Chapitre 3 - Etudes Geologiques Et Geotechniques PDF
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CHAPITRE III
Sommaire
OBSERVATIONS
PRLIMINAIRES
Ce chapitre a pour but dmettre des recommandations issues de lexprience des auteurs
et des usages habituellement constats. Compte tenu de la spcificit des problmes gologiques et gotechniques, on ne donnera pas ici de programme-type mais le minimum
usuellement admis.
En effet, limportance primordiale de la connaissance du contexte gologique et gotechnique dans lequel va tre intgr louvrage tudi, allie la trs grande varit des
fondations rencontres, qui fait de chacun deux un objet unique, ne permettent pas de
dfinir a priori limportance et la nature des reconnaissances ncessaires.
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TECHNIQUES
UTILISES
Sera dvelopp l'ensemble des techniques applicables aux barrages de hauteur infrieure
environ 25 mtres. Selon la nature du site et la taille de louvrage, seules certaines
dentre elles devront tre employes.
INVENTAIRE
DE SITES
La recherche mthodique de sites de barrages est pratique lorsquil faut trouver des sites
potentiels de stockage pour rpondre un besoin de ressource en eau dans un secteur
donn, qui peut tre rduit (un bassin hydrographique de quelques centaines dhectares) ou
trs tendu (un grand bassin versant de plusieurs centaines de km2). Cette dmarche fait
appel aux techniques suivantes :
inventaire cartographique sur des cartes topographiques du commerce dchelle
approprie la taille de la retenue envisage (1/25 000 pour les ouvrages concerns par
ce document : les trs petits sites ne sont pas identifiables cette chelle) ;
photographie arienne (couples stroscopiques) ;
prospection directe sur le terrain.
Ces trois techniques se compltent utilement et il est toujours prfrable de les associer,
lorsque cela est possible, chacune apportant des lments dinformation concourant une
Chapitre III
TOPOGRAPHIE
La topographie constitue le support essentiel du travail du gologue qui doit toujours situer
plus ou moins prcisment les observations quil ralise, tant en planimtrie quen altimtrie.
Selon le degr davancement des tudes et limportance des problmes, on peut distinguer la
topographie simplifie ou la topographie rgulire.
La topographie simplifie
Il est bon de procder au nivellement des premiers sondages raliss sans attendre les
levers dtaills ultrieurs, afin de permettre un trac suffisamment prcis des profils gologiques interprtatifs.
Le lever dun profil topographique sommaire sur laxe du barrage (au niveau automatique
de chantier et la chane) est, par ailleurs, fort utile pour estimer le volume de celui-ci ds
le dbut des tudes, le cot de louvrage lui tant en grande partie proportionnel.
La topographie rgulire
La conception des ouvrages ncessite la ralisation de plans topographiques prcis, sappuyant sur des levers de la zone dimplantation du barrage (au 1/500 ou plus dtaill),
des ouvrages annexes le cas chant (au 1/200 ou plus dtaill) et de la cuvette de
retenue, au moins jusqu la cote des plus hautes eaux exceptionnelles (lchelle du cadastre : 1/2 000 ou 1/2 500 est gnralement bien adapte pour les cuvettes de quelques
dizaines dhectares ; lchelle du 1/5 000 peut tre adopte pour des cuvettes trs tendues, au prix dune prcision moindre, et celle du 1/1 000 pour les petites retenues de
quelques hectares).
Ces levers sont habituellement confis des gomtres-experts DPLG, et le plus souvent
traits par des moyens informatiques (carnets lectroniques de terrain, report automatique
des points, trac des courbes de niveaux). Il est souhaitable de se faire remettre par le
gomtre, en mme temps que le plan-papier, un fichier sur support informatique des
points du lever qui pourra tre utile au projeteur quip en CAO (Conception Assiste par
Ordinateur).
Il est judicieux de profiter du lever topographique pour faire reporter sur le plan tous les
points particuliers dont il est ncessaire de connatre la position prcise (sondages, puits,
sources, structures gologiques diverses...). cet effet, le concepteur peut laisser des repres
numrots, et bien visibles sur le terrain, ou accompagner le gomtre lors de son lever.
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Dans certains cas (terrain daccs trs difficile, vgtation dense, cuvette trs tendue, problmes fonciers non rsolus...), le plan topographique de la cuvette peut tre ralis par
strophotogrammtrie arienne (complte et cale sur le terrain), au prix dune moins
grande prcision, mais qui peut savrer suffisante et parfois plus raliste.
PHOTOGOLOGIE
Linterprtation gologique de photographies ariennes (en couples stroscopiques) peut
utilement complter la cartographie classique (notamment pour les aspects structuraux en
contexte rocheux fortement altr mais sans couverture importante), et mme
la remplacer dans certains cas (absence de fond topographique utilisable), tout en
saccompagnant obligatoirement dun calage sur le terrain.
Son utilit rside notamment dans la possibilit qu'elle offre de mettre en vidence des
structures non directement observables sur le terrain, grce lintgration de multiples dtails que permet le recul de la prise de vue arienne, et parfois des traits gomorpho-logiques
de grande ampleur difficilement visibles au sol ou masqus (vgtation...).
Lexamen des photographies ariennes (rcentes de prfrence) fournit aussi des indications
sur le couvert vgtal et loccupation des sols dans le bassin versant. Elles se rvlent utiles
pour les tudes hydrologiques et lanalyse des transports solides du cours deau.
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CARTOGRAPHIE
GOLOGIQUE
Si les conditions daffleurement le permettent, une carte gologique peut tre leve une
chelle adapte la prcision recherche, au stade dtude concern et la taille du site, et
gnralement sur un fond topographique existant (cartes IGN ventuellement agrandies), ou
sur des plans topographiques rguliers et plus dtaills sils sont disponibles.
Le gologue doit sattacher y faire apparatre la nature des terrains constituant le substratum au droit des affleurements ( figurer selon leur taille relle), et des terrains de recouvrement ailleurs, en y distinguant autant de catgories que ncessaire. Doivent figurer sur sa
carte tous les indices utiles : structuraux (pendages, plis, schistosit, failles et cassures,
filons...), hydrogologiques (sources, pertes...), et gomorphologiques
(notamment les glissements de terrain anciens ou actuels, les indices karstiques...).
TRANCHES
LA PELLE HYDRAULIQUE
Cette technique concerne les reconnaissances du site o sera implant louvrage, les zones demprunt dans le cas dun barrage en terre et ventuellement le diagnostic dtanchit de la cuvette.
Elle concerne essentiellement les barrages en terre, mais peut aussi tre utilise dans la
reconnaissance du site dun barrage en bton, lorsque le substratum rocheux nest pas trs
profond, afin dvaluer limportance des terrassements pralables. Nanmoins, dans le
Chapitre III
cas dun barrage en bton, les essais sont peu prs inutiles puisque la partie meuble sera
enleve.
Les tranches ralises laide dune pelle hydraulique (de prfrence sur chenilles pour
permettre son accs en tous points) constituent probablement le moyen dinvestigation le plus
utilis pour les tudes de faisabilit gologique de sites de barrages, en raison de leur faible
cot (3 000 4 000 francs par jour aux conditions conomiques de 1996) et de la quantit
importante dinformations quelles permettent damasser dans un laps de temps rduit (15
20 tranches de 4 mtres de profondeur par jour en terrains courants).
On procde en gnral par tranches ponctuelles dans lemprise du barrage et dans la
cuvette de retenue (zones demprunt potentielles). Dans certains cas, il peut tre prfrable
de raliser des tranches continues dorientation judicieusement choisie.
La profondeur dinvestigation est limite par la puissance de la pelle hydraulique, la longueur de son bras et la nature des terrains traverss. Des profondeurs de 4 5 mtres
sont couramment atteintes avec une pelle dau moins 100 chevaux de puissance et un
godet de 80 100 cm de large muni de dents efficaces (godet type terrassement ).
Le gologue peut lever des coupes assez prcises en suivant lexcution des tranches, et
en mesurant au dcamtre la profondeur de chaque changement de terrain tout en prlevant ventuellement des chantillons remanis ou intacts des diffrents horizons traverss
(ce qui permet ensuite des comparaisons entre tranches et peut faciliter les corrlations
pour le trac des profils gologiques interprtatifs). Le niveau dapparition deau doit tre
not. Enfin, il importe de sassurer quaucune personne ne descend dans la tranche, qui
risque tout moment de sbouler. Les prlvements ne doivent sous aucun prtexte tre
raliss depuis le fond de la tranche, sauf en la blindant.
Il est gnralement bon de laisser les tranches ouvertes quelques heures, ou quelques
jours (si les conditions de scurit le permettent - balisage mettre en place si ncessaire),
afin de permettre de meilleures corrlations et dobserver des phnomnes parfois lents
se manifester (venues deau) ou se stabiliser (niveau de la nappe).
Moyennant certaines prcautions et approximations, ces tranches peuvent donner lieu
des essais de permabilit lorsquil est jug opportun destimer sommairement le coefficient de permabilit des terrains de la fondation. Plus ou moins rudimentaires, ces essais
(de type LEFRANC, NASBERG...), donnent des rsultats manier avec prudence tant
donn le grand nombre de paramtres difficilement matrisables susceptibles de les influencer.
La pratique courante est de raliser des tranches alignes dans laxe du futur barrage.
Dans les versants, il convient de veiller ce que les tranches fournissent une coupe sans
lacune du substratum. Dans ce but, on procde en partant du haut du versant, en dcalant
chaque tranche de la prcdente dune distance telle que la dnivellation du terrain
naturel entre ces deux points soit infrieure ou au plus gale la profondeur sur laquelle le
substratum a t travers dans la tranche prcdente (ceci ne vaut en toute rigueur que si
lpaisseur du recouvrement varie peu entre ces deux points).
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GOPHYSIQUE
Dans certains cas (fondations rocheuses, ouvrages de type rigide envisags), les techniques
de la sismique rfraction et de la petite sismique (relativement lgres) permettent dobtenir
une zonation des vitesses de transmission des ondes sismiques. On peut gnralement les
relier au degr de fracturation et daltration du rocher, ce qui permet parfois de localiser
des accidents (failles...) grce aux anomalies de vitesse quils engendrent.
Lorsque la morphologie ne prsente aucun verrou topographique net, la mise en uvre de
cette technique au stade faisabilit ou APS, peut permettre de mieux choisir limplantation
du barrage en localisant une ou plusieurs zones dans lesquelles le substratum sain est
moins profond.
La position du rocher sain en profondeur est souvent voisine des horizons vitesse
leve (> 4 000 5 000 m/s) et dtermine gnralement le niveau dassise des barrages
en bton.
Dans les zones de rocher altr ou d'alluvions, la prospection lectrique peut aussi tre
utilise, seule ou en combinaison avec la sismique. Dans cette technique, les variations de
la rsistivit lectrique des terrains sont utilises pour en dduire celles de la lithologie, de
laltration et de la fracturation. Les mesures peuvent tre faites sous forme de sondages,
de trans lectriques, ou de panneaux de rsistivit.
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Linterprtation des mesures gophysiques, qui doit tre faite par un gophysicien expriment, ncessite un talonnage sur des sondages mcaniques (carotts le plus gnralement).
La manire optimale de procder cet talonnage consiste demander au gophysicien
dtablir un rapport provisoire, partir duquel les sondages dtalonnage peuvent tre
implants au mieux. Il rdige ensuite son rapport dfinitif aprs avoir pris connaissance
des rsultats de ces sondages, et si ncessaire, affin son interprtation.
Sur des sites trs dlicats, o il existe un risque potentiel ou avr de rencontre de cavits
souterraines (karst, anciennes mines ou carrires, prsence de roches solubles [gypse]...), la
technique de la microgravimtrie peut tre mise en uvre afin de rechercher par exploration
systmatique, la prsence ventuelle danomalies ngatives du champ de la pesanteur. Dautres
reconnaissances (sondages carotts...) sont ensuite ncessaires pour vrifier la nature des
anomalies dtectes, mais elles sont alors implantes en connaissance de cause et il est ainsi
possible de raliser des conomies par rapport une reconnaissance systmatique laveugle (compensant le cot de la prospection elle-mme).
FORAGES
CAROTTS
Des forages carotts sont systmatiquement effectus pour des barrages de hauteur
suprieure 20 mtres. Ils sont rarement utiliss pour des barrages de hauteur infrieure
10 mtres.
Ces carottages sont destins permettre dacqurir une connaissance suffisante de la
constitution lithologique et de la structure des diffrents horizons de la fondation, pour
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pouvoir dessiner les coupes gologiques interprtatives ncessaires une bonne comprhension des conditions de fondation des ouvrages.
Cette technique permet dtendre les investigations dans tous les types de terrains, des
profondeurs plus importantes que celles permises par les tranches la pelle, dy pratiquer des essais deau plus fiables que dans celles-ci (bien quils soient plus ponctuels), et
dy prlever, sous certaines conditions, des chantillons intacts de terrains. Il est maintenant possible denregistrer les paramtres de forage, ce qui donne un renseignement en
continu sur la nature des terrains traverss.
Son cot lev (1 500 2 000 francs par mtre linaire pour des sondages de bonne
qualit, essais deau compris, aux conditions conomiques de 1996) en rend lutilisation
exceptionnelle dans les phases prliminaires des tudes (barrages importants ou posant
des problmes justifiant le recours cette technique). Lorsque cest le cas, il est souhaitable
dimplanter ces forages carotts en fonction des observations faites au pralable dans des
tranches la pelle, leur but tant de rpondre aux questions prcises souleves loccasion de ces dernires (profondeur du substratum rsistant/tanche, dun horizon repre...).
La profondeur des forages est adapter la taille de louvrage et au contexte gologique.
Il n'est pas rare qu'elle atteigne, en fond de valle, la hauteur de louvrage prvu et elle
doit permettre de traverser le substratum sur au moins 5 mtres dpaisseur. Dans les
versants, elle doit permettre d'atteindre les premiers horizons du substratum rencontrs en
fond de valle (en tenant compte de la structure et des dcalages dus au pendage, aux
failles...), afin de corrler dans toute la mesure du possible les rsultats des forages sur
toute la longueur de lemprise du barrage.
Lobtention de carottes de bonne qualit ncessite le respect des principes suivants :
le carottier doit tre choisi en fonction de la nature des terrains prlever. Il peut tre soit
poinonneur ( paroi mince avec ou sans tui intrieur, piston stationnaire, paroi
paisse), soit rotatif (simple, double, triple, avec ou sans trousse dpassante). La norme
AFNOR cite en bibliographie (voir p. 66) dtaille les diverses utilisations possibles ;
le diamtre de carottage ne doit pas tre infrieur 60 mm la profondeur finale du
sondage, compte tenu des ventuelles rductions de diamtre (entranes par la mauvaise
tenue des terrains imposant la pose de tubages provisoires). Le diamtre usuel des forages
de reconnaissance varie de 86 101 mm ;
aprs extraction, et aprs enlvement du cake de forage les enrobant gnralement
(rsidus de foration en terrains argileux), les carottes doivent tre soigneusement protges et mises en caisse.
Il est recommand de faire raliser, ds la fin des travaux de forage, des photographies en
couleur des caisses de carottes qui constitueront, dans la plupart des cas, les seules traces
de ces dernires subsistant aprs quelques annes (il est rare de pouvoir conserver intgralement ces carottes en bon tat en raison des problmes de stockage, de dsagrgation spontane de certains matriaux, de vol...). Les carottes doivent tre photographies
aprs lavage soign ou grattage du cake , mouilles pour en faire ressortir les dtails,
correctement tiquetes (numro du sondage, profondeur), accompagnes dune palette
de couleurs standard et dune chelle de longueur, de prfrence la lumire artificielle
dun flash.
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Chapitre III
En cas dempattement amont-aval suprieur 100 mtres environ, deux lignes de forages
supplmentaires (selon les pieds amont et aval du barrage) peuvent savrer ncessaires,
surtout pour des fondations trs htrognes ou mdiocres.
Les forages carotts doivent tre accompagns dessais deau (type LUGEON, en pression, en terrains rocheux ; type LEFRANC, gravitaire, en terrains meubles), notamment sur
laxe des organes dtanchit. Lobtention de rsultats significatifs en matire dessais
deau ncessite un matriel adapt, le respect de conditions opratoires standardises et
une conduite raisonne des essais :
foration ralise exclusivement leau claire (pas de perforation sous boue bentonitique
ou de type biodgradable) et nettoyage avant chaque essai de la paroi du sondage (par
alles et venues de loutil avec injection deau jusqu obtention dune eau claire en tte de
forage), afin de dbarrasser celle-ci de tous dpts de fines ( cake ) pouvant obturer les
interstices et fissures, sige de la permabilit, et donc fausser les mesures ;
pression maximale lors des essais de type LUGEON adapte la profondeur de leur
ralisation. On limite gnralement la pression1 une valeur de lordre de 0,3 0,5 MPa
pour la gamme douvrages concerns ici. Il convient de ne pas oublier que cet essai nest en
toute rigueur valable que si la courbe dbit/pression correspondante est voisine dune droite,
ce qui est vrifier pour chaque essai, en ralisant plusieurs paliers de pression
(maintenus 10 minutes), selon un cycle ascendant puis descendant (par exemple : 0,05 0,1 - 0,2 - 0,3 - 0,2 - 0,1 - 0,05 MPa) ;
en cas de perte totale deau , prolonger lessai pour distinguer le remplissage de
poches de la circulation permanente ;
positionner lobturateur dans un terrain suffisamment rsistant pour supporter sans fluage
la pression de gonflage, et homogne afin dviter la perforation de la membrane ;
contrler la hauteur deau dans lespace annulaire entre tige dinjection et tube provisoire en dbut et en fin dessai afin de dceler et de quantifier un ventuel contournement
dobturateur ;
effectuer de prfrence les essais LUGEON lavancement, sous obturateur unique
(risques de contournement dobturateur diviss par deux) ;
prfrer la mesure de la pression dans la chambre de mesure plutt quen tte de forage
(calcul des pertes de charge toujours imprcis), et lenregistrement en continu du dbit et
de la pression afin de contrler la constance de ceux-ci lors de lessai ;
pour les essais LEFRANC, le plus dlicat est de connatre ou de contrler la forme de la
chambre dinjection, et surtout disoler correctement celle-ci du reste du forage. Un moyen
parfois employ consiste mettre en place un obturateur pour l'essai LUGEON, et
injecter leau gravitairement par le tube central (niveau constant ou variable). Afin davoir
une rponse significative, ces essais doivent tre nombreux et tester tous les changements
de facis.
Il est possible de procder des prlvements dchantillons intacts de sol en forage
carott. Pour les sols fins, les carottiers recommands sont : poinonneur piston stationnaire ou paroi mince avec tui, rotatif triple trousse dpassante.
1. Nous parlons ici de pression effective, cest--dire celle rgnant au centre de la passe dessai. Si lon ne
dispose pas dun dispositif permettant la mesure directe de la pression dans la chambre dessai, il faut tenir
compte des pertes de charge et de la surpression correspondant la colonne deau dans le dispositif
(z =dnivellation entre manomtre et surface pizomtrique naturelle) : Peff = Pmano - Pc + z/100 (en MPa).
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Les chantillons intacts de sol doivent tre immdiatement orients et correctement numrots, scells leurs deux extrmits laide de paraffine (afin dviter toute perte deau),
manipuls, stocks et transports avec prcautions, sous peine de mettre en cause la
reprsentativit des essais qui seront pratiqus.
Les longueurs de carottes correspondant aux chantillons prlevs ne peuvent tre examines quaprs ouverture de la gaine en laboratoire. La coupe du sondage doit donc
mentionner cette prise dchantillon et la description des terrains devra tre ultrieurement
complte. Une cale en bois devra toujours remplacer la portion prleve dans la caisse
de carottes, avec indication des rfrences de lchantillon.
ESSAIS
GOTECHNIQUES EN LABORATOIRE
La connaissance des caractristiques physiques et du comportement mcanique et hydraulique des matriaux constituant la fondation de louvrage tudi, et de ceux dont on envisage lutilisation pour sa construction, est ncessaire au projeteur pour concevoir le barrage le mieux adapt son contexte gotechnique.
Cette connaissance est acquise pour partie grce la ralisation dessais gotechniques
en laboratoire.
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Chapitre III
Enrochements
Pour les matriaux de type agrgats et enrochements, les essais raliser en laboratoire
sont :
mesure des caractristiques intrinsques : densit apparente, tude minralogique (examen de lames minces au microscope) ;
mesure des caractristiques dtat : teneur en eau, granulomtrie-blocomtrie, coefficients de forme (allongement, aplatissement), porosit, degr de fissuration, indice de
continuit ;
mesure des caractristiques de comportement : rsistance aux chocs (essai Los Angeles,
ou L.A.), labrasion (essai Micro-Deval en prsence deau, ou MDE), la compression
simple Rc (sur carottes cylindriques), lalternance de cycles gel-dgel (essai de glivit).
ESSAIS
ET MESURES IN SITU
Plusieurs types dessais et mesures in situ peuvent tre raliss diffrents stades dtude
des sites de barrage, en fonction de critres varis (nature des terrains de fondation,
problmes gotechniques rencontrs, taille de louvrage envisag...).
Ils permettent de mesurer des caractristiques mcaniques en grand de la fondation, en
intgrant leffet des discontinuits du massif.
Les essais raliss dpendent de la nature de la fondation. En terrains meubles, citons :
le pntromtre statique ou dynamique : il permet surtout de distinguer les horizons de
consistance diffrente, sans quil soit possible de relier directement et de manire fiable la
rsistance de pointe leurs caractristiques mcaniques ;
le pressiomtre : il permet dobtenir une relation contrainte-dformation du sol (dtermination dun module de dformation, de la pression de fluage et de la pression limite) ;
le scissomtre : il permet de mesurer la cohsion non draine du sol, lorsque celle-ci est
infrieure 0,1 MPa. Il nest pas possible de mesurer la cohsion de couches dont lpaisseur est infrieure la hauteur des pales du scissomtre ;
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RECOMMANDATIONS
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La dcomposition en phases adopte ci-aprs est bien entendu subjective. Elle correspond
la pratique courante pour les ouvrages dune certaine importance, mais il est videmment possible denvisager une rpartition diffrente des tudes gologiques et gotechniques, notamment pour les petits ouvrages (simplification et regroupement de phases),
ou en fonction des particularits du site quelles soient ou non de nature technique (problmes fonciers entranant des difficults daccs et pouvant conduire acclrer ou retarder certaines reconnaissances).
De mme, la dnomination de ces phases nest pas standardise, et les usages varient
notablement selon les cas. Au-del de la terminologie, limportant est que leur contenu
corresponde aux tapes qui doivent tre successivement franchies lors de llaboration
dun projet de barrage et de sa ralisation.
IDENTIFICATION
ET CHOIX DU SITE
But poursuivi
On recherche, si possible, une implantation proche des besoins satisfaire, permettant le
stockage du volume deau ncessaire (en liaison avec les rsultats de ltude hydrologique : possibilits naturelles ou artificielles de remplissage), au meilleur rendement gomtrique possible (rapport volume stock/volume du barrage auquel est directement li le
cot de louvrage). Dans le cas dune retenue vocation touristique, cest plutt le critre
de superficie du plan deau qui est dterminant.
Chapitre III
Mthodologie
La ralisation dun inventaire systmatique de sites de barrage potentiels est gnralement
pratique sur une tendue et selon des critres en relation avec la nature des besoins
satisfaire.
Un premier tri peut tre effectu ds ce stade, en fonction de considrations diverses
(adquation de la taille du bassin versant, donc des apports naturels lobjectif de stockage ; contraintes foncires telles que submersion dhabitations, de voies de communications, douvrages divers... rendement gomtrique du site ; proximit des besoins...)
Chaque site fait lobjet de calculs sommaires de ses principales caractristiques gomtriques :
courbes hauteur-surface noye, hauteur-volume (barrage et retenue) ;
pour une ou plusieurs valeurs du volume stock : hauteur, longueur en crte et volume du
barrage (le cas chant pour chaque type de barrage envisag ce stade), superficie
noye, rapport volume stock/volume du barrage.
La ralisation de ces calculs sappuie sur des mesures de longueurs et de surface effectues partir des documents topographiques disponibles et sur des calculs de volumes par
intgration des courbes hauteur-surface. Lutilisation de programmes spcifiques sur microordinateurs facilite ces calculs et permet dditer des tableaux comparatifs assortis de
graphiques.
Une estimation sommaire du cot de louvrage pour une ou plusieurs hypothses de
dimensionnement est gnralement pratique en vue de comparer des sites et/ou de
chercher un optimum conomique. Elle est ralise par application de ratios ou de cots
dordre issus de lexprience antrieure du concepteur pour des ouvrages de mme type,
partir de bases de donnes propres chaque bureau dtudes alimentes par le calcul
des mmes ratios pour le cot constat douvrages de mme type (aprs actualisation des
prix).
Un classement des sites retenus lissue de ce premier tri est ensuite possible, selon des
critres dont la nature et la hirarchie sont variables selon la nature du projet, et dont le
choix est du ressort du projeteur.
Le choix dont les principes viennent dtre exposs sapplique en particulier aux diffrentes variantes dun mme site. Il peut en effet tre ncessaire dtudier plusieurs hypothses
de capacit et/ou dimplantation sauf lorsquil nexiste quun verrou topographique bien
localis.
TUDE
GOLOGIQUE DE SURFACE
But poursuivi
Aprs l'tape didentification dun site de barrage, un examen visuel par un gologue
expriment en barrages est indispensable avant toute poursuite des tudes. Il ncessite
seulement une demi-journe une journe.
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Cette visite de terrain a pour but de dterminer les grandes lignes de la gologie du site
avant toute mise en uvre de moyens de reconnaissance plus lourds. Son rle est multiple :
replacer le site dans son contexte gologique local et rgional ;
dceler dventuelles conditions gologiques rdhibitoires visibles immdiatement ;
orienter la suite des tudes, et en particulier dfinir et implanter les travaux de reconnaissance ultrieurs ;
ventuellement, affiner limplantation du barrage en tenant compte de dtails
gomorphologiques ou autres.
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Selon la rgion concerne par le site tudi, la localisation des structures tectoniques
rgionales majeures peut se rvler dune grande importance pour la suite des tudes, et
expliquer parfois le comportement particulier de certaines fondations.
Les mthodes mises en uvre pour cette reconnaissance sont variables selon limportance
de louvrage tudi et selon le contexte gologique. Consistant au minimum en un parcours de la zone dimplantation du barrage et de tout ou partie de la cuvette de retenue
assorti de la ralisation de toutes les observations possibles, elle peut stoffer dune cartographie gologique une chelle adapte, du lever de coupes lithostratigraphiques avec
prise dchantillons, dun examen de photographies ariennes et dans certains cas dimages satellitaires.
Laboutissement de cette premire reconnaissance de terrain est ltablissement dun diagnostic prliminaire (parfois dit de prfaisabilit) sur lopportunit dengager des tudes
plus dtailles. On peut ce stade classer les sites selon les catgories suivantes :
sites favorables, pour lesquels aucune condition rdhibitoire na t mise en vidence ;
sites dfavorables, pour lesquels sont apparus des problmes difficiles rsoudre et/ou
ayant une incidence conomique hors de proportion avec lintrt de louvrage ;
sites douteux, qui peuvent se rpartir entre ceux o aucune observation de surface nest
possible en raison des conditions daffleurement, et ceux pour lesquels subsistent des incertitudes sur linterprtation et/ou des lacunes dobservation. Des investigations par tranches
continues la pelle hydraulique sont alors ncessaires pour permettre le classement du site
dans lune des deux catgories prcdentes.
Il est utile de reporter les observations faites lors de cette phase dtude et les conclusions
qui en ont t tires sur une fiche synthtique du type de celle figurant ci-contre, propose
par B. COUTURIER (1985).
Chapitre III
AFFAIRE
NOM DU SITE
LOCALISATION
CARTES
COORDONNES
N
Topo. :
X. :
Y. :
Gol. :
Z. :
GOLOGIE DU SITE
LITHOLOGIE
STRUCTURE
QUALIT DE LA FONDATION
STABILIT DES APPUIS
TANCHIT
(hydrogologie)
LITHOLOGIE
STRUCTURE
STABILIT DES VERSANTS
TANCHIT
(hydrogologie)
AGRGATS
SOLS FINS
TRAVAUX DE RECONNAISSANCE
CONCLUSIONS ET REMARQUES
Outre le renseignement des diverses rubriques quelle comporte, le trac dun profil gologique main leve selon laxe du barrage envisag permet au gologue de traduire sa
vision du site lissue de ces investigations prliminaires. Cette coupe gologique doit
permettre de faire la distinction entre ce qui relve de lobservation, de linterpolation, ou
de lintuition pure et simple, et sera donc dautant plus prcise que les conditions daffleurement sont bonnes.
Il est parfois dlicat de classer un site dans la catgorie dfavorables , et on aura alors
tendance le qualifier de douteux pour ne pas labandonner sans autre forme de
procs. Bien quil soit difficile de trancher dans labsolu, lexprience montre quil est
gnralement prfrable, en cas de doute svre, dabandonner un site en ralit favorable, plutt que dengager des tudes pousses, donc coteuses, sur un site qui pourrait se
rvler dfavorable un stade davancement tardif du projet. Cette dmarche simpose
dautant plus lorsquil existe dautres solutions alternatives.
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TUDE
DE FAISABILIT GOLOGIQUE
But poursuivi
Aprs le diagnostic prliminaire favorable du gologue sur le site considr, il convient de
procder un ensemble dtudes et dinvestigations plus pousses afin :
de confirmer labsence de conditions gologiques ou gotechniques rdhibitoires pouvant invalider le diagnostic antrieur ;
de prciser le contexte gologique de lamnagement envisag ;
daffiner progressivement la dfinition du type de barrage le mieux adapt ce contexte
et son implantation exacte ;
de prciser, dans le cas dun barrage en remblai, quel pourrait tre le meilleur emplacement de lvacuateur de crue ;
dorienter et de dfinir les reconnaissances qui seront ncessaires aux phases ultrieures
du projet (APS).
Ces tudes de faisabilit gologique vont gnralement de pair avec dautres types dtudes de faisabilit :
foncire : dune importance sans cesse croissante et qui parfois peut prendre le pas sur
les autres aspects du projet ;
environnementale : les aspects cologiques des projets de barrage font lobjet dtudes
dimpact qui doivent prendre en compte les consquences des travaux envisags sur le
milieu, tant au niveau du site et de ses environs que sur le cours deau en aval ;
conomique : il convient dtudier la viabilit du projet selon sa destination, qui peut tre
multiple (irrigation, soutien dtiage et lutte contre la pollution, crtement des crues et
protection contre les inondations, tourisme et loisirs) ;
Chapitre III
amnagement local : un projet de barrage est parfois loccasion de lancer une rflexion
sur le devenir de zones rurales en difficult (revitalisation de lconomie locale par son
attrait touristique ventuel...).
Bien quil puisse paratre logique de subordonner le lancement de ces diverses tudes
une conclusion favorable sur la faisabilit gologique, leur importance croissante et leurs
dlais de ralisation imposent le plus souvent un lancement simultan, et parfois mme de
suspendre les tudes gologiques la conclusion favorable des autres tudes de faisabilit.
Ce dernier point renforce le poids de ltude gologique de surface voque ci-dessus
(voir tude gologique de surface, p. 49) et motive les recommandations faites au sujet
des consquences potentielles dun diagnostic trop optimiste en cas de doute.
Cette phase dtude (faisabilit) est celle o doivent tre reconnues les caractristiques
essentielles du site et dcels, dans toute la mesure du possible, les problmes importants
pouvant amener un diagnostic dfavorable.
S'il existe gnralement une solution technique aux problmes rencontrs, son cot peut
tre parfois disproportionn avec l'intrt conomique de l'ouvrage et en condamner la
ralisation.
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...
54
Chapitre III
...
retenue, ce qui lui fera jouer le rle de barrage hydraulique et empchera les fuites
latrales mme si les terrains y sont permables ; prsence dun rseau karstique
une cote infrieure celle du futur plan deau avec risque de contournement si un
exutoire existe plus bas que celle-ci laval du site ou dans une valle adjacente...).
Les rsultats de ltude hydrogologique peuvent dpendre assez fortement de la
saison de sa ralisation et de la pluviomtrie des mois ou des annes antrieures. Les
consquences sur le projet doivent donc en tre tires avec prcaution, en sassurant
notamment que les cas les plus dfavorables ont bien t identifis et envisags.
tude structurale sommaire
Lorsque le terrain sy prte (fondations rocheuses), un relev sommaire des principaux traits structuraux du site (pendages, directions et densit de fracturation, accidents faills importants, structures plisses...) permet dtayer le diagnostic pour ce
qui concerne la valeur mcanique et les conditions dtanchit de la fondation. Il
oriente parfois le choix du type douvrage le mieux adapt et contribue en gnral
la dfinition et limplantation des travaux de reconnaissance ultrieurs.
Par ailleurs, la recherche bibliographique de donnes sur le contexte structural rgional peut orienter ltude locale, ou aider linterprtation des observations de terrain. Elle permet, par exemple, de distinguer des familles de directions rgionalement
significatives, de les rattacher par l-mme telle ou telle phase tectonique, de
prvoir leur tat probable (cassures ouvertes ou fermes), ou dexpliquer ultrieurement leur comportement vis vis des essais in situ, en fonction de leur orientation par
rapport au champ de contraintes tectoniques rgional actuel.
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...
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4
5
Introduction
1.1
But de ltude
1.2
Situation gographique
1.3
Rappel des tudes antrieures
Gologie du site de barrage
2.1
Morphologie
2.2
Lithologie
2.3
Structure
2.4
Qualit de la fondation - stabilit des appuis
2.5
tanchit de la fondation
Gologie de la cuvette de retenue
3.1
Morphologie
3.2
Lithologie
3.3
Structure
3.4
Stabilit des versants
3.5
tanchit de la cuvette
Matriaux disponibles proximit du site
Conclusions
5.1
Programme de reconnaissances
5.2
Diagnostic sur la faisabilit
Chapitre III
Un lment important de la conclusion de ltude de faisabilit est le choix du type (ventuellement des types) de barrage le (ou les) mieux adapt (s) au contexte gologique mis
en vidence par ltude, avec une attention particulire apporte la valeur
de la fondation, et en tenant aussi compte des disponibilits en matriaux utilisables sur le
site.
La dfinition prcise des campagnes de travaux de reconnaissance entreprendre lors
des phases ultrieures dtude est aussi dune grande importance. Elle permet une continuit dans la progression des investigations, en prvoyant les moyens ncessaires pour
rpondre aux questions souleves ou combler les lacunes dobservation subsistant lissue
de ltude de faisabilit.
TUDES
But poursuivi
Les tudes spcialises pralables ltablissement de lAPS (Avant-Projet Sommaire) de
louvrage sont ralises en cas de conclusion favorable de ltude de faisabilit, et devraient permettre au Matre dOuvrage de dcider lengagement du processus de construction du barrage.
Le but de lAPS est de dfinir les grandes lignes de louvrage, rpondant aux besoins
exprims par le client et adapt son contexte, en passant si ncessaire en revue les
diffrentes variantes envisageables et en chiffrant de manire approche, mais raliste, le
cot de chacune.
Limportance de cette premire estimation de linvestissement est grande, car cest elle qui
bien souvent va servir de base la recherche des financements, et apprcier lopportunit conomique de la ralisation des travaux.
Cest pourquoi il convient de garantir le matre douvrage de mauvaises surprises ultrieures en essayant dapprocher ce cot par excs - sans pour autant cumuler les scurits - en
noccultant notamment aucun des problmes techniques mis en vidence ou simplement
suspects.
Cette phase dtude correspond en France, pour les barrages de hauteur gale ou suprieure 20 mtres, au Dossier Prliminaire soumettre au C.T.P.B. (Comit Technique
Permanent des Barrages). Inversement, pour les plus petits des ouvrages concerns par le
prsent document, il est frquent que cette phase dtude soit regroupe avec celle dAPD1
(Avant-Projet Dfinitif) sous forme dtudes spcialises davant-projet.
1. ADP : l'expression avant projet dfinitif est celle des dcrets d'application du 29 novembre 1993 de la loi
MOP (Matrise d'Ouvrage Publique) ; elle remplace l'appellation avant projet dtaill .
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58
Chapitre III
ce stade des tudes, la maille des tranches ne devrait pas tre infrieure 50 mtres
(quatre tranches par hectare, adapter aux conditions locales). Il est prfrable dans
toute la mesure du possible de respecter une rpartition assez rgulire des tranches, tout
en les organisant selon des profils topographiques parallles entre eux et perpendiculaires
aux courbes de niveau.
Une coupe dtaille de chaque tranche est leve, avec mention des prlvements dchantillons raliss ; penser noter lpaisseur de terrains inexploitables dcaper en surface
(couche vgtale organique), la profondeur des venues deau et si possible celle de la
nappe phratique (et ses variations prvisibles), lpaisseur dventuels horizons intermdiaires purger, linstabilit ventuelle des parois.
La prise dchantillons est faire en fonction des changements de nature du terrain, ce qui
conduit souvent un prlvement tous les mtres de profondeur en moyenne, avec comme
limite celle des terrains a priori exploitables (au-dessus de la nappe phratique notamment).
Le poids des chantillons doit tre suffisant pour la ralisation des essais gotechniques
envisags (environ 2 kg pour une simple identification, au moins 20 kg pour des essais de
compactage, voire plus en cas de granulomtrie grossire). Il convient si possible que ces
prlvements soient effectus par le laboratoire charg des essais.
reconnaissance des gtes dagrgats pour bton (classique ou BCR) : ils sont reconnus
la pelle comme pour les zones demprunt ; quant la prospection de carrires potentielles,
elle comprend ltude des niveaux rocheux concerns (nature ptrographique, tude structurale, densit de fracturation, paisseur de dcouverte), assortie si ncessaire de forages
carotts, et de gophysique. En gnral, louverture de carrires nouvelles est exclue, sauf
celles qui seront noyes par la retenue.
essais in situ : les essais voqus en page 47 (voir Essais et mesures in situ) peuvent le
cas chant tre raliss, si limportance du barrage ou les problmes rencontrs le justifient.
Interprtation des reconnaissances
L'ensemble des informations apportes par les travaux de reconnaissance est interprt
par le gologue qui affine sa connaissance du site. Selon limportance de louvrage envisag, la nature gologique du site et les problmes rencontrs, il tablit en tant que de
besoin les documents suivants : coupes gologiques, profils de permabilit et de fracturation,
diagrammes structuraux.
Essais gotechniques en laboratoire
Une partie plus ou moins importante des essais ncessaires (voir Essais gotechniques en
laboratoires, p. 46 et s.) est ralise ce stade dtude, en fonction de divers critres
(taille de louvrage, contraintes budgtaires ou foncires, habitudes du bureau dtudes...).
Mais il est conomiquement intressant davoir fait lensemble des prlvements en une
seule fois, mme si une partie seulement est tudie en laboratoire au niveau de lAPS
surtout pour les plus petits barrages. En tout tat de cause, lensemble des essais prconi-
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ss doit tre fait au niveau de lAPD. Il est admissible de ne raliser quun nombre restreint
dessais lors de lAPS, par exemple en se limitant des essais de dfinition.
Synthse gotechnique
Elle est tablie sur la base des comptes rendus dessais en laboratoire, de reconnaissances
et de mesures in situ, et sattache distinguer des familles de matriaux homognes, tant
en fondation que dans les zones demprunt, en indiquant pour chacune les fourchettes de
valeur des diffrents paramtres mesurs.
Les premiers calculs de stabilit peuvent tre raliss partir de cette synthse et permettent de dfinir le(s) profil(s) probable(s) pour les barrages en terre, le niveau de fondation
pour les autres types de barrages.
La synthse gotechnique doit aussi comporter un diagnostic sur la disponibilit en matriaux du site, selon le type de barrage envisag, et attirer ventuellement lattention sur la
ncessit de prospecter de nouvelles zones demprunt avant le dbut des travaux.
Rapport final
60
DFINITIF)
Dans le cas des plus petits barrages, cette phase pourra tre confondue avec celle dAPS.
But poursuivi
Sauf cas particulier, la gologie est dj bien connue ce stade, et seules des reconnaissances ponctuelles sont gnralement ncessaires (en particulier : fondation des ouvrages
annexes tels quvacuateur de crues, galeries de vidange, de drivation, de visite, tour de
prise, barrages secondaires sils ntaient pas envisags lors de lAPS).
Cependant, en cas de modification significative de limplantation du barrage (ou du seul
axe de lorgane dtanchit) depuis les reconnaissances dAPS, de nouveaux forages
carotts avec essais deau sont ncessaires sur le nouvel emplacement.
Cest en revanche ce stade des tudes que la plus grande partie des tudes gotechniques proprement dites (mcanique des sols ou des roches selon le cas) est gnralement
ralise et ncessaire :
prlvement dchantillons en nombre adapt la taille de louvrage et aux conditions
Chapitre III
61
GOLOGIE
62
Les points particuliers devant faire lobjet de Spcifications Techniques Dtailles (STD)
sont les suivants (liste indicative et non exhaustive) :
conditions de tri, slection et mise en uvre des matriaux de remblai, normes de compactage (fourchette de teneur en eau et de compacit, valeurs limites du degr de saturation et/ou de la pression interstitielle, fuseaux granulomtriques, modalits du contrle des
matriaux...) ;
critres darrt et de rception des fouilles et purges ;
pentes de talus aprs excavation respecter (fouilles, emprunts) ;
spcifications particulires concernant, le cas chant, les injections (profondeurs, pressions, critres darrt : pression/volume...) ;
spcifications particulires concernant, le cas chant, la paroi moule (critres darrt,
conservation dchantillons, prcautions concernant la pizomtrie...) ;
spcifications particulires concernant, le cas chant, le voile de drainage (orientation
des forages par rapport au pendage, espacement, profondeur, traitement des zones au
large) ;
spcifications concernant les pizomtres (nature, zones sensibles surveiller ventuellement...).
Chapitre III
continu, et que peuvent tre dcels dventuels problmes ou lments importants, ayant
pu chapper aux reconnaissances. Il convient den tenir compte moyennant des adaptations ou des modifications des dispositions constructives initialement prvues. Par exemple
en approfondissant localement des organes dtanchit, en purgeant des terrains peu
consistants, en adaptant le zonage du remblai, en ajoutant des drains, en adaptant la
profondeur de pizomtres....
Ces modifications, qui sont parfois dcider trs vite sur le chantier, en raison du rythme
souvent rapide des travaux, doivent tre notifies en temps utile aux entreprises concernes, sous forme crite (ordre de service, compte rendu de visite, inscription au journal de
chantier) accompagne de plans et croquis.
Elles sont archiver ensuite dans le cadre du Dossier des Ouvrages Excuts ou Plans de
Rcolement, constituant la mmoire du chantier et utiles lorsquil est ncessaire de chercher la cause de dsordres ou de comportements anormaux plusieurs mois ou annes
aprs la fin des travaux. Cette recommandation garde toute sa valeur pour les plus petits
barrages.
Suivi de la ralisation des fouilles de toutes natures (ancrage, clef dtanchit, purge,
dcapage superficiel, galeries creuses dans le rocher...) :
- comparaison aux prvisions, dcision darrt ou de poursuite des fouilles (adaptation du
niveau darrt des fouilles aux conditions gologiques rencontres) ;
- surveillance de la stabilit des excavations, des versants naturels et talus (en dblai ou
remblai), avec si ncessaire dcision de mise en uvre de confortements (pinglage de
blocs rocheux instables, adoucissement, cloutage ou paulement de talus meubles...).
Lever gologique des fonds de fouilles (ancrage, purge, clef dtanchit, ouvrages
annexes en bton : galeries, vacuateur de crues, tour de prise) : il est gnralement fait,
pour les ouvrages dune certaine importance, loccasion de la rception contractuelle
des fonds de fouille prvue au march, et peut saccompagner de prise de photographies,
prlvement dchantillons, relevs de fracturation, levers topographiques prcis de points
particuliers visibles en fond de fouille.
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Lever gologique des galeries creuses dans le rocher (rserves en gnral aux plus
grands des ouvrages viss ici) : reprsentation de la nature des terrains traverss et de leur
structure (fracturation, pendages, schistosit, porosit) sur un plan dvelopp de la section
de la galerie, avec report de tous indices hydrogologiques (cavits, venues deau, pertes...).
Suivi des prlvements de matriaux demprunt pour les barrages en terre :
- comparaison des terrains effectivement rencontrs avec les prvisions, et contrle de la
conformit de la conduite des emprunts avec les spcifications du march ;
- recherche de nouveaux casiers si ncessaire ;
- adaptation des conditions dexploitation : tri des matriaux, zonage du remblai, traitement des matriaux (schage, humidification, criblage...) ;
- surveillance de la stabilit des talus rsiduels, et adaptation de la conduite des emprunts
en cas de problmes.
Suivi de lexploitation des gtes dagrgats et des carrires (pour BCR, protections en
enrochements...) :
- comparaison avec les prvisions ;
- contrle de la conformit des matriaux exploits aux spcifications du march (granulomtrie ou blocomtrie, nature, forme, caractristiques mcaniques...).
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Suivi de la ralisation des drains et puits drainants en fondation. Lattention doit porter
essentiellement sur :
- la vrification de la traverse effective et correcte des zones drainer ou dcomprimer
(suivi des forages, examen des cuttings, enregistrement de paramtres, diagraphies...), et
ladaptation ventuelle de la profondeur et de lorientation des drains ;
- labsence de colmatage lors de la foration (pas dutilisation de boues de forage, nettoyage soign en fin de foration jusqu lobtention deau claire) ;
- le dveloppement des puits ventuellement ncessaires ;
- la conformit des dispositifs filtrants (dimension, nature et disposition des crpines) aux
spcifications et aux conditions rellement rencontres, et leur adaptation si ncessaire ;
- la ralisation correcte, le cas chant, de lisolation de certaines zones ne devant pas
tre mises en communication hydraulique ;
- la vrification finale du fonctionnement (qui peut navoir lieu parfois quaprs remplissage partiel ou total de la retenue), avec en particulier labsence de tout entranement de
particules de sol dans leau recueillie (qui pourrait constituer lamorce dun renard).
Suivi de la ralisation des voiles dinjection (le cas chant) :
- dfinition, en liaison avec les spcialistes de lentreprise, du plot dessai et des consignes
dinjection (pressions et/ou volumes limites, critres darrt) ;
- tablissement de coupes gologiques reconstitues par enregistrement des paramtres
de forage destructif ;
- modifications ventuelles de la profondeur du voile (approfondissement au niveau daccidents permables...), ou de son extension latrale (allongement des voiles au large) ;
- modifications ventuelles de lespacement entre forages, du dosage et parfois de la
nature du coulis, des paramtres dinjection (pression, volume, dbit) ;
- dfinition et suivi de sondages de reconnaissance ou de contrle avec essais deau ;
- dcision ventuelle de retraitement en cas de mauvais rsultats des essais de contrle ;
- synthse et interprtation des absorptions de coulis et des pressions dinjection.
Chapitre III
65
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