bistouille
Étymologie
modifier- (Vers 1900)[1] Déverbal de bistouiller.
Nom commun
modifierSingulier | Pluriel |
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bistouille | bistouilles |
\bis.tuj\ |
bistouille \bis.tuj\ féminin
- (Boisson) (Nord de la France) Café chaud auquel on ajoute de l’eau-de-vie.
Au comptoir des cafés devant la tasse de bistouille du matin, dans la douce chaleur d'une cuisine devant le bol de chicorée posé sur la toile cirée, à la bibliothèque municipale où il va chercher quelques livres, il en rencontre qui lui confient sans réticence […] qu'ils rêvent d'un pays où les travailleurs sont au pouvoir […].
— (François Maspero, Des saisons au bord de la mer, I : Voir les falaises, Le Seuil, 2009)Avant d'atteindre le fond de sa tasse, Karl y vidait une forte dose de liqueur de feu, gnôle, cognac ou genièvre ; alors le café changeait de nom et devenait bistouille. Une fois la bistouille consommée, il ajoutait une seconde dose pour rincer la tasse.
— (Jean Anglade, Un cœur étranger, Presses de la Cité, 2010, chap.3)
- (Boisson) Boisson d’origine douteuse.
- À l’autre bout de l’auge de refroidissement sortait l’extérieur du tube, d’où coulait un liquide qui devait être de l’alcool
— Je me demande à partir de quoi ils fabriquent leur bistouille, chuchota Vanninen à mon oreille, d’un air visiblement intéressé. — (Arto Paasilinna, Prisonniers du paradis, 1974. Traduit du finnois par Antoine Chalvin, 1996, p. 121.)
- À l’autre bout de l’auge de refroidissement sortait l’extérieur du tube, d’où coulait un liquide qui devait être de l’alcool
Notes
modifier- Le mot a été aussi utilisé par Serge Quadruppani dans la traduction française du roman de Philip K. Dick Blade Runner aux éditions J’ai Lu (titre original Do Androids Dream Of Electric Sheep?) pour désigner « tous les objets qui ne servent à rien, les fouillis, les trucs inutiles, le courrier publicitaire, les boîtes d'allumettes vides, les papiers de chewing-gum et les journaux de la veille. »
- Ce mot a fait partie intégrante du langage des poilus de la guerre de 1914-1918 [1], lors de laquelle s’est produit un mixage des coutumes et des parlers locaux, en particulier sur les fronts du Nord-Pas de Calais. Il s’est répandu par la suite dans d’autres régions de France, au moins durant l’entre-deux-guerres, comme l’atteste notamment un Glossaire des patois et des parlers de l'Aunis et de la Saintonge (Aquitaine) datant de 1929 [2].
Hyperonymes
modifierTraductions
modifierForme de verbe
modifierVoir la conjugaison du verbe bistouiller | ||
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Indicatif | Présent | je bistouille |
il/elle/on bistouille | ||
Subjonctif | Présent | que je bistouille |
qu’il/elle/on bistouille | ||
Impératif | Présent | (2e personne du singulier) bistouille |
bistouille \bis.tuj\
- Première personne du singulier du présent de l’indicatif de bistouiller.
- Troisième personne du singulier du présent de l’indicatif de bistouiller.
- Première personne du singulier du présent du subjonctif de bistouiller.
- Troisième personne du singulier du présent du subjonctif de bistouiller.
- Deuxième personne du singulier de l’impératif de bistouiller.
Prononciation
modifier- France : écouter « bistouille [bis.tuj] »
Anagrammes
modifier→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
modifier- [1] Georges Musset, Marcel Pellisson et Charles Jean Baptiste Vigen, Le poilu tel qu'il se parle, page 81, Bossard, 1919
- [2] Gaston Esnault, Glossaire des patois et des parlers de l'Aunis et de la Saintonge, page 378, Imprimerie Masson Fils & Cie., 1929
- ↑ « bistouille », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage