Rapport PPP
Rapport PPP
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Mesdames, Messieurs,
Voici prs de dix ans que les pouvoirs adjudicateurs disposent dun
nouveau montage contractuel : le contrat de partenariat.
Introduit dans notre droit, dans le cadre dune ordonnance1 et donc
dun dbat parlementaire notoirement court, le contrat de partenariat sest
ajout plusieurs instruments juridiques existants qui ont pour particularit
de lier contractuellement un prescripteur public et un prestataire
priv, entranant un transfert important de charges et de risques de la
personne publique vers son partenaire priv et en retour des incertitudes et
des risques financiers non ngligeables pour le prescripteur . Depuis sa
cration, le contrat de partenariat, communment appel partenariat
public-priv ou PPP , a suscit de vifs dbats opposant ses adeptes et ses
pourfendeurs.
Vos rapporteurs ont souhait, au terme de cette dcennie, mesurer
les effets de ces nouveaux contrats afin den apprhender le plus
objectivement possible les avantages mais aussi les inconvnients et risques
quil induit. Plusieurs rapports ont dj explor ces questions, quils manent
de la Cour des comptes, du conseil gnral de lenvironnement et du
dveloppement durable ou de linspection gnrale des finances, dernier
rapport densemble sur le sujet que le ministre de lconomie et des finances,
M. Pierre Moscovici, a transmis vos rapporteurs.
Sans revenir sur un travail largement effectu par ces rapports, vos
rapporteurs ont choisi de se concentrer sur les grands enjeux que prsentent
les contrats de partenariat. Ils ont voulu rpondre cette question
fondamentale : compte tenu des risques quils peuvent prsenter, les contrats
de partenariat sont-ils pour les personnes publiques qui en ont conclus une
bombe retardement ?
Mme si les contrats de partenariat ne reprsenteraient, selon les
rares tudes disponibles, que 5 % du PIB en France, leur impact sur les
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Prvus par les lois n 2002-1094 du 29 aot 2002 dorientation et de programmation pour la
scurit intrieure (LOPSI) et n 2002-1138 du 9 septembre 2002 dorientation et de programmation
pour la justice (LOPJI).
2 Note de la Chambre des communes de 2003.
3 PFI: strengtheninglong-term partnerships , document du HM Treasury, mars 2006 (graphique
2.2, page 16).
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rserve que leur utilisation ne soit pas gnralise mais uniquement rserve
des situations rpondant des motifs dintrt gnral1. En particulier, le
Conseil constitutionnel a estim que la gnralisation de telles drogations au
droit commun de la commande publique ou de la domanialit publique serait
susceptible de priver de garanties lgales les exigences constitutionnelles
inhrentes lgalit devant la commande publique, la protection des
proprits publiques et au bon usage des deniers publics , obligeant les
ordonnances rserver de semblables drogations des situations rpondant
des motifs dintrt gnral tels que lurgence qui sattache, en raison de
circonstances particulires ou locales, rattraper un retard prjudiciable, ou bien []
la ncessit de tenir compte des caractristiques techniques, fonctionnelles ou
conomiques dun quipement ou dun service dtermin.
De cette rserve dinterprtation, est issu larticle 2 de lordonnance
n 2004-559 du 17 juin 2004 sur les contrats de partenariat qui prvoit quil
ne peut tre recouru un contrat de partenariat que sil est expressment
justifi de droger au droit commun, au regard de lun des deux critres
suivants :
- la complexit du projet dans les cas o la personne publique ne
disposait pas des moyens, comptences et ressources ncessaires la
ralisation du projet, eu gard la complexit de celui-ci ;
- lurgence, lorsquil sagit de rattraper un retard prjudiciable
lintrt gnral affectant la ralisation dquipements collectifs ou lexercice
dune mission de service public ou de faire face une situation imprvisible.
Ces deux critres ont t complts, par larticle 2 de la loi
n 2008-735 du 28 juillet 2008 relative aux contrats de partenariat, par celui
de lefficience conomique selon lequel compte tenu soit des caractristiques
du projet, soit des exigences du service public dont la personne publique est charge,
soit des insuffisances et difficults observes dans la ralisation de projets
comparables, le recours un tel contrat prsente un bilan entre les avantages et les
inconvnients plus favorable que [les bilans] d'autres contrats de la commande
publique . Il a toutefois t prcis juste titre ! que le critre du
paiement diffr ne constitue pas, lui-seul, un tel avantage. En dautres
termes, ce critre rend possible la conclusion dun contrat de partenariat si
celui-ci est source dconomies par rapport un autre mode de la commande
publique encore faut-il le dmontrer, ce qui est problmatique ! et non
simplement parce quil offre des facilits budgtaires la personne publique.
Il convient de prciser que ces trois critres sont alternatifs et non
cumulatifs.
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RMUNRATION
ET
DE
FINANCEMENT
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DE
GNRALISER
LES
CONTRATS
DE
Dcret n 2004-1119 du 19 octobre 2004 portant cration de la mission dappui aux partenariats
public-priv.
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Le SEC 2010 dfinit les partenariats public-priv comme des contrats de longue dure entre deux
units dans le cadre desquels une unit acquiert ou produit un actif ou un ensemble dactifs,
lexploite pendant une priode donne, avant de le transfrer une autre unit. De tels contrats sont
gnralement conclus entre une personne prive et une administration publique, mais dautres
combinaisons sont possibles, par exemple une socit publique peut tre une des deux units, ou
encore une institution prive sans but lucratif peut tre la seconde unit . Sont exclus de cette
dfinition et donc du champ de lenqute les partenariats public-priv comprenant une phase de
maintenance ou les contrats dans lesquels le partenaire priv est directement rmunr par les
redevances perues sur les usagers.
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Si le modle du contrat de partenariat a des incidences pour les cocontractants la fois le pouvoir adjudicateur et son partenaire priv , il a
des implications particulirement fortes lgard de tiers aux contrats,
notamment les entreprises qui sont de facto vinces de la slection.
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lopration relative aux collges du Loiret conclue en avril 2013 pour laquelle la part
sous-traite slve 53 % lors de la phase de conception et de construction alors que le
contrat de partenariat nen prvoyait que 48 %. titre dexemples toujours, le groupe
Bouygues construction cite ; parmi les projets de btiments remports par leurs filiales
franaises depuis fin 2011, la part quelles staient engages rserv aux PME durant la
phase de conception et de construction, savoir notamment :
- 25 % du cot des investissements pour luniversit de Bourgogne en mai 2013 ;
- 30 % du cot des investissements initiaux pour la cit municipale de Bordeaux
en dcembre 2011 ;
- 40 % du cot dinvestissement pour les lyces de Lorraine en novembre 2011 ;
- 25 % du cot dinvestissement pour la construction du tribunal de grande
instance de Paris en fvrier 2012.
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dune telle intgration des diffrentes fonctions. Cest un aspect des choses
qui doit tre pris en compte.
Il a ainsi t fait observer vos rapporteurs que sagissant des
constructions universitaires, alors que celles-ci sont, au dpart, de qualit
leur maintenance et leur entretien laissent dsirer au motif que les
dcideurs universitaires choisiront dinvestir dans des quipements
ncessaires pour la recherche plutt que dans la maintenance ou lentretien
des btiments. Avec le contrat de partenariat font-ils observer
lexploitation, la maintenance et lentretien sont prvus au dpart. Ces
missions figurent ds lorigine dans le contrat et lengagement selon lequel
elles seront effectivement assumes est pris pour le long terme.
Au regard de cet avantage, il faut prendre aussi en compte les lourds
inconvnients quentrane cette procdure par rapport la spcificit des
mtiers et aux choix qualitatifs susceptibles dtre effectus.
Dans un march public classique, il y a mise en concurrence pour
chaque fonction, pour chaque mtier. Chaque mise en concurrence vise
permettre le choix de la candidature optimale pour chaque fonction ou
chaque mtier. La procdure est lourde, longue, mais garantit une srie de
choix qualitatifs en mme temps quelle garantit lgal accs de toutes les
entreprises la commande publique.
Toutes les entreprises participantes sont souverainement choisies
par le grand groupe candidat au contrat de partenariat. Rien ne garantit que
chacune soit la meilleure pour la fonction considre.
Comme le grand groupe dfinit les prix et les prestations, les
entreprises se trouvent dans une situation de dpendance trs contraignante.
Et au total rien ne garantit que chaque agrgat propos pour la mise
en concurrence en vue dtre titulaire du contrat de partenariat reprsente
une combinaison optimale de trente, quarante ou cinquante entreprises de
la banque qui financera aux entreprises qui assureront lentretien.
Il est, au contraire, vident que de tels agrgats ont peu de chance de
correspondre aux configurations optimales.
Cest lun des principaux inconvnients et lune des plus grandes
limites avec les lourdes consquences financires induites des contrats de
partenariats et des partenariats public-priv.
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CRITRES
DE
RECOURS
DUN
CONTRAT
DE
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Recommandation n 1
Prciser la dfinition du critre de complexit
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situations contractuelles, elles ont pour mrite de traduire une tendance plus
forte auprs des collectivits territoriales de recourir des contrats de
partenariat pour des projets plus modestes.
Or le lgislateur nexige aucun montant minimal pour conclure un
tel contrat. Sans revtir la forme dune rgle imprative pour les pouvoirs
adjudicateurs, cette proccupation nest pourtant pas absente du droit
anglais. Ainsi, la note directive (PF 2 Guidance) indique au Royaume-Uni que
le contrat Private finance 2 (PF2) nest pas adapt des projets dont la valeur
en capital est infrieure 50 millions de livres sterling, soit environ
59 millions deuros.
De mme, toute collectivit territoriale dune ville comptant plus
dun million dhabitants la plus petite commune peut conclure ce type de
contrat.
Pour ces raisons, il est apparu prfrable vos rapporteurs de
subordonner le recours des contrats de partenariat la condition que le
montant du contrat conclu dpasse un seuil financier. Sans avancer le
montant de ce plancher ce stade, vos rapporteurs soulignent que la CAPEB
propose de le fixer 50 millions deuros hors taxe.
Recommandation n 4
Rserver les contrats de partenariat des oprations dont le cot
excde un montant minimal
2. Obliger rserver un part minimale de lexcution du contrat
aux PME et artisans.
Larticle 11 de lordonnance du 17 juin 2004 prvoit, parmi les
clauses obligatoires au contrat de partenariat, celle indiquant les conditions
dans lesquelles le cocontractant fait appel d'autres entreprises pour l'excution du
contrat, et notamment des conditions dans lesquelles il respecte son engagement
d'attribuer une partie du contrat des petites et moyennes entreprises et des
artisans . Par prolongement, le contrat doit prvoir les sanctions et pnalits
quencourt le partenaire priv en cas de mconnaissance de son obligation.
Si linsertion de cette clause favorable aux PME et aux artisans est
rendue obligatoire par le lgislateur, son contenu est cependant renvoy la
volont des parties. Aucun seuil minimal de participation des PME et
artisans nest exig.
Pour vos rapporteurs, cette clause peut aboutir une clause de style,
sans vritable engagement de la part du partenaire priv dfaut de volont
de la part du pouvoir adjudicateur.
Reprenant la suggestion formule par les MM. Lichre et Marty, vos
rapporteurs souhaitent quun seuil minimal dexcution confie des PME et
artisans soit prvue, au besoin en ladaptant par secteur.
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Recommandation n 5
Fixer par la loi ou le rglement une part minimale de lexcution du contrat
de partenariat confie aux PME et artisans
3. Systmatiser la garantie de paiement en faveur des soustraitants
linverse, le lgislateur a prvu un cadre plus protecteur pour
lexcution des marchs publics. Lentrepreneur principal est li par le
march public au matre douvrage. Tout sous-traitant auquel lentrepreneur
principal entend recourir pour lexcution du march public doit tre
pralablement agr par la personne publique. Tout sous-traitant peut luimme sous-traiter ses propres sous-traitants ; il est alors un entrepreneur
principal pour eux.
Dans ce cadre, larticle 6 de la loi n 75-1334 du 31 dcembre 1975
relative la sous-traitance prvoit que le sous-traitant direct du titulaire du
march qui a t accept et dont les conditions de paiement ont t agres par le
matre de l'ouvrage, est pay directement par lui pour la part du march dont il
assure l'excution . Ce paiement est facilit par larticle 8 de la mme loi
puisque l'entrepreneur principal dispose d'un dlai de quinze jours, compts
partir de la rception des pices justificatives servant de base au paiement direct,
pour les revtir de son acceptation ou pour signifier au sous-traitant son refus
motiv d'acceptation et que pass ce dlai, l'entrepreneur principal est rput
avoir accept celles des pices justificatives ou des parties de pices justificatives
qu'il n'a pas expressment acceptes ou refuses .
De telles garanties nexistent pas pour les sous-traitants dans le
cadre du contrat de partenariat. peine larticle 11 de lordonnance du
17 juin 2004 prvoit-il que le partenariat constitue un cautionnement auprs
d'un organisme financier afin de garantir au prestataire le paiement des
sommes dues. Cette garantie nest cependant constitue qu la demande du
sous-traitant . Les relations contractuelles particulirement dsquilibres
en dfaveur du sous-traitant peuvent le conduire renoncer, plus ou
moins volontairement, ce droit.
Par souci dquit, vos rapporteurs prconisent de renforcer les
garanties de paiement des sous-traitants sans quil soit besoin de solliciter
la constitution de telles garanties.
Recommandation n 6
Renforcer les garanties de paiement des entreprises auxquelles il est fait
appel par le partenaire priv pour lexcution du contrat de partenariat
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En ce sens : amendement n 118 de M. Jean-Pierre-Sueur sur larticle 1er du projet de loi relatif
aux contrats de partenariat, discut en sance publique en premire lecture au Snat les 1 er et 2 avril
2008.
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DOCTRINE
DE
RECOURS
AUX
CONTRATS
DE
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Article R. 1211-9 du code gnral de la proprit des personnes publiques selon lequel La
consultation du directeur dpartemental des finances publiques pralable aux acquisitions
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Recommandation n 13
Pour les collectivits territoriales, rendre obligatoire lavis de la Mappp
ou de la DDFiP avant la conclusion dun contrat de partenariat