Maurice des Étages

homme politique français

Maurice Huyghues des Étages dit Maurice des Étages (1897-1953) est un homme politique martiniquais, président du Conseil général de la Martinique[1] de 1943 à 1944 et délégué à l'Assemblée consultative provisoire à Alger puis à Paris (-)[2]. Il est le père de Jacques Huyghues des Étages.

Maurice des Étages
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Père
Louis des Étages (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Membre de

Biographie

modifier

Maurice Huyghues des Étages est né à Rivière-Salée[3] en 1897. Il part comme ouvrier des usines Renault à Boulogne-Billancourt et participe à la Première Guerre mondiale où il est blessé[4]. Son père Louis est assassiné à Ducos alors qu'il vient tout juste d'être réélu maire de Rivière-Salée le 24 mai 1925[5]. Maurice décide alors de se venger et monte sur le paquebot qui emmenait le gouverneur Henri Richard que Maurice pensait être à l'origine de la mort de son père. Il tire sur le gouverneur Richard, mais le blesse seulement. Maurice des Étages est arrêté et jugé à Fort-de-France et finalement acquité en 1926[4].

Maurice des Etages est élu conseiller général de Rivière Salée sous l'étiquette SFIO[3]. Pendant la période de l'amiral Robert il devient le responsable d'un réseau de passage de dissidents vers Sainte-Lucie. Il est arrêté le 9 mars 1941, condamné à quinze ans de travaux forcés et déportés sur les Îles du Salut en Guyane, dont il revient en 1943 après que les Antilles aient rejoint la France Libre[6]. il est ensuite désigné comme délégué de la Martinique aux Assemblées consultatives provisoires d'Alger[7] puis de Paris[7].

Après guerre, son nom est proposé en 1946 comme secrétaire de la Fédération socialiste de la Martinique, mais c'est finalement Joseph Henry qui est désigné[8]. Il rejoint le Rassemblement du peuple français en 1948 et en devient le président du comité départemental et le directeur du journal La Flamme, organe du RPF en Martinique. en parallèle à ses activités politiques, il préside l'Association générale des Anciens combattants de Martinique[3].

Il se présente en Martinique aux élections sénatoriales de 1948 sous l'étiquette RPF, mais n'obtient que quarante-huit voix sur cinq cent trente-quatre[3].

En août 1951, en conflit avec le reste de la fédération, Maurice des Étages est exclu du RPF bien que président du comité départemental de Martinique[3].

Notes et références

modifier
  1. https://www.fondationresistance.org/documents/lettre/LettreResistance098.pdf
  2. « Les Assemblées consultatives provisoires - Histoire - Histoire de l'Assemblée nationale - La République dans la tourmente (1939-1945) - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  3. a b c d et e Sylvain Mary, Le Gaullisme d'opposition aux Antilles et en Guyane : Le RPF sous l’œil de Jacques Foccart, Paris, Éditions L'Harmattan, coll. « Chemins de la Mémoire », , 250 p. (ISBN 978-2-343-01486-9), p. 226.
  4. a et b Pour le pays : Le conseil général (1827-2015), une institution au cœur des Martiniquais, Fort-de-France, Conseil général de la Martinique, , 319 p. (ISBN 978-2-86149-038-1), p. 148.
  5. Georges Mauvois, Louis des Étages (1873-1925) : Itinéraire d’un homme politique martiniquais, Paris, Éditions Karthala, , 142 p..
  6. Lucien Abenon et Henry Joseph, Les Dissidents des Antilles dans les forces françaises libres combattantes 1940-1945, Fort-de-France, Association des Dissidents de Martinique, , 288 p. (ISBN 2-85275-029-5).
  7. a et b « Liste des délégués de l'Assemblée consultative provisoire siégeant à Alger », sur Assemblée nationale (consulté le ).
  8. Sylvie Guillaume, « Socialistes métropolitains et antillais sous la IVe République », dans Pierre Guillaume (dir.), Identités caraïbes : actes du 123e congrès des sociétés historiques et scientifiques, section d'histoire moderne et contemporaine, 6-10 avril 1998, Antilles-Guyane, Paris, Éditions du CTHS, (ISBN 2-7355-0452-2).

Liens externes

modifier