Roseau commun
Phragmites australis · Roseau, Roseau à balais
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Liliopsida |
Sous-classe | Commelinidae |
Ordre | Cyperales |
Famille | Poaceae |
Genre | Phragmites |
- Arundo phragmites L.
- Arundo australis Cav.
- Phragmites communis Trin.
- Arundo vulgaris Lam.
- Phragmites vulgaris (Lam.) Crép.
- Phragmites longivalvis Steud.
- Phragmites communis var. longivalvis (Steud.) Miq.
- Phragmites vulgaris var. longivalvis (Steud.) W.Wight
Ordre | Poales |
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Famille | Poaceae |
Le Roseau commun, Roseau à balais ou Sagne (Phragmites australis) est une espèce cosmopolite[1] de plantes herbacées vivaces de la famille des Poaceae, sous-famille des Arundinoideae.
Il existe plusieurs lignées de roseau commun, qui ont évolué indépendamment pendant des milliers d'années[2]. Depuis le début du XXe siècle, on assiste en Amérique du Nord à une invasion cryptique par une ou des lignées d'origine eurasienne[2],[3], notamment au niveau des bords de routes[4].
Taxonomie
modifierSous-espèces
modifierEn Amérique du Nord, où la situation du roseau commun est bien documentée, on distingue trois sous-espèces :
- Phragmites australis subsp. americanus Saltonstall, P.M. Peteron & Soreng, endémique d'Amérique du Nord. Elle est largement répandue au Canada et aux États-Unis ;
- Phragmites australis subsp. berlandieri (E. Fourn.) C.F. Reed, que l'on retrouve aux États-Unis au sud-est le long de la côte du golfe du Mexique et dans le Sud-Ouest, ainsi qu'en Amérique centrale et en Asie[2] ;
- Phragmites australis subsp. australis, originaire d'Eurasie.
Description
modifierCette poacée (graminée) atteint 3-5 m de hauteur, possède des feuilles faisant 20–50 cm de long par 2-3 cm de large. Ses longues tiges fines ornées d'un plumeau argenté peuvent mesurer jusqu'à 3 m de haut. L'inflorescence, une panicule pourpre de 20 à 50 cm de long, apparaît de juillet à octobre[5].
Sa numération chromosomique est 2n=36, 48, 54, 96.
Aire de répartition et habitats
modifierPhragmites australis est une espèce cosmopolite, c'est-à-dire qu'on la retrouve dans toutes les régions du monde ou presque. En effet, des colonies sont présentes en Afrique, en Amérique (du Nord, centrale et du Sud), en Asie, en Australie, en Europe, et en Nouvelle-Zélande[2].
Le roseau commun est une plante de milieux humides. Il prospère sur des sols gorgés d'eau et peu oxygénés, comme le long des cours d'eau, dans les marais et dans les fossés bordant les routes. On nomme roselières les colonies de cette espèce.
Caractère envahissant
modifierP. a. subsp. australis, la sous-espèce considérée envahissante, forme rapidement des colonies très denses qui deviennent pratiquement monospécifiques[6]. De plus, sa forte productivité mène à l'accumulation de matière organique au sol et, le cas échéant, à la fermeture de l'eau libre[7].
En Nouvelle-Calédonie, le Code de l'environnement de la Province Sud interdit l’introduction dans la nature de cette espèce ainsi que sa production, son transport, son utilisation, son colportage, sa cession, sa mise en vente, sa vente ou son achat. Il est tout de même possible de demander une dérogation pour l'utiliser de manière contrôlée, en particulier dans les stations d'épuration[8].
Utilisations
modifierLes roseaux étaient et sont toujours utilisés localement, dans la constitution de murs et toitures des maisons (mudhif des Arabes des marais en Mésopotamie), et pour fournir de la litière aux animaux (vache allaitante notamment)[9].
Ils constituent un abri de choix pour des passereaux et pour de petits mammifères. Ils sont aussi largement utilisés dans les stations d'épurations à filtre planté de roseaux (phytoépuration).
Les patronymes Sagne, Sagnes, Sagnier, etc. sont liés aux anciens métiers d'exploitation de ces roseaux. Le toponyme La Seyne-sur-Mer est lié à la présence de roseaux sur le territoire.
En Camargue, le roseau est appelé sagne quand il est assez sec pour être coupé, récolté et devenir matériaux d'isolation et de construction. Il est utilisé dans la construction traditionnelle de la cabane camarguaise dite aussi cabane de gardian[10].
Toxicité
modifierLa sous-espèce P. a. subsp. australis sécréterait de l'acide gallique, dégradé en acide mésogallique sous l'effet des ultraviolets naturels (photodécomposition), ce qui constituerait une explication allélopathique à sa tendance envahissante[11]. Toutefois, on a récemment remis en question la sécrétion d'une telle substance par cette sous-espèce[12].
Phragmites et cycles des métaux lourds
modifierDurant le temps de décomposition des feuilles de P. australis dans l'eau ou sur la vase, on observe que le taux d'éléments traces métalliques et de métaux lourds augmente dans la matière organique en décomposition. Il augmente au même rythme que le taux d'ergostérol, ce qui laisse penser que ce sont les champignons aquatiques qui se nourrissent des feuilles en décomposition qui y fixent des ions métalliques collectés dans l'eau[13]. Les tourbières pourraient ainsi jouer un certain rôle dans la dépollution de l'eau et interférer avec le cycle des polluants métalliques dans les zones humides[14].
Notes et références
modifier- Haslam, S.M. 1972. Phragmites communis Trin. (Arundo Phragmites L., ? Phragmites Australis (Cav.) ex. Steudel) (in Biological Flora of the British Isles). Journal of Ecology 60(2):585-610.
- Saltonstall, Kristin. 2002. Cryptic invasion by a non-native genotype of the common reed, Phragmites australis, into North America. PNAS 99(4):2445-2449.
- Meyerson, Laura A. & James T. Cronin. 2013. Evidence for multiple introductions of Phragmites australis to North America: detection of a new non-native haplotype. Biological Invasions 15(12):2605-2608.
- (en) Yvon Jodoin, Claude Lavoie, Paul Villeneuve, Marius Theriault, Julien Beaulieu, François Belzile, « Highways as corridors and habitats for the invasive common reed Phragmites australis in Quebec, Canada », Journal of Applied Ecology, vol. 45, no 2, , p. 459–466 (DOI 10.1111/j.1365-2664.2007.01362.x).
- Benoît Larroque et Jean Favennec, Guide de la flore du littoral sableux méditerranéen : De la Camargue au Roussillon, Éditions Sud Ouest, , 277 p. (ISBN 9782817704487), p. 227
- Lavoie, Claude, Martin Jean, Fanny Delisle & Guy Létourneau. 2003. Exotic plant species of the St-Lawrence River wetlands: a spatial and historical analysis. Journal of Biogeography 30:537-549.
- Meyerson, L.A., K. Saltonstall, L. Windham, E. Kiviat & S. Findlay. 2000. A comparison of Phragmites australis in freshwater and brackish marsh environments in North America. Wetlands Ecology and Management 8:89-103.
- Code de l'environnement de la Province Sud, Nouméa, , 346 p. (lire en ligne), p. 147
- Daphné Durant, Anne Farruggia et Alexandre Tricheur, « Le roseau commun (Phragmites australis) : un capital naturel utilisé en litière pour le logement des vaches allaitantes », BASE, no 4, , p. 223–235 (ISSN 1780-4507 et 1370-6233, DOI 10.25518/1780-4507.19164, lire en ligne, consulté le )
- Evelyne Duret, Cabanes de Camargue. Documents sur l'architecture traditionnelle au début du XXe siècle., Musée camarguais - Parc naturel régional de Camargue,
- Rudrappa, T., Y.S. Choi, D.F. Levia, D.R. Legates, K.H. Lee & H.P. Bais. 2009. Phragmites australis root secreted phytotoxin undergoes photo-degradation to execute servere phytotoxicity. Plant Signaling and Behavior 4:506-513.
- Weidenhamer, J.D., Mei Li, J. Allman, R.G. Bergosh & M. Posner. 2013. Evidence does not support a role for gallic acid in Phragmites australis invasion success. Journal of Chemical Ecology 39:323-332.
- Gijs Du Laing, Gunther Van Ryckegem, Filip M.G. Tack, Marc G. Verloo (2006), Metal accumulation in intertidal litter through decomposing leaf blades, sheaths and stems of Phragmites australis ; Chemosphere Volume 63, Issue 11, June 2006, Pages 1815–1823 (résumé)
- G. Du Laing, A.M.K. Van de Moortel, W. Moors, P. De Grauwe, E. Meers, F.M.G. Tack, M.G. Verloo (), Factors affecting metal concentrations in reed plants (Phragmites australis) of intertidal marshes in the Scheldt estuary ; Pollution control by wetlands ; Ecological Engineering Volume 35, Issue 2, 9 February 2009, Pages 310–318 (résumé)
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierRéférences taxonomiques
modifier
- Ressources relatives au vivant :
- Alabama Plant Atlas
- ARKive
- Atlas of Florida Plants
- Australian Plant Name Index
- Base de données des plantes d'Afrique
- BioLib
- Calflora
- Catalogue of Life in Taiwan
- DORIS
- Dyntaxa
- Ecocrop
- EPPO Global Database
- European Nature Information System
- Fire Effects Information System
- Flora Catalana
- Flora of China
- Flora of Israel Online
- Flora of North America
- Flora of Wisconsin
- FloraBase
- FloraNT
- FloraWeb
- Germplasm Resources Information Network
- Global Biodiversity Information Facility
- Global Invasive Species Database
- GrassBase
- iNaturalist
- Info Flora
- Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
- International Plant Names Index
- Invasive Plant Atlas of the United States
- Invasive Species Compendium
- Michigan Flora
- Nálezová databáze ochrany přírody
- NBN Atlas
- NDFF Verspreidingsatlas
- Nederlands Soortenregister
- New Zealand Organisms Register
- The Plant List
- Plantarium
- PLANTS Database
- Plants For A Future
- Plants of the World Online
- Portale della Flora d'Italia
- Red List of South African Plants
- Système d'information taxonomique intégré
- TAXREF (INPN)
- Tela Botanica
- Tropicos
- Union internationale pour la conservation de la nature
- VASCAN
- VicFlora
- Virtual Guide to the Flora of Mongolia
- Wildflowers of Israel
- World Checklist of Selected Plant Families
- World Register of Marine Species
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Référence Flora of China : Phragmites australis
- (en) Référence Flora of Pakistan : Phragmites australis
- (en) Référence Flora of Missouri : Phragmites australis
- (en) Référence Catalogue of Life : Phragmites australis (Cav.) Trin. ex Steud. (consulté le )
- (fr) Référence DORIS : espèce Phragmites australis
- (en) Référence UICN : espèce Phragmites australis (Cav.) Trin. ex Steud., 1841 (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Phragmites australis (Cav.) Steud.
- (fr) Référence Tela Botanica (Antilles) : Phragmites australis (Cav.) Trin. ex Steud.
- (en) Référence GISD : espèce Phragmites australis
- (fr + en) Référence ITIS : Phragmites australis (Cav.) Trin. ex Steud.
- (en) Référence NCBI : Phragmites australis (taxons inclus)
- (en) Référence GRIN : espèce Phragmites australis (Cav.) Trin. ex Steud.
- (en) Référence Fonds documentaire ARKive : Phragmites australis
Liens externes
modifierPour plus d'information :
- [Nature-Action Québec | http://www.nature-action.qc.ca/site/sites/default/files/pdf/ressources/roseau_commun.pdf] (fr)
- [Groupe de recherche de l'Université Laval PHRAGMITES | https://www.phragmites.crad.ulaval.ca/], un groupe de recherche multi-universitaire fondé au Québec en 2003