Margot Durrmeyer
Margot Durrmeyer, née le 10 janvier 1920 à Hagondange en Moselle, morte le 2 décembre 2005 à Metz, est une militante des Jeunesses communistes[1], résistante, un des principaux membres du « groupe Mario », déportée, membre militante de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes[2]. Une rue porte son nom à Metz.
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Marguerite Sophie Durrmeyer |
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Parti politique |
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Biographie
modifierMarguerite Durrmeyer est née à Hagondange en Moselle le [2]. Elle est la sixième des sept enfants de l'ouvrier et militant communiste Pierre Durrmeyer, et de Caroline Solt[2].
Elle va travailler à Paris vers 1935 comme nurse, et milite aux Jeunesses communistes ; elle vend L'Avant-Garde le dimanche[2]. Elle y connaît les événements du Front populaire[2]. Elle retourne parfois en Moselle et participe à de manifestations ; elle prend la parole le à Hagondange devant 20 000 personnes au nom des Jeunesses communistes et appelle à s'opposer à la propagation en France du fascisme sévissant en Allemagne[2].
Elle entame des études d'infirmière, interrompues par la Seconde Guerre mondiale[2]. Elle travaille alors dans une cimenterie en 1939-1940. Après l'annexion du département par l'Allemagne, elle est convoquée pour travailler dans un hôpital militaire mais refuse de travailler pour les Allemands, et se retrouve sans emploi[2].
Fin 1940, elle parcourt le département à bicyclette avec le militant Charles Hoeffel pour faire le point des militants syndicaux et communistes pouvant être sollicités[2]. C'est l'embryon du futur groupe de résistance « Mario » fondé par Jean Burger. Celui-ci la sollicite pour diverses opérations de résistance, et notamment pour prendre contact avec les prisonniers de guerre soviétiques internés au camp du Ban-Saint-Jean[2]. Elle participe à un vol des papiers nécessaire pour imprimer les tracts clandestins, recueille des renseignements dans les centres industriels, y diffuse les tracts, et effectue plusieurs transports d'armement[2].
Surprise à traverser la frontière, elle est renvoyée de la Reichsbahn et devient pontonnière de laminoir à l'usine d'Hagondange[2]. S'étant cachée chez une amie, elle y est arrêtée le ; emprisonnée trois semaines par la Gestapo, elle est torturée, puis transférée à Sarrebruck où elle est emprisonnée au Lerchesflur jusqu'en juillet 1944, ensuite au fort de Queuleu près de Metz, puis au camp de Rothenfells près de Gaggenau en Allemagne[2]. Elle essaye d'y organiser un petit groupe mais est dénoncée et interrogée par la Gestapo de Strasbourg[2]. Envoyée au camp de concentration de Natzweiler-Struthof puis au camp de Schirmeck, elle s'y cache puis s'en échappe fin novembre 1944, et se réfugie au couvent des Carmélites de Molsheim peu avant l'arrivée des Alliés. Elle rentre à Hayange en décembre 1944[2].
Après la guerre, elle épouse en 1946 Fernand Obrecht[3] et participe à la fondation de l'Association des déportés de la Moselle[2]. Elle devient en 1988 la liquidatrice du Groupe « Mario » et cherche à faire valoir les droits de ses anciens membres[2].
Distinction
modifier- Médaille de la Résistance française (décret du 31 mars 1947)[4]
Notes et références
modifier- Schill 2006.
- Dict. Biographique du mouvement ouvrier français.
- Pierre Schill, « Durrmeyer, Marguerite, dite « Margot » [épouse Obrecht] », sur maitron.fr, (consulté le )
- Ordre de la Libération - base des médaillés de la Résistance française, « Fiche Marguerite Durrmeyer » (consulté le )
Bibliographie
modifier- Pierre Schill, « Durrmeyer, Marguerite, dite "Margot" [épouse Obrecht] », dans Jean Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Éditions ouvrières, 1964-1981 (lire en ligne).
- Pierre Schill, 1936. Visages et figures du Front populaire en Moselle, Metz, éditions Serpenoise, .
- Laurence Thibault (dir.), Les femmes et la Résistance, Paris, AERI-Documentation française, .
Liens externes
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