Marie Dubois (résistante, 1890-1943)
Marie Dubois, née Marie Corot le à Beaune (France) et morte en déportation le à Auschwitz, est une résistante française.
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Marie Corot |
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Biographie
modifierFille de Jacques Corot et de Marie Bailly, mariés le à Dijon, elle devient vite orpheline et est confiée à l’Assistance publique. Devenue cuisinière-serveuse dans un restaurant de Levallois, elle épouse François Le Corre le à Gennevilliers, puis se remarie avec Lucien Dubois, cantonnier. En 1936, le ménage prend un café à Saint-Denis, au 4, route d’Aubervilliers[1].
Résistance
modifierEn , son époux est mobilisé puis prisonnier de guerre. Elle tient alors seule le café qui devient un lieu de rendez-vous des résistants et une « boîte aux lettres »[2].
Arrestation
modifierDénoncée, Marie Dubois est arrêtée fin septembre 1942 puis interrogée rue des Saussaies[1]. Elle est immédiatement envoyée au camp allemand du Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas[3]. Le fort de Romainville forme l'annexe du Frontstalag 122, basé camp de Royallieu à Compiègne[4]. Elle y est enregistrée le sous le matricule 825[1].
Lucien Dubois est libéré le . Il se présente au fort le 21 ou , peu avant le départ du convoi, mais on lui refuse une entrevue avec sa femme[2].
Déportation
modifierAprès un premier groupe d'une centaine de femmes transférées en camion au camp de Royallieu à Compiègne le , elle fait du deuxième groupe de détenues du Fort envoyé au même endroit le lendemain[1]. Des 230 femmes déportées, dont 222 issues du forte de Romainville, 85 % dont des résistantes, dont certaines comme Danielle Casanova et Marie-Claude Vaillant-Couturier ont eu des responsabilités importantes. Seules 49 d’entre elles ont survécu, doit un taux de mortalité élevé de 79 %[5]
Après une nuit au camp de Royallieu, elle est déportée par le convoi ferroviaire du , dit « convoi des 31 000 » dans un des quatre derniers wagons à bestiaux d’un convoi dans lequel plus de 1 450 détenus hommes ont été entassés la veille. En gare de Halle, les wagons des hommes sont dirigés sur le camp d'Oranienbourg-Sachsenhausen, tandis que les femmes arrivent à la gare d'Auschwitz dans la soirée du . Elles sont sorties du wagon au matin et dirigées vers le camp de Birkenau (Auschwitz II) où elles entrent en chantant La Marseillaise[1]. Elle reçoit le matricule 31693. Après deux semaines de quarantaine au Block no 14, les détenues sont amenées à Auschwitz-I pour y être photographiées[1].
Quelques jours plus tard, elle lève la main quand le médecin SS demande à celles qui ne peuvent supporter l’appel de se désigner. Bien que sa codétenue Marie-Élisa Nordmann-Cohen — qui survivra — tente de la retenir : « Reste avec nous. Tu ne sais pas où ils vont t’emmener. Reste. »[2]. Marie Dubois lui répond : « Oh, tu sais, maintenant ou dans quinze jours… »[2]. Elle est envoyée au Block no 25 et y meurt le [1]. Au Block no 25, les détenus sont mis à jeun puis à partir de courant 1943 envoyées à la chambre à gaz[6].
Fin 1943, son époux Lucien Dubois est convoqué rue des Saussaies, siège de la Gestapo où on lui apprend la mort de sa femme, survenue le d'un « crise d'urémie »[2].
Hommages
modifierLe Conseil municipal de Saint-Denis attribue le nom de Marie Dubois à l’ancienne rue Corradi le [1]. Un plaque commémorative est apposée sur une maison où elle a vécu, au 57, rue Danielle Casanova[1],[7].
Son nom est inscrit sur la plaque dédiée aux Dyonisiens déportés entre 1940 et 1944, apposée place de la Résistance-et-de-la-Déportation[1].
Notes et références
modifier- « Marie DUBOIS, née Corot – 31693 », sur Mémoire Vive (consulté le )
- « Marie DUBOIS, née Corot », dans Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Paris, éditions de Minuit, , p. 98-99
- « FORT DE ROMAINVILLE », sur seinesaintdenis.fr (consulté le )
- « Le fort de Romainville », sur tourisme93.com (consulté le )
- « Présentation du convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des 31000 », sur Mémoire Vive (consulté le )
- François-Guillaume Lorrain, « Auschwitz, les survivants », sur lepoint.fr, (consulté le )
- « 14 Fi 2275/1 - Commémoration. - 1963 », sur Ville de Saint-denis (consulté le )