René Mayer
René Mayer est un homme d'État français, né le à Paris 8e et mort le dans le 7e arrondissement de la même ville[1]. Membre du parti radical socialiste après la Seconde Guerre mondiale, il est plusieurs fois ministre et président du Conseil des ministres du au et président de la Haute Autorité de la CECA de 1955 à 1958.
René Mayer | |
René Mayer en 1949. | |
Fonctions | |
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Président de la Haute Autorité de la CECA | |
– (2 ans, 7 mois et 10 jours) |
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Gouvernement | Autorité Mayer |
Prédécesseur | Jean Monnet |
Successeur | Paul Finet |
Président du Conseil des ministres français | |
– (5 mois et 20 jours) |
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Président | Vincent Auriol |
Gouvernement | Mayer |
Législature | IIe |
Coalition | PRS-MRP-UDSR-CNIP-ARS |
Prédécesseur | Antoine Pinay |
Successeur | Joseph Laniel |
Vice-président du Conseil des ministres | |
– (4 mois et 27 jours) |
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Avec | Georges Bidault |
Président | Vincent Auriol |
Président du Conseil | René Pleven |
Gouvernement | Pleven II |
Ministre des Finances et des Affaires économiques | |
– (4 mois et 27 jours) |
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Président | Vincent Auriol |
Président du Conseil | René Pleven |
Gouvernement | Pleven II |
Prédécesseur | Maurice Petsche |
Successeur | Edgar Faure |
Ministre de la Justice | |
– (1 an, 9 mois et 13 jours) |
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Président | Vincent Auriol |
Président du Conseil | Georges Bidault Henri Queuille René Pleven |
Gouvernement | Bidault II Queuille II Pleven I Queuille III |
Prédécesseur | Robert Lecourt |
Successeur | Edgar Faure |
Député français | |
– (9 ans et 6 mois) |
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Élection | 2 juin 1946 |
Réélection | 10 novembre 1946 17 juin 1951 |
Circonscription | Constantine |
Législature | IIe Constituante Ire et IIe (Quatrième République) |
Groupe politique | RRRS |
Biographie | |
Nom de naissance | René Joël Simon Mayer |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris (France) |
Date de décès | (à 77 ans) |
Lieu de décès | Paris (France) |
Sépulture | Cimetière du Montparnasse |
Nationalité | Française |
Parti politique | Parti radical |
Chefs du gouvernement français | |
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Biographie
modifierFormation
modifierRené Mayer est le petit-fils de Michel Mayer, rabbin lorrain actif à Paris, mais lui-même laïque et né d'une mère non juive[2]. René Mayer est élève au lycée Carnot, où il obtient d'excellents résultats[3]. En 1913, il décroche une licence de philosophie et une licence de droit. Il combat durant la Première Guerre mondiale. Sous-lieutenant dans l'artillerie pendant la majeure partie du conflit, il est blessé en 1918 et devient officier instructeur. Il suit les cours de l'École libre des sciences politiques[3]. Il entre au Conseil d'État en 1920 après avoir obtenu la deuxième place au concours d'entrée.
Il fut homme d'affaires avant la guerre et s'était occupé d'importations de charbon allemand et de l'organisation de la SNCF en 1937. Il fut membre du conseil d'administration de cette société et fondateur d'Air France. Il enseigne parallèlement à partir de 1921 le droit public à l'École libre des sciences politiques auprès des étudiants préparant les grands concours administratifs[4]. Il prépare notamment Maurice Couve de Murville, seul élève auquel il décerne jamais la note de 20, ainsi que Michel Debré, Alexandre Parodi, Jacques Chaban-Delmas et André Ségalat[5]. Il est titulaire d'un cours magistral de droit de 1927 à 1932[5].
De la guerre à la Libération
modifierMobilisé en 1939, il dirige à Londres la mission de l'armement. Il rentre en France en mai 1940 puis passe en zone sud. En novembre-, il est un des membres de la conférence relative à la mise en place de l'Union générale des israélites de France (UGIF) que le régime de Vichy forçait la communauté juive à créer. Il préconise avec le professeur David Olmer une démission collective mais l'option de la coopération, soutenue par Raymond-Raoul Lambert, est préférée. René Mayer ne participera finalement pas à l'UGIF[6].
Il parvient à rejoindre le général Henri Giraud à Alger en 1943 qui lui confie le secrétariat aux Communications au sein du Commandement en chef français civil et militaire. Il est maintenu dans ce poste lorsqu'il devient membre du Comité français de la Libération nationale à Alger, puis ministre des Transports et des Travaux publics du général de Gaulle le . Son fils unique, engagé volontaire, meurt pour la France le à 19 ans, il ne l'apprend que le 10 novembre, jour où de Gaulle lui propose la place d'Aimé Lepercq mort la veille à Harnes dans un accident d'auto, poste qu'il refuse mais accepté par René Pleven ministre des Outre-mer depuis septembre 1944[7],[8].
Après la Libération, il se présente comme candidat dans la Gironde mais n'est pas élu à la première Assemblée nationale constituante. Il devient député radical de Constantine en Algérie en 1946 et siège jusqu'en 1955. Il défend les intérêts des colons. Président du Conseil, il propose l'amnistie des Alsaciens incorporés de force condamnés au Procès de Bordeaux et déclare le : « L’unité nationale, supérieure à toutes les douleurs, plus urgente encore que les réparations, désirables et souvent impossibles, des conséquences de l’occupation nazie. Une amnistie effaçant les condamnations des incorporés de force est à l’heure présente la seule issue »[7].
Un homme politique actif de la IVe République
modifierEntre 1947 et 1952, il est plusieurs fois ministre des Finances et des Affaires économiques, de la Défense nationale et de la Justice. Il a aussi été durant une période membre du Consistoire israélite et vice-président de l'Alliance israélite universelle mais sans prendre une part active à leurs travaux[2].
En 1950, alors ministre de la Justice, il fait libérer Xavier Vallat, ancien commissaire aux questions juives sous le régime de Vichy, qui avait été condamné à 10 ans de prison à la Libération[9].
René Mayer est président du Conseil des ministres du au . Après Léon Blum il fut le second président du Conseil d'ascendance juive[10]. Les gaullistes du RPF lui apportent leurs voix lors de son investiture. Son ministère tombe sur une demande de pouvoirs spéciaux en matière financière (71 gaullistes ont voté contre le gouvernement d'un Européen convaincu, partisan de la CED). Il demandait aux députés de lui permettre de s'attaquer aux causes permanentes de l'augmentation des dépenses publiques. Il avait résumé ses idées en une formule : « La vocation de la France est triple : européenne, atlantique et mondiale ».
René Mayer enseigne parallèlement le droit administratif à l'Institut d'études politiques de Paris[11]. Il gère une écurie de préparation aux grands concours administratifs[12].
Algérie française et poursuite de la colonisation
modifierIl se fait le porte-parole de la grande colonisation à l'Assemblée nationale. Le , à l'Assemblée nationale, Pierre Mendès France et son ministre François Mitterrand sont félicités pour leur riposte ferme à l'agitation algérienne par René Mayer[13]. Cependant, ce dernier fera tomber le gouvernement PMF dans la nuit du 5 au quand il tentera de faire appliquer le statut des Algériens musulmans.
Engagement européen
modifierIl succède le à Jean Monnet comme président de la Haute Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA).
Il est ensuite président du mouvement européen-France de 1962 à 1968.
Fin de vie
modifierIl meurt à l'âge de 77 ans le à Paris, et est inhumé au cimetière du Montparnasse (division 5).
Fonctions exercées
modifierFonctions gouvernementales
modifier- Commissaire aux Communications et aux Transports du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du au )
- Ministre des Finances et des Affaires économiques du gouvernement Robert Schuman (1) (du au )
- Ministre de la Défense nationale du gouvernement André Marie (du au )
- Ministre de la Défense nationale du gouvernement Robert Schuman (2) (du 5 au )
- Ministre de la Justice du gouvernement Georges Bidault (2) (du au )
- Ministre de la Justice du gouvernement Henri Queuille (2) (du 2 au )
- Ministre de la Justice du gouvernement René Pleven (1) (du au )
- Ministre de la Justice du gouvernement Henri Queuille (3) (du au )
- Vice-président du Conseil, ministre des Finances et des Affaires économiques du gouvernement René Pleven (2) (du au )
- Président du Conseil (du au )
Autres mandats
modifierRené Mayer a été maire de Giverny (Eure), conseiller général de l'Eure puis conseiller général de Sétif et président du conseil général du département de Constantine.
Publications
modifier- Le Pacte de l'Atlantique. Paix ou guerre ?, Paris, PUF, 1949.
Décorations
modifier- Grand officier de la Légion d'honneur, les insignes lui sont remis par le président René Coty le [14]
- Croix de guerre –
- Médaille des évadés
- Grand Croix de l'Ordre d'Orange-Nassau, par décret royal néerlandais du 22 mai 1950 n° 3[15]
Sources primaires
modifierLes papiers personnels de René Mayer sont conservés aux Archives nationales sous la cote 363AP [16]
Bibliographie
modifier- François Caron, « Trois personnalités de la IVe République face à l'action : le plan Mayer : un retour aux réalités », Histoire, économie et société, no 3, , p. 423-437 (lire en ligne).
- Denise Mayer (prés.), René Mayer. Études, témoignages, documents, Paris, PUF, 1983.
- Jean Lacouture, Pierre Mendès-France, Paris, Éditions du Seuil, , 436 p. (ISBN 2-02-005866-9 et 9782020058667), réédition 2010 dans la collection poche Points histoire (ISBN 2757818619)
Références
modifier- Archives numérisées de l'état civil de Paris, acte de naissance no 8/673/1895, avec mention marginale du décès (consulté le 30 juin 2012)
- Voir (en) René Mayer, Former Prime Minister of France, Dead at Age 77. JTA. December 18, 1972.
- « René Mayer - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
- « M. RENÉ MAYER », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Denise Mayer, René Mayer. Études, témoignages, documents, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-037907-2, lire en ligne)
- Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, Gallimard, Folio, 2006, p. 1162-1163.
- Georgette Elgey, Histoire de la IVe République : La République des contradictions (1951-1954), Fayard, .
- Henri Amouroux, La grande histoire des français après l'occupation, Tome 9, Chapitre 13 : De Gaulle choisit Pleven, Mendès s'en va, page 529, 1992.
- Raul Hilberg, La destruction des Juifs d'Europe, Gallimard, Folio, 2006, p. 2060.
- Raul Hilberg, La Destruction des Juifs d'Europe, Gallimard, Folio, 2006, p. 1162-1163 & p. 2060.
- Denise Mayer, René Mayer: Études, témoignages, documents, Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-13-067817-5, lire en ligne)
- Julien Prévotaux, Un européisme nazi: Le Groupe Collaboration et l'idéologie européenne dans la Seconde Guerre mondiale, Francois-Xavier de Guibert, (ISBN 978-2-7554-1155-3, lire en ligne)
- Jean Lacouture 2001, p. 347.
- Dossier de Légion d'honneur consultable sur la Base leonore (n° de notice : c-145577).
- Nationaal Archief, inventory 2.02.32, dossier 373, registry number 751
- Voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales.
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :