secouer le joug étranger de 1428 à 1450. Car, la crainte que les grands avaient du peuple, les dissensions des nobles eussent peut-être amené la ruine de la France, si l’artillerie, habilement conduite, ne fût venue donner au pouvoir royal une force nouvelle, et lui fournir à la fois le moyen de repousser les ennemis de la France et de détruire les châteaux de ces seigneurs féodaux qui n’avaient point de patrie[10].
« Cette période de l’histoire signale une ère nouvelle. Les Anglais ont été vaincus par les armes à feu, et le roi, qui a reconquis son trône avec des mains plébéiennes, se voit pour la première fois à la tête de forces qui n’appartiennent qu’à lui. Charles VII, qui naguère empruntait aux villes leurs canons pour faire les sièges[10], possède une artillerie assez nombreuse pour établir des attaques devant plusieurs places à la fois, ce qui excite à juste titre l’admiration des contemporains[11].
* Un texte d'époque de l'évêque Basin, que Bureau a certainement connu, le décrit comme un homme d'origine humble, de basse stature, mais d'une grande détermination et courage. Selon les récits, Bureau était un perfectionniste ; méthodique, esprit mathématique, c'était aussi un brillant administrateur, doué d'une vive imagination technique qui lui permettait de tirer le meilleur parti des armes primitives de l'époque.[réf. nécessaire]
Armes
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Notes et références
modifier- Revue de l'Aunis de la Saintonge et du Poitou: Deuxième Volume, A. Siret, 1865, p. 651.
- Julien ADAM, Castillon, 17 juillet 1453: la France gagne la guerre de Cent Ans, Sainte Hermine, Historic'one, , 96 p. (ISBN 978-2-912994-82-0)
- Comte de Pastoret, Ordonnances des rois de France de la troisième race, t. 15 : Ordonnances rendues depuis le commencement du règne de Louis XI jusqu'au mois de juin 1463, Paris, Imprimerie impériale, , 891 p., sur books.google.fr (lire en ligne), p. 11 : ordonnance du 7 septembre 1461.
- « Famille Bureau », sur racineshistoire.free.fr (consulté le ).
- Inventaire général des richesses d'art de la France. Province, monuments civils, tome IV : statues historiques, Paris, Librairie Plon, 1911, p. 209, lire en ligne.
- Louis-Napoléon Bonaparte, Études sur le passé et l’avenir de l’artillerie, t. 2, Paris, Librairie militaire de Jean Dumaine, , 355 p., sur books.google.fr (lire en ligne), p. 96.
- Bonaparte 1851, p. 97.
- Bonaparte 1851, p. 98.
- Bonaparte 1851, p. 99.
- Bonaparte 1851, p. 101.
- Bonaparte 1851, p. 102.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- [Bouillet & Chassang 1878] Marie-Nicolas Bouillet (dir.) et Alexis Chassang, « Jean Bureau », dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, , sur archive.org (lire en ligne).
Liens externes
modifier- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :