Sainte-Marguerite-de-Carrouges
Sainte-Marguerite-de-Carrouges est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 211 habitants[Note 1].
Sainte-Marguerite-de-Carrouges | |
L'église Sainte-Marguerite. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Alençon |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays fertois et du Bocage carrougien |
Maire Mandat |
Jean-Yves Portier 2020-2026 |
Code postal | 61320 |
Code commune | 61419 |
Démographie | |
Gentilé | Marguerougiens |
Population municipale |
211 hab. (2021 ) |
Densité | 24 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 35′ 03″ nord, 0° 09′ 15″ ouest |
Altitude | Min. 200 m Max. 291 m |
Superficie | 8,69 km2 |
Type | Commune rurale à habitat très dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Magny-le-Désert |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
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Géographie
modifierClimat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 877 mm, avec 13,2 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Argentan à 20 km à vol d'oiseau[4], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 691,9 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Sainte-Marguerite-de-Carrouges est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (98 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (73,1 %), terres arables (24,9 %), forêts (2 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la paroisse est attesté sous les formes Sancta Margarita en 1212, Sancta Margareta vers 1335[13].
En langue d'oïl le mot carrouge est l'évolution naturelle et logique du latin quadruvium, « carrefour »[14]; le -s indique un pluriel ou est sans sens particulier.
Au moment de la Révolution française de 1789, la commune porta le nom de Carrouges, alors que Carrouges fut nommée Carrouges-la-Montagne.
Histoire
modifierVers 1540, un haut fourneau-fonderie fut établi à Sainte-Marguerite par Le Veneur (de Tillières), seigneur de Carrouges[15]. Cette installation alimentait en fonte (métallurgie) la forge de Carrouges (établie à Saint-Martin-l'Aiguillon)[16]. Plusieurs fois reconstruit et modernisé (en dernier pour remplacer le charbon de bois par le coke), il fut restauré, pour la dernière fois, en 1837. Hector Le Veneur vendit finalement l'installation en 1854, à René Catois, maître de forges à Rânes. La cessation de cette activité (de production de fonte au charbon de bois puis au coke) se produisit vers 1870 (comme la plupart des manufactures de ce type dans la région : Le Champ-de-la-Pierre, Saint-Denis-sur-Sarthon, Rânes, Boucé…) consécutivement à l'épuisement progressif du minerai de fer de Rânes et à la concurrence anglaise (accrue par le traité de libre-échange, signé en 1860 entre la France et l'Angleterre).
Vers 1860, l'activité de la métallurgie fut un des motifs de demande de construction d'une ligne de chemin de fer entre Trun et La Lacelle via Argentan, Boucé et Rânes, avec une halte à Sainte-Marguerite-de-Carrouges. À cette époque on prévoyait — pour Carrouges et par an — 2 250 tonnes d'importations (coke, castine, fontes anglaises) et 1 500 tonnes d'exportations (fontes moulées). Mais, après bien des tergiversations, la ligne ne fut mise en service que 50 ans plus tard (le exactement) alors que l'activité métallurgique avait déjà cessé. La ligne de tram à voie étroite ou voie métrique — mais avec Carrouges comme terminus — ne put donc atteindre — pour le transport des marchandises — la rentabilité envisagée ; de plus, la mise en service des premiers cars concurrença les derniers autorails. En conséquence, la ligne ne fonctionna que pendant une trentaine d'années seulement (la dernière machine à vapeur circula le ).
Une Communauté de Sœurs (dont l'activité essentielle était l'encadrement d'ouvroirs — appelés encore ateliers de charité ou asiles — destinés à éduquer et former les jeunes filles) exista dans la paroisse pendant deux siècles depuis 1754.
En , sous Napoléon III, la section de Sainte-Marguerite est distraite de la commune de Carrouges et érigée en commune distincte.
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1866. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[20].
En 2021, la commune comptait 211 habitants[Note 2], en évolution de −6,64 % par rapport à 2015 (Orne : −3,37 %, France hors Mayotte : +1,84 %). En 1854, la commune comptait 689 habitants[réf. nécessaire].
Économie
modifierCulture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifierActivité et manifestations
modifierPersonnalités liées à la commune
modifier- Jeanne Marguerite Tréhot (1870-), fille naturelle d'Auguste Renoir et Lise Tréhot[23].
Héraldique
modifierBlason | De gueules à un dragon accroupi et crachant des flammes d'or accompagné au canton dextre du chef d'une croisette pattée du même[24]. |
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Détails | Le dragon est symbole de sainte Marguerite, patronne de la commune. Ce dernier crache du feu pour rappeler les forges qui ont fonctionné de 1540 à 1870. Enfin, la croix pattée est celle présente un peu partout dans la commune, notamment dans l'église, et indiquant la présence de chevaliers croisés. Adopté en 2024. |
Bibliographie
modifier- J.-Cl. Gélineau, « La Communauté religieuse de Sainte-Marguerite-de-Carrouges : deux siècles d'histoire de la commune », dans Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, .
- « Sainte-Marguerite de Carrouges », dans Bulletin trimestriel de la Société historique et archéologique de l'Orne, .
- J. CL Gélineau, 'La forge et le fourneau de Carrouges au XIXe siècle" dans bulletin trimestriel de la Société historique et archéologique de l'Orne, , p. 5-52.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Sainte-Marguerite-de-Carrouges et Argentan », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Argentan » (commune d'Argentan) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Argentan » (commune d'Argentan) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Sainte-Marguerite-de-Carrouges ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre - 1998 - Toponymie générale de la France: Tome 3, page 1587, (ISBN 2600028846).
- Christian Baylon, Paul Favre - 1982 - Les Noms de lieux et de personnes - (ISBN 2098125941).
- « Haut fourneau, fonderie », notice no IA00061024, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Affinerie dite forge de Carrouges », notice no IA00061025, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Yves Tréton candidat à sa succession », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2014 : « Sainte-Marguerite-de-Carrouges (61320) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Jean-Claude Gélineau, Jeanne Tréhot, la fille cachée de Pierre-Auguste Renoir, Essoyes, les Éditions du Cadratin,, , 96 p. (ISBN 2865500306).
- « Blason de Sainte-Marguerite-de-Carrouges », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).