Machine à écrire

machine pour écrire des charactères

Une machine à écrire est une machine mécanographique permettant de produire des documents avec des caractères imprimés. Elle se présente sous la forme d'un clavier comportant une cinquantaine de touches représentant les caractères qui seront imprimés sur le papier.

Elle peut être portative et légère (pour travailler en voyageant), ou de bureau (plus lourde, mais moins fragile).

Elle a été utilisée de la fin du XIXe siècle (notamment par les dactylographes, ou « dactylos ») jusqu'à l'apparition, au XXe siècle, des machines à mémoire électronique, qui préfigurent le déclin et le remplacement de la machine par l'ordinateur à la fin du XXe siècle. L'ordinateur offre en effet des fonctionnalités puissantes reposant sur les techniques de numérisation, le traitement de texte, les outils bureautiques et multimédias et la publication assistée par ordinateur (PAO).

Historique

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  •  
    Machine à écrire inventée en 1857 par Samuel Ward Francis (National Museum of American History)
    1714 : Premier brevet accordé à l'Anglais Henry Mill.
  • 1780 : Pingeron décrit la première machine à écrire destinée aux aveugles (brevetée en 1833), qui écrivait en relief en appuyant sur un papier fort avec un poinçon[1],[2].
  • 1820 : Paul-Louis Courier attribue à un mathématicien allemand, Kirkhausen, l'invention de l'appareil de tachytypie, consistant en une nouvelle presse mobile, légère, maniable et portative, qui permet d'« écrire comme on parle »[3],[4]
  • 1823 : l’Italien Pietro Conti di Cilavegna a inventé un nouveau modèle de machine à écrire, le tachigrafo, également appelé tachitipo, sans trouver d'argent pour le financer[5],[6].
  • 1829 : The Typographer de l'Américain William Austin Burt (en), breveté le .
  • 1833 : le français François Xavier Progrin dépose le brevet d’une machine à écrire, appelée « plume typographique »[7],[8].
  • 1837 : Cembalo scrivano, de l’Italien Giuseppe Ravizza (it).
  • 1839 : François-Pierre Foucault, ami de Louis Braille, invente une machine à écrire constituée d'un ensemble de leviers terminés par des poinçons gravés et actionnés par un ensemble de touches, qui permet d’écrire en raphigraphie, système typographique (initialement inventé par Braille) de reproduction en relief des lettres sur papier, lisible à la fois de façon tactile par les aveugles et visuelle par les voyants non formés à l’alphabet Braille ; ceci facilite les échanges entre les aveugles et leur famille.
  • 1850 : Invention de la machine à écrire avec ruban encreur, par Oliver T. Eddy, à Baltimore.
  • 1857: Samuel Ward Francis de New York invente une machine destinée à tracer l'écriture sur un clavier de 36 touches[9]
  • 1858: Pierre Carmien dépose à Paris un brevet à son nom pour une machine intitulée « Système d’impression télégraphique », pour une invention qu'il avait créée auparavant en 1848 durant ses années au collège Cuvier de Montbéliard et qu'il avait nommé dans un premier temps "piano à écrire" [réf. souhaitée] .
 
1870 : première machine, « The Writing Ball » de Rasmus Malling-Hansen.

Retour à la machine à écrire

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Plusieurs nations sont retournées à la machine à écrire dans leurs services secrets (Russie et Allemagne)[réf. souhaitée].

Le retour à la machine a été effectué pour permettre aux informations stockées numériquement de ne plus être vulnérables aux piratages, virus ou autres attaques informatiques.

De plus, la machine à écrire est toujours utilisée par les services spéciaux et le ministère de la Défense[Lesquels ?][réf. souhaitée].

Machine à écrire entièrement mécanique

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Usine de montage de machines à écrire en Allemagne en 1934.

Les premières machines étaient entièrement mécaniques, sans processeur, sans électricité. Seulement des engrenages, des leviers, des ressorts, des articulations. Chaque lettre est gravée sur un petit bloc de métal appelé caractère, soudé au bout d'une tige rigide appelée « barre à caractère ». L'appui décale légèrement sur la gauche sous l'effet d'un ressort afin que la lettre suivante vienne s'imprimer légèrement à droite, et le ruban encreur se décale aussi, afin que le caractère suivant soit correctement encré, à une portion neuve.

Lorsqu'on arrive à l'extrémité de la feuille, ou lorsqu'on veut aller à la ligne (par exemple pour faire un alinéa), on actionne le levier de retour de chariot, situé au bout de celui-ci, ce qui réarme le ressort en ramenant le chariot en début de ligne et actionne un mécanisme qui fait tourner le cylindre d'un cran pour aller à la ligne suivante. Ces actions se réalisent, sur les machines électriques, par appui sur une touche spéciale qui fait tourner le cylindre (afin qu'on imprime sur la ligne suivante) et qui fait revenir l'ensemble (chariot, papier et ruban) au début de la ligne. Le chariot et le levier (ou la touche sur les machines électriques) qui effectuent ce saut de ligne s'appellent le « retour [de] chariot ». D'où l'abréviation RC (CR = Carriage Return), qui désigne en informatique un retour au début de la ligne (accompagné ou non d'un saut de ligne : voir CRLF).

 
Barres de lettres coincées lors de la frappe.

Évolution technique

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  • La machine électrique diminue l'effort de pression sur les touches et sur les déplacements de chariot ;
  • Le téléscripteur ;
  • La « machine à boule » : En 1961, cette machine à écrire développée et lancée par IBM (sous la dénomination d'IBM Selectric typewriter). Elle reprend le concept de la machine dite « Blickensderfer » (datant de la fin du XIXe siècle) et réintroduit la possibilité de modifier la fonte de caractères en installant une boule amovible contenant la police voulue. Le modèle « Selectric Typewriter » remporte un énorme succès commercial et domine le marché durant deux décennies. Le chariot ne bouge plus latéralement mais une boule se déplace devant le papier. La fonte de caractères est interchangeable en quelques secondes par échange de la boule. Le papier, qui ne bouge pas, reste impeccable. Comme la boule (en plastique) est légère, la machine reste très silencieuse.
 
Exemple de texte en caractères normaux, gras et italiques obtenus en changeant la boule.

Activée par les touches du clavier : la boule fait que la lettre choisie est positionnée devant le ruban. Le plateau ne déplace plus le papier devant le point d'impact, c'est la boule qui se déplace latéralement. La boule porte le moulage à l'envers des lettres et remplace les barres de lettres. Ce qui présente deux autres avantages : diminution du poids et du bruit de la machine. Élimination des problèmes de blocages fréquents des barres de lettres sur les modèles courants.

Autre innovation majeure : la « Selectric typewriter » introduit le ruban d'encre sur film plastique. D'où la netteté des lettres sur le papier et leur corps toujours constant, contrairement aux rubans au carbone dont le noir s'atténue avec le temps. Le désavantage, en revanche, est que ces rubans ne permettent qu'une seule utilisation, et que le texte frappé est facilement lisible sur le ruban, ce qui pose des problèmes de confidentialité. Sur le même principe, IBM propose bientôt des modèles avec des rubans correcteurs au-dessus du ruban d'encre qui recouvre les frappes erronées d'un enduit blanc à séchage immédiat. Plus besoin, dès lors, de correcteurs liquides peu pratiques et malpropres.

  • Le ruban carbone, techniquement analogue au papier carbone, qui remplace le ruban textile pour une impression plus nette ;
  • La machine avec ruban correcteur — qui nécessite deux rubans — l'un servant à l'impression, l'autre à la correction elle-même ;
  • La machine à marguerite : les caractères sont sur une roue, que l'on peut échanger pour changer de police de caractère ;
  • L'impression par aiguilles permet de changer de fonte de caractère sans manipulation mécanique.

Il existe aussi des machines à impression thermique, qui offrent aussi la possibilité de changer de police et de grandeur du corps des lettres. Ainsi que l'impression jet d'encre que l'on trouve sur les traitements de textes et les imprimantes.

  • La machine à mémoire électronique — introduite par Canon — qui facilite les réutilisations et les corrections de texte ; elle devient une machine à traitement de texte avec la série Canon Starwriter, équipée d'un affichage à cristaux liquides, d'un lecteur-enregistreur de disquettes et d'un système d'impression à jet d'encre.

Disposition des touches

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Machine à écrire allemande « Royal » avec clavier français.
 
Dans la vitrine d'un commerce à Paris en 1965, trois machines à écrire du fabricant suisse Paillard SA, du modèle Hermes Baby (de), mais chacune avec clavier et caractères adaptés spécifiquement à une langue. De gauche à droite : le russe, l'hébreu et le polonais. Photographie : Willem Van de Poll.

La disposition des touches sur le clavier a été adoptée en fonction de la fréquence de frappe des différents caractères selon chaque langue et la facilité naturelle d'emploi des différents doigts de la main, ceci afin d'augmenter la vitesse de frappe et de la rendre aussi « fluide » que possible en limitant le risque de présenter simultanément divers caractères au point de frappe (accident de frappe appelé emmêlement des barres à caractère).

Concernant l'emploi de l'alphabet dit latin (lettres de A à Z), propre aux langues occidentales, il existe plusieurs modèles de clavier afin de tenir compte justement de la différence de fréquence d'emploi des lettres selon chaque langue, mais aussi des signes de ponctuation propres à chacune :

  • le clavier QWERTY pour la langue anglaise avec variante pour le Canada de langue française ;
  • le clavier AZERTY pour la langue française avec variantes pour la Belgique ;
  • le clavier QWERTZ pour la langue allemande avec variante pour la Suisse de langue française.

Sur les claviers des machines à écrire, les rangées de touches sont décalées de deux manières :

  • la rangée du haut est plus haute que celle du bas, les touches sont donc en escalier ;
  • les rangées sont décalées.

Machines à caractères non latins

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Les langues employant des systèmes d'écriture autres que l'alphabet latin tels que le japonais (kana), l'arabe, le cyrillique, le grec, l'hébreuetc. donnent lieu à la fabrication d'autant de machines comportant des caractères et des claviers correspondants.

Chine et Japon

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Le chinois et le japonais (kanji), langues n'utilisant pas d'alphabets, ont suscité des machines spécifiques avec des mécanismes différents : machines à plateau circulaire, à clavier et cylindres rotatifs, etc.[19]. Depuis le début du XXe siècle, la mécanisation de la graphie a été un moteur de débats linguistiques, de standardisation de la langue et de valeurs culturelles.

Les travaux de Jean-Pierre Guillaume Pauthier étudiaient une technique de combinaison de radicaux qui servirent aux premières machines à écrire chinoises [20]. La première machine chinoise est inventée en 1888 par Devello Sheffield avec un dispositif de plateau circulaire tournant mais elle ne fut jamais produite en série. Les premières machines commercialisées ont été produites à l'étranger (Zhou Houkun puis Qi Xuan aux États-Unis). La première machine qui ressemblait à une machine à écrire occidentale, et donc productible en série, fut inventée par Shu Zhendong[19].

Les machines japonaises s'imposèrent entre les années 1920 et 1940 en suivant les conquêtes militaires du Japon. La Wanneng de la Nippon Typewriter Company pouvait écrire « en japonais, en mandchou, en chinois et en mongol ». Après la défaite japonaise, les fabricants chinois reprirent la technologie et le marché (par exemple avec la Machine à écrire pour le Bien-être du Peuple, une Wanneng modifiée). Une invention astucieuse de Lin Yutang mise au point dans les années 1940, la MingKwai, ne connut pas le succès en dépit de son système ingénieux de 43 cylindres rotatifs[20].

Partitions de musique

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Machine à écrire la musique « Keaton Music Typewriter ».

Il a existé quelques machines à écrire des partitions de musique dont l'opération était complexe[21].

L'une des premières est la Keaton Music Typewriter, créée par Robert H. Keaton en 1936[22].

Autres détails

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  • L'ensemble des barres (à caractères) ayant à leur extrémité les caractères s'appelle la corbeille.
  • Le pied de la barre à caractère est mobile dans une des fentes du segment au moyen d'une biellette qui agit quand le ou la dactylo tape sur une touche.
  • Le rouleau en caoutchouc autour duquel on enroule la feuille est appelé le cylindre. Quand il est trop marqué par la frappe ou que le caoutchouc, trop dur, « écrase » les caractères, le cylindre doit être rechapé.
  • La vitesse de frappe est fonction de la qualité du bloc d'échappement. Les machines Underwood avaient la réputation de posséder des blocs d'échappement qui permettaient aux dactylos une frappe rapide.

Un collectionneur de machines à écrire est un mécascriptophile. Le musée de la machine à écrire de Lausanne possède donc une mécascriptothèque de plus de 500 modèles différents, dont une machine japonaise, et une chinoise, de 2 450 caractères chacune ainsi que des claviers coréen, russe, hébreu, grec, hindi, arabe, braille, etc.

Machines à écrire et culture

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Les personnages des romans de Stephen King utilisent souvent des machines à écrire, principalement des Remington.

Galerie

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Notes et références

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  1. Dictionnaire des arts et manufactures, Decq, 1845, p. 1313.
  2. Traduction ?.
  3. L'ouvrage date de 1828, mais est rédigé sous la forme d'une lettre datant de 1820. Lettre XI du , p. 396. Procès-verbaux des séances de l'Académie (Académie des sciences) Paul-Louis Courier (1772–1825) (Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-19967 (1)), Œuvres complètes de P. L. Courier… Tome 1, Bruxelles, Librairie parisienne, (catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30280230v).
  4. (de) Pamphleten und Briefe ; Nebst Couriers Leben…, Verlagsbureau, 1850, p. 87.
  5. Académie des sciences, Séance du , p. 575, Procès-verbaux des séances de l'Académie Procès-verbaux des séances de l'Académie tenues depuis la fondation de l'Institut jusqu'au mois d'août 1835 : publiés conformément à une décision de l'Académie par MM. les secrétaires perpétuels, Impr. de l'observatoire d'Abbadia (Hendaye), 1910–1922 (lire en ligne).
  6. Description.
  7. « La machine à écrire ».
  8. Jessica Nelson, L'orageuse, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-45864-3)page 170.
  9. Louis Figuier, L'année scientifique et industrielle, Paris, Librairie de L. Hachette & Cie, (lire en ligne), p. 417 Machine à écrire.
  10. A história de Francisco João de Azevedo mais detalha.
  11. « OZ typewriter ».
  12. Citation de Mark Twain par la Remington Typewriter Company (après 1904) dans une annonce dans Harper's Magazine.
  13. Machine à écrire Lambert.
  14. (de) « Il ne reste que le mythe ».
  15. a et b Frédéric Ravussin, « 1935: Un petit bijou de Baby », 24 heures,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Erwan Le Bec, « Icônes littéraires, les machines Hermès flambent dans les enchères », 24 heures,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. Il ne restait plus que quelques centaines machines à vendre : http://www.godrej.com/typeWriter.html.
  18. Le 11 juillet 2013 à 20h58, « Le retour des machines à écrire chez les espions russes », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  19. a et b (en) Thomas S. Mullaney, The Chinese Typewriter : a History, Cambridge, MIT Press, , 504 p. (ISBN 978-0-262-03636-8, 0262036363 et 9780262536103, OCLC 978286391).
  20. a et b Jamie Fisher, « La machine à écrire, un casse-tête chinois », Books, no 91,‎ , p. 54-57.
  21. (en) Josh Jones, « The History of the Quirky Music Typewriter: Vintage Technologies for Printing Musical Notation », sur Open Culture, (consulté le ).
  22. Donald William Krummel et Stanley Sadie, Music Printing and Publishing, W. W. Norton & Company, , 615 p. (lire en ligne), p. 64.
  23. Ron McFarland, Appropriating Hemingway : Using him as a fictional character, 2014, p. 153 (ISBN 978-1-4766-1826-5) : « The Corona # 3 is the only psychiatrist I would ever submit to » Extrait Google Livres.
  24. Leroy Anderson, « The typewriter », sur YouTube « for typewriter solo and orchestra ».
  25. (en) Randy Kennedy, « Cormac McCarthy’s Typewriter Brings $254,500 at Auction », sur ArtsBeat Blog - NYTimes.com, .

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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