Voir aussi : paien

Étymologie

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Du moyen français paien[1], de l’ancien français paien, pagien (IXe siècle), du latin classique pāgānus, lui-même dérivé de pāgus (« bourg, district, canton »). Le terme de pāgānus avait deux sens : villageois, et civil. Les chrétiens des IIIe et IVe siècles prirent l'habitude d'utiliser le sens péjoratif de pāgānus (dans le sens de civil) pour nommer les adeptes des polythéismes antiques, par opposition à milites, nom donné aux clercs chrétiens[2].
Possiblement aussi πάειν / páein, « faire paître » parfois même « campagnard », du grec ancien πᾶν, pân, neutre de πᾶς, pâs (« tout »).

Adjectif

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Singulier Pluriel
Masculin païen
\pa.jɛ̃\
païens
\pa.jɛ̃\
Féminin païenne
\pa.jɛn\
païennes
\pa.jɛn\

païen \pa.jɛ̃\

  1. (Histoire, Religion) Qui est relatif au paganisme.
    • Un autre capitaine […] se promenait avec une Bible et exploitait le goût des indigènes pour le merveilleux et leur penchant à discuter les légendes bibliques, qui par certains côtés ressemblent à leurs légendes païennes, […]. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil ; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929)
    • Qui n’a même reconnu un vestige des anciens cultes païens dans ces libations faites à des fontaines sacrées que leurs propriétés curatives ont rendues célèbres ? — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • C’est ce qui permit à une minorité conquérante, politiquement et socialement dominante, de populations surtout chrétiennes, païennes et zoroastriennes, de consolider l’Islam et de soumettre rapidement les mondes sémitiques et iranien. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992)
  2. (Religion) Qui adore les faux dieux, les idoles, selon les chrétiens.
    • Les premiers chrétiens attendaient le retour du Christ et la ruine totale du monde païen, avec l’instauration du royaume des saints, pour la fin de la première génération. La catastrophe ne se produisit pas, […]. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre IV, La grève prolétarienne, 1908, page 165)
  3. (Par extension) (Religion) Impie, mécréant, athée.
    • – Jamais je n’avais encore vu pareille chose, dit le père Renon, qui avait soixante-cinq ans. Pauvre monde ! On n’est pas des païens. Il fallait nous appeler. — (Charles-Louis Philippe, Dans la petite ville, 1910, réédition Plein Chant, page 94)
    • Le rapport qui existe entre la doctrine chrétienne et la rectitude des mœurs, Taine le lui avait montré : chaque fois que l’homme se fait païen, il se retrouve voluptueux et dur. — (Abbé Paul Buysse, Vers la Foi catholique : L'Église de Jésus, 1926, page 189)

Variantes orthographiques

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  • payen (orthographe ancienne)

Dérivés

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Traductions

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Nom commun

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Singulier Pluriel
païen païens
\pa.jɛ̃\

païen \pa.jɛ̃\ masculin (pour une femme, on dit : païenne)

  1. (Histoire, Religion) Nom péjoratif donné par les chrétiens aux personnes pratiquant les religions polythéistes de l'antiquité.
    • Avec leur ribambelle de dieux, les païens n'étaient pas si bêtes: ils avaient tout de même réussi à donner au pauvre monde l'illusion d'une grossière entente avec l'invisible — (Georges Bernanos, Journal d'un curé campagne, 1936)
  2. (Religion) Personne qui pratique un paganisme, une sorte de polythéisme.
    • En outre, du fait de la conversion au christianisme de l’ancien païen Clovis et de l’ancien arien Sigismond de Bourgogne, l’autorité de l’Église devenait de plus en plus forte. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  3. (Par extension) (Religion) Paillard ; mécréant ; athée ; personne impie.
    • De savants prêtres eux-mêmes m’ont dit spontanément qu’entre Carhaix et Huelgoat, dans l’arrondissement de Châteaulin, « vivent de véritables païens », des êtres d’une indépendance farouche, « des mécréants dont beaucoup, ne font même plus leurs Pâques ». — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Des envies folles lui venaient de rosser Blanchette à coups de trique ; mais cela ne changerait rien à la situation, et, furibond il sacrait comme un païen pour se soulager un peu. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Le bruit des débauches du roi de Neustrie avait pénétré jusqu’en Espagne ; les Goths, plus civilisés que les Franks, et surtout plus soumis à la discipline de l’Évangile, disaient hautement que le roi Hilperik menait la vie d’un païen. — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 1er récit : Les quatre fils de Chlother Ier — Leur caractère — Leurs mariages — Histoire de Galeswinthe (561-568), 1833, éd. Union Générale d’Édition, 1965)

Variantes orthographiques

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Dérivés

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Traductions

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Prononciation

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Anagrammes

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Voir aussi

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  • païen sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références

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