La Traçabilité Pour Les ONG
La Traçabilité Pour Les ONG
La Traçabilité Pour Les ONG
Ce document propose une carte des concepts liésl à la traçabilité pour les organismes de type ONG.
ONG Il convient
de chercher les aspects de cette traçabilité dans tout le processus du micro-don,
micro don, afin d’accroître la confiance
dans le dispositif et donc d’augmenter son impact
imp économique. La grille de lecture de la traçabilité repose sur
l’éducation (fournir des explications), la transparence (fournir des informations) et l’accountability (fournir
des preuves).
22 Juin 2009
CARTE DES BEST PRACTICES DE LA TRAÇABILITE
Il est question ici de présenter les meilleures pratiques dans la traçabilité du donateur d’une ONG et de ses
actions.
EDUCATION
L’éducation du donateur doit passer par sa mobilisation pour les ONG. Les outils de mobilisation existent, dans
le modèle de l’ambassadeur, sous-tendu par la Youmediacratie (changer le messager, pas le message).
En effet, si le donateur dispose de moyen de mobilisation, il sera encouragé à s’approprier la cause défendue
par l’ONG, et toutes les actions qu’elle mène dans l’aide au développement.
Campagne d’Obama
Chaque militant de la Campagne d’Obama pouvait disposer d’un compte pour participer activement au
fundraising, grâce à la plateforme www.my.barackobama.com.
o Blog
o Page de Fundraising avec compteur
o Gestion de groups (amis/voisinage)
o Gestion d’événements (créer, inviter, participer)
o Connexion au réseau social Facebook
o Liste de Phoning/Knocking
L’ensemble de cette activité est mesurée et visible par un indicateur. L’initiative pourrait être complétée par
une mesure de la force de viralité du
militant, mesurant le nombre de militants
qu’il a réussi à joindre à la campagne online.
TRANSPARENCE
La Transparence sur la personne du donateur implique de le reconnaître à chacune de ses visites sur le site, et
de mémoriser ses dons et ses actions (pages consultées).
Le e-commerce
Dans le e-commerce, come Amazon, les clients disposent d’une identité numérique mémorisant les achats
effectués. Transposé au don, il conviendrait de mémoriser les dons réalisés, les pages du site visitées (mesurer
le niveau d’éducation du donateur),…
Le site Dopplr propose aux donateurs d’enregistrer et diffuser leurs déplacements (train, avion,…).L’utilisation
d’un tel dispositif est particulièrement pertinente dans le cadre de la micro-donation couplée à l’achat de
billets d’avion.
Rendre compte au donateur de son activité implique de prouver techniquement chacune de ses actions. Par
des solutions labélisées, il peut être assuré que ses dons sont sécurisés et arriveront bien dans les caisses de
l’ONG. De plus, elle peut prouver aux donateurs leur existence, géolocalisation,..
En termes de sécurisation des paiements, les best-practices sont les solutions reconnues de paiement
en ligne, tels Paypal et les paiements sécurisés par protocole de cryptage SSL.
En termes de publication des localisations des donateurs, il est possible de les représenter sur une
carte, où chaque donateur est représenté, comme sur le site www.7juin.be (pour la campagne
européenne)
EDUCATION
L’ONG doit être dotée d’un site assurant un maximum d’explications quant à sa raison d’être, sa stratégie, les
enjeux humanitaires qu’elle défend, son organisation et sa gouvernance, et les initiatives qu’elle déploie.
Les sites des grandes ONG (MSF, MDM, Croix Rouge, Care,…) répondent déjà à cet enjeu, et proposent le plus
souvent des rapports d’activités clairs dans ce domaine.
Un autre vecteur d’éducation à l’organisme est le Serious Game, d’autant plus efficace qu’il cible une
population jeune, plus sensible à l’idée de micro-don.
Food Force
« Food Force » est le Serious Game du World Food Program, porté par les Nations Unies. Il propose au joueur
de jouer un rôle dans des missions allant du repérage de population en hélicoptère au largage de colis
alimentaires. Il a été développé gracieusement par UbiSoft.
TRANSPARENCE
Le cœur de la transparence pour l’ONG se situe dans ses comptes qu’elle doit publier. Leurs rapports financiers
annuels proposent déjà une présentation claire et précise des comptes, de l’origine des ressources à leurs
utilisations.
Il est très difficile de tracer les flux financiers. Une fois que l’organisme suit le plan comptable général, il peut
s’agir de progiciels ERP (Enterprise Ressource Planning) qui permettent, en plus d’alimenter cette comptabilité,
d’en extraire rapidement toute opération.
Mais les détournements de fonds, la corruption, etc., restent des enjeux délicats notamment dans les pays
1
bénéficiant de programmes d’aide publique au développement , auxquels une traçabilité des flux financiers
saurait difficilement répondre.
1
Guillaume Olivier, “L’aide publique au développement : un outil à réinventer”, Édition Charles Léopold Mayer
EDUCATION
Il convient de former les donateurs aux enjeux humanitaires que défendent les ONG. Ces explications de fonds
peuvent notamment être dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le Développement, apportant à la fois
les chiffres sur l’état des lieux, les objectifs à atteindre, et les délais à respecter.
ème
Une best practice est celle du Comité International de la Croix Rouge, qui pour son 150 anniversaire a crée
un site web présentant les défis sur lesquels il est engagé.
Dans le cadre des objectifs du millénaire, on trouve sur Google Earth leur représentation géographique, avec
des spots permettant de découvrir et comprendre les enjeux sous-jacents.
Médecins Sans Frontières propose par exemple une carte de ses actions dans le monde.
ACCOUNTABILITY
Rendre compte des actions sur des projets humanitaires est un défi qui peut être relevé par les technologies de
communication. Le reporting est facilité, la traçabilité matérielle est rendue possible, la preuve tangible des
actions menées peut être accessible au donateur. L’intérêt est double : assurer aux malades l’authenticité des
médicaments distribués, et assurer aux donateurs le suivi de la distribution des médicaments.
Traçabilité matérielle
L’utilisation de puces RFID, de codes-barres 2D, etc. permet de suivre la progression de l’acheminement des
médicaments, à condition que la chaîne logistique soit entièrement en place, jusqu’au lieu ultime de
distribution.
En dehors de ces technologies avancées, l’exemple de la traçabilité bovine est à souligner. Une simple étiquette
posée sur une oreille du bovin permet de l’identifier, couplé à un identifiant de cheptel et un identifient lors de
l’abattage. Un identifiant composite est alors marqué sur toutes les pièces issues de l’abattage, qui permet
jusqu’aux circuits de distribution (grandes surfaces, restaurants,…) de
retrouver de manière univoque quel est l’animal dont elles sont issues.
L’administration
tration Obama a lancé le site recovery.gov,
montrant sur une carte les montants alloués au plan
de relance américain. Les chiffres sont aussi
disponibles par secteurs.
Il s’agit e premier lieu des intentions économiques, ce qui est plus du ressort de la transparence. Mais un
reporting dont les premiers chiffres seront récoltés en Septembre prouvera les sommes allouées par
notifications des bénéficiaires.
Tracer les donateurs est en revanche bien plus simple, innovant et potentiellement un levier de confiance et de
mobilisation aisément accessible pour les ONG. La traçabilité implique de donner une identité aux éléments
que l’on souhaite suivre. Fournir une identité numérique aux donateurs en est la clé. Tout comme Amazon
fournit un compte client à ses e-acheteurs, Les ONG peuvent fournir un compte donateur à ses soutiens
individuels.
Son identité numérique permettra d’enregistrer (le CRM aidant) l’état civil du donateur, sa géolocalisation, les
dons réalisés, les dates d’action, les sujets de prédilection du donateur (suivi de sa navigation),… La
transparence créée sera gage de confiance, puisque le donateur ne sera plus un internaute comme un autre,
mais le donateur dont on sait le patronyme et les efforts pour lutter contre les grandes pandémies.
En plus de la confiance acquise par la reconnaissance du donateur via son identité numérique, cette traçabilité
du donateur est un outil fort en matière de mobilisation. La possibilité de connecter les identités numériques
dans les plateformes de réseaux sociaux de permettre la prise de conscience de l’existence d’une communauté
de donateurs, de permettre les interactions entre ces donateurs, voire leur collaboration pour participer au
fundraising de l’ONG, est une opportunité à saisir.
Les usages seraient tout d’abord ceux des réseaux sociaux tels qu’on les connaît : des plateformes où les
utilisateurs partagent un centre d’intérêt. De plus, ils y trouveraient les moyens d’une mobilisation forte, en
suivant les modèles d’empowerment du site de campagne d’Obama, par exemple. Enfin, ils y puiseraient
l’actualité du monde du développement, avec à la fois l’état des lieux de la situation humanitaire mondiale, et
l’avancée des projets tels que ceux soutenus par les ONG.
Ce triple usage (communautaire, empowerment, informatif) serait d’autant plus innovant que l’ONG 2.0 serait
le premier organisme à reconnaître ses donateurs, leur faire confiance pour participer au fundraising et la
mobilisation générale, et enfin, à leur rendre compte de l’avancée de tous ses projets grâce à la puissance
éditoriale des outils du Web 2.0.
Fournir un détail précis et compréhensible des comptes, à défaut de disposer de preuves techniques
du suivi des fonds
Assurer un empowerment des donateurs, qui doivent être reconnus et munis d’outils de fundraising,
en les incluant dans un réseau social dédié
Géolocaliser les informations relatives aux donateurs (participe à la mobilisation) et aux actions de
l’ONG (Carte des pays où ont lieu des actions, voire des établissements bénéficiant d’aide)