Les pertes militaires françaises en Afghanistan sont, en , de 90 militaires (combat, accident, autres causes) dont 4 commandos marine et 12 légionnaires dont un officier[1],[2],[3]. Le plus grand nombre de militaires français tués en une seule fois l'ont été durant la nuit du 18 au 19 août 2008 dans la province de UZBIN, au nord-est de Kaboul. Au cours de cet engagement 10 soldats français et un interprète afghan sont tués, et près d'une vingtaine d'autres militaires sont blessés. Cet engagement a fait fortement polémique par sa préparation car l'absence de renforts et l'absence de réaction de la hiérarchie durant plusieurs heures serait due à des carences dans la chaine de commandement française. À la suite de cette polémique, les premières enquêtes internes militaires n'ayant donné aucun résultat, des familles de victimes ont décidé de porter plainte au civil pour meurtre car les récits des survivants et les rapports officiels sont incohérents. En 2017, l'enquête est toujours en cours.
Il y a eu, entre 2005 et janvier 2010, 300 blessés, dont 155 en 2009[5]. Au 14 mai 2010, on comptabilise 41 blessés lors de combats en 2009 et 33 depuis le début de 2010. Sur ces 74 blessés au combat, 19 ont fait l'objet d'une évacuation vers la France à bord d'avions médicalisés. Plus de la moitié de ces blessés ont été victimes d'engins explosifs improvisés[6]. Début mai 2012, le nombre de blessés ayant bénéficié d'une interruption de service supérieure à un mois[7] s’établit à environ 700[8].
La moyenne d'âge des soldats morts ou tués en Afghanistan au est de 30,4 ans et s'étend de 19 à 46 ans. La jeunesse des soldats déployés en Afghanistan a ému l'opinion publique française, en particulier au lendemain de l'embuscade d'Uzbin qui a couté la vie à 10 soldats dont 4 de 19 et 20 ans tout juste. L'état-Major des armées objecte que cet âge est parfaitement normal dans les unités opérationnelles et souligne que les soldats reçoivent un entrainement spécifique qui dure plusieurs mois. Les témoignages des soldats du détachement d'Uzbin corroborent l'idée qu'ils étaient techniquement et moralement prêts. Étant donné les conditions de recrutement et la durée de préparation spécifique toutefois, il apparaît peu probable que des soldats plus jeunes soient exposés. L'engagement dans l'Armée Française est réservé aux citoyens français âgés d'au moins 17 ans.
Dans le but de rendre hommage aux soldats français tombés en Afghanistan, le député UMPPhilippe Meunier, a déposé le 21 septembre 2011 une proposition de loi à l'Assemblée nationale visant l’inscription obligatoire des noms des soldats « Morts pour la France » dans les conflits et opérations extérieurs sur les monuments aux morts de leurs communes de naissance et de domiciliation[11]. La proposition n'est pas inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée. Le député Meunier dépose alors un amendement, qui est adopté, dans le cadre de la discussion du projet de loi fixant au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France[12]. La loi est votée le 20 février 2012 et rend donc obligatoire en son article 2, l'inscription des soldats morts pour la France sur un monument aux morts[13].
Le nom de l'adjudant-chef Nicolas Rey (3° RG) tué en Afghanistan en 2008 a été inscrit sur le monument aux morts de la commune de Bouhans-et-Feurg (Haute-Saône) le 23 novembre 2009. Coralie Rey, son épouse, est originaire de ce village et elle s'y était mariée avec Nicolas Rey. Le corps de son mari, originaire du Tarn, repose désormais dans le cimetière communal[14].
Le nom de l'adjudant-chef Hervé Enaux (35e RI) tué en Afghanistan en 2010 a été inscrit sur le monument aux morts de la commune de Taintrux (Vosges), dont il était originaire, le 5 juin 2011. Le 35e RI était représenté par son chef de corps, le colonel Rondeau, et un piquet d’honneur. Une délégation de 28 « gaillards » de la 3e compagnie était également venue rendre hommage à leur camarade[18].
Le nom du 1re classe Cyril Louaisil (2e RIMa) tué en Afghanistan en 2011 a été inscrit sur le monument aux morts de la commune de Ballots (Mayenne), dont il était originaire, le 24 septembre 2011[19]. Le monument est situé dans le cimetière communal où il repose. L'Association Cyril-Louaisil veille à la mémoire du soldat et de tous les anciens combattants du groupement tactique Richelieu en Afghanistan[20]. Le 25 mai 2011, ses obsèques religieuses étaient célébrées en l'église Saint-Martin de Ballots[21].
Le nom du caporal-chef Clément Chamarier (27e BCA) tué en Afghanistan en 2011 a été inscrit sur le monument aux morts de la commune de Saint-Aupre (Isère) le 11 novembre 2011 à l'occasion du Jour du Souvenir commémorant tous les morts pour la France[22].
Le nom de l'adjudant-chef Thibault Miloche (126e RI) tué en Afghanistan en 2010 a été inscrit le 11 novembre 2011 sur le monument aux morts de Moissac (Tarn-et-Garonne) où ce père de famille était domicilié[23].
La commune de Montauban, ville de garnison du 17e RGP, a fait inscrire sur son monument aux morts les noms de Kamel Elward (2006), Gilles Sarrazin (2006), Guillaume Nunès-Patego (2011), Jean-Marc Guéniat (2011), Emmanuel Techer (2011), Valéry Tholy (2011), ainsi que celui de l'ensemble des soldats du régiment tombés lors d'une opération extérieure (OPEX)[24].
La municipalité de Caen a décidé de mettre à disposition un terrain situé dans le parc Claude-Decaen pour y ériger un mémorial en l'honneur des soldats français morts durant la guerre d'Indochine, la guerre de Corée, la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie, et dans le cadre des OPEX (opérations extérieures) telle que l'intervention dans la guerre d'Afghanistan. Les noms des soldats caennais tués en Afghanistan y seront inscrits, c'est-à-dire ceux du lieutenant Thomas Gauvin (1er RCP) tué en 2011, du capitaine Fabrice Roullier (1re BM) tué en 2010 et du caporal Damien Gaillet (8e RPIMa) tué en 2008. Il devrait être construit début 2012[25].
Les noms du capitaine Lorenzo Mezzasalma et du caporal-chef Panezyck ont été rajoutés sur le monument aux morts de la ville de Fréjus, place Agricola. Fréjus étant la ville de garnison du 21e RIMa.
Une place porte le nom du capitaine Camille Levrel, tué le 14 août 2011 en Afghanistan, à Steinbach en Alsace depuis la fin de l'année 2011[26].
Un square porte le nom du maréchal des logis-chef Harouna Diop à Châteauroux depuis le début de l'année 2012[27].
La promotion 2007-2009 des classes préparatoires aux grandes Écoles du Lycée militaire d'Autun porte le nom du Maître principal Loïc Le Page qu'il fréquenta de la classe de 6e à la première année de classes préparatoires de 1986 à 1995. Le baptême de promotion a eu lieu le samedi 7 février 2009 à Autun. La promotion 2014-2015 de la Préparation Militaire Marine Kieffer porte le nom du maître principal Loïc Le Page. Le baptême de promotion a eu lieu le samedi 7 février 2015 à Villeneuve-Saint-Georges en présence de sa famille. La cérémonie était présidée par le VAE Christophe Prazuck.
Le Monument aux morts de Calvi en Corse, ville garnison du 2°REP porte le nom du sergent-chef Rygiel, du caporal-chef Thapa, et des caporaux Hutnik et Jansen.
En juillet 2013, la 52e promotion de l'École Militaire Interarmes de Saint-Cyr Coëtquidan a été baptisée promotion « Ceux d'Afghanistan » en mémoire notamment du capitaine Benoît Dupin, ancien élève de l'école, et de tous ses frères d'armes. Le 1er mars 2014, elle a organisé les "89 km pour Ceux d'Afghanistan", une grande course à pied réunissant 700 coureurs militaires et civils et où chaque kilomètre parcouru représentait un hommage à un soldat français mort en Afghanistan. Une stèle dédiée aux 89 soldats a été inaugurée le soir même en compagnie de blessés d'Afghanistan et de familles de décédés.
La 76e section d'éclaireurs de montagne de l'EMHM a été baptisée Major Franck Bouzet le 11 avril 2014.