Mailly-le-Château
Mailly-le-Château est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.
Mailly-le-Château | |||||
Le donjon (XIVe siècle) et le bourg-bas, depuis le pont sur l'Yonne (XVe siècle) | |||||
Héraldique |
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Yonne | ||||
Arrondissement | Auxerre | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Chablis, Villages et Terroirs | ||||
Maire Mandat |
Jean-Michel Godefroy 2020-2026 |
||||
Code postal | 89660 | ||||
Code commune | 89238 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
531 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 14 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 35′ 49″ nord, 3° 38′ 11″ est | ||||
Altitude | Min. 117 m Max. 254 m |
||||
Superficie | 37,28 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Auxerre (commune de la couronne) |
||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Joux-la-Ville | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
| |||||
modifier |
Géographie
modifierMailly se trouve au bord de l'Yonne, accrochée aux vestiges fossiles de l'un des plus hauts récifs coralliens d'Europe. Le village est aux confins géologique du plateau de Bourgogne[1] (calcaire) et en limite du Morvan granitique.
Communes limitrophes
modifierFouronnes | Fontenay-sous-Fouronnes | Trucy-sur-Yonne | ||
Courson-les-Carrières Festigny |
N | Mailly-la-Ville | ||
O Mailly-le-Château E | ||||
S | ||||
Crain | Merry-sur-Yonne |
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Lorraine, plateau de Langres, Morvan » et « Centre et contreforts nord du Massif Central »[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 732 mm, avec 11,6 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Merry-sur-Yonne », sur la commune de Merry-sur-Yonne à 4 km à vol d'oiseau[4], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 776,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −22 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Mailly-le-Château est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Auxerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 104 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (63,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (63,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (63,4 %), terres arables (25,8 %), zones agricoles hétérogènes (6,4 %), prairies (2,8 %), zones urbanisées (1,6 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
modifierUn oppidum celte occupait le site vers le VIe siècle avant J.-C. Aux XIIe et XIIIe siècles, l'activité de flottage du bois prit son essor. En témoignent le pont du XVe siècle et sa chapelle consacrée au patron des mariniers : Saint Nicolas[14].
Le comte de Nevers, pourvu après la mort du roi Robert le Pieux du comté d'Auxerre, entre en possession d'un patrimoine foncier humble, dont la forêt de Frétoy constitue un des rares fleurons. Comme Druyes, Mailly en constitue une des villégiatures. Sans doute de ce fait, un lignage de chevaliers éponymes s'y distingue avant 1110. Il porte le titre de chevalier en 1163. Il disparait après 1179.
De nombreux petits nobles sont dotés de droits sur la forêt (de La Ripe, de Brion, de Saint-Florentin, de Saisy, de Larroy, de Beuachasteau, de Beises, Dardeaux, d'Asnières, de Chevannes, de Restouls, Aliquan, Du Plessie, de Merry, de Chevreroche), mais aucun fief n'émerge pour autant. Jacques Lempereur, maître enquêteur des Eaux et Forêts du Roi aux pays de France, de Picardie, de Champagne et de Brie, aux bailliages de Sens et d'Auxerre, tient des assises à Mailly-le-Château le .
La ville est le siège d'une prévôté comtale, dotée d'un prévôt (1415) ; d'un lieutenant (1330 ? -1618), d'un garde du scel (1380-1415), d'un procureur du Roi (1594). Elle dispose d'un notaire royal (1574).
Les lieux sont âprement disputés pendant la guerre de Cent Ans et les guerres civiles dites de Religion. En 1368, Jean de Saint-Lou est capitaine de la place. En 1428, la ville est tenue par les Armagnacs. Elle est reprise par les Bourguignons et confiée à la garde de Jehan de Digoine bailli d'Auxois et du sire de Chastellux. Les Armagnacs décident de la reprendre en 1426. À nouveau, les Bourguignons mobilisent de l'artillerie et obtiennent la capitulation. Simon Lemoine en devient le capitaine. Les Armagnacs reviennent à nouveau, commandés par Renaud Guillen capitaine de Cosne, en 1433. En 1444-1445, Jasseran est capitaine du lieu. En 1470-1471, Guillaume Dubois, capitaine dudit Mailly, demande des renforts au duc de Bourgogne pour faire lever le siège de Coulanges-la-Vineuse. En 1562, Jean de Gensfort devient capitaine-châtelain en remplacement de François de Courtenay, décédé. En , la cavalerie royale du maréchal de Cossé s'empare de la ville. Trois des six arches du pont en bois sont ruinées. Un droit de 20 sous par charrette de bois passant par le pont est prélevé.
Le , un incendie détruit 66 faîtes de maisons. La ville demeure importante ; un lieutenant en l'élection particulière de Mailly-le-Châtel y siège en 1620 et 1631, un élu en 1646.
En 1633, le prince de Condé achète la seigneurie sur les héritiers d'Anne de Rochefort, poursuivis à la requête de Françoise de Sufferte. Il y prend les eaux, en revenant du siège infructueux de Dole, en . Le prince et son fils (le futur Grand Condé) viennent sur place en 1633, 1634, 1635, 1636 et 1646, du temps de leur gouvernorat de Bourgogne. Ensuite, la seigneurie passe aux princes de Conti.
Au cours de la Révolution française, la commune est nommée Mailly-le-Vineux[15]. C'est au château de Mailly que fut écrite par Pierre II de Courtenay (~1165 - 1219), comte d'Auxerre (1185-1219)) et confirmée par sa fille Mathilde (1188-1257), la première charte d'affranchissement des serfs. Cette charte est considérée comme une pièce maîtresse dans la démarche sur l'abolition de l'esclavage en Europe. Au demeurant, l'église de Mailly-le-Château (qui date de cette époque (XIIe – XIIIe siècle) est un des rares édifices religieux à ne pas comporter un motif biblique en fronton.
Son fronton représente en effet la comtesse Mathilde tenant la charte d'affranchissement des serfs, entourées des dits serfs.
Économie
modifierPolitique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[21].
En 2021, la commune comptait 531 habitants[Note 3], en évolution de −6,51 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Lieux et monuments
modifier- Cimetière de Mailly-le-Château et sa chapelle Saint-Siméon (seconde moitié du XIIe siècle), ancienne chapelle castrale ?[14] ;
- Église Saint-Adrien de Mailly-le-Château du XIIIe siècle ;
- Donjon de Mailly-le-Château (XIVe siècle) ;
- Au Bourg-Bas, pont sur l'Yonne (XVe siècle) et chapelle Saint-Nicolas (XVe siècle) ;
- Un tilleul de Sully (XVIIe siècle) ;
- Maison des Ports (XVIIIe siècle) ;
- Mairie (XIXe siècle) ;
- La fontaine au Loup, par Yves Varanguin (1992) ;
- Monument aux morts, enfant soldat de Max Blondat, classé monument historique.
-
Église Saint-Adrien (XIIIe siècle).
-
Donjon (XIVe siècle).
-
Pont sur l'Yonne (XVe siècle).
-
Chapelle Saint-Nicolas (XVe siècle).
-
Mairie (XIXe siècle).
-
Fontaine au Loup (1992).
-
Chapelle Saint-Siméon (XIIe siècle).
-
Monument aux morts.
Blason de la commune
modifierLe blason est de gueules à deux maillets d'or passés en sautoir, à une tour d'argent ouverte, ajourée et maçonnée de sable brochant sur le tout. Certaines armoiries sont représentées avec une porte close suivant les époques et les litiges avec les régions voisines.
Personnalités liées à la commune
modifier- Jean Quarré. Seigneur de Mailly-la-Ville et de Mailly-le-Château en 1315. Écuyer, il n'a que deux vassaux en 1323.
- Agnus Masquin. écuyer, seigneur de Mailly-le-Châtel en 1492-1498.
- Anne de Rochefort, seigneur de Mareul et Mailly-le-Château en 1594 et 1595. Capitaine de 50 hommes d'armes des ordonnances du Roi. Époux de Charlotte de Saultour.
- Jehan de La Roche, sieur du Puy, demeurant au lieudit La Roche, à l'orée de la forêt de Frétoy. Propriétaire de terres à Gy-l'Evêque. Il est cité de 1586 à 1610. Époux de Toinette de La Borde. Tuteur des enfants de Louis de La Borde, seigneur de Mouffy, condamné à être décapité place de Grève à Paris. Son fils Anne de La Roche et son petit-fils demeurent à La Roche durant le XVIIe siècle.
- Bernard Ménez, acteur, y est né en 1944.
Pour approfondir
modifierBibliographie
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Inconnu, « Plateaux calcaires » (consulté le )
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Mailly-le-Château et Merry-sur-Yonne », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Merry-sur-Yonne », sur la commune de Merry-sur-Yonne - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Merry-sur-Yonne », sur la commune de Merry-sur-Yonne - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Mailly-le-Château ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Auxerre », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- « Mailly-le-Château », sur Bourgogne médiévale (consulté le )
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, (consulté le ).
- L'Yonne Républicaine n° 155 du 06/07/2010.
- "Claude Pautot, maire de Mailly-le-Château, est décédée", Article "L'Yonne.fr" du 8 décembre 2010.
- Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 27 décembre 2013.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.