Vol à la tire

vol par ruse consistant à subtiliser ce qu'une victime porte sur elle, notamment dans ses poches, sans éveiller son attention

Le vol à la tire ou vol par pickpockets est une forme de vol qui consiste à subtiliser des objets que la victime porte sur elle, notamment dans ses poches, sans éveiller l'attention de cette victime. La pratique du vol à la tire exige une certaine dextérité. Pour se faciliter la tâche, le voleur peut profiter de la confusion qui naît dans les foules et les lieux publics ou attirer l'attention de la victime sur autre chose grâce à une diversion, par exemple, une bousculade, qui peut être provoquée par un complice.

Deux pickpockets en train d'ouvrir le sac à dos d'une touriste.

Le vol à l'esbrouffe est un vol à la tire accompagné de légères violences (bousculade, projection d'un liquide dans les yeux)[1].

Histoire

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Autrefois, l’usage de poches cousues à un vêtement était rare et les pièces de monnaie du passant ou du voyageur étaient regroupées dans une sorte de petit sac, appelé bourse, fermé par un cordon ou une fine lanière de cuir. Cette bourse était fixée le plus souvent à la ceinture. Les voleurs à la tire de l’époque étaient dénommés « coupe-bourse ».

Le vol à la tire est également pratiqué comme un spectacle, par des prestidigitateurs sur des spectateurs[2].

Types de vol à la tire

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Le vol à la tire sont souvent basés sur la distraction de la victime, par exemple grâce à un complice faisant diversion[3].

  • Le bloqueur : des complices bloquent les victimes, par exemple à la sortie d'un escalator ou dans la rue[3].
  • Le faux gentil à la fleur : les auteurs saluent amicalement la victime ou lui offrent une fleur[3].
  • Le cogneur de vitre : un complice frappe à la vitre du train pendant que le deuxième vole la victime distraite[3].
  • Le salisseur : les auteurs salissent « accidentellement » la victime puis nettoient la tache[3].
  • Le collisionneur ou vol à la rencontre : le premier complice heurte un passant, le vole, et remet son butin au second. De cette manière, si le premier est suspecté, il ne risque pas d'être démasqué par une fouille[3],[4].
  • Le faux touriste : les auteurs demandent leur chemin en montrant une carte. Il profitent du fait que la victime saisit la carte à deux mains. Il peuvent également voler des objets de valeurs posés sur une table en reprenant la carte[3],[5].

Vocabulaire

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En français, le vocabulaire utilisé par les voleurs à la tire est très varié : la tire qualifie le vol commis par le pickpocket et le tireur le pickpocket lui-même ; enfin, fabriquer ou travailler désignent pour le pickpocket la réalisation effective du vol, et lever signifie repérer sa proie[6].

Dans une équipe de pickpockets, celui qui effectue le vol lui-même se nomme chef de brigade, premier tireur ou capitaine d'équipe[7]. Le barreur sélectionne le client et le désigne à l'équipe par un geste secret, avant d'aller se poster plus loin, à l'observe, au guet ou au pet[7]. Le bloqueur prend alors le relai et se charge de ralentir le client dans son déplacement[7],[6]. Puis, le bouclier se charge de le bloquer avant de se perdre dans la foule à l'arrivée du chef[7]. Enfin, un caleur peut éventuellement être chargé de toucher la victime, de la bousculer légèrement ou de se presser contre elle pour la rendre moins sensibles aux attouchements[7].

Les techniques de vol sont appelées pince (index et majeur tendus et croisés) ou fourche (l'annulaire est ajouté au contact de l'index).

Dans l'art et la culture

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Dans la peinture

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Détail de L'Escamoteur, de Jérôme Bosch.
 
Le Misanthrope de Pieter Brueghel l'Ancien.
 
La Diseuse de bonne aventure de Georges de La Tour.

Vers 1475-1505, L'Escamoteur, attribué à Jérôme Bosch, représente un petit groupe de badauds, dont l'un, hypnotisé par les tours de passe-passe réalisés sur la table devant eux, est en train de se faire détrousser par quelqu'un derrière lui.

De 1568, Le Misanthrope de Pieter Brueghel l'Ancien.

Entre 1632 et 1635, La Diseuse de bonne aventure de Georges de La Tour représente un jeune homme détroussé alors qu'il est sollicité par une diseuse de bonne aventure.

En 1733, William Hogarth peint Southwark Fair, une huile sur toile dans laquelle il est possible d'apercevoir un pickpocket volant un homme, aidé par la foule qui se presse[8].

Dans la littérature

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Au cinéma

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Dans la chanson

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  • Pickpocket, de Thomas Fersen, parue sur l'album Le jour du poisson, 1997[9], dont le texte commence ainsi :
« Dans votre dos,
Sans les courbettes,
Je fais ma cueillette.
Dans votre dos,
Pour être honnête,
Je suis pickpocket.
Quand le métro,
Dans un cahot,
L'un contre l'autre nous jette,
Sous votre nez,
J'prends la monnaie
Avec mes pincettes. »

Dans la bande dessinée

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  • Le Secret de La Licorne, album de Tintin, dans lequel le héros est notamment confronté à un pickpocket, Aristide Filoselle.

À la télévision

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Notes et références

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  1. Louis Marchesseau, Le portrait parlé et les recherches judiciaires, Marchal et Godde, , p. 206
  2. (en) David Avadon, Cutting Up Touches : A Brief History of Pockets and the People Who Pick Them, Chicago, Squash Publishing, , 148 p. (ISBN 978-0-9744681-6-7 et 0-9744681-6-9, présentation en ligne).
  3. a b c d e f et g « Stop Pickpockets | Police Fédérale », sur www.police.be, (consulté le )
  4. (fr) Définition de RENCONTRE (Vol à la) dans Les excentricités du langage français de Lorédan Larchey.
  5. Arnaud Farr, « Les pickpockets toujours mieux organisés durant les soldes : voici les techniques de vol les plus courantes », sur DHnet (consulté le )
  6. a et b Abjean 1990, p. 16.
  7. a b c d et e Petit 2006, p. 31.
  8. Petit 2006, p. 25.
  9. Transcription consultable en ligne

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en) Wayne B. Yeagers, Techniques of the Professional Pickpocket, Port Townsend, Loopanics Unlimited,
  • Gérard Majax, Les Pickpockets, Jean-Claude Lattès,
  • (en) Kevin Coffey, Traveler Beware! : an Undercover Cop's Guide to Avoiding Pickpockets, Luggage Theft and Travel Scams,
  • François Abjean, Pickpockets ! : Vingt ans de flagrants délits, un flic parle, Paris, Acropole, , 231 p. (présentation en ligne)
  • Pierre Jacques, Rien dans les mains, tout dans les poches !, Paris, , notes de conférence
  • Philippe Petit, L'art du pickpocket : Précis du vol à la tire, Arles, Actes sud, , 159 p. (ISBN 2-7427-6106-3)

Articles connexes

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Liens externes

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