Site Carottage Sismique Chap2
Site Carottage Sismique Chap2
Site Carottage Sismique Chap2
Lorsque l’on réalise une étude de prospection sismique au niveau d’une région, il faut corréler les données de
sismique réflexion avec les données géologiques. Il est souvent difficile de corréler ces deux types d’information .On
ne peut, le plus souvent, s’assurer que tel réflecteur (horizon sismique) est redevable ou soit d’un niveau bien précis
de la série géologique. Afin de lever cette ambiguïté, on utilise les données d’un sismosondage (carottage sismique
profond) lorsqu’il existe un puits au niveau de cette région ou encore mieux aux abords d’un profil sismique. De ce
fait, les données d’un sismosondage permettent d’établir une relation entre les données géologiques et la
sismique réflexion, c’est ce qu’on appelle le calage. Celui – ci est une opération qui consiste à identifier sur la section
sismique les horizons à corréler à l’aplomb d’un puits
Le sismosondage et le carottage sismique sont deux méthodes directes qui permettent de mesurer à partir d’un
sondage :
II -CAROTTAGE SISMIQUE
L’expression « carottage sismique » est généralement utilisée par les géophysiciens pour designer l’opération qui
consiste à émettre un signal à l’aide de petites charges échelonnées le long du puits et à enregistrer les arrivées
de l’onde directe en surface à l’aide d’un géophone.
Le carottage sismique est réalisé dans un puits de faible profondeur foré spécialement et permet de déduire
directement les paramètres tels que les vitesses et les épaisseurs des couches superficielles constituant la WZ,
paramètres indispensables pour effectuer les corrections statiques. Il fournit les paramètres de la WZ plus précis
mais il assez couteux par rapport à la méthode TPR (méthode de petite réfraction)
Le carottage sismique appelé souvent carottage WZ (zone altérée - weathering zone) ou CVT est utilisé pour
étudier les formations géologiques superficielles notamment la zone altérée .On fore habituellement un trou dont
la profondeur doit dépasser la base de la WZ. L’épaisseur de celle-ci est très variable, elle peut atteindre plusieurs
dizaines de mètres à moins d’un mettre quand les couches de terrain dur affleurent à la surface.
. On implante (fixe) tout autour de la gueule du trou foré et tubé une série de géophones (un géophone par trace)
répartis en circonférence et distant l’un de l’autre de plus de 5 mètres de la gueule du trou foré
Des faibles charges d’explosif sont introduites en profondeur et on exécute en montant les tirs dans le puits avec
un espacement variable entre 3 et 10 mètres. Le procédé peut être inversé en tirant en surface et effectuer un
enregistrement en profondeur du puits en remontant le géophone avec un espacement de 3 à 10m. A chaque tir on
enregistre un film et l’ensemble des temps enregistrés entre le TB et le Break de chaque arrivée en surface est
reporté sur un diagramme Profondeur-Temps (fig 3)
La figure 1 montre l’exemple du schéma d’un carottage sismique sur le terrain pour l’étude de la zone altérée .La
réalisation d’un carottage de WZ nécessite les moyens matériels suivants :
-Une sonde de forage pour réaliser les trous de forage dans la zone altérée. Les trous de forage dans la WZ ne
dépassent pas généralement 100 mètres
-Un laboratoire d’enregistrement dirigé par un observer : celui-ci est chargé d’effectuer l’enregistrement du
carottage de WZ .Il dispose d’un PC équipé d’un logiciel d’affichage et d'enregistrement des données acquises.
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-La série d’hydrophones est remontée de 2,5 mètres pour enregistrer un autre tir et ainsi de suite jusqu’au balayage
total du trou.
Un traitement des fichiers enregistrés permet de déterminer la ou les vitesse(s) et la ou le(s) profondeur(s) de la
ou le(s) couche(s) de la zone altérée (fig. 3)
Le résultat des données du carottage sismique de WZ permet d’ériger la courbe temps-profondeurs (fig. 2)
Tableau 1
Temps (ms)
Profondeur(m) Oblique Vertical
1 8,75 2,77
3,5 11,25 8,54
6 13 11,63
8,5 15,5 14,62
11 18 17,37
13,5 20,5 20,01
16 23,25 22,85
18,5 25,5 25,17
21 27 26,73
23,5 28 27,77
26 29,25 29,06
28,5 30,25 30,08
31 31,75 31,60
33,5 32,5 32,37
36 34 33,88
Tableau 2
Correspondante
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1) la pente de chaque portion en ∆P/∆T fournit la vitesse moyenne sur l’intervalle correspondant.
2) La pente du rayon reliant un point à l’origine donne la vitesse moyenne du sol à la profondeur correspondante
En prospection sismique pétrolière, le carottage sismique est largement utilisé pour déterminer les paramètres de
la zone altérée notamment son épaisseur et sa vitesse, paramètres indispensables pour réaliser les corrections
statiques.
III - SISMOSONDAGE
Le terme sismosondage est synonyme du terme carottage sismique ou la source d’excitation des ondes sismiques
se trouve généralement placée en surface du sol et les capteurs (hydrophones) se situent en profondeur.
Le sismosondage est réalisé généralement sur un puits pétrolier d’une profondeur de plus d’un kilomètre (échelle
kilométrique) alors que le carottage sismique est habituellement réalisé sur un forage de faible profondeur (échelle
hectométrique ou décamétrique) .La particularité du sismosondage est qu’il est généralement réalisé sur toute la
hauteur du trou de forage pétrolier.
L’enregistrement
L’enregistrement consiste à enregistrer les temps d’arrivée de l’onde directe aux différentes côtes mais aussi le
temps vertical (VT) parcouru par l’onde depuis le bas de la charge d’explosif jusqu'à la surface du sol
Il arrive parfois ou l’on effectue une première série d’enregistrement pendant la descente de la gaine des
hydrophones et un second enregistrement lors de sa montée. A la fin des opérations des mesures, les trous des
charges d’explosif sont remplis avec de la terre.
L’équipe d’enregistrement doit fournir les données suivantes (pour effectuer l’exploitation des données) :
-altitude du point d’explosion ou de la source vibroseismique
-Profondeur du bas de la charge(en cas d’utilisation des explosifs)
-altitude de la table de rotation,
-altitude du plan de référence
-Distance horizontale Point de tir –table de rotation
-Côtes des géophones (ou hydrophones) par rapport à la table de rotation
La représentation de tous les résultats sont normalisés par rapport à un même plan de référence (datum plane-
DP).Celui-ci pourra coïncider avec le niveau de la mer ou un quelconque autre niveau.
-Zone dans laquelle prennent naissance des ondes de surface (ondes de Rayleigh et de Love, appelées Ground –
Roll) .Ces ondes se caractérisent par des fréquences allant de 5 à 30Hz environs ; elles se distinguent des ondes de
volume(Pet S) et forment habituellement des parasites de surface forts gênants surtout en prospection sismique
réflexion.
Remarque : L’onde de Rayleigh est le principal bruit organisé rencontré en prospection sismique. L’onde de
Rayleigh représente un mélange de l’onde longitudinale et de celle transversale .Etant donné que le géophone est
implanté verticalement, sa composante verticale sera inévitablement enregistrée
Quant à l’onde de Love, elle n’est pas enregistrée par les géophones implantés verticalement étant donné que son
déplacement est horizontal à la direction de sa propagation.
-Zone, jouant le rôle d’un filtre coup -haut en raison de son pouvoir d’atténuation des hautes fréquences assez
élevé.
-Zone se caractérisant par un fort contraste d’impédance acoustique à sa base, jouant ainsi un excellent réfracteur
- Zone caractérisée par une base qui brise beaucoup les rayons sismiques de sorte que leurs trajets de propagation
dans celle-ci peuvent être assimilés à des trajets verticaux.
Que ce soit en sismosondage ou en prospection sismique, les corrections statiques se composent de deux types :
Z DP : profondeur du DP.
Z wz : profondeur de la zone altérée.
ZS : profondeur de la source
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La correction d’obliquité des trajets nous donnera le temps de propagation vertical de l’onde sismique et la vitesse
moyenne verticale aux différents niveaux étudiés.
La vitesse moyenne et le temps vertical sont déterminés en utilisant les expressions suivantes :
𝒁𝒉 −𝒁𝑫𝑷
Pour le temps vertical on a : TV = 𝑽𝒎
Remarque :
Les corrections d’obliquité et les corrections statiques sont en quelque sorte l’équivalent à une mise à zéro d’un
instrument de mesure
Soit Tv temps vertical à partir du DP jusqu’à l’hydrophone H (géophone) c’est-à- dire le temps de parcours de l’onde
sismique E ‘’H
Tob temps oblique de parcours de l’onde sismique E’H mesuré mais corrigé des corrections statiques .
On a :
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𝒁𝒉 𝒁𝒉
𝑻𝑽 = 𝑻𝒐𝒃 . 𝐜𝐨𝐬 𝜶 = 𝑻𝒐𝒃 . [ ] 𝐜𝐚𝐫 𝐜𝐨𝐬 𝜶 =
(𝒁𝟐𝒉 + 𝑫𝟐 )𝟏⁄𝟐 (𝒁𝟐𝒉 + 𝑫𝟐 )𝟏⁄𝟐
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ D_ _ _ _ _ _ _ _ _
Labo
Zh
Hydrophone (H)
L’exploitation des résultats d’un sismosondage permet de calculer le temps vertical en fonction de la profondeur
Tv =f(P), la vitesse moyenne, les vitesses d’intervalle et les vitesses moyennes quadratiques. Les résultats sont
présentés sous forme de courbes (temps –profondeur ; vitesses moyennes d’intervalles et quadratique moyenne
en fonction de la profondeur) fig. 9
Ce qui signifie tout simplement que Z représente la somme des épaisseurs des couches Z1, Z2, Z3,.......Zn ;
t : représente la somme des temps t1 ,t2 ,t3 ,....... tn de propagation de l’onde sismique dans les couches Z1 ,,Z2 ,Z3
,.......Zn
∑𝒏 𝟐
𝟏 𝑽 𝒊 𝒕𝒊
V2rms =
∑𝒏
avec 𝑽𝟐𝒓𝒎𝒔 − 𝑽𝟐𝒎 = +σ2
𝟏 𝒕𝒊
∆𝐙𝐡(𝐢,𝐢+𝟏) )
VInt (i, i+1) =
∆𝐓 𝐯(𝐢,𝐢+𝟏)
Il ressort que la vitesse d’intervalle calculée à partir des deux vitesses quadratiques moyennes est une vitesse
quadratique de cet intervalle
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La connaissance de la vitesse quadratique moyenne depuis la surface jusqu’au toit et le mur d’une formation
géologique (fig 8) permet de calculer la vitesse d’intervalle Vint (quadratique) de celle-ci à l’aide la formule qui suit :
T1 Vqm1
Vitesse d’intervalle fig. 8 calcul de la vitesse d’intervalle à partir des vitesses quadratiques moyennes
T2 Vqm2
𝟏⁄𝟐
𝑻𝟐 𝑽𝟐𝒒𝒎𝟐 − 𝑻𝟐 𝑽𝟐𝒒𝒎𝟏
𝑽𝒊𝒏𝒕(𝒓𝒎𝒔) =[ ]
𝑻𝟐 − 𝑻𝟏
Cette formule (formule de Dix) est utilisée pour l’établissement d’un modèle de vitesse de migration. Elle est
réellement applicable que pour les couches parallèles et horizontales
La vitesse de tranche est donnée aussi par la formule
(𝑽𝒎𝒏 𝑻𝒏 − 𝑽𝒎𝒌 𝑻𝒌 )
𝑽𝒊𝒏𝒕 =
(𝑻𝒏 − 𝑻𝒌 )
Il est évident que la vitesse d’intervalle est une valeur qui dépend de la méthode par laquelle elle est calculée.
Une vitesse d’intervalle calculée à partir de deux vitesses moyennes est la vitesse de l’intervalle
Supposons que nous ayons des vitesses quadratiques moyennes obtenues à partir des CDP Stack et des vitesses
moyennes obtenues à partir des mesures faites dans un forage proche .Dans ce cas , une vitesse d’intervalle calculée
en utilisant les Vrms sera plus élevée que la vitesse du même intervalle , calculée sur la base des vitesses moyennes
.La distinction entre les deux résultats demeure dans l’hétérogénéité de l’intervalle qui entraine la supériorité de la
Vrms par rapport à la Vm
𝑽𝒎𝒏 et 𝑽𝒎𝒌 correspondent aux vitesses moyennes verticales et 𝑻𝒏 𝑒𝑡 𝑻𝒌 les temps correspondants avec 𝑻𝒌 = 𝑻𝒏−𝟏
La vitesse d’intervalle est une grandeur très importante pour l’interprétation sismostratigraphique .Elle peut être
utilisée comme paramètre diagnostic de la variation de la lithologie, de la porosité, de la présence de fracturation et
des fluides dans les formations géologiques.
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Connaissant la vitessse Vrms et la vitesse moyenne Vm, le coefficient d’hétérogénéité sera calculé à l’aide de la
formule suivante :
g = ( 𝑽𝒓𝒎𝒔− 𝑽𝒎 ) / 𝑽𝒓𝒎𝒔 .
Ce coefficient exprime l’écart entre les deux grandeurs Vm et Vrms et mesure l’hétérogénéité de la couche.