Les Trois Pilliers
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Les Trois Pilliers
Forum anglais, The Three Pillars (allusion aux trois piliers Force - Sagesse - Beaut) est
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L'article 1 du rglement de ce forum prcise que "le forum de discussion maonnique
The Three Pillars est d'abord et surtout une communaut maonnique o chaque
Maon du monde entier (sans regard sur son affiliation une Grande Loge) peut
apprendre d'un autre. C'est aussi un forum o ceux qui sont intresss par la FrancMaonnerie peuvent poser des questions sincres sur l'Ordre et qui offre aux Maons la
possibilit de leur rpondre de la mme manire".
Le titre de l'article 2 du rglement est intressant puisqu'il dit : "Posting here is a
privilege, not a right" ("Poster (un message) ici est un privilge, pas un droit").
Je ne rentrerai pas dans le dtail du symbolisme de nos colonnes telles quelles nous
apparaissent aujourdhui dans notre temple. Vous le trouverez aisment dans tout bon
manuel de symbolisme. Ces modestes lments dune qute, dabord historique, puis
philosophique et personnelle, vous donneront, jespre, lenvie den apprendre
davantage par vous-mme.
Nous apprenons lexistence des deux colonnes pour la premire fois, sans les voir, lors
de notre initiation. Puis nous apercevons ces deux colonnes tranges se dresser
lentre de notre temple. Nous nous entendons les nommer plusieurs reprises lors de
nos tenues. Ds le dbut, ces colonnes mont intrigu. La signification de leurs
ornements, plutt complexes, inhabituels, et srement symboliques, mchappait. Et
puis il y a ces trois piliers au centre du temple. Ils supportent les trois lumires de la
F.M., force, beaut et sagesse, ma t-on dit. On ne les qualifie pas de colonne. Pourtant
la confusion est proche avec le symbolisme des colonnes au point que certains de nos
frres, comme Ragon, osaient les comparer aux trois colonnes des trois ordres
architecturaux grecs, ionique, dorique et corinthien. Amalgame hasardeux apprendrai-je
plus tard.
Cest en esprant des rponses ces trangets que cette recherche ma conduit aux
confins de lhistoire.
Levons dabord une partie de lambigut entre pilier et colonne dans leur usage
courant. Je nvoquerai pas leur distinction symbolique maconique ni les significations
secondaires de la colonne, telles que alignement , enfilade , etc, dignes dintrt
certes, mais jai dcid de mtendre sur leur signification historico-architecturale. A
premire vue, on se contenterait de comprendre la colonne comme un pilier de forme
Les temples sumriens taient donc construit sur ce schma. Le plus clbre dentre eux
est la Tour de Babel, troitement lie aux descendants de No. Comme lhistoire du
dluge, celle de la tour de Babel fut introduite dans le livre de la gnse.
Paradoxalement, le dluge va participer la transformation du concept de colonne
sacre singulire, cest dire dresse seule, en la ddoublant en deux colonnes jumelles
que lon va ds lors retrouver dans diverses mythologies de lpoque. On lit par
exemple que Tubal, descendant de Can, tenait dAdam que le monde serait un jour
dtruit soit par leau soit par le feu. Tubal donc, pour viter que disparaissent les
sciences connues dont essentiellement la gomtrie, construisit deux colonnes. Lune
tait de marbre rsistant leau, lautre de brique rsistant au feu. Apres le dluge, les
deux colonnes auraient t retrouves et auraient permit in fine Pythagore de
transmettre la gomtrie aux hommes.
Hors, mme si le mythe du dluge est dat trs confusment selon les croyances qui
lexploitent, il mane bien dune ralit aujourdhui certaine. La gologie a permit de
dcouvrir lexistence dune catastrophe naturelle dvastatrice et majeure vers 4000 ans
avant notre re. Elle aurait conduit linondation dune grande partie entre autre du
moyen orient, et de Sumer. Cet vnement a pouss de nombreux sumriens quitter
leur pays. Une partie dentre eux aurait migr vers louest, dans lEgypte la
civilisation balbutiante, emportant avec eux leurs connaissances, leurs cultes et leurs
mystres.
Les juifs prtendent descendre de Sem, le fils de No, qui tait donc lui-mme un
personnage de lgende sumrienne, et plus tard dAbraham, en fait le Sumrien Abram
qui quitta Sumer pour trouver la terre promise . De nombreux sumriens durent aussi
faire lentement route vers le nord et louest pour devenir une partie significative des
peuples errants qui allaient former plus tard la nation juive. Les juifs sont dabord un
amalgame de groupes smites qui finirent par adopter une histoire thologique fonde
sur un sous-groupe sumrien. A lpoque de Salomon, plus quun juif sur dix peut-tre
tait encore dorigine sumrienne.
Sumer est donc sans quivoque le berceau des nombreuses mythologies puis des
religions nes du plus profond de lEgypte jusquaux confins de lorient. Cette ralit
nous permet de comprendre combien ces colonnes sont non seulement mythiques mais
dune importance capitale jusqu' nos jours.
LEgypte ancienne nous en apprend davantage sur les colonnes. Car si en effet le culte
juif a pu voluer entre Moise, gnral gyptien conduisant son peuple hors dEgypte
vers 1500 avant notre re et Salomon, quelques sicles aprs, construisant son temple
avec ses colonnes qui en ornrent lentre, cest que depuis Sumer le culte juif a pu
senrichir de linfluence des cultes gyptiens, eux-mmes emprunts de mythes
sumriens.
Passons donc lEgypte:
La construction des pyramides remplissait la mme fonction pour les gyptiens que les
ziggourats tages, dont on a parl, pour le peuple sumrien. Mais, avant mme
lapparition de la pyramide, la colonne remplissait cette mme fonction de relation entre
le monde des hommes et celui des dieux. Avant lunification de la Basse et la Haute
Egypte, chacun des deux pays avait sa colonne principale pour relier le roi et ses prtres
aux dieux. Les Egyptiens eurent besoin dune nouvelle structure pour exprimer la
relation de leur nouvelle trinit : deux pays et un ciel. On considrait que les deux
colonnes taient runies par le linteau cleste incarn par la desse du ciel Nut. Et ces
trois parties formaient une porte architecturale. Avec une colonne au Sud et lautre au
nord, louverture faisait naturellement face lest pour saluer le soleil levant. Cet
ensemble symbolisait la stabilit. Tant que les deux colonnes demeuraient intactes, le
royaume des deux pays pouvait prosprer. Ainsi en regardant cette porte spirituelle dos
loccident, notre regard tourn vers lorient, tout comme nous F.M. observons la porte
de notre temple depuis loccident vers lorient, face au V.M., la colonne de gauche
marque le lien de la Basse Egypte avec le ciel, et pour nous cest donc la colonne B,
identifie Boaz, qui signifie entre autre la force. Cette association se manifesta chez
les Egyptiens lpoque ou le pays de la Basse Egypte fit montre dune grande force
alors que lEgypte en avait le plus grand besoin et que la Haute Egypte se trouvait
temporairement aux mains dun ennemi puissant. Une association similaire existe bien
sure pour la colonne J et la Haute Egypte.
Ces analogies pourraient suffire nous dmontrer, par le biais des deux colonnes,
combien la F.M. descend aussi autant de la spiritualit gyptienne, et peut-tre mme en
premier lieu, que des mythes ultrieurs comme celui du temple de Salomon. Faut-il le
rappeler dailleurs, son existence nest encore aujourdhui pas compltement accepte
par les historiens. Mais je vous invite dcouvrir le concept de Maat qui vous
convaincra davantage.
Le Maat est un idal gyptien absolument central dans cette civilisation et dont les
deux colonnes en sont lun des symboles par les principes quelles vhiculaient. Je vous
en lis la dfinition historique suivante : LEgypte se caractrisait par le besoin dordre.
Les croyances religieuses gyptiennes navaient pas de grand contenu thique, Mais en
pratique, on considrait que la justice tait un bien si fondamental quelle tait une
partie de lordre naturel des choses. Ladjuration du pharaon au vizir lors de sa
dsignation rendait cela trs clair. Le mot utilis, Maat, dsignait un concept plus vaste
que la justice. Originellement le mot tait un terme physique, il signifiait nivel,
ordonn et symtrique comme le plan de fondation dun temple. Plus tard il en vint
signifier rectitude, vrit et justice.
On croirait lire une instruction de F.M.
Mais on ne peut parler de colonnes sans voquer au moins brivement le mythe du
temple de Salomon. En effet, la majeure partie des ornements de nos colonnes
correspond la description biblique de celles du temple de Salomon. Le premier constat
frappant est que Salomon et son peuple dalors ntaient pas des btisseurs. Ainsi pour
construire son temple, fit-il appel au roi phnicien de la ville prospre de Tyr, un modle
darchitecture de son poque. Salomon tait ce point dmuni, quil esprait, travers
la construction de son temple, achever de dfinir tous les prceptes dun culte abouti au
nouveau dieu des juifs Javhe . Aussi, le roi de Tyr ne se contenta pas ddifier la
structure du temple. Il apporta Salomon tous les lments conceptuels dun culte
manant de lutilisation dun temple cananen de lpoque. Avec une exception
cependant, celle des deux colonnes. Le peuple juif devait les avoir dj bien intgr
depuis lEgypte. Ainsi lorientation du temple pouvait en apparence suivre celle, solaire,
des deux colonnes. Mais, pour la petite histoire, le roi de Tyr apporta probablement une