Plaque ibérique
La plaque ibérique est une petite plaque tectonique, dite aussi micro-plaque, actuellement soudée depuis la fin de l'Oligocène à la plaque eurasienne dont elle fait partie intégrante, sur laquelle reposait la péninsule Ibérique[1] mais aussi les îles Baléares, la Corse, la Sardaigne et peut-être le Briançonnais[2].
Concernant sa nomenclature scientifique lorsque celle-ci était indépendante de la plaque eurasienne, on trouve aussi les appellations Iberia[3],[4],[5],[6], traduit en français par Ibéria, ou encore Ibérie[7].
La plaque ibérique contenait principalement la péninsule ibérique, mais aussi les îles Baléares, la Corse, la Sardaigne, et le Briançonnais (maintenant dans les zones Alpes pennines). Elle s'est soudée à la plaque eurasiatique lors de l'orogenèse alpine, formant la chaîne pyrénéo-provençale. La formation des Alpes, suivie d'un phénomène d'extension tectonique à partir du Miocène, en a fait se séparer les îles Baléares, la Corse, la Sardaigne, et le Briançonnais.
Histoire
modifierLa plaque ibérique proviendrait de la Laurasia dont elle se serait désolidarisée à la fin du Crétacé[8]. C'est l'ouverture de l'Atlantique Nord (entre -130 et -100 Ma) suivie par celle du golfe de Gascogne qui a conduit à désolidariser la plaque ibérique du domaine européen. Ce rifting océanique est à l'origine de l'ouverture du golfe de Gascogne, par un pivotement anti-horaire de la plaque sur elle-même[8]. Cette rotation s'accompagne à l'est par une subduction sous la plaque eurasienne puis une collision de leurs masses continentales respectives[8]. Cette subduction puis collision ont participé à la formation des Pyrénées[8],[1] notamment durant le Mésozoïque[9]. Au cours de cette ère géologique se produisent deux épisodes de rifting sur sa bordure septentrionale, caractérisés par la formation d'importants bassins de sédimentation, liés à des subsidences successives[9].
Sur la bordure méridionale de cette ancienne plaque, le déplacement de la plaque africaine vers le nord occasionne des tensions tectoniques complexes[8] à l'origine de la formation des cordillères bétiques[réf. nécessaire].
À partir de la fin de l'Oligocène, la plaque ibérique cesse d'être une plaque tectonique à part entière en se soudant à la plaque eurasienne et en adoptant son comportement[8].
Cette rotation a laissé une cicatrice, le gouf de Capbreton.
Notes et références
modifier- (fr) Raymond Mirouse, « Formation des Pyrénées », Geolval (consulté le ).
- Benjamin Le Bayon et Michel Ballèvre, « Deformation history of a subducted continental crust (Gran Paradiso, Western Alps): continuing crustal shortening during exhumation », Journal of Structural Geology, vol. 28, , p. 793–815 (DOI 10.1016/j.jsg.2006.02.009).
- (en) Eldridge M. Moores, Rhodes W. Fairbridge, Encyclopedia of European and Asian regional geology.
- (en) « Megadisplacements and the Hercynian orogen of Gondwanan France and Iberia ».
- [PDF](en) D. Stich et al., « Kinematics of the Iberia–Maghreb plate contact from seismic moment tensors and GPS observations », Technophysics, vol. 426, 2006.
- (en) W. R. Roest1 et S. P. Srivastava1, « Kinematics of the plate boundaries between Eurasia, Iberia, and Africa in the North Atlantic from the Late Cretaceous to the present », Geology, vol. 19, no. 6, June 1991.
- Raymond Mirouse Formation des Pyrénées.
- S. P. Srivastava, H. Schouten, W. R. Roest, K. D. Flitgord, L. C. Kovacs, J. Verhoef et R. Macnab, « Iberian plate kinematics: a jumping plate boundary between Eurasia and Africa », Nature, no 344, , p. 756-759 (DOI 10.1038/344756a0, présentation en ligne)
- (en) Ruth Soto, Antonio M. Casas-Sainz, Juan J. Villalain, Guillermo Fernandez-Gonzalez, Pedro Del Rio, Manuel Calvo et Tania Mochales, « Characterizing the Mesozoic extension direction in the northern Iberian plate margin by anisotropy of magnetic susceptibility (AMS) », Journal of the Geological Society, Londres, vol. 165, , p. 1007-1018 (ISSN 0016-7649, présentation en ligne)